04-22-2007, 09:19 PM
« Place des Terreaux. Correspondance Métro B. »
Un peu de Gohmorre à Immac, à moins que ça ne soit le contraire. Vingt trois heures. Jusque dans
ces entrailles estampillées DDE de la terre, on sent les pulsations rythmées qui émanent de la discothèque, nouvelle tour de Babel pour toute la communauté angélique, Babylone au milieu des Bas-Fonds, le repaire du Diable où la jeunesse se perd et où nuit après nuit, les disciples du Malin tissent leur toile...
Ian regarde la vitre du métro où son reflet se dessine péniblement à la lumière blafarde des néons de la rame. Le crâne rasé, une cicatrice à l'arcade, les traits burinés, un regard fatigué. Ne seraient-ce les ailes qui lui grattent le dos sous son blouson de cuir, il pourrait se demander ce qui le différencie en apparence d'un des redoutables baalites qu'il affronte plus souvent qu'à son tour dans les sombres ruelles de cette putain de nouvelle Sodome, comme il aime à l'appeler.
Il soupire et jette un regard aux deux jeunes femmes qui s'échangent de tendres regards au fond de la rame et communiquent par petits gestes.
Qu'est-ce qu'Ar-Uriel doit se sentir con, dans son incarnation féminine, face à sa Gaëya...
Il tourne la tête vers le reste de la rame où un homme vient d'entrer.
« Mars Comblain, identifié par la section comme une cible. Il a du culot de se pointer comme ça et d'approcher tout sourire, avec ses dents blanches et sa mine propre sur lui.
Il veut probablement aller draguer les deux nenettes du fond. Est-ce que je dois l'empêcher d'approcher ? Après tout, Ar-Uriel est l'ange le plus puissant d'Immac, il lui met une tronche quand il veut...
Pourquoi est-ce qu'il me parle ? J'ai rien à voir, moi... Il va encore me sortir le tissu de conneries habituel sur l'hypocrisie de l'Eglise.
...
J'ai la tête qui tourne. Ses paroles... Oh ces foutues paroles s'immiscent dans mon esprit. Quel enfoiré. Je suis comme paralysé... Je sais que je dois réagir, mais j'y arrive pas. Ce sourire... j'aurais l'impression d'être un monstre.
Il veut me tenter... je dois faire quelque chose, penser à quelque chose d'autre.
Ma foi est mon armure, le Seigneur est mon berger, rien ne saurait m'en détourner...
... Ca ne fonctionne pas.
Ma main est moite sur la crosse. Je n'arrive pas à lever le bras, à presser la queue détente. J'ai envie de courir, de me mettre à l'abri, de me soustraire à ces paroles qui m'affaiblissent.
Ca y est, il commence à me toucher... Non ! Arrête ! Dégage ! Râclure ! »
Alors que le sang lui bat les tempes et qu'il sent ses dernières forces le quitter, son regard trouble se pose sur une affiche représentant une jeune femme. Les traits et les courbes s'estompent et se modifient... une silhouette émerge du morceau de papier, baignée de lumière, un tendre sourire sur les lèvres.
« Toriah... »
Alors qu'il observe un sourire se peindre sur les lèvres de l'ange et que le démon jouit de la déchéance d'un nouveau serviteur de l'Agneau, il ne voit pas les phalanges gantées de cuir qui viennent s'abattre sur son arrête nasale et le faire reculer d'un mètre.
Et le Seigneur des Batailles contempla ses troupes et les exhorta...
Je sens mon bras se lever, le poids de l'arme dans ma main
« Vous ne faiblirez pas devant les séides du Malin ! »
Ce poids si familier, je peux sentir chaque pièce bénie sous mes doigts à travers du cuir, mon doigt nu se poser sur l'acier de la queue de détente
« Car vous êtes l'armée de Dieu, et votre bras sera sûr et sans crainte... »
La presson sur la queue relâche le ressort du percuteur qui vient frapper l'amorce. La poudre comprimée explose dans la chambre, éjecte l'ogive sacrée qui tournoie sous la pression des rayures du canon.
« Vous serez purs et justes, et le Mal ne vous atteindra pas, car vous serez guidés par votre loyauté et votre foi sans faille. »
Sa tête explose lorsque le plomb vient heurter son front, tandis qu'à un demi mètre la culasse recule, que l'extracteur éjecte l'étui vide hors de la chambre et qu'une nouvelle balle vient se glisser à sa place.
« Et vous ne craindrez pas la la Mort... »
Le recul se répand de la crosse à ma main, et de ma main à mon bras tandis que retombe le corps sans vie du Damné, le tintement de la douille touchant le sol me ramène à la réalité...
