09-15-2004, 09:00 AM
Immac sur sable, jeudi, 22h16.
Nous sommes actuellement blottis l'un contre l'autre dans un lit en mauvais état, réfugiés dans un hotel bon marché et anonyme de la ville. D'un moment à l'autre, elle le sait comme moi, tout sera fini. Un nouveau commencement. Peut être. On ne peut s'empêcher d'imaginer le pire et les images de massacres, de pièges, tournent en boucle alors dans votre tête comme des éclairs de tromboscopes multicolors. Elle fait semblant de dormir, ferme les yeux. Mais je sais bien qu'elle est tout aussi consciente que moi, qu'elle guette chaque bruit au dehors, qu'elle egrenne chaque seconde silencieusement. Pour fuir l'angoisse, pour me rappeler aussi le pourquoi de toute cette folie, je plonge un instant dans mes souvenirs.
Moi, jeune grec orthodoxe, tout juste sorti de l'école d'avocat de mon pays, je partais en France pour un stage d'approfondissement. Rencontre dans un colloque. Coup de foudre immédiat. Une passion sauvage, torride et terrible. C'était il y a trois mois. Elle ne m'avait jamais expliqué pourquoi elle suivait elle aussi des cours. Jusqu'à il y a deux semaines. Ce soir-là, quand tout d'un coup, un courant de force brute et violente l'entoura, que sa voix se transformait. "Voici mon aura démoniaque", m'annonca t'elle alors. Et je la connaissais tellement bien que je pouvais descerner l'émotion qui l'étranglait lorsqu'elle disait cela, même avec la distortion. " Je suis une démone, mon amour".
Dès lors tout me semble irréel. Comme un rève. Pas question de la quitter. Mais sa mission (apprendre des moyens légaux pour faire libérer des psychopathes pour vice de procédure) était terminée et elle devait partir. Nous primes la décision ensemble : elle devait abandonner. Elle me dit alors que des rumeurs circulaient : il était possible de passer de l'autre coté. Ange ? Pour moi elle l'était déjà. Elle prit contact. C'était dangereux. Les rumeurs parlaient d'un Bureau. Les traitres étaient traqués sans relâche. Mais finalement nous avions réussi. Un rendez-vous. Avec l'autre coté. Notre contact nous attendrait à 22h30 sur la grande place. Je passe une main dans les cheveux roux de mon amour et l'embrasse tendrement sur le front : il était l'heure.
Immac sur sable, jeudi, 22h28.
Nous arrivames sur la place du quartier commercial. Il y avait quelques passants, relativement peu de monde. Notre contact devait se trouver à coté de la Banque, de l'autre coté. Il devait porter un tee shirt marqué "stairway to heaven"... Humour d'ange, je suppose. Je serrais tres fort la main de mon amour et nous avançames vers le centre. Puis, cela c'est passé très vite. Beaucoup trop vite pour des yeux humains, je suppose. Une camionette blanche, débouchant de nulle part. Les portes s'ouvrent. Un hurlement. Une ruée, comme une charge, vers nous. Des hommes habillés en noir, crâne rasé, style vaguement skinhead. Mon amie court vers la banque, pourchassée par les autres. Je m'interpose, plus ou moins conscient de mes actes. J'entends les mots au moment même où les premières balles m'atteignent. " Pour Dominiiiiqueeee ". Au loin, déjà, les premières sirènes d'ambulance font vibrer l'air de leur présence tragique. Je sombre dans l'insconscience.
Purgatoire, une minute après.
Je rouvre les yeux. Tout est blanc autour de moi. Devant moi il y a comme un enfant. Tout en lui respire la pureté. La perfection. Il semble d'une gentillesse infini et quand il me sourit tristement je sens soudain toutes mes douleurs disparaitre. Il porte étrangement un tee shirt "stairway to heaven". " Bonjour Dimitri", me dit-il d'une voix douce. "Nous n'avons pas eu le temps de faire connaissance sur la place tout à l'heure. Je m'appelle Ange. Malheureusement il y a eu ... un incident... Des anges se sont interposés et en voyant un démon, ils ont foncé dans le tas sans réflechir."
_ Mais... Elle ?", dis-je d'une voix rauque. "comment va t'elle ?
_ Elle a réussi à se sauver et à me rejoindre. Grace à toi, d'ailleurs. c'était tres courageux, ton acte.
_ Puis-je la voir ? Ou est - elle ?
_ Tu dois savoir qu'il s'agissait d'un démon possédant des informations importantes et pour son propre bien je l'ai placé sur un régime de protection spécial. Il est trop dangereux pour elle de rester ici. Il est trop dangereux pour vous de rester ensemble. Mais, un jour peut-être...
_ Mais... je suis mort n'est ce pas ?
