03-06-2005, 05:29 PM
Quote:Dans « vocabulaire » tu as Voca et Bulaire !
- Ouais… Et alors ?
- Ben, si t’inverses les deux, ça veut plus rien dire du tout !
#################################################
Sonia entra dans le bureau du producteur d'un pas ferme et déterminé. Elle y était enfin, elle avait sa chance, il ne fallait pas la rater. Une chance de changer de vie, de goûter au star système, d'être à son tour riche et célèbre. Et c'était ce salopard adipeux assis derrière son bureau qui détenait les clefs de son avenir. Elle ferait tout ce qu'il faudrait pour gagner la partie.
Elle avait toujours détesté d’où elle venait : des banlieues minables, des mecs encore plus méprisable et dont les seules ambitions était de toucher un salaire de misère pendant six mois pour se mettre au chômage en perdant leur temps entre les pétards et les bedos.
Dès le lycée, elle avait compris qu’elle pourrait obtenir bien plus en baisant qu’en bossant : il suffisait de voir les profs bander en matant son décolleté. Elle avait su utiliser ses atouts pour ne rien avoir à faire, mais ça restait minable. Elle voulait l’élite, la gloire, côtoyer les Stars et le grand monde. En répondant à l'annonce, elle était certaine de remporter l'audition, de mettre ce producteur de cinéma dans sa poche, ce qui ferait d’elle la prochaine vedette.
Elle avait commencé à douter en arrivant dans la salle d’attente : une quinzaine de filles, toutes bien foutues attendaient là. Bien sur, elle faisait partie des plus belles, mais elle avait bien compris que la concurrence serait rude. Elle envoya paître sans une seconde d'hésitation l'assistant qui lui laissa entendre qu’il pourrait lui trouver un second rôle si elle se montrait gentille et les évènements lui donnèrent raison : Quand le producteur vint choisir les candidates potentielles, elle faisait partie des six filles invitées à entrer dans la seconde salle d’attente. Elle ne se souciait que peu des 3 premières, mais les deux dernières, une superbe blonde et une rousse pulpeuse, étaient des obstacles qu’elle devait écarter de sa route vers le succès.
Elle étaient prêtes à quoi, elles ? Probablement à faire beaucoup, et Sonia se demandait comment elle ferait pour remporter le gros lot. Elle devrait probablement lui sortir le gros lot et multiplier les cabrioles mais cela ne lui posait pas de problèmes. Elle le ferait et le ferait encore, pour gagner. Le directeur invita alors la première dans son bureau, et les bruits que les autres candidates entendirent ensuite ne laissèrent aucun doute sur la méthode de sélection préferée de cet homme. La fille ressorti, un air triomphant affiché sur le visage. Sonia avait envie de la gifler mais elle se retint. Se crêper le chignon ici ne l'avancerait à rien. Les quatre autres filles étaient passées mais à part quelques gloussements du producteur et des cris offusqués, il n'y avait eu aucun autre bruit suspect. Alors Sonia était entrée à son tour.
Tout en fumant son gros havane l’air satisfait, Gerard Guilout lui avait posé la question si classique : « Qu'êtes-vous prête à faire pour réussir ? » La réponse à donner, Sonia l'avait apprise par coeur et la bouche en coeur, elle dit d'un air faussement innocent : « Oh mais tout ce qu'il faudra, m'sieur, je suis prête à tout... » Et sans attendre qu'il dise quoi que ce soit d'autre, elle se leva de son siège et commença à avancer vers lui en se déhanchant d'une manière ouvertement provocatrice, déboutonnant lentement son chemisier. Elle se passa la langue sur les lèvres comme elle avait vu Claudia Cardinal le faire dans "les pétroleuses", un film culte. Le producteur sourit de toutes ses dents et lui montra une série de feuillets dactylographiés qui étaient posés sur son bureau.
« Je vois ça ma chérie, je vois ça. Non, non, non, ce n'est pas la peine de t'agenouiller, ce ne sera pas nécessaire... Tu n'es pas une de ces poufiasses qui hantent mon antichambre nuit et jour.... Tu as un vrai talent... »
Gérard Guilout lui tendit un stylo et lui indiqua le bas du premier feuillet.
« Voilà pour toi, ma jolie. Tu n’as qu’à signer ici, et cet après-midi, ce sera ton tour d'entrer parmi les élus de ce monde. Tu vas quitter ta petite vie minable et découvrir le paradis... Tu vas en crosier, des stars ! Et tu verras, tu en seras complètement changée que ton corps déjà magnifique sera bientôt encore plus beau que ce qu’il est maintenant, je t’en fais la promesse…
- Je ne suis pas une idiote, monsieur guilout, répliqua Sonia. Je sais bien qu’il n’y à rien de gratuit ici, alors elle est où l’arnaque ?
