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Chroniques des Lumières Assassinées
#11
"...Ceux qui aiment Dieu, et que Dieu délaisse dans la nuit obscure, sont coupables, puisqu'ils sont délaissés..."



«Je suis le ténébreux - le veuf, - l'inconsolé,
Le prince d'Aquitaine à la tour abolie;
Ma seule étoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le soleil noir de la Mélancolie.»
Gerard De NERVAL, El Desdichado
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#12
Tortionnaire : This wound that dust can't burry

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Elle a courut, pleuré, maudit,
crié, frappé et fuit

Souffert comme jamais

Ses yeux d'un noir de jais
S'orne en leur pupille
Du soleil noir de la mélancolie
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#13
"Aujourd'hui mes larmes ont coulé jusqu'à ce que je sombre dans un sommeil agité et bien peu réparateur. Je cherche une raison dans toute cette folie, je sais qu'il n'en existe aucune. J'ai cru que c'était pour l'argent mais il n'a rien prit. J'ai cru que c'était par vengeance mais Calvin n'avait aucun ennemi. J'ai cru que c'était par ma faute.
Rien de tout ça.

Alors j'ai compris que le Mal existe,
qu'il peut venir à chaque moment, vêtu d'un cache-poussière brun, armé d'un colt, le visage dissimulé par un chapeau à larges bords.
Le Mal tire plus vite que Calvin,
le Mal s'approche et pose ses bottes de cow-boy sur le visage de celui avec qui je devais me marier,
le Mal crache sur son corps,
le Mal lâche quelques mots en espagnol avec un fort accent mexicain,
le Mal me frappe quand je cours vers Calvin,
le Mal pointe son revolver vers ma tête,
le Mal lit dans mes yeux que je n'attends que la mort,
le Mal baisse son arme et enlève son couvre-chef.
Le Mal a la tête de tout le monde. Le Mal a détruit mon être, a tué mon amour, a assassiné mon coeur, a fait de moi une coquille vide de tout sauf de souffrance.

Et le vent de l'Arizona souffle, mes doigts se crispent dans ma chair, je maudis Dieu.
Comme tant de fois mon esprit s'évade vers une existence que je ne vivrai jamais, un ciel pur, un ranch qui sent le bois et les braises, Calvin qui me regarde et qui souris, deux ou trois enfants, habillés de clair, qui jouent dans l'herbe devant... Une vie simple, un bonheur impossible car il a tué cet avenir en même temps que mon âme. Et Dieu n'a rien fait.
La haine, la souffrance, les regrets, la mélancolie.

Je m'en vais en enfer

Brûler à tout jamais

A jamais séparée de Calvin

J'ai tué des hommes des femmes et des enfants

Il a fait de moi celle qui prend aux autres ce qu'elle a perdu

Et qui n'y gagne que les regrets, les sanglots

Mon coeur déborde de cendres

Avant de partir il m'a dit son nom, le nom maudit pour toute l'éternité, le tourment de toute mon âme.
"

Et le vent fait tourner les pages du journal abandonné dans la poussière...
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#14
[Image: crying%20man_big.jpg]
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#15
En d'autres lieus
En d'autres temps

Quelque part dans la ville,
Une autre blessure qui ne guérit pas
D'autres larmes
D'autres lames

Et le vent souffle dans les rues d'Immac sur Sables

Et personne n'entend le désespoir d'une âme captive.
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#16
Mourning Child

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"Larguer les amares,
vers le large voguer

Esprit libéré de la chair
Mais non de la souffrance

Âme brisée dans son essence
La chute n'a pas de fin"




"Le desespoir s'attache à mes pensées et empoisonne ma réflexion. Les tortures se poursuivent sans que je puisse voir le moindre décrément de douleur ou de cruauté dans ses yeux noirs, si belle...

In grief, in sadness...

Un à un les verrous de mon esprit cèdent et je m'éparpille, je perds mes derniers bagages, les derniers souvenirs que je chéris, elle les prends, elle les déchire et elle les jette parce qu'elle cherche autre chose. Un pouvoir que je n'ai pas. Ma vie n'est plus rien, je n'existais plus, n'existera, n'ai jamais existé... Elle me détruit, intégralement.

