09-18-2007, 05:55 PM
I . Affaire 23a : Le cas " Saint-Cyr "
Saint-Cyr a une façon toute particulière d’observer les gens. Il vous fixe dans le blanc des yeux et ne vous lâche pas jusqu’à ce que vous sentiez que le moment où il va vous bondir dessus pour les arracher est imminent. La plupart de ses interlocuteurs sont généralement assez intelligents, ou intuitifs, pour détourner le regard ou simplement s’éloigner en adoptant une allure inconsciemment soumise.
Seulement il arrive que parfois le péché d’orgueil conduise certaines personnes à ignorer le danger. C’est dans cette conjoncture que je fis pour la première fois connaissance avec Cyr.
- Il m’avait défié.
Voilà ce qu’il ne cessait de répéter, le visage buté, le dos droit bien calé contre le dossier de la chaise inconfortable qui faisait face au bureau de fonction. Son aura suintait la méfiance à mon égard alors que je m’efforçais de garder une attitude de neutralité bienveillante pour cette énergumène qui se disait serviteur de Laurent.
Je pris le rapport posé devant moi. En général la vision des formulaires où figure le sigle de Dominique suffit à faire se cristalliser la culpabilité chez l’individu le plus obtus. En l’occurrence, le faciès que m‘offrait Cyr était un masque sans la moindre aspérité. J’avais connu par le passé une personne de cet acabit, quelqu’un sans regret et il n’était pas au service du Très Haut. J’en chassais le souvenir désagréable pour me concentrer sur le dossier de Cyr, plus connu sous le nom de « Saint-Cyr ».
Vingt-sept. Ce n’était pas son nombre d’années de service, ni même l’âge de son ancien incarnat. Cyr avait été le sujet de Vingt-sept interpellations de la part de nos services.
Dire que je me sentais à l’aise à ce moment serait mentir. Manifestement cet homme aurait dû être déchu. Qu’avais-je fait pour avoir à traiter son cas ?
Je mis en place la procédure II 324bis qui est conseillée pour ce genre de cas de figure et me risquais à un peu d’humour pour désamorcer l’atmosphère de conflit.
- Joli parcours.
La II 324bis n’était pas précisément ma spécialité. Cyr ne m’en tint pas particulièrement rigueur et se contenta de continuer de me pourfendre de ses yeux noirs.
- Reprenons. Il est noté que vous avez agressé physiquement un prêtre.
- Il m’avait défié.
- Que vous avez agressé physiquement un prêtre qui vous aurait défié… dans une église ?
- …
- Je prends votre silence pour une approbation. Je continue. Le père Jérémie est décédé suite…
- Je ne l’ai pas tué.
Cyr venait d’enfreindre la sixième règle du code avec lequel je régissais mes relations avec le monde extérieur. Je pris le temps d’une inspiration pour retrouver le calme qui sied à un agent de l’administration juridique.
- Ne m’interrompez pas. Le père Jérémie est décédé suite à une crise cardiaque provoquée par, je cite « une douleur excessive. » . Bien. Avez-vous à présent quelque chose à rajouter ?
- Je ne l’ai pas tué.
À cet instant précis j’ai compris que ce serait un cas difficile. Je fis appel pour la seconde fois à II 324bis.
- Peut-être « autre chose » à ajouter ?
- J’ai respecté le principe de discrétion.
Surprise par l’aplomb et le toupet du prévenu, je reposais le dossier et marquais un temps d’arrêt durant lequel je me permis de croiser les mains pour m’offrir la contenance nécessaire pour suivre le reste de l’interrogatoire sans ciller.
- Poursuivez.
Droit comme le glaive de la justice, il m’expliqua comment profitant du peu d’affluence, il avait apposé une main sur la bouche du prêtre tandis que de l’autre, d’une manière que j’estimais comme assez barbare, les doigts repliés en serre, il faisait pression contre l’un des organes internes. Méthode douloureuse mais sans risques, du moins chez un sujet en bonne santé. Le cœur n’avait pas supporté le choc et en quelques secousses il avait expiré dans les bras de Cyr.
