08-26-2007, 04:43 PM
Fond sonore: Guano Apes & Michael Mittermeier - Kumba yo!
***
Hac Les Cimes, février 2007
Le jeune homme, adossé à une planche de snow, somnolait alors que le soleil se levait à l'horizon.
Lorsqu'il ouvrit les yeux devant ce spectacle de toute beauté, un sourire béat trônait sur son visage.
Il se leva, s'étira - faisant par la même craquer nombre de jointures avec un certain plaisir - et entreprit de nettoyer scrupuleusement sa planche tout en observant la neige immaculée qui flanquait cette face de la montagne.
Il jubilait d'avance à l'idée d'étrenner cette surface toute vierge de passage.
Rien que foutre tout ce bordel cette nuit, c'était l'pied mais là j'ai droit à un bonus fun en prime on dirait.
Sans plus pouvoir attendre, il chaussa les fixations de sa planche et s'élança sur la pente qui lui tendait les bras, bien conscient que le manteau neigeux n'est certainement pas stable et pourrait provoquer une nouvelle avalanche à son passage mais parfaitement incapable de résister à la tentation.
A le voir, rien ne le différenciait d'un gamin lambda qui s'éclaterait en hors-piste, balançant gerbes de neiges de-ci, de-là et ne manquant pas de laisser s'échapper sa joie en ponctuant sa descente de cris à la composition fort recherchée variant du 'Yeah!!" au 'Terrible!'...
Enfin rien à part peut être sa tenue très légère pour un adolescent sur les pistes dans ces journées d'hiver ; un jean et un T-shirt aux manches déchirées au niveau des épaules forment une combinaison pouvant paraître suspecte en ces froides journées.
Soudain, le jeune snowboarder s'arrêta brusquement auprès d'une espèce de pierre qui émergeait du manteau neigeux.
Il se laissa tomber sur le postérieur et frotta de la main ce qui avait tout l'air d'être un vestige de stèle emporté par la déferlante blanche.
Ce faisant il découvrit un message gravé à même la pierre qui avait constituée un élément de la défunte chapelle de montagne.
Il passa sa main dans ses cheveux bleus, remettant en place les mèches qui lui tombaient devant les yeux et lut à voix basse les inscriptions qui s'étaient légèrement estompés à la surface de la pierre mais avaient néanmoins survécu aux années:
Bons pèlerins, pieux cortèges,
A l'ombre de son vieux castel,
Chantez le Saint qui, dans les neiges,
Fixa Sa tente près du ciel!
Comme l'ombre, ici-bas tout passe;
Mais le temps jaloux, en ce lieu,
Garde l'indélébile trace
De ce grand Chevalier de Dieu
Il partit dans un rire soudain, un rire fluet empreint d'une dose de puérilité presque palpable avant d'ajouter entre deux hoquets:
Jusqu'à aujourd'hui poto!
Jusqu'à aujourd'hui...
Et dire que les villageois du coin ne pourront pas faire leur pèlerinage pour quérir ta protection envers la dure montagne.
Saint Nanard, priez pour nous!
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Hac Les Cimes, février 2007
Le jeune homme, adossé à une planche de snow, somnolait alors que le soleil se levait à l'horizon.
Lorsqu'il ouvrit les yeux devant ce spectacle de toute beauté, un sourire béat trônait sur son visage.
Il se leva, s'étira - faisant par la même craquer nombre de jointures avec un certain plaisir - et entreprit de nettoyer scrupuleusement sa planche tout en observant la neige immaculée qui flanquait cette face de la montagne.
Il jubilait d'avance à l'idée d'étrenner cette surface toute vierge de passage.
Rien que foutre tout ce bordel cette nuit, c'était l'pied mais là j'ai droit à un bonus fun en prime on dirait.
Sans plus pouvoir attendre, il chaussa les fixations de sa planche et s'élança sur la pente qui lui tendait les bras, bien conscient que le manteau neigeux n'est certainement pas stable et pourrait provoquer une nouvelle avalanche à son passage mais parfaitement incapable de résister à la tentation.
A le voir, rien ne le différenciait d'un gamin lambda qui s'éclaterait en hors-piste, balançant gerbes de neiges de-ci, de-là et ne manquant pas de laisser s'échapper sa joie en ponctuant sa descente de cris à la composition fort recherchée variant du 'Yeah!!" au 'Terrible!'...
Enfin rien à part peut être sa tenue très légère pour un adolescent sur les pistes dans ces journées d'hiver ; un jean et un T-shirt aux manches déchirées au niveau des épaules forment une combinaison pouvant paraître suspecte en ces froides journées.
Soudain, le jeune snowboarder s'arrêta brusquement auprès d'une espèce de pierre qui émergeait du manteau neigeux.
Il se laissa tomber sur le postérieur et frotta de la main ce qui avait tout l'air d'être un vestige de stèle emporté par la déferlante blanche.
Ce faisant il découvrit un message gravé à même la pierre qui avait constituée un élément de la défunte chapelle de montagne.
Il passa sa main dans ses cheveux bleus, remettant en place les mèches qui lui tombaient devant les yeux et lut à voix basse les inscriptions qui s'étaient légèrement estompés à la surface de la pierre mais avaient néanmoins survécu aux années:
Bons pèlerins, pieux cortèges,
A l'ombre de son vieux castel,
Chantez le Saint qui, dans les neiges,
Fixa Sa tente près du ciel!
Comme l'ombre, ici-bas tout passe;
Mais le temps jaloux, en ce lieu,
Garde l'indélébile trace
De ce grand Chevalier de Dieu
Il partit dans un rire soudain, un rire fluet empreint d'une dose de puérilité presque palpable avant d'ajouter entre deux hoquets:
Jusqu'à aujourd'hui poto!
Jusqu'à aujourd'hui...
Et dire que les villageois du coin ne pourront pas faire leur pèlerinage pour quérir ta protection envers la dure montagne.
Saint Nanard, priez pour nous!