05-17-2005, 11:32 AM
HRP: J'invite tous les protagonistes de l'interview a participer
Tout a commencé dans le parc du centre ville un bel après midi.
Je me prélassais non loin d'une fontaine, profitant d'une sieste
sur l'herbe et admirant le ciel bleu en opposition avec les
prévisions météo. Une femme plutot belle m'aborda, se présentant
comme une journaliste. Si elle n'était pas aussi bien constituée
j'avoue que je l'aurais refoulée - une conférence de presse
était prévue, et je n'étais pas disposé à faire d'exceptions.
Mais elle avait quelque chose en plus... J'acceptai donc.
Alors que je me relevais, un homme soudain nous rejoignit, courant
comme un dératé et finit par s'arrêter à quelques mètres,
complètement éreinté. Visiblement il me cherchait. Il se
présenta lui aussi comme journaliste. A priori la femme était
son assistante et il l'avait envoyée en reconnaissance. Je fus
amusé par ce jeune homme fringué comme un PDG qui arrivait à
peine à retrouver son souffle, complètement paniqué. Je l'invitai
à nous rejoindre, non sans exprimer ouvertement mon étonnement.
C'est là que les choses bizarres commencèrent. Ils voulaient
m'interwiever ailleurs. Comme je n'étais pas d'accord, la jeune
femme se mit à regarder autour d'elle, puis chuchota quelque chose
à mon oreille dans le gout suivant: "La personne là bas est
suspecte, vous voyez comment il se tient blabla...". En temps
normal j'aurais été interloqué par de telles proférations, mais
j'avais récemment reçu un message sur mon portable. L'auteur,
anonyme, avait affirmé que ma vie était en danger. Je ne l'avais
pas cru, du moins jusqu'à maintenant. Ils me proposèrent d'aller
dans un café, ce que j'acceptai avec joie. Je pressai le pas,
ayant hâte de m'éloigner de ce sombre individu.
Dans la foulée je pris soin d'envoyer un SMS au portable personnel
du capitaine à propos de cette histoire de complot contre ma
personne. Et là une deuxième chose bizarre se produisit. L'homme
me regardait bizarrement, avec un air de gourmandise et se mit
à faire des gestes déplacés à mon égard - visiblement il
s'agissait d'un pédéraste caractérisé. Je me mis à avoir mal
au crâne. Il prit soudain peur, et cette peur se communiqua à
son assistante. Elle se précipita sur moi et se mit me parler
d'une voie suave et apaisante.
Je ne sais pas ce qu'il m'a pris. En temps normal j'aurais
fui, mais elle était si... attirante. Oh Allah pardonnez moi,
je devrais pourrir en enfer pour cela ! Elle s'expliqua en disant
que l'autre était un peu zélé. Ce dernier se confondit en
excuses, visiblement très gêné. Pas autant que moi...
Nous reprimes le chemin vers la voiture. Ils commencèrent
l'interview, au départ avec des questions plutôt anodines.
Puis là encore une bizarrerie: changement de plan. On prend le bus.
Là ça devenait carrément comique. Un bus pour 3, sous le prétexte
qu'un de leurs collègues avait besoin de la voiture. Soit.
Ces journalistes sont vraiment bizarres. L'interview continue.
Les questions deviennent gênantes. Ils parlent de la sécurité,
du suicide, du fanatisme, ... visiblement ils semblent être
réticent aux Musulmans. Pauvres d'eux. Ils ne comprennent
pas que l'Islam est pourtant la seule religion digne de culte.
Nous montâmes dans le bus, et l'interview continua. La femme
s'approcha de moi, se faisant de plus en plus provoquante.
Ce qui me chagrine le plus c'est que je me montrai tout à fait
disposé. Moi, un Imam ! Comble de la provocation, ses questions
étaient de plus en plus déplacées. Par pure diplomatie, je me
vins obligé de répondre de la manière la plus neutre possible.
J'étais vraiment mal à l'aise. Comment une si belle femme
peut elle se comporter comme une garce ? C'est bien des
journalistes, tiens. Il y a quelques années, elle aurait fini
lapidée pour une telle arrogance si elle avait osé faire la
même chose dans mon pays. Montrant son décolleté de manière
ostensatoire, elle poursuivait comme si rien n'était ses
questions perfides, reprennant des passages suggestifs du Coran,
alors qu'elle n'y comprend probablement pas une once de sa
vraie signification. Je continuai à répondre sur la défensive.