...when I cry in silence

Elle abaisse un levier. Mon corps est pris de spasmes sous la morsure brûlante d'un violent courant électrique ou bien alors une aiguille se plante dans mon bras et l'univers se tord, les larmes jaillissent de mes yeux voilés alors que le feu ou la glace envahit mes veines et me rapelle que jamais mon supplice ne prend fin, jamais la douleur ne se fait oublier.

Mon châtiment, pour toute l'éternité...

Désintégré
Dévoré par ma douleur
Dévoré par sa solitude

A nouveau la souffrance comme un fer rouge porté en plein dans mon cerveau

Si fort

Trop fort

Je ne veux pas mourir... je veux rêver encore
Rêver encore...

Mais je sens la mort venir

Elle m'effleure la joue de ses griffes . Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir...
Pas mourir...
"
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#17
[Image: angel_dead.jpg]


"On appelle torture l'activité consistant à produire une souffrance intense ou longue, psychologique ou physique, en évitant ou du moins en retardant la mort. Elle peut produire des séquelles et des mutilations, mais c'est un effet secondaire, ou éventuellement un moyen de faire souffrir, et non un but en soi."
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#18
La lune a la pâleur d'un cadavre, ce soir

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Haletante, elle se laisse glisser le dos contre la porte et tente de reprendre ses esprits. Une balle lui a déchiré le flanc gauche et la blessure semble sérieuse. Son adversaire est habile. A la hâte elle se saisit d'un pied de biche et se redresse. Son antre est piégé et elle espère sans trop y croire que son poursuivant se laissera prendre. La pièce sombre dans laquele elle a trouvé refuge est l'ancien garage de cette villa du sud de la France jamais terminée ou elle a installé son laboratoire. Ni l'extérieur délabré et pourrisant ni les panneaux menaçants n'ont réussit à tromper celui qui la traque.
Elle étouffe un gémissement de douleur et de desespoir.
Des bruits de pas se rapprochent. Alors qu'il pousse la porte, elle se colle au mur et brandit son arme improvisée. Il entre à pas de loup, lui tournant le dos. Elle frappe de toutes ses forces.
Son coup est dévié par le champ magnétique qui entoure le serviteur d'Andromalius venu régler son "cas". Elle se prépare, elle, rénégate, à faire bravement face à la mort, une lueur de défi dans le regard.

Il se retourne vers elle le revolver à la main.

Lui.


Dans sa tête les images bouillonent et se bousculent. Ces années de servitude. Ces meurtres. Ce sentiment de vide. Sa souffrance. Son coeur ensanglanté. Ses rêves crucifiés. Calvin.
Une haine terrible s'empare alors d'elle, le souffle des âmes qu'il a brisé dans une ruelle obscure ou dans la chaleur enfumée d'une taverne populaire, et le feu de la vengeance envahit son bras qui se lève. Elle frappe à nouveau.
Trop lentement.
Le coup de feu la projette presque à l'autre bout de la pièce, désorientée et agonisante, vaincue.

Il vient s'asseoir à côté d'elle.


"Perdou, ma belle..."

Il la regarde hoqueter et tousser sans percevoir la haine qui consume les derniers battements de son coeur. Du sang coule sur son menton. Ses yeux roulent dans ses orbites. Il a pour elle un sourire triste, presque compatissant. Il sort une cigarette de la poche de sa chemise et l'allume, puis glisse une balle dans le barillet de son vieux Smith & Wesson calibre 22. Il souffle un nuage de fumée.

"Oune belle nouit pour mourir señorita..."

Elle respire à petites bouffées rapides et sifflantes. Il exhale de nouvelles volutes bleutées. Elle a soudain très froid.

"C'est lé destin dé tous ceux qui défient les enfers. Désolé."

Le bruit de la détonation couvre le "plop" définitif. Le silence qui s'ensuit est assourdissant.
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#19
Vous avez aimé Les Chroniques des Lumières Assassinées ?

Réjouissez vous car le tome II sort aujourd'hui ! Plus d'action, plus de noirceur, des complots terrible, un démon dépassé par des forces supérieures ! Et aussi de l'amour sauvage, de fourbes méchants et des invités prestigieux !

Les Chroniques des Lumières Assassinées II : Lonesome Demon, c'est l'EVENEMENT LITTERAIRE de cet automne 2007 !
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