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Le michoui (Operation Imam Party, acte II)
#1
HRP: J'invite les protagonistes du michoui a poster dans
cette chronique leur point de vue.

(l'Imam, après une suite d'événements rocambolesques,
est finalement sain et sauf dans le parc du centre ville.
Au début de la scène il est en présence du journaliste qui
lui a servi de chauffeur ainsi que d'une femme, ces derniers
viennent juste de s'éloigner, le journaliste restant assez
proche afin de participer pleinement à la manifestation).

J'annonce le début du Michoui. Mon frère cuisinier a d'ores
et déja commencé à préparer les moutons depuis quelques heures.
Le matériel dont je dispose est bien maigre pour une telle
manifestation: une estrade, un ampli de guitare et un micro
que j'ai récupéré d'un jouet pour enfant. Mon ami quant à lui
a tranquillement installé quelques tables et vidé le contenu
de sa roulotte derrière: grill, réfrigérateur, canettes, ...
Il semble parfaitement à son affaire, c'est déja ça.

Deux hommes attirent particulièrement mon attention. L'un
est équipé d'un casque aux oreilles et grimace à chacun des
larsens de mon ampli. L'autre observe au départ la scène avec
amusement. Une fois un nombre suffisant de personnes présentes,
je commence par remercier le maire et les autorités, puis
je raconte les événements de la veille, ne manquant pas au
passage contre de tels incidents et appelant à la tolérance.

Les 2 hommes semblent ne pas être indifférents à la chose.
Ils me posent d'abord des questions auxquelles j'ai déja
répondu au journaliste, puis l'un d'eux commence à remettre
en cause ma thèse. Rapidement il vient au scénario d'un coup
monté organisé à des fins médiatiques par Nathanaël (le journaliste).

Ce dernier réagit bien entendu de manière très vive, mais
ne trouve guère de réparties convaincantes. A la place il
me fait à nouveau du gringue. Même si je le crois encore,
je ne peux m'empêcher de commencer à douter...

Entre temps notre homme au casque s'insurgit contre
un larsen supplémentaire et propose des services en tant
qu'ingénieur son. J'accepte volontiers. Il semble connaitre
les 2 autres, et va même jusqu'à chuchoter avec la 2ème
personne. Nathanael les regarde d'un sale oeil.

Malgré les brochettes et les canettes offertes, l'ambience
de la fête n'est pas au beau fixe. Le ton monte entre les
interlocuteurs qui s'accusent mutuellement. Je décide de
prendre un peu de recul. Ils finissent par conclure que la
police qui a arrêté mes aggresseurs auraient le dernier mot.

Le journaliste est vert de rage. Les 2 autres semblent en
revanche très détendus. Visiblement il y a un duel entre
ces personnages et je fais un intermédiaire dont je me
serais bien passé. J'essaie de calmer à nouveau le jeu en
proposant d'autres victuailles. Ca ne fonctionne pas. Peu de
temps après l'ingénieur du son s'en va, me laissant avec le
Journaliste et son opposant. Je ne suis guère à mon aise.

L'heure venant je décidai de prier. Allah saura m'aider.
Et ce fut le cas. Je réfléchis un bon moment, tout en
appelant ouvertement Allah de m'aider, et tout m'apparut
clair. C'était trop gros. Ces maux de crânes répétés,
ces personnages si bizarres, cette disparition spectaculaire.

Tout cela n'était destiné qu'à altérer mon esprit. L'autre
avait raison. J'ai dû être drogué à mon insu, mais quand ?
D'un autre côté il semble connaitre beaucoup trop de choses,
et ils se connaissent visiblement entre eux. La raison arrive
elle aussi d'elle-même: c'est un concurrent qui essaie de
retourner la combine à son avantage. Je ne suis qu'un pion.

Je leur annonce que j'ai tout compris, mais décide de
s'expliquer à la fin avec les gendarmes. Bien sûr leur
réaction ne se fait pas attendre. J'essaie de changer de
sujet en présentant des photos de mosquées que j'ai
collectées dans un classeur afin de les présenter au maire.

Rapidement la discussion s'oriente autour de la taille
du batiment puis sur le bruit occasionné. Le journaliste
répond avec aggressivité à chacune des remarques de son
concurrent, ce qui commence à me taper sur les nerfs. Je
suis contraint de le ramener à l'ordre plusieurs fois.

Puis le sujet tant redouté revient sur le tapis. Notamment
le principal opposant du journaliste se défend. Nathanael
écume de rage, ce qui paradoxalement semble inspirer une
certaine compassion de l'autre. Je ne comprends pas. J'essaie
d'en apprendre plus sur lui. Il affirme vouloir le bonheur
de tous, et de fil en aiguille nous commençons à discuter
du rôles des journalistes et du rôle de l'information.

Le journaliste recule et trifouille quelque chose avec son
portable. Il devient distant. L'autre l'interroge, il répond
vaguement et palit. Il n'a pas l'air de se sentir bien. La
colère est mauvaise conseillère et visiblement cela ne lui
réussit pas. Si ca continue il va nous devenir fou en plein
dans le michoui. Je devrais peut etre en parler aux autorités
avant que cela ne dérape... Je me remets à prier.

Une autre personne arrive. Un bref résumé lui est fait.
Le nouveau débat parle sur l'intégration des minorités, mais
ça ne semble pas les passionner, on passe rapidement à
la notion de bien et de mal dans les religions.

