Love Skate

[Billy Stoltz]

Billy Stolz aimait Immac. Depuis qu'il était arrivé il avait vu beaucoup de choses, certaines assez bizarres, mais il a toujours réussi à trouver une explication logique à ces évènements. Probablement dû à son esprit cartésien qui lui dictait la bonne conduite à tenir. Quoi qu'il en soit, il avait remarqué plusieurs choses. D'une part l'arrivée de plusieurs équipes de base-ball alors qu'il n'y avait aucun terrain, ce qu'il trouvait somme toute assez ridicule comme situation, et d'autre part des personnes de tout âge aimant se promener à skate. Il connaissait les déplacements à trottinette, mais à skate, voila qui était une nouveauté.

Un soir, alors qu'il buvait un whisky avec son ami Marin Frongteaux dans son appartement 5 pièces de la Banlieue-Sud-Ouest, une idée lui vint. Il lui en fit aussitôt part.
- T'as jamais remarqué le nombre de types qui se balladent en skate ?
- Un peu oui. On ne voit pratiquement que ça.
- Et tu sais quoi ? J'ai vu aucun magasin dans Immac qui proposait ce genre d'article.
- C'est vrai, maintenant que tu le dis, j'avais jamais fait gaffe.
- Alors écoute-moi, je pense avoir trouvé un moyen de se faire pas mal de gratte.
- Je t'écoute.
- Je vais tâcher de trouver la provenance de ces skates. Une fois fait, je prends le contrôle du marché. Je me débrouillerai, t'inquiètes, ça me posera pas trop de problème je pense. Ensuite, on se répartit la tâche. Moi au nord de la ville, toi au sud. Là où il y a le plus de population tu vois.
- Et on fait de la vente comme ça ? A la sauvette ? Tu crois pas qu'on aura des problèmes avec les flics ?
- Les flics ont autre chose à foutre que de venir nous emmerder avec ces histoires. Regarde la contrebande de clopes dans les Bas-Fonds, ils laissent faire. Ils ferment les yeux, probablement pour quelques pots-de-vin. Si y'a que ça, avec la gratte qu'on va se faire, on peut graisser quelques pattes aussi en cas de besoin.
- D'accord, je te fais confiance. Tu penses qu'on pourra commencer quand ?
- Bientôt mon ami, bientôt.

Billy finit son verre cul-sec et s'en resservit un. Un sourire illuminait son visage tout en imaginant le pognon s'entasser sur son compte en banque. C'est sûr, y'avait un bon filon et il était prêt à l'exploiter au maximum.

[Billy Stoltz]

Après une semaine de taf, les deux amis se retrouvèrent autour d'un apéro.

- Bilan ? demanda Billy à son ami Marin.
- Qued !

Billy réfléchissait en même temps qu'il donnait sa réponse.

- On est ptet trop bien planqués. En même temps, je me vois mal défiler dans les rues avec un haut parleur pour annoncer ce qu'on fait. Et comme on n'a pas de patente, on est obligés de se planquer un peu quand même.
Marin se mit à rire !
- Dis, tu retardes mon vieux ! La patente n'existe plus depuis un moment ! Par contre, on doit verser une taxe professionnelle !
- Tu sais, l'administratif et moi... J'en suis resté au commerce de mes parents... Et puis c'était nettement plus drôle d'agir comme ça. Et maintenant que tu le dis, on aurait fait des économies d'impôts. Ceci dit, quand on regarde le bilan, c'était pas franchement une bonne idée.
Marin mit une main sur l'épaule de son ami.
- Allons, te bile pas, c'est juste le bouche à oreilles qui ne fonctionne pas c'est tout. Il suffit d'avoir un premier client et le reste devrait couler de source.
- Peut-être qu'on aurait dû aller au Centre Ville ?
- Non, je suis sûr que nos deux emplacements sont les bons. Il y a beaucoup d'activités dans ces deux quartiers et qui plus est dans ces parages. Le va-et-vient est constant, même de nuit. Je pense qu'il faut plutôt persévérer.
- Si tu le dis. Tu m'as suivi jusqu'ici, alors je te suis sur ce coup. On continue et on verra ce qu'il en ressortira.