Les rares témoins de la scène n’y avait vu qu’un malaise et les rapports de police attestait cette version à en croire la copie que je pouvais en avoir sous les yeux.
Heure du décès : 16h47.
Le crime parfait à un détail près.
L’âme du prêtre, loyal serviteur de sa Grandeur, avait filé tout droit à l’étage supérieur en faisant un arrêt au service des réclamations et ouvrant dans la foulée le dossier Saint-Cyr pour la vingt-huitième fois.
- Bien. Soit. Je rajoute cette parenthèse, bien que dans votre cas il est hautement improbable que vous puissiez vous appuyer dessus pour des circonstances atténuantes. Nous achèverons par une dernière question. Pourquoi ?
- …
Considérant à tort que son mutisme était une avancée en comparaison à ce qu’il s’échinait à répéter depuis le début de l’entretien, je me hasardais à insister.
- Qu’est-ce qui vous a poussé à violenter un prêtre dans le cadre d’une enceinte sacrée ?
Je perçus un infime changement au niveau de sa rétine, ainsi qu’un très léger mouvement d’épaule. Je sentais le dénouement proche et, d’une main fébrile, je m’apprêtais à assigner sa déposition aussi rigoureusement que possible.
C’est à cet instant précis qu’il se jeta sur moi.
Il m’agrippa et me tira vers lui. Il se tenait à présent debout, son poing refermé sur ma cravate après que, dans une position assez embarrassante, je me sois retrouvée non plus sur mon fauteuil, mais sur mon bureau.
Si j’avais disposé d’un corps à ce moment-là, j’aurai probablement étouffé. Je n’en commençais pas moins à être en proie à une forme d’inquiétude bien que je n’avais toujours pas lâché mon stylo et le formulaire, m’y agrippant comme Athéna à sa lance et son bouclier.
Le cou de Cyr était congestionné, il avait abandonné son teint blême pour une teinte rougeaude qui m’indiquait assez clairement la fournaise d’énergie qui était présentement en train de l’irriguer.
- Relâch….
Je n’eus pas le temps d’en dire plus, avec force, Cyr me hurla dessus si bien que dans mon hébétement je ne sus saisir pleinement le sens de ses premières vociférations.
- […] savoir pourquoi ? POURQUOI ?!!
Il me soulevait à présent pleinement au-dessus de toute surface et il m’était impossible de répliquer quoique ce soit car sa seconde main était à présent occupée à me broyer le cou.
Je clignais des yeux en signe d’assentiment. Oui, plus que tout, je voulais savoir pourquoi et enfin régler ce dossier.
Je me retrouvais secouée de plus belle.
- Je vais te le dire, sa voix était à présent un feulement. Ma cible s’était réfugiée à l’église et ton cureton, ton saint, n’a rien trouvé de mieux que de s’interposer entre lui et moi. Je lui ai demandé une fois de s’écarter. Il a refusé. Ensuite, je l’ai pris comme je te tiens.
Cyr retroussa ses lèvres et dévoila deux rangées de dents féroces. L’évidence me frappa. Cet ange n’avait plus toute sa raison.
- Je réserve le même sort à tous ceux qui se mettent entre moi et Son œuvre, Sa justice.
Le feulement de sa voix commençait à prendre une intonation de plus en plus déplaisante et incontrôlée.
Je le confesse, que sa grâce Dominique m’absout, c’est à cet instant que la panique monta en moi. Je fermais les yeux pour échapper à la vision de ce fou et lâchais mon stylo alors que je laissais mon aura angélique m’entourer dans une ultime protection.
Un choc sourd au niveau de mon séant. Je venais de retomber au sol. Je crois bien que je tremblais à cet instant précis, ne réalisant pas tout de suite que sa main avait quitté ma gorge tant j’en ressentais encore l’étau.
Au bout d’un moment, je puisais assez de courage pour oser ouvrir les yeux. Il se tenait accroupi, à mon niveau, me fixant de ses yeux fauves.
Je restai immobile. Lui-même était comme statufié, jusqu’à ce qu’il tende une main vers moi, très lentement, presque avec respect, comme s’il craignait soudainement de me briser en m’effleurant.
