05-07-2008, 12:42 AM
La ruelle était plongée dans une obscurité quasi-totale, à peine percée ça et la par les éclats maladifs d’étoiles agonisantes qui peinaient à éclairer ses deux seuls occupants. Une femme et un enfant, noirs comme la nuit, qui remontaient la ruelle d’un pas nonchalant.
Elle était maigre et petite, avec de longues tresses tombant sur un visage aussi quelconque que le reste, à l’exception de l’énorme cicatrice qui lui barrait la gorge, et l’absence d’iris tangibles dans son regard. Ses vêtements n’était plus de première fraicheur, à l’exception d’un pantalon rouge vif et de plusieurs colliers semblables à des chapelets qui lui enserraient le cou.
Il n’était pas plus grand, et ne semblait pas faire plus de 12 ans, avec ses joues joufflues et son regard de bébé boudeur. Il portait des habits trop grands pour lui, rapper de pacotille, et arborait lui aussi une veste d’un rouge profond.
« Faut les buter, ils essayent de nous bouffer notre zone. Batards de Crabs, jamais ils arrêtent. O.G. il a dit qu’il fallait faire un exemple, tu me suis? »
Etrangement, c’était bien la voix enfantine qui avait résonné dans le silence ambiant, et le regard du gamin ne reflétait pas une once d’innocence, mais bien une rage déterminée. Young B., c’était son surnom, n’était pas à vraiment parler un enfant de chœur. Une facétieuse administration infernale avait juste jugé bon d’incarner un des plus violents capitaines de Baal dans le corps d’une crevette pré pubère.
La femme hocha la tête sans mot dire. On ne discutait pas avec un gradé, et la démone de Furfur n’avait pas vraiment de raisons de s’opposer à ce qui constituerait le divertissement de la soirée.
«Putain, pourquoi tu dis rien, connasse! »
« Parce que la rue intime le silence. Impérieuse, elle veut du sang, la princesse de ... »
« Non, en fait, c’est bon, boucle ta putain de gueule. »
Young soupira. Lil’Aliyah ne racontait la plupart du temps que des conneries incompréhensibles, camée et mystique qu’elle était, avec ses conneries vaudou qui faisait tant flipper les gars des quartiers. Et le pire, c’est qu’il avait l’impression qu’elle était sérieuse, sur toute ces conneries de rues qui parlent et de vision de l’avenir. Une pauvre démone tarée, voila ce qu’elle était.
Ils remontèrent la rue sans se presser, avant de stopper au coin. Le gamin passa sa tête pour observer le terrain et renifla de dégout.
De l’autre coté de l’avenue, à une trentaine de mètre, cinq autres jeunes black trainaient sur un perron, s’approchant de temps en temps d’une voiture qui venait à stopper devant eux. Ils dealaient. Pas dans la bonne zone, et pas avec la bonne couleur : ils arboraient tous le bleu caractéristique des Crips, le gang rival des Bloods et son ennemi juré le plus mortel.
« Bon, on s’approche en profitant des zones d’ombres et des bagnoles pour se planquer. Je vais les dépasser et les prendre à revers. Mets tes gants »
Le gamin partit après avoir chargé un flingue qui semblait énorme dans ses minuscules mains, trottant discrètement, courbé. Aussi furtif qu’un chat, il dépassa le groupe de Crips et se planqua derrière une américaine familiale bon marché.
Lil’Aliayah fit claquer la culasse de son arme en baillant, puis fonça droit vers sa cible, 9 mm à la main. Arrivé à une quinzaine de mètres des dealers, l’un d’eux l’aperçut enfin et se mit à hurler. Sa gorge explosa en une gerbe rougeâtre une seconde plus tard alors que claquait la première détonation. La démone leva son arme et vida son chargeur sur les gangbangers médusés. Deux d’entre réussirent à sortir leurs calibres et ripostèrent tant bien que mal avant de se faire cribler de balles.
Au bout d’une dizaine de secondes, le silence revint. Cinq corps ensanglantés jonchaient désormais la rue, inanimés. Le gosse s’approcha d’eux, un sourire mauvais aux lèvres, et leur mit à chacun une balle dans la cervelle.
« Bande de pédales ! »
Au loin, les première sirènes de police se firent entendre, mais les forces de l’ordre arriveraient trop tard. Ils auraient déjà disparu, les armes ne tarderaient pas à faire de même et le quartier entier entonnerait en cœur le même refrain.
