Une odeur si familière

[Planck]

... ça puait la merde !
Lorsque la porte de l'Antre s'ouvrit, une abominable odeur de purin envahit, pour commencer, la salle principale. Une bonne vieille odeur de chiasse bien piquante, bien acidulée, qui s'infiltre partout et qui vous rappelle les pires moments de votre dernière gastro !

Quelques instants après le flot de puanteur, entra un homme. Pas de djellabah hors d'age et de barbe pouilleuse, ni de moustaches à la Fredy Mercury. Un homme habillé d'un costume des années 50 et d'un vieux pardessus. Classe mais vieillot. Il porte un chapeau mou et une petite paire de lunettes.
Mal rasé, le teint blafard et terne du mec qui sort d'un placard après une partie de cache-cache de 6ans. Il tient dans sa main une vieille valise en cuir et reste un moment sur la seuil de la porte avant de se décider à le franchir.

D'un pas lent et mal assuré, il se dirige vers l'unique point de repère de l'antre : le bar.

Arrivé au comptoir, il pose sa valise au sol, grimpe sur un tabouret et retire son chapeau qu'il pose sur le bar. Il sort un mouchoir en tissu blanc d'une de ses poche et s'éponge le front avec et se lisse les cheveux , entre gris et blonds, en arrière.
Puis il s'adresse au familier de service au bar.

Un Porto s'il vous plait.

Il saisit d'une main tremblante le verre et l'observe un moment avant de se décider à boire.
Après une timide première gorgée qui le fait vvaguement grimacer, il boit le reste du verre d'une traite.

La même chose s'il vous plait.

Enfin, il se retourne et scrute le reste de la salle pour se faire une première idée sur les démons qui peuplent les lieux.

[Mectozon]

-Schrouaf- -crépite- ...-crépipite-  !
Un type joue sur le comptoir....les yeux au niveau de celui-ci il semble enflammer le dessus du zinc autour de son verre et rit bêtement .
Avec un goût vestimentaire plus que douteux , faut dire que le bermuda violet et le t-shirt rouge ça fait pas bon ménage , il semble jouer tout seul à martyriser des insectes dans une marre de gnôle qui rivalise d'intensité au niveau de son odeur avec le purin qui vient de s'installer ici bas .
Hu hu hu ....allez la petite , vole pour voir t'y arrive encore he he he !

Malgré tout le nouveau fumet semble le faire sortir de son jeu et le voilà qui tend le museau -snif- , -snniiiiif- !
Il se tourne vers le buveur de porto....
Putanas tu refoules !
Il le matte de bas en haut et tente déjà l'humour .
Fan de fumier ?
Ses yeux piquent , il s'enfonce deux grosses gouttes d'eau-de-vie  dans ses narines pour affronter l'épreuve .

[Shinai]

Assise pas trop loin de Mectozon, Shinai était relativement calme pour une fois. Outre sa tenue un peu bizarre, semblant sortir tout droit d'un manga, la jeune femme avait un appendice des plus étranges qui remuait sans cesse : une queue. En l'occurrence, on aurait dit une queue de chat, dont la taille était proportionnelle au propriétaire. Même si la démone n'était pas bien grande, à peine plus d'un mètre cinquante, on pouvait voir à ses côté une énorme masse.

Ses oreilles (de chat) se tournent toutes seules lorsque le nouvel arrivant entre dans la pièce. Rapidement suivie par le museau de la féline qui se met à humer l'air avec un air dégoûté.
Elle observe seulement une ou deux secondes le nouveau avant d'exposer son avis :

- Bah voilà ! C'est une des raisons pourquoi j'aime pas les vieux : ils puent la merde !

[kwalish]

Confortablement installé dans un coin sombre de la salle, le Chevalier observe le nouvel arrivant tout en buvant son verre de vin rouge comme à son habitude, était-ce réellement du vin d'ailleurs, personne ne sait vraiment.
Le fumé de la bleusaille attise son odorat, et se dit à lui même :

- j'ai beau côtoyer les morts régulièrement, je me ferrai jamais à cette odeur de putréfaction. Pouah. Encore un congénère du chevalier Raynart je suis sûr !!!