Visiblement ils semblent vouloir critiquer les mauvais aspects de
l'Islam mais aussi du Catholiscisme. Le concurrent affirme cependant
ne viser aucune religion en particulier. Le journaliste est en
revanche très incisif envers les catholiques. On parle des catholiques,
des protestants, de l'Islam de la foi et de ses raisons, on prend
des références historiques. Les raisons du choix de la religion dès
l'enfance, avec l'explication du contexte familial ou de l'endoctrinement
sont aussi soulevés. J'ai peur qu'ils sous entendent encore
un certain fanatisme de la part des musulmans. Je suis un peu déçu.

Le nouvel arrivant se déclare Athée et m'explique ses motivations.
J'avoue que j'ai un peu de mal à comprendre comment on peut
croire à un dieu sans religion, mais à priori c'est possible...

Entre temps j'ai commencé à préparer du thé. Par Allah,
pourvu que j'arrive à préserver ce michoui !!! Donne moi
la volonté ! Je ne comprends décidément pas ces européens...

Le journaliste se moque de l'Athée. Les 2 autres commencent à le
regarder d'un sale oeil, et moi aussi. Il va réussir à gâcher
ma fête. Et pourtant je ne lui en veux pas... plus tard je
m'interrogeai souvent sur la raison de mon laxisme, et j'avoue
que même encore aujourd'hui la thèse de la drogue est la seule
explication qui vient à mes yeux... ou alors il est très doué.

A plusieurs reprises Nathanael semble critiquer ouvertement
l'autre, faisant référence de manière explicite à l'église.
Je ne sais pas où il veut en venir, et les autres non plus.
Ils le prennent certainement pour un fou. C'est peut être vrai...

L'Athée me demande en toute innocence ce qui se passe entre
les 2 protagonistes. Je lui explique le coup monté de Nathanael.
Visiblement il est étonné. Le journaliste monte au créneau.

En effet il vient, ainsi que deux autres personnes, et tente
à nouveau de me faire des avances. C'est la goutte d'eau qui
fait déborder le vase. J'appelle les autorités afin de les faire
évacuer au plus vite. Ils s'en vont sans demander leur reste,
mais rapidement je regrette ce geste. Je dois rappeler
Nathanael. Là aussi plus tard je me demandai souvent pourquoi.

Mon mal de crâne a légérement repris. Je demande une
aspirine. L'Athée me donne un cachet. Le concurrent le regarde
de manière soupconneuse. Le journaliste semble reconnaitre
le nouveau et le prend à part pour discuter. L'opposant en profite
pour faire de même avec moi. Il m'explique qu'un individu
en possession de cachets d'aspirine comme ça, c'est louche.

Je repense à la concidence. L'Athée complice ? Ca ne tient
pas debout, il regardait de manère aussi étonnée que le
concurrent les différents états d'âme de Nathanael. Cependant
je ne peux m'empecher de tester la chose. Je tente la
provocation ouverte, et dans la foulée leur signifie le fait
que je ne connais toujours pas leurs noms. L'Athée est choqué,
et montre son tube de comprimés, assurant du mieux qu'il peut
sa bonne foi. Nathanael me rit au nez, me traitant de paranoiaque.

L'opposant s'appelle S.Bocquet, l'Athée A.Broers. Nathanael
était à présent dans un état d'excitation lamentable. M Broers
semble le connaitre, il le prend à part. La conversation est
très agitée. Le journaliste est rempli de rage, Broers le remet
à sa place avec une gifle. Le journaliste se met à pleurer.

La dernière preuve qui manquait. Comment un journaliste avec
un tel sang froid devant des assassins pouvait s'enerver d'une
telle manière et ensuite pleurer comme un bébé. M Bocquet avait
raison depuis le début, et il me semble décidément de plus en
plus sympatique à mesure que Nathanael s'égare de colère. Ce
dernier s'éloigne et fume une cigarette, nous laissant en paix.

Ensuite M Broers me pose des questions auxquelles j'avais déja
répondu avant son arrivée, mais son intérêt pour le sujet me rend
de fort bonne humeur, surtout après le départ de l'opportun.
M Bocquet a un malaise suite à la dispute et va s'adosser
à un arbre. Nous continuons la discussion là bas. Pendant ce
temps je prépare du thé et même des brochettes.

De fil en aiguille nous nous mettons à parler de nos métiers et
de nos vies. M Broers est un genre d'homme à tout faire,
ce qui au premier abord peut paraître bizarre, mais s'explique
par son travail d'intérimaire. M Bocquet est un ancien secrétaire
qui lui aussi vit de petits boulots. Il a des fortes convictions
sur les valeurs de l'entraide envers ses proches, même si
en ce moment il ne les voit pas trop. Je leur ai parlé de
mon travail actuel avec mon frère le cuistot en attendant
que la mosquée soit construite. M Bocquet semblait appréhender
ce fait, notamment à cause de manifestations récentes faites
par les catholiques orthodoxes. La jalousie gronde...

Nous nous quittons finalement en de bon termes. M Bocquet
va mieux, je fais tout pour qu'il en soit ainsi. Il
m'a ouvert les yeux, je lui devais bien cela.
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Le michoui (Operation Imam Party, acte II) - by Imam - 05-25-2005, 07:35 AM

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