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« Pas... la moindre... considération ? »
Kimmy reste interdite un moment, la gorge visiblement nouée. S'il n'y avait pas un seul gros mot dans les propos de l'ange de Laurent, cela semble avoir sonné comme une insulte aux oreilles de la nouvelle Amie.
Elle prend une grande inspiration, et expire plus calmement. Juste avant de reprendre la parole, elle sourit.
« Effectivement...
Ce n'est pas moi qui, pour commencer, ait été la première à t'accueillir ici. C'est normal vu que j'étais muette à l'époque... et puis tu ne t'en souviens sûrement pas.
Ce n'est pas moi non plus qui t'ai pris sous mon aile pour tes premières missions AKA en t'intégrant à mon équipe, pas moi qui ait rapidement décidé que tu serais tout à fait apte à être chef de mission et qui t'a permis de faire tes preuves.
Je ne crois pas non plus être celle qui t'a poussé à rejoindre la Manus Dei et qui t'a recommandé aux autres membres de la section. Et un peu plus tard, ce n'est bien entendu pas toi que j'ai choisi sur l'ensemble des anges, aux côtés de Kyborash, Sincérité et Riffel pour fonder une nouvelle section... juste avant que ne commencent les disputes entre Sincérité et toi... quand vous étiez encore capables de travailler toutes les deux ensembles...
D'ailleurs, ce n'est pas moi non plus qui ait participé à ta défense au procès, au même titre que celle de Sincérité je te l'accorde. »
Petite pause. Les yeux rouges de Kimmy sont devenus brillants, car elle semble aux bords des larmes. Même si elle ne s'exprime pas en criant et que le ton est tout à fait posé, il est clair que le sujet lui tient à cœur et qu'elle est sincère.
« Mon plus grand regret est de ne jamais avoir réussi à vous réconcilier, Sincérité et toi... super hein ?
Mais tu as probablement raison : je ne t'ai jamais aimée et toujours méprisée. D'ailleurs, c'est aussi pour cela que je ne comptais pas te confier la coordination des actions sur le terrain à mon départ... »
Naaan, elle craquera pas : elle retient ses pleurs. Mais elle ne rajoute rien de plus pour le moment, elle a une trop grosse boule dans la gorge qui l'empêche de parler.
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Me... Confier... la... Coordination...?
Les mots sont répété avec comme un hoquet dans la voix. La jeune femme se recule d'un pas, le bras droit, soutenu par le gauche, porte sa main vers le visage qui masque les yeux. Ces derniers semblant se fermer.
Une fois une contenance reprise, la rousse sourit à son tour, quoiqu'avec des traits crispés.
Il semblerait que je vous ai rendu service Ami. Une telle décision aurait été indigne de votre nouveau rang. Vous vous apprêtiez à accorder votre confiance publiquement à la personne la moins crédible de cette communauté pour un tel rôle.
-Une personne qui a été accusée publiquement à deux reprises de tentative de meurtre sur un juge de Dominique, et ce par le Dominique en question lui même. Rien, ni le Serviteur de Dominique en question, ni le G2 venu pour ca n'a retirer officiellement cette accusation.
-Une personne qui a été désavouée publiquement par un G3. Et pour bien appuyer ceci, il a fait venir un Ami des Êtres pures...
-Une personne si respectée, qu'on lui palpe la poitrine, et qu'on lui reproche de s'en défendre. Si respectée, qu'on affirme qu'elle n'est pas chrétienne, lui renvoyant cette affirmation car elle a annoncé que vénérer Thor et Odin n'est pas chrétien. Sa réputation d'intolérance lui colle tellement à la peau que les reproches qu'on lui fait perdent toutes logique, et qu'on s'amuse à l'humilier pour la faire sortir de ses gonds.
La jeune femme agite sa main droite toujours soutenue par la gauche alors qu'elle s'exprime, trahissant un certain énervement.
Quant à l'échec de votre conciliation, il ne vient pas de moi. J'ai fait tout ce que vous m'avez demander. J'ai présenté mes excuses après l'avoir invité chez moi, certes j'ai tenu à signaler que j'avais un point de vue, et que je n'en changerais pas, mais j'ai pensé qu'on m'accepterais comme je devais accepter Sincérité. J'ai écouté ses pleures dans le bus, j'aurais voulu la consoler, mais nous étions en pleine exfiltration des bas fonds ! Si je m'étais écouter vraiment, je l'aurais conjuré d'arrêter de chialer et de se concentrer ! Sur le parking, j'ai supporté ses assauts, et j'en suis parti, un peu vivement certes, mais si je m'étais écouté, ma réaction aurait été beaucoup plus violente !
