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Nyrielle avait perdu. C’était clair et net, et sa défaite n’en était que plus cuisante, voir même humiliante.
Elle s’était faite avoir comme une débutante, lessivée, laminée, retournée, et elle en payait les conséquences.
Saloperie de courte paille !
Le sourire triomphal de Philibert et de Karib avait scellé sa défaite, tandis qu’ils exhibaient fierement leur paille avec l’air de bien se marrer.
Tarlouzes !
Enfin bref, le résultat, c’est qu’elle devait se tapper la corvée shopping pour tout le groupe, et qu’elle allait devoir supporter les conseils de vendeurs bisexuels amateurs de modes pour jeunes dégénérés durant toute la journée…
”My tailor is rich, but he’s an asshole…"
Et c’est ainsi que passablement en colère, une ange survoltée filait en direction de la banque en compagnie de ses skinheads, bien décidée à ne pas faire trainer les choses…
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C’était une sorte d’impression tenace qui l’avait prise au moment même ou, sortant de ses pensées assassines, elle avait remarqué la glace qui recouvrait la poignée de la porte de la banque d’une fine pellicule blanchâtre auquel personne ne prêtait attention.
Aucun des passants de la rue ne semblait remarquer que la dite porte était scellée par un froid qui n’avait rien de naturel, et qui n’annonçait rien de bon, et finalement, ça n’était pas si mal.
*Crack*
Une ange survoltée armée d’une batte venait de faire son apparition dans la vestibule de la banque centrale, bien décidée à se défouler une bonne fois pour toute. Quelqu’un allait payer pour l’affaire de la paille, et il allait bien payer, foi de servante de Daniel, si elle mentait, elle boirait plus de Kanter !
Pourtant, elle stoppa net devant la vision qui s’offrait à elle.
. Plaque de glace et stalactites au plafond, neige et brouillard semblaient régner en maître dans ce petit coin d’antarctique, qui ressemblait désormais à l’igloo d’un milliardaire inuit amateur d’architecture à l’européenne.
Et au milieu de tout ça, trois péons fringués en clodos qui la regardaient l’air perplexe, sans vraiment trop de stress, comme si le fait de glander dans une version miniaturisée du pole nord était la chose la plus naturelle du monde. Fallait pas calculer loin pour deviner que les dits clampins sentaient le souffre plus que….euh…une putain de mine de souffre !
Shit
Il allait falloir mettre le paquet.
Nyrielle posa son pied sur l’énorme plaque de glace, et un des trois petits cornus se mit à sourire.
Grillé..
La plupart des anges se seraient rétamés la tête au sol, et ce crétin le savait parfaitement. C’est pour ça qu’il avait ce sourire de faux cul sur la face, tout content d’être sur de voir une youyou se péter la gueule. Exactement le genre de porçin qui, parce qu’il se planque le derche dans une cabane en bois, pense que le grand méchant loup va l’avoir in the ass. Fatale erreur.
Son sourire s’effaça subitement quand Nyrielle fit un triple salto carpé avant de prendre appui sur un des murs de la banque pour se projeter plus loin, glissa, tourneboula en hurlant des cris stridents façon Princesse Guerrière pour finalement prendre appui sur un de ses skinheads et s’envoler vers des hauteurs inégalées.
Trinity pouvait aller se rhabiller…
Son visage s’effaça lui aussi subitement quand une batte en acier brandie par une ange fondant sur lui après un saut de trois mètres lui pulvérisa le visage pour n’en laisser qu’une sorte de bouillie rouge gelée.
Une façon comme une autre de briser la glace…
Les skins chargèrent les survivants en hurlant comme une bande de russes au siège de Berlin.
La servante de Daniel se mit à sourire pendant qu’elle effectuait une glissade maîtrisée pour amortir sa chute. On allait faire dans le remake de Holiday on ice façon massacre à la tronçonneuse.
Ca allait chier des bulles.
Elle commençait à kiffer sa courte paille.
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C’était le Vietnam.
Hurlements et cris de guerres en fond sonore dans une ambiance qui se rapprochait à chaque seconde un peu plus de l’enfer.
Des formes s’agitaient dans l’épais brouillard qui recouvrait la banque, dans une cohue furieuse ou pleuvaient les coups et les injures. Aucun des skinheads n’arrivait à toucher un ennemi qui semblait pouvoir résister au plus virulent de leurs coups.
Une langue de feu vint lécher les parois du bâtiment, rougeoyante et immense, tandis que les serviteurs de Dieu plongeaient au sol dans un ultime effort pour éviter de finir en combustible pour Démon, alors que la scène ralentissait presque à s’en figer.
Le système anti-incendie s’enclencha, et la pluie se mit à tomber sur les participants du sombre pugilat comme une parodie de déluge.