- Ah ! Ah ! Tu sais que je t’aime bien toi ? »
Gérard Guilout la reconduisit jusqu'à son siège et l'aida même à reboutonner son chemisier. il lui sourit gentiment et l'embrassa doucement sur la joue.
« En effet, il y a une condition. tu étais prête à t'offrir pour réussir et en fait et bien, il le faudra, effectivement. Tu es un vrai petit bijou tu sais… Non, non, ne dis rien, je te le dis comme je le pense, je suis très sincère ! Moi aussi j’ai des gens au-dessus de moi tu sais, et tout en haut, il y a le chef absolu. Le Big Boss. Enfin, quand il n'est pas en vacances à la bourboule bien sûr. Il est très intéressé par les gens comme toi, et comme tu 'las compris, c'est à lui que tu devras t'offrir... »
Gérard Guilout sourit en voyant que Sonia ne semblait pas particulièrement dérangée par le pacte qui lui était proposée. Se vendre à l'un ou à l'autre ne lui posait fondamentalement pas de problèmes et Gérard se sentait profondément satisfait d'aider cette jeune femme à trouver le bon client...
« Alors tu le signes ce contrat ? Tu verras, tu monteras dans les plus hautes sphères grâce à ça, je t’en donne ma parole. Tu verras : c’est divin ! C’est fait ? Bien ! Tiens prends cette carte avec ce petit mot : Tu te rends a cet endroit à 15h précise, tu as bien compris ?
- Mais ? C’est l’église de la vieille-ville, ça ?
- Oui, oui, c’est bien l’église. On va y tourner une nouvelle série télé, et tu feras partie de des acteurs principaux, ça te va ? Bien ! Alors soit-y bien et présente cette carte au prêtre, il est dans le coup. Dis-lui que tu es prête à faire n'importe quoi pour obtenir le rôle et tout ira comme ça doit aller. »
Fermant la porte du bureau, Sonia sentait que le destin était en marche. Elle venait de signer son premier contrat avec la télé, et bientôt tout le monde n’adorerait qu’elle !
En sortant, elle passa devant le bureau de l'assistant qui profitait des massages buccaux d’une des recalées en quête de gloire mais qui devrait se limiter à des rôles de seconde zone. Sonia pouffa de rire de ce manque d’ambition et s'en alla affronter son destin.
Deux minutes plus tard, Gérard Guilout écrasa son cigare dans le cendrier et activa l'interphone. Son assistant entra immédiatement.
« Patron ? » Bafouilla-t-il maladroitement. « J’ai rédigé la prochaine annonce, les auditions auront lieu vendredi. J'ai aussi rédigé les contrats pour 4 des demoiselles de ce matin… »
La gêne du jeune homme débutant fit sourire le producteur… Ah ! Ces jeunes…
« Bien, mets ça avec le reste dans le coffre et envoies-les sur une des productions qu'on a en ce moment. La daube avec Delon là, ce sera très bien. Mais avant ça, tu te rhabilles correctement, on voit ton slip dépasser de ta braguette ouverte. »
Soudain rouge comme une ecrevisse, l'assistant sorti en bafouillant quelques mots d'excuse. Gérard empoigna alors son téléphone protable et composa le numéro du père Thisquen.
« Allô mon père ? Oui, c’est Itellénel. J’ai dégotté une petite nouvelle. Elle arrivera cet après-midi, à quinze heures précises. Oui mon père, j'en ai choisie une qui avait l'air moins vulgaire que celle de la dernière fois mais que voulez-vous, je ne peux faire qu'avec celles que le Seigneur m'envoie... Oui, elle est prête à tout et elle a signé le contrat stipulant qu'elle était volontaire pour laisser leur corps à l'und es nôtres en échange d'une place au paradis. Comment ça , Mais non mon père, il ne faut pas avoir de scrupules, elle va prononcer la formule rituelle, les règles sont respectées. Et puis c'est toujours une brebis égarée de sauvée, c'est ça l'essentiel, non ? Oui, je suis très satisfait de l'assistant que vous m'avez envoyé, mon père. Je pense que je remplirais les forumlaires pour une demande de promotion d'ici peu de temps. »
Puis, raccrochant son téléphone, il s’approche de la baie vitrée du bureau en murmurant pour lui-même. « Ah là, là… Marc, mon cher maître à penser… Merci d’être ce que tu es... Car il n’y a pas à dire: j’adore mon boulot!... »