Et tout cela pour quelle résultat ? Pour qu'elle annonce devant le tribunal qu'elle n'a vu aucun changement d'attitude de ma part !
Ceci dit, j'ignore les conseils que vous avez donner à Sincérité, mais je n'ai vu aucun changement d'attitude de sa part non plus. Tant sur sa perversion que sur son hystérie...
Une petite pause, le visage est redevenu grave durant le discoure.
Il y a encore peu, j'aurais dit que l'échec de la conciliation venait de Sincérité. Jamais elle n'est venue chez moi, ni présenter ses excuses, ni mettre les cartes sur la tables. Toujours un tiers dans les conversation, parce que c'est bien connu, je tire mon épée dés que ca ne va pas. Et je veut tuer Sincérité, c'est sûr...
Evidemment, j'ai vu ses tentatives de faire comme si rien ne s'était passé, chez Jules ou dans le métro. Un chapeau sur la tête et un sourire, et tout est oublié. Malheureusement, ce n'est pas ainsi que je fonctionne. "On comprends Sincérité, mais Sincérité ne nous comprends pas". C'est un peu ce que vous demandiez lors de la création d'une nouvelle section, n'est ce pas ? Que je fasse comme si rien ne s'était passé, que je me passe de toutes explication. Que j'oublie... Je peux pas. J'ai besoin de comprendre, et surtout de voir les choses évoluée si elles ne conviennent pas. Je ne suis pas une photo.
Donc si Sincérité n'a rien à se reprocher, comme tous l'affirme, et que je n'ai rien à me reprocher, comme je l'affirme, alors on peut effectivement se demander d'où vient l'échec de la conciliation.
C'est bien d'avoir tenter de me défendre lors du procès, mais le résultat, sans vouloir vous offenser, est plutôt mauvais: Sincérité est considérer comme folle, je suis considérer comme folle, le reste de la communauté est considérer comme folle. Si vous m'aviez demander d'autres choses, j'aurais soit suivis votre demande, soit expliquer pourquoi je ne la suivrais pas. De même je n'ai pas le sentiment que vous en aviez beaucoup demander à Sincérité. Si j'avais eut de l'autorité, je l'aurais obligé à suivre un suivis médical par un médecin de son choix, mais compétant dans le domaine de la psychanalyse. Ezialle ou Fortysome par exemple. J'aurais même suggéré que le but de l'exercice n'avait pour vocation que de prouver à cette hystérique d'Alyssia que Sincérité n'est pas folle. L'hystérique d'Alyssia se serait peut être contenté d'une psychanalyse régulière qui sait ? La folie se soigne...
Je doit reconnaitre que j'aurais probablement également tenté de la rétrograder au rang zéro de son ordre, au moins jusqu'à ce qu'on me dise qu'elle aille bien. Car pour moi, quoique tout le monde dise, il est impossible de laisser ces névroses à la porte de son bureau. Mais je suis la seule à penser de la sorte.
Bref, si j'osais, je vous encouragerais à plus de parti pris à l'avenir.
Semblant se calmer, la jeune femme prends un visage plus neutre.
Maintenant Amie, je vous remercie d'avoir penser à moi pour la coordination des équipes. Mais pour le bien de la communauté, je vous demande de ne pas le faire. Une autorité sans pouvoir n'a de sens qu'à la jauge du respect qu'on lui prête, et je n'en bénéficie pas.
Ma tentative de "prise de couloir", était un essais pour récupérer une popularité chancelante, par un jeu. Mais vous m'avez remise à l'ordre, et j'ai suivis vos conseils après votre départ. Je ne crois pas vous avoir beaucoup désobéit depuis que vous êtes ici...
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Galila ne dit rien. Il est clair qu'il suit la conversation mais il ne semble pas vouloir réagir.
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Kimmy semble avoir retrouvé un peu de moral. Elle sourit faiblement.
