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Las Vegas, 12 janvier 1932; Rapport de Police n°378-A34
La famille Dulton a perdu un de ses membres dans la nuit du Mercredi 10 au Jeudi 11 Janvier. Agé de 43 ans, le benjamin des 4 frères a été retrouvé mort, étalé sur le lit de la chambre d'hôtel qu'il avait réservé la veille, mains attachés par de sombre foulard de soie à la tête du lit. Le corps a reçut, d'après l'autopsie, 13 coups de poignard, nottament au niveau du ventre et 3 dans la gorge. Il est mort aux environs d'une heure.
Il apparait également que le défunt eut une relation sexuelle très intense au cours de ses dernières heures à vivre. Sur la cuisse, Antonio présentait un tatouage au henné étrange respirant les ténèbres.
L'accueil de l'hotel remarqua la demoiselle qui accompagna Antonio Dulton. La vingtaine, elle serait blonde aux yeux marrons, 1m70 environ, la taille fine, la peau très pâle. L'hotesse ne se rappelle plus de son accoutrement.
L'arme a été retrouvé, posée soignement sur la table de chevet de la chambre, avec l'encre qui servit au tatouage.
L'enquête a été entamé par l'Inspecteur Cher Lock. Les frères Dulton ont été questionné, ainsi que leur compagne.
[la fin du document est réduit en cendre et la qualité du message si dessus laisse a désirer]
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Voila ce que reçut la caserne de pompier de Las Vegas... un fragment d'enquête de police provenant justement du commissariat ayant brulé la vieille. Cher Lock venait de le récupérer; il tournait en rond dans son bureau à la recherche d'une hypohtèse: Qui et Pourquoi?
Ce rapport était de sa main, il en était chargé depuis une semaine, et n'en venait pas à bout. La criminelle n'avait pas refait apparition; uniquement quelques témoins de ci, de là, ayant aperçut une malicieuse jeune fille voler les riches habitués des casinos. Les interrogatoires n'avaient rien donné... A Las vegas, le soir, on joue et des alibis, chacun en avait... tous vérifiés. Les pistes étaient faibles et voila que ce rapport lui retombait entre les mains suite à l'incendie criminel de son propre commissariat.
Le soir, les gens économes préfèraient s'attarder dans les pubs. Le "Satanic Gate" était réputé pour son ambiance lugubre et ténébreuse, et l'accoutrement ridicule de ses habitués. En effet, le noir et le rouge étauebt de mise en ces lieux et il n'était pas rare qu'un curieux personnages vétus de cuir et de bottines en fer vienne s'abbreuver. Le début du Hard Rock fit son apparition ici même avec les célèbres Pex-Sistols et A-CGT. Aux alentours de 23H, une jeune femme en tenue de soirée déboula au pub. De la tête au pied, le noir l'habillait: un long foulard rouge faisait exception ainsi qu'une rose sur son large chapeau. Elle portait une robe noir, droite et tombante, un corsage en velour très foncé, ainsi qu'une petite paire de souliers noirs vernis à talons: pour l'époque la classe! Les occupants des canapés rouges et les pochtrons du comptoir la fixèrent tout le long de son chemin vers l'arrière salle du pub, VIP only.
Elle s'installa dans la nuée de cousins rouges coeurs à coté d'un homme délicieusement constitué, jamais un homme d'un tel charme ne pu être un homme comme un autre. Elle roula sa jambe autour de la sienne, et se penchant sur son amant. En lui embrassant sensuellement les lèvres l'une après l'autre:
- Le vieillard a l'air tout embarassé de la perte de ce vilain brigand de Dulton n°1... Je ne lui ai pourtant pas fait si mal que ça à Anthonio... Le suivant ne saurait tarder, l'équipe est en marche...