L’étrangeté de l’instant fut rompue avec l’entrée de l’agent Etienne, grade 2 de sa grandeur le très juste Dominique. Comme toujours, Etienne arborait un sourire d’une franche jovialité.
- Ah ! Parfait ! Agent Hermary, je vois que vous avez déjà fait connaissance avec votre nouvelle affectation !
- Je… je vous demande pardon, agent Etienne ?
- Inutile d’exprimer votre joie. Vous êtes un agent prometteur, et j’ai personnellement travaillé à votre mutation. Vous partez dès demain pour Immac. Vous verrez, c’est charmant, vous aimerez beaucoup ! Vous serez en charge de la surveillance de Cyr. Et comme vous êtes déjà amis, cela tombe pour le mieux ! Ah ah ah…
- Mais non..
Etienne perdu son rire et son sourire.
- Vous avez dit « non », agent Hermary ?
- Je voulais dire que j’acceptais cette mission avec félicité.
- Bien ! Bien, bien !!!
Le regard d’Etienne se porta sur un Cyr toujours accroupit toujours absorbé dans ma contemplation.
- Et vous, mon gaillard, vous avez rendez-vous avec votre supérieur. Allez, filez avant que je dépose une plainte. Ah ah ah !
Je me relevais en laissant s’éteindre mon aura. Cyr se redressa aussitôt et adopta une position militaire. Il s’inclina, et quitta mon bureau. Je ne pus me résoudre à ne pas froncer des sourcils. Je n’avais pas fini son interrogatoire. Ce fut comme si Etienne lisait mes pensées. D’ailleurs, c’est probablement ce qu’il fit.
- Ne vous inquiétez pas, Hermary, vous allez disposer de temps, beaucoup de temps, pour étudier le dossier.
- Pour quelle raison…
-… il n’est pas déjà renégat ? Ne posez pas de question auquel votre grade ne vous permet pas d’avoir de réponse.
Je sourcillais de nouveau, me passant une main sur la gorge. Etienne me quitta après m’avoir donné deux tapes dans le dos.
Laissée seule, je refis correctement mon nœud de cravate.
Saint-Cyr a une façon toute particulière d’observer les gens. Il vous fixe dans le blanc des yeux et ne vous lâche pas jusqu’à ce que vous sentiez que le moment où il va vous bondir dessus pour les arracher est imminent. La plupart de ses interlocuteurs sont généralement assez intelligents, ou intuitifs, pour détourner le regard ou simplement s’éloigner en adoptant une allure inconsciemment soumise.
Seulement il arrive que parfois le péché d’orgueil conduise certaines personnes à ignorer le danger. C’est dans cette conjoncture que je fis pour la première fois connaissance avec Cyr.
- Il m’avait défié.
Voilà ce qu’il ne cessait de répéter, le visage buté, le dos droit bien calé contre le dossier de la chaise inconfortable qui faisait face au bureau de fonction. Son aura suintait la méfiance à mon égard alors que je m’efforçais de garder une attitude de neutralité bienveillante pour cette énergumène qui se disait serviteur de Laurent.
Je pris le rapport posé devant moi. En général la vision des formulaires où figure le sigle de Dominique suffit à faire se cristalliser la culpabilité chez l’individu le plus obtus. En l’occurrence, le faciès que m‘offrait Cyr était un masque sans la moindre aspérité. J’avais connu par le passé une personne de cet acabit, quelqu’un sans regret et il n’était pas au service du Très Haut. J’en chassais le souvenir désagréable pour me concentrer sur le dossier de Cyr, plus connu sous le nom de « Saint-Cyr ».
Vingt-sept. Ce n’était pas son nombre d’années de service, ni même l’âge de son ancien incarnat. Cyr avait été le sujet de Vingt-sept interpellations de la part de nos services.
Dire que je me sentais à l’aise à ce moment serait mentir. Manifestement cet homme aurait dû être déchu. Qu’avais-je fait pour avoir à traiter son cas ?
Je mis en place la procédure II 324bis qui est conseillée pour ce genre de cas de figure et me risquais à un peu d’humour pour désamorcer l’atmosphère de conflit.