Le conducteur éfféminé conduisait plutot mal, non seulement
pas du bon coté de la route, mais en plus de manière très
brusque. Visiblement il ne maitrisait pas le bus. Lorsque nous
lui demandèrent de se mettre du bon côté, il fit une embardée
monumentale. Je commençais a avoir mal au ventre, et l'assistante
elle même avait subtilement changé de couleur.
Puis le pire arriva. Mon mal de crâne reprit de plus belle.
Puis disparut d'un seul coup. Le conducteur avait cessé de
regarder la route et m'observait, visiblement exaspéré.
La femme était dans tous ses états. Je devais sortir d'ici.
Coûte que coûte. Il me fallait un prétexte. Mon ventre était
l'argument idéal. "Je me sens pas bien. Arrêtez vous".
Le bus s'arrêta avec violence sur l'accotement, ce qui
justifia définitivement mon argumentation.
A peine la porte était déverrouillée que je foncais vers le
troitoir, et manquai de vomir sur ma chemise. Je restai
là, estomaqué durant plusieurs secondes. Bien sûr ils me
demandèrent si j'allais mieux. Je profitai du fait qu'ils
étaient encore dans le bus pour essayer de fuir. Je courus
désespérément en direction des gens, faisant des gestes
comme un patin désarticulé et criant à pleins poumons
une demande d'aide désespérée, tandis que mes aggresseurs,
incrédules, reculèrent le bus à ma hauteur.
Le chauffeur sortit en toute hâte afin de me maitriser.
En temps normal je me serais défendu corps et âme, mais là
encore ce fut différent. Il me prit dans ses bras, me parla
d'une voix apaisante, m'assurant que je ne courais aucun danger.
Il rassura les passants puis me demanda d'une voix maternelle
de revenir avec eux dans le bus. Je m'exécutai. Après tout
il avait raison. Je me faisais des idées. Probablement
un trop long séjour au soleil - je n'aurais pas du faire
la sieste à une telle heure de l'après midi. Il ne s'agissait
que de simples journalistes, et je devais leur paraitre
tout à fait ridicule. Mes grimaces lors de ma crise de
migraine doivent probablement expliquer leur réaction de
tout à l'heure. C'était devenu pour moi une évidence.
Son assistante descendit me voir à son tour, lorsque
l'invraisemblable se produit. Il y eut un bruit retentissant,
suivi de l'apparition à la place de la demoiselle d'un
homme, au sourire satisfait, et dont le couteau de guerre
luisait encore du sang de sa victime. C'est là que j'ai
compris que j'avais perdu la raison. La femme devait joncher
à ses pieds, sanguinolente, mais je ne la voyais pas.
Le nouvel acteur se contenta d'abord de nous saluer en
tant que "Cornus", puis il s'approcha de moi.Je contemplais,
horrifié, l'homme, qui parlait avec une voix mélodieuse un
langage que je ne comprenais pas. Sa lame m'hypnotisait.
Je me ressaisis un instant, et courus en direction du bus.
Le journaliste ferma en tout hate derrière moi.
Il était horifié lui aussi. Il jura en direction du
meurtrier, dans une autre langue que je ne comprenais
pas non plus. Puis il parla normalement et je compris
qu'il traitait d'assassin la personne qui nous contemplait
avec amusement depuis le trottoir. Ce dernier sourit
en répondant que faute de corps il n'y avait pas de preuves.
Que se passait-il ? Mes nerfs me lachaient. Je demandai au
journaliste la raison de tout ceci, notamment pourquoi au nom
d'Allah il nous avais appelés "Cornus". Et où était le corps ?
Il me répondit alors que l'homme dehors était un fanatique,
et qu'il le connaissait faisant parti d'une secte
religieuse extrêmiste. L'Islam constitue à leur yeux
l'incarnation de Satan sur terre et en tant que symbole
je devais être éliminé. Cela confirmait l'avertissement
que j'avais reçu par téléphone. Mais il ne dit rien à propos
du corps. Peut être que lui non plus ne comprenait pas.
J'appelai en toute hate le commissaire. Il fut étonné de ne
pas me savoir au parc, mais je n'avais pas d'explications
à lui donner. J'étais omnibulé par le désir de sauver ma peau,
coûte que coûte. Je lui donnai autant de précisions que je
pouvais - à savoir une description de l'agresseur, et
son prénom, prononcé par le journaliste lorsqu'il avait
vociféré en français: Donatien, ou quelque chose de ce
genre. Le commissaire me répondit calmement qu'il enverrait
une patrouille pour aller me sauver.