La beauté masculine ne répondit pas; il laissa la charmeuse s'occuper de lui sans bouger. Il sourit tout de meme, un sourire sombre à faire vomir un innocent
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La nuit avait recouvert Las Vegas de son sombre manteau. D'un pas souple et agile, la jeune femme pénètra dans le sous-sol du « Firefox ». Sous-sol que Giorgio, un des frères Dulton, avait amenagé pour servir d'entrepot. Mais pour stocker quoi ? A première vue, des machines à sous poussièreuses et manifestement hors service, reliques des casinos appartenants aux quatre frères. En y regardant de plus près, s'avançant dans la vaste pièce ténèbreuse, l'intruse put remarquer bon nombre de caisses de bois vermoulu. Avec précaution, elle souleva le couvercle de l'une d'entre elles. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres rouges et fines. Des mitrailleuses Thompson. Rien d'étonnant à ce que ces chers messieurs fassent aussi dans la contrebande d'armes. Elle s'apprêtait à refermer la caisse, quand soudain, les lampes halogènes de la salle de stockage s'allumèrent brusquement. Un bruit de porte qui s'ouvre retentit derrière elle, ainsi que le son d'une voix au fort accent italien.
« Tiens donc... Il semblerait que nous avons de la visite, ce soir... Mademoiselle.. ? »
L'interpellée resta immobile quelques secondes. Elle connaissait cet accent, ce ton mielleux à faire vomir... Parfait, elle n'aurait pas à le chercher dans tout ce foutu immeuble. Lentement, elle se retourna, pour faire face à ... Giorgio Dulton, secondé de deux gorilles aux mines patibulaires, armés de colts 1918, la braquant. Le frère Dulton ne put se retenir d'émettre un sifflement approbateur à la vue de la demoiselle en question. Il faut dire que la jeune femme ne portait pas vraiment la tenue adaptée pour une intrusion. Une robe fourreau de velours, rouge sang, moulant de façon provocante les formes agréables de son corps. Détail notable et pour le moins affriolant, elle était fendue sur un côté. De longs gants, faits de la même matière, recouvraient ses mains, montant au delà de l'avant-bras. Le spectacle se terminait sur des talons hauts de couleur noire, chausses peu appropriées si l'on voulait rester discrète et silencieuse. L'intruse posa alternativement son regard bleu acier sur Giorgio et ses gardes.
« Giorgio Dulton... C'est bien cela ?
- C'est bien moi, ma belle, et tu vas avoir dix petites secondes pour m'expliquer ce que tu fous ici, avant que ces deux charmants jeunes hommes ne plombent ton joli petit corps. »
La jeune femme secoua la tête, ses longs cheveux noirs ondulant sur ses épaules. Le sourire qui n'avait pas quitté son visage depuis la découverte des caisses d'armes s'élargit, se faisant carnassier.
« Mais dix secondes, c'est bien plus qu'il ne m'en faut, chéri. »
C'est alors que des hurlements se firent entendre. Des hurlements de... plaisir. Ils semblaient venir de l'étage du dessus, là où se trouvait la salle de billard du « Firefox ». Surpris, et reconnaissant la voix de Rinaldo, Giorgio et ses gardes abaissèrent leurs armes, l'espace d'un instant. Intervalle de temps largement suffisant pour la jeune intruse qui, en un éclair, avait déjà sorti une courte lame d'acier d'un de ses bas résille.
Le premier garde n'eut pas le temps de souffrir, sa tête fut tranchée dans la seconde qui suivit, d'une taille nette et précise. Son cadavre s'écroula, et la carotide sectionnée se mit à déverser des torrents écarlates sur le sol. Eclatant d'un rire méprisant, la femme se rua sur le deuxième gorille. Ce dernier, encore hébété par la mort si rapide de son compagnon, retrouva cependant assez de réflexes pour braquer son arme sur elle et faire feu. Peine perdue. Elle fit un simple pas de côté, comme si elle avait deviné la trajectoire de la balle, celle-ci allant se ficher dans la jambe gauche de Giorgio, qui tomba à terre, hurlant de douleur. Il se mit à ramper vers la sortie de l'entrepot, maintenant conscient de l'erreur qu'il avait commise en sous-estimant la jeune femme. Le frère Dulton frissona en entendant le râle d'agonie que poussait le deuxième garde.
Il était seul, maintenant.