- Joli parcours.
La II 324bis n’était pas précisément ma spécialité. Cyr ne m’en tint pas particulièrement rigueur et se contenta de continuer de me pourfendre de ses yeux noirs.
- Reprenons. Il est noté que vous avez agressé physiquement un prêtre.
- Il m’avait défié.
- Que vous avez agressé physiquement un prêtre qui vous aurait défié… dans une église ?
- …
- Je prends votre silence pour une approbation. Je continue. Le père Jérémie est décédé suite…
- Je ne l’ai pas tué.
Cyr venait d’enfreindre la sixième règle du code avec lequel je régissais mes relations avec le monde extérieur. Je pris le temps d’une inspiration pour retrouver le calme qui sied à un agent de l’administration juridique.
- Ne m’interrompez pas. Le père Jérémie est décédé suite à une crise cardiaque provoquée par, je cite « une douleur excessive. » . Bien. Avez-vous à présent quelque chose à rajouter ?
- Je ne l’ai pas tué.
À cet instant précis j’ai compris que ce serait un cas difficile. Je fis appel pour la seconde fois à II 324bis.
- Peut-être « autre chose » à ajouter ?
- J’ai respecté le principe de discrétion.
Surprise par l’aplomb et le toupet du prévenu, je reposais le dossier et marquais un temps d’arrêt durant lequel je me permis de croiser les mains pour m’offrir la contenance nécessaire pour suivre le reste de l’interrogatoire sans ciller.
- Poursuivez.
Droit comme le glaive de la justice, il m’expliqua comment profitant du peu d’affluence, il avait apposé une main sur la bouche du prêtre tandis que de l’autre, d’une manière que j’estimais comme assez barbare, les doigts repliés en serre, il faisait pression contre l’un des organes internes. Méthode douloureuse mais sans risques, du moins chez un sujet en bonne santé. Le cœur n’avait pas supporté le choc et en quelques secousses il avait expiré dans les bras de Cyr.
Les rares témoins de la scène n’y avait vu qu’un malaise et les rapports de police attestait cette version à en croire la copie que je pouvais en avoir sous les yeux.
Heure du décès : 16h47.
Le crime parfait à un détail près.
L’âme du prêtre, loyal serviteur de sa Grandeur, avait filé tout droit à l’étage supérieur en faisant un arrêt au service des réclamations et ouvrant dans la foulée le dossier Saint-Cyr pour la vingt-huitième fois.
- Bien. Soit. Je rajoute cette parenthèse, bien que dans votre cas il est hautement improbable que vous puissiez vous appuyer dessus pour des circonstances atténuantes. Nous achèverons par une dernière question. Pourquoi ?
- …
Considérant à tort que son mutisme était une avancée en comparaison à ce qu’il s’échinait à répéter depuis le début de l’entretien, je me hasardais à insister.
- Qu’est-ce qui vous a poussé à violenter un prêtre dans le cadre d’une enceinte sacrée ?
Je perçus un infime changement au niveau de sa rétine, ainsi qu’un très léger mouvement d’épaule. Je sentais le dénouement proche et, d’une main fébrile, je m’apprêtais à assigner sa déposition aussi rigoureusement que possible.
C’est à cet instant précis qu’il se jeta sur moi.
Il m’agrippa et me tira vers lui. Il se tenait à présent debout, son poing refermé sur ma cravate après que, dans une position assez embarrassante, je me sois retrouvée non plus sur mon fauteuil, mais sur mon bureau.
Si j’avais disposé d’un corps à ce moment-là, j’aurai probablement étouffé. Je n’en commençais pas moins à être en proie à une forme d’inquiétude bien que je n’avais toujours pas lâché mon stylo et le formulaire, m’y agrippant comme Athéna à sa lance et son bouclier.
Le cou de Cyr était congestionné, il avait abandonné son teint blême pour une teinte rougeaude qui m’indiquait assez clairement la fournaise d’énergie qui était présentement en train de l’irriguer.
- Relâch….
Je n’eus pas le temps d’en dire plus, avec force, Cyr me hurla dessus si bien que dans mon hébétement je ne sus saisir pleinement le sens de ses premières vociférations.
