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[Alyssia, Galila & Kimmy] Paint It Black
#31
- Oh mais non, je préfère aller au bout, rétorque l'Ami des Jardiniers, toujours avec le sourire, sans quitter la guerrière des yeux.

  Et sans lui laisser le temps de répondre ou de se reculer, il saisit franchement la main et pose un genou au sol.

- Kimmy Fender, flamme vive au service de notre Seigneur.

  Ecartant doucement les doigts de sa collègue, Galila y glisse une rose de cristal rouge, au cœur renvoyant la lumière comme s'il était de feu.

- J'aimerais marcher à tes côté encore longtemps, aussi loin qu'un Ange peut se projeter. Je voudrais être près de toi comme un camarade, car ta vivacité d'esprit et l'étincelle qui t'anime font de toi l'un des meilleurs leaders que j'ai connu. Je voudrais t'accompagner comme un ami, car j'apprécie ton humour, tes rêves me font rêver et tes défauts ne sont pas si importants. Et je te demande aujourd'hui si tu veux m'épouser, tout simplement parce qu'en plus de tout ça, malgré tout ça et tout le reste, je t'aime.

  Pour les yeux d'azur, rien d'autre n'existe en cet instant que Kimmy Fender. Mais qui en aurait douté ?
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#32
Kimmy devient livide lorsque Galila s'agenouille. Elle semble avoir peur de ce qui va suivre... Mais elle l'écoute, attentive, faire sa déclaration. Si un sourire se dessine sur ses lèvres au début, celui-ci s'estompe petit à petit, mais sans jamais vraiment disparaître. Néanmoins il est difficile de dire si ce sourire est vraiment sincère ou s'il résulte d'une certaine gêne.
Le Novalis pose sa question, de manière indirecte, et Kimmy sait que c'est maintenant qu'elle doit répondre. Mais quelques secondes s'écoulent sans qu'elle ne dise rien, et Dieu sait que ça peut paraître long dans ces moments-là...


« Galila, je... je suis désolée. »

L'angèle baisse un instant les yeux, et se mordille la lèvre le temps de trouver les bons mots.

« Je ne peux pas t'épouser... Je... ne t'aime pas comme tu sais le faire.
Tu as en toi cette espèce de... d'étincelle d'humanité, qui m'énerve et que je n'aurai jamais. Toi comme moi, on n'y peut rien, ça sera toujours comme ça je crois. Je t'envierai toujours pour ça.
I ain't perfect, tu vois ? Et quand je suis au plus bas j'ai besoin de quelqu'un qui sache me secouer... Quelqu'un qui sache me mettre le nez dans mes conneries, quand j'en fais. Tu es trop gentil pour ça. Ce n'est pas un défaut, mais... ce n'est pas ce qu'il me faut.
»

Kimmy pose une main sur sa poitrine, et déglutit difficilement.

« Je me sens mal, Galila. J'crois que... 'fin, tu viens probablement de me faire la plus belle déclaration qu'on ne me fera jamais. Mais je suis désolée, je ne peux pas. Relève-toi s'il te plait, je vais me mettre à pleurer... »

Du regard, et d'un geste de la main, elle le supplie de se redresser.

« Ton amitié m'est chère, mais je crois que je viens aussi de la perdre vu que tu vas m'en vouloir. Ça m'énerve, tu n'aurais pas dû... »

Elle lui tend la rose afin qu'il la reprenne.
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#33
- Non, répond le Novalis implacable, car il est clair qu'il ne va pas bouger et ne compte pas reprendre la rose.

  Il n'épargne pas non plus la jeune femme de son regard, deux diamants bleus étincelants et sans ombre, ni de son sourire. Oui, parce qu'il sourit. Un sourire un peu particulier, indéfinissable : ni gentil, ni désespéré, ni moqueur, ni mauvais, ni compatissant, ni fêlé.