Puis une femme arriva. Elle nous contempla d'abord avec
curiosité, puis elle fit un rictus sauvage et ses yeux
brillèrent d'une animosité révulsante. Je fonçait me
réfugier sous un siège. Je me protégeais le visage,
tremblant, et me mis à prier Allah de sa miséricorde.
Oh Allah, par tous les saints, par le Coran, par
Mohammed, qu'ais-je fait pour finir ainsi ? Aide moi !
Mes veux furent plus ou moins exaucés quand le journaliste
démarra en trombe le bus et fonça comme un dératé.
L'interview n'avait plus d'importance. Plus rien n'avait
aucune importance. En fait je ne pensais à plus rien.
Tandis que le bus fonçais, j'entendais encore la voix
du chauffeur, qui faisait des commentaires au fur et
à mesure. "Il faut s'éloigner le plus possible, j'ai
des amis, ils vont nous aider.". Puis il jura.
Visiblement il avait vu quelque chose. "Que se passe-t-il ?"
"Isidore. C'est encore l'un d'eux. Il faut se casser au plus
vite." A sa voix on sentait la panique monter chez lui à
son tour. Je risquai un oeil en dehors de ma piètre cachette.
Une personne dans une voiture avait visiblement fait
demi tour et nous suivait. Un coup de feu retentit. Je
retournai me planquer sous mon siège. Allah viens moi en aide !
J'entendis la voiture arriver à notre hauteur. Soudain
l'autre nous parla. Il nous sommait de nous expliquer de
notre présence dans le quartier sud. Je criai de toutes
mes forces que je ne savais rien, que j'étais juste là
pour un interview, on devait aller à un café. Je le supplai
à haute voix de m'épargner, que nos 2 religions n'avaient
pas à s'opposer de manière aussi violente et je me remis
à prier, espérant 1000 fois que je soie épargné.
Le chauffeur lui répondit aussi, mais je n'y fit pas attention.
Soudain le ton de notre aggresseur changea. Il avait lair gêné.
Il s'excusa ! Après nous avoir menacé de mort et tiré dessus,
il s'excusait ! Allah soit loué, il m'avait entendu. Il
expliqua qu'il croyait que notre halte de tout à l'heure
était destinée à attaquer un des ses amis. L'assistante était
connue comme ayant attaqué un des leurs. Une guerre de gangs ?
Tout ça n'était qu'une pauvre guerre minable entre 2 rivalités
d'Immac sur Sable ? Je n'en croyais pas mes oreilles.
Mon chauffeur répondit rapidement quelque chose, puis remit
les gaz. A priori il n'avait pas l'air convaincu par l'explication.
Je lui demandais de se justifier sur le champ. Il me rit au nez.
"Vous êtes bien naîf pour croire ce qu'il a dit."
Je me relevai et regardai attentivement la vitre arrière,
tandis que la silhouette du véhicule suspect se fondait dans
le décor à une vitesse déraisonnable, surtout de la part d'un
si piètre conducteur. Soudain mon téléphone sonna. Je décrochai
et reconnus la voix d'Isidore. Il tenait à s'excuser plus
particulièrement, que c'était un malentendu, qu'il ne voulait
en aucun cas s'attaquer à l'Islam. J'étais en colère.
Il m'expliqua qu'il était chargé de faire régner l'ordre.
Je n'hésitai point à le sermonner. Comment un agent de
la sécurité nationale peut se comporter ainsi ? Et ses
collègues, il devrait les surveiller, ils ont tué quelqu'un !
Une fois raccroché, j'eus un doute. J'appelai immédiatement
le chef de la gendarmerie. Je luis fournis les informations
que je connaissais sur cet Isidore. Négatif. Pas d'Isidore
parmi les stagiaires. On s'était bien moqué de moi. Le journaliste
avait raison depuis le début. On m'informa qu'un patrouille
allait enfin à notre rencontre pour nous protéger. J'étais déja
beaucoup plus rassuré. Voila une interview que je ne suis pas
prêt d'oublier. Toujours est-il que je ne comprendrai jamais
ce qui est arrivé à cette pauvre demoiselle... mais il semble
que son collègue n'a pas compris non plus, ou bien il était
sous le choc, car il ne répondit jamais à cette question.