- […] savoir pourquoi ? POURQUOI ?!!
Il me soulevait à présent pleinement au-dessus de toute surface et il m’était impossible de répliquer quoique ce soit car sa seconde main était à présent occupée à me broyer le cou.
Je clignais des yeux en signe d’assentiment. Oui, plus que tout, je voulais savoir pourquoi et enfin régler ce dossier.
Je me retrouvais secouée de plus belle.
- Je vais te le dire, sa voix était à présent un feulement. Ma cible s’était réfugiée à l’église et ton cureton, ton saint, n’a rien trouvé de mieux que de s’interposer entre lui et moi. Je lui ai demandé une fois de s’écarter. Il a refusé. Ensuite, je l’ai pris comme je te tiens.
Cyr retroussa ses lèvres et dévoila deux rangées de dents féroces. L’évidence me frappa. Cet ange n’avait plus toute sa raison.
- Je réserve le même sort à tous ceux qui se mettent entre moi et Son œuvre, Sa justice.
Le feulement de sa voix commençait à prendre une intonation de plus en plus déplaisante et incontrôlée.
Je le confesse, que sa grâce Dominique m’absout, c’est à cet instant que la panique monta en moi. Je fermais les yeux pour échapper à la vision de ce fou et lâchais mon stylo alors que je laissais mon aura angélique m’entourer dans une ultime protection.
Un choc sourd au niveau de mon séant. Je venais de retomber au sol. Je crois bien que je tremblais à cet instant précis, ne réalisant pas tout de suite que sa main avait quitté ma gorge tant j’en ressentais encore l’étau.
Au bout d’un moment, je puisais assez de courage pour oser ouvrir les yeux. Il se tenait accroupi, à mon niveau, me fixant de ses yeux fauves.
Je restai immobile. Lui-même était comme statufié, jusqu’à ce qu’il tende une main vers moi, très lentement, presque avec respect, comme s’il craignait soudainement de me briser en m’effleurant.
L’étrangeté de l’instant fut rompue avec l’entrée de l’agent Etienne, grade 2 de sa grandeur le très juste Dominique. Comme toujours, Etienne arborait un sourire d’une franche jovialité.
- Ah ! Parfait ! Agent Hermary, je vois que vous avez déjà fait connaissance avec votre nouvelle affectation !
- Je… je vous demande pardon, agent Etienne ?
- Inutile d’exprimer votre joie. Vous êtes un agent prometteur, et j’ai personnellement travaillé à votre mutation. Vous partez dès demain pour Immac. Vous verrez, c’est charmant, vous aimerez beaucoup ! Vous serez en charge de la surveillance de Cyr. Et comme vous êtes déjà amis, cela tombe pour le mieux ! Ah ah ah…
- Mais non..
Etienne perdu son rire et son sourire.
- Vous avez dit « non », agent Hermary ?
- Je voulais dire que j’acceptais cette mission avec félicité.
- Bien ! Bien, bien !!!
Le regard d’Etienne se porta sur un Cyr toujours accroupit toujours absorbé dans ma contemplation.
- Et vous, mon gaillard, vous avez rendez-vous avec votre supérieur. Allez, filez avant que je dépose une plainte. Ah ah ah !
Je me relevais en laissant s’éteindre mon aura. Cyr se redressa aussitôt et adopta une position militaire. Il s’inclina, et quitta mon bureau. Je ne pus me résoudre à ne pas froncer des sourcils. Je n’avais pas fini son interrogatoire. Ce fut comme si Etienne lisait mes pensées. D’ailleurs, c’est probablement ce qu’il fit.
- Ne vous inquiétez pas, Hermary, vous allez disposer de temps, beaucoup de temps, pour étudier le dossier.
- Pour quelle raison…
-… il n’est pas déjà renégat ? Ne posez pas de question auquel votre grade ne vous permet pas d’avoir de réponse.
Je sourcillais de nouveau, me passant une main sur la gorge. Etienne me quitta après m’avoir donné deux tapes dans le dos.
Laissée seule, je refis correctement mon nœud de cravate.