Desespérement, il se traîna jusqu'à une caisse d'armes. Le bruit des hauts talons de la terrible intruse s'approchait, signe de sa mort imminente si il ne trouvait pas quelque chose. Fébrilement, il posa ses mains tremblantes sur le couvercle de bois... Trop tard. Le Dulton se sentit soulevé du sol puis porté sur quelques mètres, par une force herculéenne. Mais qui était donc cette femme ? Il n'eut pas le temps d'y réfléchir beaucoup plus.
« Et bien Giorgio, tu veux me fausser compagnie ? »
Elle éclata de rire à nouveau, un rire fou et malsain, qui glaça d'horreur le malheureux. A cet instant, il su qu'il allait mourir. Sa dernière vision fut celle de la facade d'une vieille machine à sous, qui se rapprochait de son visage à une vitesse folle...
...
7... 7... 7... *CLING*
La musique caractéristique annonçant un jackpot retentit dans le sous-sol du « Firefox ». Apparemment, quelqu'un venait de récolter le gros lot. Le crâne défoncé contre un antique bandit manchot, à moitié recouvert de jetons de jeu, l'heureux gagnant était... Giorgio Dulton.
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Juanito Dulton se sent traqué. Ses trois frères sont morts. Il s'est juré qu'il ne fera pas la même erreur qu'eux. Il ne sous estimera pas ses adversaires. Maintenant seul aux commandes de l'empire Dulton il a fait renforcer la sécurité de manière drastique. A l'abris dans son manoir privé, perdu dans le désert mojave, il sirote un vieux bourbon en passant en revue tout le complexe système de sécurité qu'il a mit en place. Non, décidément, il n'y a pas de faille.
C'est alors que le téléphone sonne. Sa ligne personelle confidentielle.
Il attends un long moment avant de décrocher. Une goutte de sueur vient perler à la pointe de son nez. Il l'essuie machinalement et empoigne le combiné.
" - Quoi ! Que me voulez vous !
- Sombrero ? Corrida, tequila José corones ?
- Quoi ? Je ne parle pas espagnol !
- Mojito ? Torrero beefsteack, nachos enchiladas tijuana ?
- JE NE PARLE PAS ESPAGNOL ! Capiche ? Verstanden ?
- Hasta siempre ! Chili con carne sacramento !*"
Et l'étrange personnage raccroche sur ces mots rocailleux. Juanito Dulton transpire à grosse gouttes et des sueurs froides lui baignent le dos. Etaient-ce des menaces ? Ou autre chose ?
Respirant calmement il s'efforce de reprendre le contrôle de lui même. Il s'apprête à appeler un de ses gardes hispanophone pour lui traduire cet appel téléphonique incongru quand il aperçoit un petit papier blanc plié qui a visiblement été glissé sous la porte de sa chambre, sans doute pendant qu'il télephonait. Il s'en saisit avec circonspection. C'est une demande de rendez-vous.
" Señor le dernier des Dulton,
Une série d'accidents a tragiquement décimé votre estimée famille ces dernières semaines et je crois qu'il est temps d'essayer de mettre un terme à ces navrants évenements. Pour ce faire et afin de vous prémunir contre ce genre de désagréments qui sont, hélas, le lot quotidien des honnêtes citoyens dans ce monde brutal ou la violence n'est que trop souvent le seul argument jamais employé pour convaincre son prochain, je vous invite à préparer tous les papiers nécessaires à la remise de la totalité de vos biens immobiliers à mon organisation car il est évident que les mauvaises ondes dégagées par ces bâtiments sont à l'origine de la terrible malchance qui vous frappe.
Ainsi, tendant vers vous une main fraternelle et secourable, je viendrai en personne prendre possessions des papiers sus-cités demain, en fin de matinée.
Mes salutations les plus respectueuses.
El Notario**"
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*Pour nos lecteurs qui n'auraient pas la chance de maîtriser la langue de Cervantes et de Speedy Gonzales, voici la traduction précise des paroles de l'interlocuteur de Juanito :
"- Allo ? Je n'entends rien, c'est toi José ?
- ...
- Pardon ? Je ne comprend pas l'anglais, pouvez vous parler espagnol ?
- ...
- Ah je vois ! Ca doit être une erreur !"
** Pour les mêmes lecteurs : El Notario signifie "Le Pistolero de l'enfer"
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