Isidore téléphona à nouveau. Il nous proposait avec ses amis
de nous escorter au parc, pour notre sécurité. Cela devenait
ridicule. Comme si j'étais assez idiot pour le croire.
Je ne répondis pas, et informai le journaliste de l'appel.
Puis un autre appel. Décidément. Cette fois un gendarme.
Ce dernier affirmait que sa patrouille était en approche.
Nous étions sauvés ! Du moins je le pensais...
Nous arrivions au quartier des bas fonds. Et je ne tardai
pas à comprendre l'origine de ce nom. C'était vraiment
un endroit très pittoresque: une personne entièrement nue
se balladait allègrement en plein milieu de la rue.
Sa peau était recouverte de croutes ou de cloques, je n'arrivais
pas à voir à cette distance. Le pauvre, certainement une
grave maladie de peau, ce qui explique qu'il ne portait pas
de vêtements. Un autre était à priori gravement brûlé par
le soleil, si l'en en croyait sa peau écarlate, à moins qu'il
ne soit porté par l'alcool, mais je ne pense pas que cela
atteint aussi les mains. Je remarquai aussi un unijambiste et
une autre personne à laquelle il manquait un bras. Enfin au
mileu de toute cette misère, la violence. Des coups de poing,
coups de couteau, des cris, un vol de voiture.
Je m'interloquais devant un tel spectacle. Mon chauffeur en
revanche avait l'air de trouver ça normal. Quand
je lui demandai, il me répondit tranquillement: "Ne vous
inquiétez pas, ce n'est pas si bizarre que ça. Vous êtes
déja allé à New York ? Là bas c'est tous les jours festival !"
Il reçut un coup de fil. A priori ses amis arrivaient. Mais
ils n'étaient pas seuls. Le journaliste m'apprit que les
fanatiques avaient repris la poursuite, et qu'ils avaient eu
des renforts. Ses amis allaient tenter de les repousser.
Il s'arrêta peu après et alla me voir. Il était plein
d'attention à mon égard. "Maintenant qu'on se connait, tu
peux me tutoyer, tu sais.". J'acquiescai, n'osant pas le vexer.
Il reçut un nouveau coup de fil. A priori c'était peine perdue.
Il fallait essayer de fuir coûte que coûte. Soudain je fus
contacté de nouveau par la gendarmerie. Une patrouille arrivait !
Mon nouvel ami décida de fit demi tour et essaya de la rejoindre.
C'est ce qu'il nous restait de mieux à faire.
Nous arrivâmes en vue de l'agent. Ce dernier se présenta à
haute voix et somma les divers assaillants aux alentours. Nous
étions trop loin pour les voir, mais je devinais la proximité
des fanatiques. Je le remerciai et demanda à mon chauffeur
de regagner le parc afin de d'organiser le michoui. De toute
manière, au vu de ce qu'il sétait passé, je ne pense pas
qu'il soit question qu'on y aille, à ce fameux café.
Une autre fois, peut être. Sur le chemin nous rencontrâmes un autre
agent. Ce dernier semblait rejoindre son collègue déja sur
place. Quant à nous j'espérais trouver dans le parc la
fameuse patrouille que nous a promise le capitaine pour la fête.
Mon chauffeur arriva finalement devant l'entrée et me déposa.
Il avait à priori des choses à faire. En attendant, tant que je
ne verrai pas les autorités, je ne suis pas très rassuré...
Je me dirigeai en direction de la fontaine, et attendis les
gens. Peu à peu la foule se noircit, j'aperçus notamment un
des amis du journaliste. Ce dernier me rejoignit quelque
temps après. Mon mal de crâne reprit. Coincidence ? Il le
remarqua et s'empressa de me parler avec douceur. Décidément,
il ne comprend toujours pas que je n'aime que les femmes,
mais je n'ose pas le contrarier, il est si sympathique...
Son amie de met à son tour a me faire des avances. Je ne suis
pas indifférent, mais je ne peux m'empêcher de m'interroger.
Décidément ce n'est pas une attitude très sérieuse, ou alors
ils de bien curieuses méthodes d'investigation ici. Je leur
demande tous 2 de bien vouloir cesser leurs gestes déplacés.
Cependant la femme m'a fortement excité et je ne pus
m'empecher de lui mettre la main au postérieur. Qu'Allah
me pardonne j'ai été faible ! Mais elle était si provocante !
Je me confondis en excuses, elle ne sembla pas en tirer rigueur.
A présent le michoui allait bientôt débuter...