Ils n’avaient rien vu, et rien entendu.
Elle était maigre et petite, avec de longues tresses tombant sur un visage aussi quelconque que le reste, à l’exception de l’énorme cicatrice qui lui barrait la gorge, et l’absence d’iris tangibles dans son regard. Ses vêtements n’était plus de première fraicheur, à l’exception d’un pantalon rouge vif et de plusieurs colliers semblables à des chapelets qui lui enserraient le cou.
Il n’était pas plus grand, et ne semblait pas faire plus de 12 ans, avec ses joues joufflues et son regard de bébé boudeur. Il portait des habits trop grands pour lui, rapper de pacotille, et arborait lui aussi une veste d’un rouge profond.
« Faut les buter, ils essayent de nous bouffer notre zone. Batards de Crabs, jamais ils arrêtent. O.G. il a dit qu’il fallait faire un exemple, tu me suis? »
Etrangement, c’était bien la voix enfantine qui avait résonné dans le silence ambiant, et le regard du gamin ne reflétait pas une once d’innocence, mais bien une rage déterminée. Young B., c’était son surnom, n’était pas à vraiment parler un enfant de chœur. Une facétieuse administration infernale avait juste jugé bon d’incarner un des plus violents capitaines de Baal dans le corps d’une crevette pré pubère.
La femme hocha la tête sans mot dire. On ne discutait pas avec un gradé, et la démone de Furfur n’avait pas vraiment de raisons de s’opposer à ce qui constituerait le divertissement de la soirée.
«Putain, pourquoi tu dis rien, connasse! »
« Parce que la rue intime le silence. Impérieuse, elle veut du sang, la princesse de ... »
« Non, en fait, c’est bon, boucle ta putain de gueule. »
Young soupira. Lil’Aliyah ne racontait la plupart du temps que des conneries incompréhensibles, camée et mystique qu’elle était, avec ses conneries vaudou qui faisait tant flipper les gars des quartiers. Et le pire, c’est qu’il avait l’impression qu’elle était sérieuse, sur toute ces conneries de rues qui parlent et de vision de l’avenir. Une pauvre démone tarée, voila ce qu’elle était.
Ils remontèrent la rue sans se presser, avant de stopper au coin. Le gamin passa sa tête pour observer le terrain et renifla de dégout.
De l’autre coté de l’avenue, à une trentaine de mètre, cinq autres jeunes black trainaient sur un perron, s’approchant de temps en temps d’une voiture qui venait à stopper devant eux. Ils dealaient. Pas dans la bonne zone, et pas avec la bonne couleur : ils arboraient tous le bleu caractéristique des Crips, le gang rival des Bloods et son ennemi juré le plus mortel.
« Bon, on s’approche en profitant des zones d’ombres et des bagnoles pour se planquer. Je vais les dépasser et les prendre à revers. Mets tes gants »
Le gamin partit après avoir chargé un flingue qui semblait énorme dans ses minuscules mains, trottant discrètement, courbé. Aussi furtif qu’un chat, il dépassa le groupe de Crips et se planqua derrière une américaine familiale bon marché.
Lil’Aliayah fit claquer la culasse de son arme en baillant, puis fonça droit vers sa cible, 9 mm à la main. Arrivé à une quinzaine de mètres des dealers, l’un d’eux l’aperçut enfin et se mit à hurler. Sa gorge explosa en une gerbe rougeâtre une seconde plus tard alors que claquait la première détonation. La démone leva son arme et vida son chargeur sur les gangbangers médusés. Deux d’entre réussirent à sortir leurs calibres et ripostèrent tant bien que mal avant de se faire cribler de balles.
Au bout d’une dizaine de secondes, le silence revint. Cinq corps ensanglantés jonchaient désormais la rue, inanimés. Le gosse s’approcha d’eux, un sourire mauvais aux lèvres, et leur mit à chacun une balle dans la cervelle.
« Bande de pédales ! »
Au loin, les première sirènes de police se firent entendre, mais les forces de l’ordre arriveraient trop tard. Ils auraient déjà disparu, les armes ne tarderaient pas à faire de même et le quartier entier entonnerait en cœur le même refrain.
Ils n’avaient rien vu, et rien entendu.