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Joined: Mar 2005
Le capitaine raccrocha le téléphone d'une mine grave.
Un instant, il se laissa aller et pensa :
Boulot de merde. Ville de merde. Vivement la retraite...
Mais la perspective d'une retraite de misère dans un appartement de la zone ne lui remonta pas le moral.
JADOUL !
Appelle tous les hommes disponibles. On arrête cette connerie d'opération anti-cul-nu.
Prenez les armes et bouclez-moi les bas-fond.
On a deux hommes sur le carreau. Je ne sais pas s'ils s'en sortiront. La nièce de Lenoir est encore là-bas, seule.
On recherche en priorité un certain Thierry Caldenborgh. Il tend un protrait robot à l'encre à peine sèche.
Mais je ne veux plus voir personne avec une arme dans ce quartier. Bouclez tous les gars louches sans sommations. Si le maire dit quelque chose, je lui dirait qu'ils se baladaient à poil...
Il prend une seconde de pause.
Jadoul, faites attention à vous. Si les hommes ont le moindre doute, ils ouvrent le feu. J'en prend la responsabilité.
Ils veulent la guerre, on va leur apporter la guerre.
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OUI !
Le capitaine décrocha le téléphone brusquement. Il n'était pas d'humeur à donner des interview ou à s'occuper des PV du maire.
Alpha ? Comment se passe l'opération ?
...
Eliminé ? Bien, si ce Caldenborgh n'a pas voulu se rendre, il n'y avait pas d'autre solution. J'aurais préféré le voir trainé en justice. Vous n'avez pas eu de blessés ?
...
Comment ça disparu ? Il est tombé dans le fleuve ?
...
La paupière du capitaine se met à trembler d'un mouvement nerveux. Un blanc se fait dans la conversation.
...
Plop ? Qu'est-ce que vous racontez ? Il y a d'autres témoins ?
...
Tout votre squad ? Et 4 gendarmes ? ...
C'est étrange... J'ai une impression de déjà vu, comme si nous avions déjà eu cette conversation...
Ecoutez, continuez l'opération. Voyez s'il n'avait pas de complice. Et mettez une pression maximum sur ce quartier. Il faut qu'ils payent la mort de 2 hommes et le deuil de leurs familles.
Pour cette... disparition. On fera un rapport. Je vous soutiendrai. Esayez d'en savoir plus.
Le capitaine raccroche, l'air perplexe. Il a mal à la tête, comme si de vieilles choses oubliées voulaient ressortir. Il prend un dossier et commence à réfléchir à comment il va pouvoir expliquer ça au ministère.
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Joined: Feb 2008
Capitaine ? L'opération est terminée. J'ai donné l'ordre à mes hommes de se regrouper pour quitter le quartier. Plusieurs arrestations, un peu de grabuge mais rien de grave... pour nous.
Nous avons fait une percée dans l'Usine. Je sais que la faune s'y sent à l'abri de la loi, je crois qu'ils ont compris que ça n'est pas le cas. Nous avons profité de la foule pour embarquer de force 5-6 personnes. Beaucoup d'exhibitionnistes, quelques ports d'arme.
Quand on fréquente ces lieux, on n'est plus étonné que notre jeunesse sombre dans la violence. Ils ont une mode basée sur le morbide et les morts-vivants qui est d'un ridicule terrifiant. Faut croire qu'avoir un air correct pour trouver un boulot ne fait pas parti de leurs préoccupations.
Le quartier est tranquille actuellement. Les rats se sont terrés. Mais nous reviendrons bientôt pour nous assurer que la leçon a été comprise.
Par contre, rien de plus sur cette... disparition. Rien de concret. 2 de mes hommes disent avoir vu un gars sauter par dessus le fleuve mais...
On voit tellement de chose aujourd'hui.
Oui, je vous fais un rapport détaillé. Il faut faire remonter ça, jusqu'au ministère si besoin. Il y a quelque chose de pourri à Immac.
Vos hommes vont revenir à la gendarmerie, notre équipe va reprendre les patrouilles. On nous signale déjà d'autres cas d'agression à main armée.
Fin du rapport.
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Joined: Mar 2005
Le capitaine referma l'enveloppe. Son rapport à l'intérieur, à l'adresse de ses supérieurs.
Sa paupière vacille nerveusement. Une impression de déjà-vu le tenaille.
Au moment de coller le rabat, il constate que celui-ci est abimé. Comme si cette enveloppe avait déjà été ouverte. Par lui ? Drôle d'idée.
Déjà, il n'y pense plus et se contente d'utiliser du scotch.
Ses pensées sont confuses.
Il lève les yeux et constate qu'il y a 2 personnes dans son bureau. Il sursaute, étonné de ne pas les avoir vu plus tôt.
Qui êtes-vous ? Que faites-vous ici ?
Un homme et une femme. Ils ne disent mot et se dirigent vers la sortie. Ils portent une tenue similaire : costume noir, cravate et chemise blanche. Et des lunettes noires à l'intérieur. Quel manque de politesse.
Il voudrait dire quelque chose, mais n'en a pas le temps. Son esprit revient vers le rapport. Que contient-il déjà ? Ca n'a pas d'importance, il a tant de chose à faire encore...