(le déroulement du michoui fait intervenir des acteurs
différents et est donc dans une chronique à part).
Tout a commencé dans le parc du centre ville un bel après midi.
Je me prélassais non loin d'une fontaine, profitant d'une sieste
sur l'herbe et admirant le ciel bleu en opposition avec les
prévisions météo. Une femme plutot belle m'aborda, se présentant
comme une journaliste. Si elle n'était pas aussi bien constituée
j'avoue que je l'aurais refoulée - une conférence de presse
était prévue, et je n'étais pas disposé à faire d'exceptions.
Mais elle avait quelque chose en plus... J'acceptai donc.
Alors que je me relevais, un homme soudain nous rejoignit, courant
comme un dératé et finit par s'arrêter à quelques mètres,
complètement éreinté. Visiblement il me cherchait. Il se
présenta lui aussi comme journaliste. A priori la femme était
son assistante et il l'avait envoyée en reconnaissance. Je fus
amusé par ce jeune homme fringué comme un PDG qui arrivait à
peine à retrouver son souffle, complètement paniqué. Je l'invitai
à nous rejoindre, non sans exprimer ouvertement mon étonnement.
C'est là que les choses bizarres commencèrent. Ils voulaient
m'interwiever ailleurs. Comme je n'étais pas d'accord, la jeune
femme se mit à regarder autour d'elle, puis chuchota quelque chose
à mon oreille dans le gout suivant: "La personne là bas est
suspecte, vous voyez comment il se tient blabla...". En temps
normal j'aurais été interloqué par de telles proférations, mais
j'avais récemment reçu un message sur mon portable. L'auteur,
anonyme, avait affirmé que ma vie était en danger. Je ne l'avais
pas cru, du moins jusqu'à maintenant. Ils me proposèrent d'aller
dans un café, ce que j'acceptai avec joie. Je pressai le pas,
ayant hâte de m'éloigner de ce sombre individu.
Dans la foulée je pris soin d'envoyer un SMS au portable personnel
du capitaine à propos de cette histoire de complot contre ma
personne. Et là une deuxième chose bizarre se produisit. L'homme
me regardait bizarrement, avec un air de gourmandise et se mit
à faire des gestes déplacés à mon égard - visiblement il
s'agissait d'un pédéraste caractérisé. Je me mis à avoir mal
au crâne. Il prit soudain peur, et cette peur se communiqua à
son assistante. Elle se précipita sur moi et se mit me parler
d'une voie suave et apaisante.
Je ne sais pas ce qu'il m'a pris. En temps normal j'aurais
fui, mais elle était si... attirante. Oh Allah pardonnez moi,
je devrais pourrir en enfer pour cela ! Elle s'expliqua en disant
que l'autre était un peu zélé. Ce dernier se confondit en
excuses, visiblement très gêné. Pas autant que moi...
Nous reprimes le chemin vers la voiture. Ils commencèrent
l'interview, au départ avec des questions plutôt anodines.
Puis là encore une bizarrerie: changement de plan. On prend le bus.
Là ça devenait carrément comique. Un bus pour 3, sous le prétexte
qu'un de leurs collègues avait besoin de la voiture. Soit.
Ces journalistes sont vraiment bizarres. L'interview continue.
Les questions deviennent gênantes. Ils parlent de la sécurité,
du suicide, du fanatisme, ... visiblement ils semblent être
réticent aux Musulmans. Pauvres d'eux. Ils ne comprennent
pas que l'Islam est pourtant la seule religion digne de culte.
Nous montâmes dans le bus, et l'interview continua. La femme
s'approcha de moi, se faisant de plus en plus provoquante.
Ce qui me chagrine le plus c'est que je me montrai tout à fait
disposé. Moi, un Imam ! Comble de la provocation, ses questions
étaient de plus en plus déplacées. Par pure diplomatie, je me
vins obligé de répondre de la manière la plus neutre possible.
J'étais vraiment mal à l'aise. Comment une si belle femme
peut elle se comporter comme une garce ? C'est bien des
journalistes, tiens. Il y a quelques années, elle aurait fini
lapidée pour une telle arrogance si elle avait osé faire la
même chose dans mon pays. Montrant son décolleté de manière
ostensatoire, elle poursuivait comme si rien n'était ses
questions perfides, reprennant des passages suggestifs du Coran,
alors qu'elle n'y comprend probablement pas une once de sa
vraie signification. Je continuai à répondre sur la défensive.