- Je ne sais pas aimer mieux que toi. Je n'aime jamais les bonnes personnes et j'en aime plusieurs à la fois. Rapport à la foi chrétienne on a vu mieux.
J'en ai marre d'être gentil, tu sais, ça ne rapporte rien du tout.


Je suis censé avoir des amis, aucun ne veut être seul avec moi un instant.
Aucun ne veut m'inviter chez lui.
Aucun ne me considère comme indispensable.
Aucun ne veut que je le suive.
T'appelle ça de l'amitié ?
Je suis juste la cinquième roue du carrosse, Kimmy.


  L'Ange des fleurs déroule tout cela sans atermoiements, en simple constatation, avec son sourire et ses yeux d'azur expressifs rivés sur la Michel.

- Mais ce ne m'empêche pas de vous aimer, c'est peut-être le pire. Ce n'est pas à vous que j'en veux, parce que pour que ça se reproduise avec tous, c'est que ça vient de moi.
Je t'aime.
Je l'aime.
J'en ai aimé d'autres.
Un jour j'aimerai peut-être encore.
Quand je vous aurai oubliés, et tout ce qui va avec.


  Il se lève enfin, d'un mouvement vif. Il parle même avec de grands gestes comme s'il exprimait ainsi tout ce qu'il n'arrive pas à faire passer par les mots.

- Là, j'ai juste envie de casser plein de choses, de tout démolir autour. Pourquoi est-ce que tu perdrais mon amitié, hein ? Tu en as fait exprès de ne pas m'aimer ? Non, donc mon amitié t'est acquise.

Mais ta réponse elle est nulle.
Je fais quoi avec ça ? T'aurais pu me dire non, simplement non. Clair, net, définitif. Comme ça, si on se recroise un jour, aucun espoir n'aurait pu naître.
Là, c'est non mais tu essaies d'être gentille. Pourquoi ? Tu t'en vas après.


  Arrêt sur image, arrêt sur le son. Comme une idée, une lumière au dessus de la tête de l'Ange des fleurs. Il pivote et vient se placer juste devant la guerrière.

- En fait, je n'ai jamais demandé qu'on m'aime comme "je sais le faire".
  Et il ajoute avec une pointe d'humour :
- Je ne tiens pas de compte d'amour : je t'aime tant, tu me dois tant, tu m'aimes un peu moins, je te donne moins.
...
Mais bon, va,
fait-il en redevenant sérieux, sans être désagréable. Si tu ne m'aimes pas, pars tranquille. Je vais aller de ce pas informer Maître Yavin que je partirai dès que l'administration m'en donnera l'autorisation.
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#34
Kimmy range la rose dans une poche de sa veste, à l'abri. Cette fois, elle garde ses yeux rouges fixé sur le visage de Galila, le suivant à mesure qu'il bouge.
L'angèle finit par répondre, après un temps, d'une voix cassée et relativement faible. Quelque chose semble trotter dans sa tête, et son regard décroche finalement alors qu'elle prononce les premiers mots.


« J'ai toujours su, même si tu ne le disais pas, que tu voudrais plus que l'amitié que je pouvais t'offrir. C'est pour ça. Comme ce que tu viens de me proposer. Même si tu ne me le disais pas.
Je suis désolée, Galila. J'ai toujours... J'ai toujours un peu peur de toi. J'ai essayé de faire des efforts, mais la crainte est restée, je ne peux rien y faire.
»


Kimmy renifle, et s'entoure de ses bras. La tête penchée légèrement sur le côté, elle observe la réaction de Galila.
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#35
- Peur... de moi...

  Il y a dans le ton de la voix une intensité étrange. Yeux dans les yeux, les rouges et les bleus, les deux Anges semblent un moment deux statues. Lorsque Galila reprend la parole, il n'a pas fait un pas, ni un mouvement.

- A cause de ce qu'il s'est passé ce jour là, ce que tu as oublié ? Si c'est ça, approche. Arrête-toi là où tu veux. Je vais te dire ce qu'il s'est passé ce jour là. A ton avis, comment m'y suis-je pris ? Ai-je eu besoin du peu de force que j'ai de plus que toi ? Je vais te dire comment je t'ai obligée.