« Tu sais Alyssia, tu n'es pas si différente de Sincérité... C'est une réflexion que je me fais souvent. Comme elle, j'ai l'impression que tu te déprécies énormément. Et même si plein de conceptions vous oppose, vous arrivez toujours à m'étonner par votre ressemblance...
J'ai l'impression que vous êtes deux sœurs ennemies. Vous n'arrivez pas à vous supporter car vous ne voyez que ce qui vous énerve chez l'autre, sans voir tout ce qui pourrait vous rapprocher. Et moi, au milieu... des fois j'ai l'impression d'être votre mère. Et j'aimerais tellement que vous vous entendiez. Ça me brise le cœur de devoir prendre le partie de l'une contre l'autre. »
Kimmy soupire, et sourit à nouveau.
« Maintenant, que tu le veuilles ou non, je crois que tu n'auras pas le choix. En dehors de Reed et toi, il n'y a personne qui soit capable de mener à bien la coordination des actions sur Terre. Et je sais qu'il aura besoin de toi.
Si tu ne le fais pas, la Communauté Angélique d'Immac va sûrement en prendre un coup. Mais c'est ton choix, je te l'accorde, et je ne t'imposerai rien. De toute façon je n'en ai pas le pouvoir. »
L'ange de Michel fait silence quelques instants.
« Ah... et tu sais : je ne te reproche pas grand chose, en vérité. Je ne sais pas d'où tu tiens le contraire. »
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Comme l'Ange de Michel dit ses dernières paroles, Galila se redresse pour parler à son tour, franchement.
- Alyssia, de la même façon que j'ai voulu vous voir prendre le commandement d'un groupe, je suis d'accord avec Kimmy : votre expérience, vos compétences et votre connaissance du terrain sont indéniables et vous avez beaucoup à apporter à la communauté. Je souhaiterais également vous voir partager le leadership avec Reed.
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Puis je savoir en quoi votre avis nous intéresse présentement ?
Le ton est cinglant. Le regard pour Galila foudroyant. Puis l'attention se focalise à nouveau sur Kimmy.
Je suis navré de vous avoir briser le cœur... Quant à moi, je me sent insulté qu'on me compare à Sincérité. J'en est d'ailleurs plus qu'assez. Je voulais des amies, et des collègues, et je me retrouve avec une mère et une prétendue sœur. Je n'aurais jamais dût me mêler de cette histoire, je n'aurais pas du l'approcher. Cette femme est dangereuse... C'est comme un vampire psychique...
Observant les deux amis, Alyssia reprends.
Je pousserais bien le vice jusqu'à jouer les voyeurs pour vos histoires, comme l'Ami Galila ne s'est pas gêné pour le faire, mais à présent que tout est dit, je vais demander l'autorisation de prendre congé.
Une courte révérence.
Félicitation pour votre grade, Amie, vous le méritez. Je renouvelle mon conseil: à l'avenir, prenez parti. Et prenez garde à Sincérité, vous vous aveuglez sur elle. Puis je disposer ?
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Kimmy ne réagit pas spécialement à la réaction de Alyssia vis-à-vis de Galila. Elle écoute l'ange de Laurent jusqu'au bout sans montrer d'émotions particulière.
« Désolée de t'avoir comparée à Sincérité. C'était peut-être un moyen pour moi de te faire comprendre que, quoique tu en dises, je te considères toujours comme une amie. J'aurais aimé qu'il en soit de même en retour mais je ne le sais pas, finalement...
Si c'est d'une amie dont tu as besoin, peut-être que se dire au revoir comme ceci serait plus approprié ? »
L'ange de Michel ouvre les bras, comme pour inviter Alyssia à une accolade.
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La scène qui suit à quelque chose d'étrange: aussitôt que Kimmy ouvre les bras, Alyssia écarquille les yeux de surprise... et se jette immédiatement sur la Michel pour la serrer en retour. La Laurent enfouis silencieusement sont nez sur l'épaule de la nouvelle promue, et ne se séparera qu'à l'initiative de la seconde rousse.
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Le Novalis ne dit rien et se tourne un peu en regardant deux ou trois choses sur son téléphone portable. Il sourit un peu tout de même, sans aucune trace de moquerie.
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Kimmy serre Alyssia avec affection, comme pourrait le faire une "meilleure amie" qui dit adieu...
Elle approche ses lèvres des oreilles du Serviteur, et lui murmure quelque chose à voix très basse, un sourire sur les lèvres.
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