Le conducteur éfféminé conduisait plutot mal, non seulement
pas du bon coté de la route, mais en plus de manière très
brusque. Visiblement il ne maitrisait pas le bus. Lorsque nous
lui demandèrent de se mettre du bon côté, il fit une embardée
monumentale. Je commençais a avoir mal au ventre, et l'assistante
elle même avait subtilement changé de couleur.
Puis le pire arriva. Mon mal de crâne reprit de plus belle.
Puis disparut d'un seul coup. Le conducteur avait cessé de
regarder la route et m'observait, visiblement exaspéré.
La femme était dans tous ses états. Je devais sortir d'ici.
Coûte que coûte. Il me fallait un prétexte. Mon ventre était
l'argument idéal. "Je me sens pas bien. Arrêtez vous".
Le bus s'arrêta avec violence sur l'accotement, ce qui
justifia définitivement mon argumentation.
A peine la porte était déverrouillée que je foncais vers le
troitoir, et manquai de vomir sur ma chemise. Je restai
là, estomaqué durant plusieurs secondes. Bien sûr ils me
demandèrent si j'allais mieux. Je profitai du fait qu'ils
étaient encore dans le bus pour essayer de fuir. Je courus
désespérément en direction des gens, faisant des gestes
comme un patin désarticulé et criant à pleins poumons
une demande d'aide désespérée, tandis que mes aggresseurs,
incrédules, reculèrent le bus à ma hauteur.
Le chauffeur sortit en toute hâte afin de me maitriser.
En temps normal je me serais défendu corps et âme, mais là
encore ce fut différent. Il me prit dans ses bras, me parla
d'une voix apaisante, m'assurant que je ne courais aucun danger.
Il rassura les passants puis me demanda d'une voix maternelle
de revenir avec eux dans le bus. Je m'exécutai. Après tout
il avait raison. Je me faisais des idées. Probablement
un trop long séjour au soleil - je n'aurais pas du faire
la sieste à une telle heure de l'après midi. Il ne s'agissait
que de simples journalistes, et je devais leur paraitre
tout à fait ridicule. Mes grimaces lors de ma crise de
migraine doivent probablement expliquer leur réaction de
tout à l'heure. C'était devenu pour moi une évidence.
Son assistante descendit me voir à son tour, lorsque
l'invraisemblable se produit. Il y eut un bruit retentissant,
suivi de l'apparition à la place de la demoiselle d'un
homme, au sourire satisfait, et dont le couteau de guerre
luisait encore du sang de sa victime. C'est là que j'ai
compris que j'avais perdu la raison. La femme devait joncher
à ses pieds, sanguinolente, mais je ne la voyais pas.
Le nouvel acteur se contenta d'abord de nous saluer en
tant que "Cornus", puis il s'approcha de moi.Je contemplais,
horrifié, l'homme, qui parlait avec une voix mélodieuse un
langage que je ne comprenais pas. Sa lame m'hypnotisait.
Je me ressaisis un instant, et courus en direction du bus.
Le journaliste ferma en tout hate derrière moi.
Il était horifié lui aussi. Il jura en direction du
meurtrier, dans une autre langue que je ne comprenais
pas non plus. Puis il parla normalement et je compris
qu'il traitait d'assassin la personne qui nous contemplait
avec amusement depuis le trottoir. Ce dernier sourit
en répondant que faute de corps il n'y avait pas de preuves.
Que se passait-il ? Mes nerfs me lachaient. Je demandai au
journaliste la raison de tout ceci, notamment pourquoi au nom
d'Allah il nous avais appelés "Cornus". Et où était le corps ?
Il me répondit alors que l'homme dehors était un fanatique,
et qu'il le connaissait faisant parti d'une secte
religieuse extrêmiste. L'Islam constitue à leur yeux
l'incarnation de Satan sur terre et en tant que symbole
je devais être éliminé. Cela confirmait l'avertissement
que j'avais reçu par téléphone. Mais il ne dit rien à propos
du corps. Peut être que lui non plus ne comprenait pas.
J'appelai en toute hate le commissaire. Il fut étonné de ne
pas me savoir au parc, mais je n'avais pas d'explications
à lui donner. J'étais omnibulé par le désir de sauver ma peau,
coûte que coûte. Je lui donnai autant de précisions que je
pouvais - à savoir une description de l'agresseur, et
son prénom, prononcé par le journaliste lorsqu'il avait
vociféré en français: Donatien, ou quelque chose de ce
genre. Le commissaire me répondit calmement qu'il enverrait
une patrouille pour aller me sauver.