_ Exact. Et desormais tu travailleras pour moi".
Nous sommes actuellement blottis l'un contre l'autre dans un lit en mauvais état, réfugiés dans un hotel bon marché et anonyme de la ville. D'un moment à l'autre, elle le sait comme moi, tout sera fini. Un nouveau commencement. Peut être. On ne peut s'empêcher d'imaginer le pire et les images de massacres, de pièges, tournent en boucle alors dans votre tête comme des éclairs de tromboscopes multicolors. Elle fait semblant de dormir, ferme les yeux. Mais je sais bien qu'elle est tout aussi consciente que moi, qu'elle guette chaque bruit au dehors, qu'elle egrenne chaque seconde silencieusement. Pour fuir l'angoisse, pour me rappeler aussi le pourquoi de toute cette folie, je plonge un instant dans mes souvenirs.
Moi, jeune grec orthodoxe, tout juste sorti de l'école d'avocat de mon pays, je partais en France pour un stage d'approfondissement. Rencontre dans un colloque. Coup de foudre immédiat. Une passion sauvage, torride et terrible. C'était il y a trois mois. Elle ne m'avait jamais expliqué pourquoi elle suivait elle aussi des cours. Jusqu'à il y a deux semaines. Ce soir-là, quand tout d'un coup, un courant de force brute et violente l'entoura, que sa voix se transformait. "Voici mon aura démoniaque", m'annonca t'elle alors. Et je la connaissais tellement bien que je pouvais descerner l'émotion qui l'étranglait lorsqu'elle disait cela, même avec la distortion. " Je suis une démone, mon amour".
Dès lors tout me semble irréel. Comme un rève. Pas question de la quitter. Mais sa mission (apprendre des moyens légaux pour faire libérer des psychopathes pour vice de procédure) était terminée et elle devait partir. Nous primes la décision ensemble : elle devait abandonner. Elle me dit alors que des rumeurs circulaient : il était possible de passer de l'autre coté. Ange ? Pour moi elle l'était déjà. Elle prit contact. C'était dangereux. Les rumeurs parlaient d'un Bureau. Les traitres étaient traqués sans relâche. Mais finalement nous avions réussi. Un rendez-vous. Avec l'autre coté. Notre contact nous attendrait à 22h30 sur la grande place. Je passe une main dans les cheveux roux de mon amour et l'embrasse tendrement sur le front : il était l'heure.
Immac sur sable, jeudi, 22h28.
Nous arrivames sur la place du quartier commercial. Il y avait quelques passants, relativement peu de monde. Notre contact devait se trouver à coté de la Banque, de l'autre coté. Il devait porter un tee shirt marqué "stairway to heaven"... Humour d'ange, je suppose. Je serrais tres fort la main de mon amour et nous avançames vers le centre. Puis, cela c'est passé très vite. Beaucoup trop vite pour des yeux humains, je suppose. Une camionette blanche, débouchant de nulle part. Les portes s'ouvrent. Un hurlement. Une ruée, comme une charge, vers nous. Des hommes habillés en noir, crâne rasé, style vaguement skinhead. Mon amie court vers la banque, pourchassée par les autres. Je m'interpose, plus ou moins conscient de mes actes. J'entends les mots au moment même où les premières balles m'atteignent. " Pour Dominiiiiqueeee ". Au loin, déjà, les premières sirènes d'ambulance font vibrer l'air de leur présence tragique. Je sombre dans l'insconscience.
Purgatoire, une minute après.
Je rouvre les yeux. Tout est blanc autour de moi. Devant moi il y a comme un enfant. Tout en lui respire la pureté. La perfection. Il semble d'une gentillesse infini et quand il me sourit tristement je sens soudain toutes mes douleurs disparaitre. Il porte étrangement un tee shirt "stairway to heaven". " Bonjour Dimitri", me dit-il d'une voix douce. "Nous n'avons pas eu le temps de faire connaissance sur la place tout à l'heure. Je m'appelle Ange. Malheureusement il y a eu ... un incident... Des anges se sont interposés et en voyant un démon, ils ont foncé dans le tas sans réflechir."
_ Mais... Elle ?", dis-je d'une voix rauque. "comment va t'elle ?
_ Elle a réussi à se sauver et à me rejoindre. Grace à toi, d'ailleurs. c'était tres courageux, ton acte.
_ Puis-je la voir ? Ou est - elle ?
_ Tu dois savoir qu'il s'agissait d'un démon possédant des informations importantes et pour son propre bien je l'ai placé sur un régime de protection spécial. Il est trop dangereux pour elle de rester ici. Il est trop dangereux pour vous de rester ensemble. Mais, un jour peut-être...
_ Mais... je suis mort n'est ce pas ?
_ Exact. Et desormais tu travailleras pour moi".