  L'intensité est toujours là. Pas de reproche particulier, pas de colère décelable. C'est quelque chose d'important pour le Novalis visiblement, mais pour quelle raison exactement ?

- Tu peux chercher la vérité si tu veux. Tu peux demander à quelqu'un qui détecte le mensonge de venir si tu le veux. Je ne mentirai pas.
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#36
Kimmy fronce les sourcils. Elle ne bouge pas. Sa voix reprend un peu de la vivacité qu'elle avait perdue.

« Je sais bien ce qu'il s'est passé.
... Et je n'ai pas spécialement envie d'en parler. Je préfère garder les bons souvenirs de toi.... Et essayer d'oublier...
»

L'ange de Michel fait quelques pas, après avoir fait un quart de tour. On dirait qu'elle a besoin de bouger, ou qu'elle cherche à s'en aller, même si elle n'en dit rien pour l'instant.
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#37
- Tu voulais que je déballe tout ce que j'ai sur le coeur, parce que ça serait peut-être la dernière fois que nous nous voyons. Ça en fait partie. Tu me dis que tu sais ce qu'il s'est passé, est-ce que tu peux me dire ce que j'ai fait, après avoir oublié de mesurer l'effet que l'alcool et une drogue lambda que je ne t'avais pas vu prendre auraient sur toi ? Est-ce que tu sais comment je t'ai obligée ?

  Peut-être est-ce la réaction de la jeune femme, ou autre chose, mais au bout d'un moment la voix de Galila se casse également. Il y a quelque chose de vraiment très important pour lui.

- Si tu te souviens... Et tu as peur...
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#38
« Je... »

Kimmy se passe la main sur la nuque, comme si elle se sentait momentanément fautive de quelque chose. Elle ne regarde pas Galila directement.

« Je crois que c'est moi qui t'ai sauté dessus. »

... avoue-t-elle, sans chercher à baisser le son de sa voix.

« Après... Il m'en reste surtout des images... des sensations... et du flou. Pas mal de flou quand même.
J'en garde une impression de plaisir intense, des rêves étranges, et un arrière-goût de vomi. Voilà.
»

Encore une fois, le ton est franc, direct. Comme souvent avec Kimmy...
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#39
- Pfoooouuuuuuu...

  Le soulagement du Novalis semble intense. Il ferme les yeux un instant et inspire profondément.

- Merci.

  Il se passe alors une main sur le front.

- Je te déconseille de remélanger un jour alcool et ecstasy. Entre autres désagréments pour les deux, il y a les nausées et vomissements, la sensation de gorge sèche et la "descente", un état de dépression et d'angoisse peut agréable. Le mélange des deux amplifie ces effets. Le cannabis aurait pu atténuer tout ça mais il devait être déjà trop tard quand tu as fumé le joint.

  Le regard de Galila se fixe sur celui de Kimmy et il lui sourit.

- Je suppose que tu as de bonnes raisons d'avoir peur de moi. J'espère qu'un jour tu ne garderas plus que les bonnes sensations de cette expérience. Après, à toi d'en faire ce que tu veux. Hum..
...
Et je t'en veux à mort de m'avoir joué ce coup là.


  Et vu le ton de la voix sur la dernière phrase, bien plus dur et avec une pointe d'aigreur, aucun doute que cela est vrai (enfin pas au pied de la lettre, c'est Galila tout de même...)
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#40
Kimmy continue de parler sur le même ton, franc et direct. L'heure est à la vérité sans fioriture.

« Ce n'était pas de l'ecstasy. C'était de la coke. Cela dit, le conseil s'applique aussi, même s'il arrive un peu tard : je m'en suis déjà rendue compte toute seule, merci.
Quant à ta dernière remarque, je te renvoie le compliment.
»

Bah... le ton est un peu plus dur aussi. Visiblement, elle n'a pas trop apprécié la dernière réflexion du Novalis.
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