Puis une femme arriva. Elle nous contempla d'abord avec
curiosité, puis elle fit un rictus sauvage et ses yeux
brillèrent d'une animosité révulsante. Je fonçait me
réfugier sous un siège. Je me protégeais le visage,
tremblant, et me mis à prier Allah de sa miséricorde.
Oh Allah, par tous les saints, par le Coran, par
Mohammed, qu'ais-je fait pour finir ainsi ? Aide moi !
Mes veux furent plus ou moins exaucés quand le journaliste
démarra en trombe le bus et fonça comme un dératé.
L'interview n'avait plus d'importance. Plus rien n'avait
aucune importance. En fait je ne pensais à plus rien.
Tandis que le bus fonçais, j'entendais encore la voix
du chauffeur, qui faisait des commentaires au fur et
à mesure. "Il faut s'éloigner le plus possible, j'ai
des amis, ils vont nous aider.". Puis il jura.
Visiblement il avait vu quelque chose. "Que se passe-t-il ?"
"Isidore. C'est encore l'un d'eux. Il faut se casser au plus
vite." A sa voix on sentait la panique monter chez lui à
son tour. Je risquai un oeil en dehors de ma piètre cachette.
Une personne dans une voiture avait visiblement fait
demi tour et nous suivait. Un coup de feu retentit. Je
retournai me planquer sous mon siège. Allah viens moi en aide !
J'entendis la voiture arriver à notre hauteur. Soudain
l'autre nous parla. Il nous sommait de nous expliquer de
notre présence dans le quartier sud. Je criai de toutes
mes forces que je ne savais rien, que j'étais juste là
pour un interview, on devait aller à un café. Je le supplai
à haute voix de m'épargner, que nos 2 religions n'avaient
pas à s'opposer de manière aussi violente et je me remis
à prier, espérant 1000 fois que je soie épargné.
Le chauffeur lui répondit aussi, mais je n'y fit pas attention.
Soudain le ton de notre aggresseur changea. Il avait lair gêné.
Il s'excusa ! Après nous avoir menacé de mort et tiré dessus,
il s'excusait ! Allah soit loué, il m'avait entendu. Il
expliqua qu'il croyait que notre halte de tout à l'heure
était destinée à attaquer un des ses amis. L'assistante était
connue comme ayant attaqué un des leurs. Une guerre de gangs ?
Tout ça n'était qu'une pauvre guerre minable entre 2 rivalités
d'Immac sur Sable ? Je n'en croyais pas mes oreilles.
Mon chauffeur répondit rapidement quelque chose, puis remit
les gaz. A priori il n'avait pas l'air convaincu par l'explication.
Je lui demandais de se justifier sur le champ. Il me rit au nez.
"Vous êtes bien naîf pour croire ce qu'il a dit."
Je me relevai et regardai attentivement la vitre arrière,
tandis que la silhouette du véhicule suspect se fondait dans
le décor à une vitesse déraisonnable, surtout de la part d'un
si piètre conducteur. Soudain mon téléphone sonna. Je décrochai
et reconnus la voix d'Isidore. Il tenait à s'excuser plus
particulièrement, que c'était un malentendu, qu'il ne voulait
en aucun cas s'attaquer à l'Islam. J'étais en colère.
Il m'expliqua qu'il était chargé de faire régner l'ordre.
Je n'hésitai point à le sermonner. Comment un agent de
la sécurité nationale peut se comporter ainsi ? Et ses
collègues, il devrait les surveiller, ils ont tué quelqu'un !
Une fois raccroché, j'eus un doute. J'appelai immédiatement
le chef de la gendarmerie. Je luis fournis les informations
que je connaissais sur cet Isidore. Négatif. Pas d'Isidore
parmi les stagiaires. On s'était bien moqué de moi. Le journaliste
avait raison depuis le début. On m'informa qu'un patrouille
allait enfin à notre rencontre pour nous protéger. J'étais déja
beaucoup plus rassuré. Voila une interview que je ne suis pas
prêt d'oublier. Toujours est-il que je ne comprendrai jamais
ce qui est arrivé à cette pauvre demoiselle... mais il semble
que son collègue n'a pas compris non plus, ou bien il était
sous le choc, car il ne répondit jamais à cette question.
Isidore téléphona à nouveau. Il nous proposait avec ses amis
de nous escorter au parc, pour notre sécurité. Cela devenait
ridicule. Comme si j'étais assez idiot pour le croire.