- « ... Car vous serez la Mort. »
Un peu de Gohmorre à Immac, à moins que ça ne soit le contraire. Vingt trois heures. Jusque dans
ces entrailles estampillées DDE de la terre, on sent les pulsations rythmées qui émanent de la discothèque, nouvelle tour de Babel pour toute la communauté angélique, Babylone au milieu des Bas-Fonds, le repaire du Diable où la jeunesse se perd et où nuit après nuit, les disciples du Malin tissent leur toile...
Ian regarde la vitre du métro où son reflet se dessine péniblement à la lumière blafarde des néons de la rame. Le crâne rasé, une cicatrice à l'arcade, les traits burinés, un regard fatigué. Ne seraient-ce les ailes qui lui grattent le dos sous son blouson de cuir, il pourrait se demander ce qui le différencie en apparence d'un des redoutables baalites qu'il affronte plus souvent qu'à son tour dans les sombres ruelles de cette putain de nouvelle Sodome, comme il aime à l'appeler.
Il soupire et jette un regard aux deux jeunes femmes qui s'échangent de tendres regards au fond de la rame et communiquent par petits gestes.
Qu'est-ce qu'Ar-Uriel doit se sentir con, dans son incarnation féminine, face à sa Gaëya...
Il tourne la tête vers le reste de la rame où un homme vient d'entrer.
« Mars Comblain, identifié par la section comme une cible. Il a du culot de se pointer comme ça et d'approcher tout sourire, avec ses dents blanches et sa mine propre sur lui.
Il veut probablement aller draguer les deux nenettes du fond. Est-ce que je dois l'empêcher d'approcher ? Après tout, Ar-Uriel est l'ange le plus puissant d'Immac, il lui met une tronche quand il veut...
Pourquoi est-ce qu'il me parle ? J'ai rien à voir, moi... Il va encore me sortir le tissu de conneries habituel sur l'hypocrisie de l'Eglise.
...
J'ai la tête qui tourne. Ses paroles... Oh ces foutues paroles s'immiscent dans mon esprit. Quel enfoiré. Je suis comme paralysé... Je sais que je dois réagir, mais j'y arrive pas. Ce sourire... j'aurais l'impression d'être un monstre.
Il veut me tenter... je dois faire quelque chose, penser à quelque chose d'autre.
Ma foi est mon armure, le Seigneur est mon berger, rien ne saurait m'en détourner...
... Ca ne fonctionne pas.
Ma main est moite sur la crosse. Je n'arrive pas à lever le bras, à presser la queue détente. J'ai envie de courir, de me mettre à l'abri, de me soustraire à ces paroles qui m'affaiblissent.
Ca y est, il commence à me toucher... Non ! Arrête ! Dégage ! Râclure ! »
Alors que le sang lui bat les tempes et qu'il sent ses dernières forces le quitter, son regard trouble se pose sur une affiche représentant une jeune femme. Les traits et les courbes s'estompent et se modifient... une silhouette émerge du morceau de papier, baignée de lumière, un tendre sourire sur les lèvres.
« Toriah... »
Alors qu'il observe un sourire se peindre sur les lèvres de l'ange et que le démon jouit de la déchéance d'un nouveau serviteur de l'Agneau, il ne voit pas les phalanges gantées de cuir qui viennent s'abattre sur son arrête nasale et le faire reculer d'un mètre.
Et le Seigneur des Batailles contempla ses troupes et les exhorta...
Je sens mon bras se lever, le poids de l'arme dans ma main
« Vous ne faiblirez pas devant les séides du Malin ! »
Ce poids si familier, je peux sentir chaque pièce bénie sous mes doigts à travers du cuir, mon doigt nu se poser sur l'acier de la queue de détente
« Car vous êtes l'armée de Dieu, et votre bras sera sûr et sans crainte... »
La presson sur la queue relâche le ressort du percuteur qui vient frapper l'amorce. La poudre comprimée explose dans la chambre, éjecte l'ogive sacrée qui tournoie sous la pression des rayures du canon.
« Vous serez purs et justes, et le Mal ne vous atteindra pas, car vous serez guidés par votre loyauté et votre foi sans faille. »
Sa tête explose lorsque le plomb vient heurter son front, tandis qu'à un demi mètre la culasse recule, que l'extracteur éjecte l'étui vide hors de la chambre et qu'une nouvelle balle vient se glisser à sa place.
« Et vous ne craindrez pas la la Mort... »
Le recul se répand de la crosse à ma main, et de ma main à mon bras tandis que retombe le corps sans vie du Damné, le tintement de la douille touchant le sol me ramène à la réalité...
- « ... Car vous serez la Mort. »