C’était le Vietnam, et les ennemis avaient un lance flammes infernal, incarnés dans le corps d’une humaine plutôt banale, mais qui risquait fort de transformer les occupants de la banque en méchoui pour nécrophage amateur de viandes grillées.
Nyrielle plongea, portant un coup qui fit exploser l’armure corporelle de la démone qui s’écroula au sol, complètement sonnée.
La danigirl respira profondément en fixant le corps qui lui faisait désormais face. La fureur déformait ses traits en un masque mêlant tout à la fois colère et froideur, et son regard avait pris un aspect dur et déterminé.
Elle leva sa batte lentement, et ferma les yeux pour mieux sentir les trombes d’eau qui s’abattait sur elle comme pour la purifier.
Elle était l’eau.
Elle était la colère de Dieu.
Elle était la pour laver le monde sous les larmes des pêcheurs.
« Sur la terre, comme aux cieux…. »
La démone sembla lentement tenter de se relever, avec peine, un sang noiratre maculant son visage tuméfié.
« Pardonne nous nos offenses, comme nous pardonnerons à ceux qui nous ont offensé »
Mais l'infortunée émissaire de Satan ne put que lever la tête vers la Furie qui se tenait devant elle, comme pour observer un peu mieux sa propre mort.
« Et délivre nous du mal »
La batte fondit sur elle. Un craquement, un bruit sonore, puis plus rien.
Plus rien d’autre qu’une troisième pécheresse, souillure infâme de l’œuvre du seigneur, et une servante de Daniel prise d’une crise de fanatisme purificateur.
« Amen »
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”Old Bitch !”
Le vent claquait avec force dans les cheveux d’une Nyrielle en plein sprint olympique, lancée à toute allure sur les traces de sa proie, une démone assez intelligente pour savoir que la fuite n’était pas toujours une option impensable.
Le bruit assourdissant hurlait dans ses oreilles, ses muscles souffraient le martyre et son cœur battait la chamade dans sa poitrine, mais l’ange s’en moquait éperdument. Peu importait l’effort face au résultat, et le résultat ne tarderait surement pas.
Un rugissement de moteur…
Rapide coup d’œil à gauche, juste le temps de voir une future macchabée s’acharner sur les fils du démarreur pour s’enfuir en bagnole.
Fallait toujours qu’ils tentent d’éviter l’inévitable, ces crétins…
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Babine Rascops appuya sur le champignon avec toute la force qu’elle pouvait déployer et le véhicule se mit à rugir dans une accélération démentielle.
Elle allait pas crever.
Elle était sortie de la banque, elle avait chouré et démarré la caisse, et elle comptait bien filer à vive allure vers une destination ou aucun ange psychopathe ne pourrait lui faire son affaire à l’aide d’une batte en acier.
Elle allait pas crever.
Sûrement pas, personne n’allait plus vite qu’une voiture. Personne. Tout allait bien se passer.
Bien se passer.
Plus de folle armée qui la coursait. Tout ne pouvait qu’aller mieux, et au final, elle avait même gagner une voiture.
Elle allait pas crever.
Elle tourna nerveusement pour sortir du parking de la banque, et embraya pour quitter définitivement le centre ville et son lots d’emmerdes. Hasta la vista la banque centrale, les skins, la baston et tout le tralala. Juste une longue route pavée de bonnes intentions vers un ailleur forcément plus agréable que le merdier qui régnait par ici.
*Sklonk*
Comment ça Sklonk?
Un coup d’œil dans le rétroviseur, et juste le temps d’apercevoir une ombre brandissant une batte en métal, l’œil fou, fermement agrippée à l’arrière de la voiture.
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Au volant de son HYPERMOBILE, HYPERGIRL fonçait vers le lieu d'où elle entendait venir des bruits de combat. Débouchant sur la grande avenue du centre ville elle eu tout juste le temps de voir une sombre silhouette s'engouffrer dans une voiture sur le parking de la banque. Un braqueur, sans aucun doute !
Appuyant sur l'accélérateur elle eut tôt fait de rattraper le braqueur qui était en fait une braqueuse, faisant honte à la gent féminine éprise de liberté et de justice. Elle se préparait à intervenir quand elle vit une courageuse citoyenne, peut être la propriétaire du véhicule, en venir au main avec la voleuse et parvenir à la maîtriser sans coup férir.
Le coeur empli d'émotion elle salua chaleureusement l'héroïne et c'est une petite larme de fierté qui coula le long de sa joue quand elle se dit que malgré tous leurs déboires, les habitants d'Immac avaient encore un coeur courageux et vaillant. Ce ne fit que renforcer un peu plus sa résolution de les protéger face aux forces maléfiques du crime et aux super vilains. Enclenchant une vitesse, elle fit rugir le moteur de l'HYPERMOBILE et repartit vers de nouvelles aventures.
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