Je ne répondis pas, et informai le journaliste de l'appel.
Puis un autre appel. Décidément. Cette fois un gendarme.
Ce dernier affirmait que sa patrouille était en approche.
Nous étions sauvés ! Du moins je le pensais...
Nous arrivions au quartier des bas fonds. Et je ne tardai
pas à comprendre l'origine de ce nom. C'était vraiment
un endroit très pittoresque: une personne entièrement nue
se balladait allègrement en plein milieu de la rue.
Sa peau était recouverte de croutes ou de cloques, je n'arrivais
pas à voir à cette distance. Le pauvre, certainement une
grave maladie de peau, ce qui explique qu'il ne portait pas
de vêtements. Un autre était à priori gravement brûlé par
le soleil, si l'en en croyait sa peau écarlate, à moins qu'il
ne soit porté par l'alcool, mais je ne pense pas que cela
atteint aussi les mains. Je remarquai aussi un unijambiste et
une autre personne à laquelle il manquait un bras. Enfin au
mileu de toute cette misère, la violence. Des coups de poing,
coups de couteau, des cris, un vol de voiture.
Je m'interloquais devant un tel spectacle. Mon chauffeur en
revanche avait l'air de trouver ça normal. Quand
je lui demandai, il me répondit tranquillement: "Ne vous
inquiétez pas, ce n'est pas si bizarre que ça. Vous êtes
déja allé à New York ? Là bas c'est tous les jours festival !"
Il reçut un coup de fil. A priori ses amis arrivaient. Mais
ils n'étaient pas seuls. Le journaliste m'apprit que les
fanatiques avaient repris la poursuite, et qu'ils avaient eu
des renforts. Ses amis allaient tenter de les repousser.
Il s'arrêta peu après et alla me voir. Il était plein
d'attention à mon égard. "Maintenant qu'on se connait, tu
peux me tutoyer, tu sais.". J'acquiescai, n'osant pas le vexer.
Il reçut un nouveau coup de fil. A priori c'était peine perdue.
Il fallait essayer de fuir coûte que coûte. Soudain je fus
contacté de nouveau par la gendarmerie. Une patrouille arrivait !
Mon nouvel ami décida de fit demi tour et essaya de la rejoindre.
C'est ce qu'il nous restait de mieux à faire.
Nous arrivâmes en vue de l'agent. Ce dernier se présenta à
haute voix et somma les divers assaillants aux alentours. Nous
étions trop loin pour les voir, mais je devinais la proximité
des fanatiques. Je le remerciai et demanda à mon chauffeur
de regagner le parc afin de d'organiser le michoui. De toute
manière, au vu de ce qu'il sétait passé, je ne pense pas
qu'il soit question qu'on y aille, à ce fameux café.
Une autre fois, peut être. Sur le chemin nous rencontrâmes un autre
agent. Ce dernier semblait rejoindre son collègue déja sur
place. Quant à nous j'espérais trouver dans le parc la
fameuse patrouille que nous a promise le capitaine pour la fête.
Mon chauffeur arriva finalement devant l'entrée et me déposa.
Il avait à priori des choses à faire. En attendant, tant que je
ne verrai pas les autorités, je ne suis pas très rassuré...
Je me dirigeai en direction de la fontaine, et attendis les
gens. Peu à peu la foule se noircit, j'aperçus notamment un
des amis du journaliste. Ce dernier me rejoignit quelque
temps après. Mon mal de crâne reprit. Coincidence ? Il le
remarqua et s'empressa de me parler avec douceur. Décidément,
il ne comprend toujours pas que je n'aime que les femmes,
mais je n'ose pas le contrarier, il est si sympathique...
Son amie de met à son tour a me faire des avances. Je ne suis
pas indifférent, mais je ne peux m'empêcher de m'interroger.
Décidément ce n'est pas une attitude très sérieuse, ou alors
ils de bien curieuses méthodes d'investigation ici. Je leur
demande tous 2 de bien vouloir cesser leurs gestes déplacés.
Cependant la femme m'a fortement excité et je ne pus
m'empecher de lui mettre la main au postérieur. Qu'Allah
me pardonne j'ai été faible ! Mais elle était si provocante !
Je me confondis en excuses, elle ne sembla pas en tirer rigueur.
A présent le michoui allait bientôt débuter...
(le déroulement du michoui fait intervenir des acteurs
différents et est donc dans une chronique à part).