[Planck]

L'homme au parfum enivrant observe un moment le Karl Lagerfeld de la pissotière et semble hésiter avant de lui répondre.

Hum ... sachez mon jeune ami que même si le fumier n'est pas sacré, il fait bien des miracles !

Il remarque ensuite Shinai et marque un temps d'arrêt. Pendant sa longue observation de la femme chatte, un sourire se dessine sur son visage blême.
Il se lève finalement de son tabouret mais n'ose pas toutefois s'approcher de la féline.

Absolument fascinant ...

Une des raisons pour lesquelles je n'aime pas les chats : ils puent l'arrogance !
Mais ceci ne m'a pas empêché de les étudier longuement voyez-vous, et je dois avouer que vous êtes un specimen tout à fait exceptionnel !

Permettez moi de me présenter : Professeur Planck, je sers le Prince de l'Eternité. On m'a envoyé ici pour ... tuer le Temps, apparemment.

Il jette un petit coup d'oeil du coté du démon amateur de vin rouge, puis reprends en direction de Shinai.

Avant de m'indiquer ou se situent mes quartiers et de m'apprendre en quoi je pourrais vous être utile ici, auriez-vous l'extrême obligeance de bien vouloir répondre à quelques unes de mes questions, chère ... heu ... felis sylvestris catus ?

[Planck]

Face au silence, voir même au mutisme de Shinai, le professeur hoche plusieurs fois la tête et finit par hausser les épaules.

moui ... oui ... je me souviens à présent ...

Il se penche pour attraper sa valise, la pose sur le comptoir et actionne les deux petits loquets de fermeture. Il l'ouvre en grand, dévoilant un contenu exclusivement composé de petits carnets à spirale, plutôt vieillots eux aussi mais tous identiques. Il fouille un moment parmi ces carnets et finit par en sortir un sur lequel est noté sur le couverture : "CHATS".

Il le feuillette durant quelques secondes, en marmonnant et semble trouver ce qu'il cherchait.

Hum, oui ... ce serait formidable !

Il redresse la tête pour s'adresser à nouveau à Shinai.

Peut être pourriez-vous m'éclairer sur ce point ... vous qui semblez sourde à ma précédente question ...
Il a été prouvé que l'ouïe des felis sylvestris catus leur permet d'entendre des sons jusqu'à une fréquence de 50 000 Hertz, contrairement aux oreilles humaines, démoniaques ou angéliques qui ne perçoivent que les fréquences inférieures à 20 000 Hertz. De plus, la capacité à faire pivoter ses propres oreilles afin de mieux capter les sons et leurs variations les plus subtiles, en fait une des espèces la mieux équiper en matière auditive.
Néanmoins, d'innombrables expériences ont démontré que certains sons, pourtant basiques, ne sont absolument pas perçus par les chats ! Plus particulièrement ....
... permettez ...

Le professeur fait tourner quelques pages de son carnet et se met à lire ses notes.

... plus particulièrement les expressions : "Putain, descend du canapé, morue !", "Raaah, le tapis !" ou bien encore "Tu vas la fermer ta gueule ?... t'as des croquettes !"
Intéressant, n'est-ce pas ? Aucune réponse probante à ce mystère à ce jour, bien que la piste du Mépris ait souvent été avancée, elle n'a jamais pu être prouvée ... Peut être pourriez vous m'éclairer sur cet étrange phénomène qui touche à votre ... espèce ?

Il fixe le démon félidé avec un sourire pale sur les lèvres.

[kwalish]

observant la scène devant lui et l'explication du professeur, le démon ose emettre un rictus, tout en attendant la réaction de notre petite pile catine (et non pas pile alcatine hahahaha )

[Mectozon]

Mecto s'en retourne à ses occupations.....ce type qui parle comme un Plastique le ferait tourner en bourrique !
Il ramasse ses saloperies sur le comptoir , en gros il met un coup de langue pour nettoyer quoi (!) et avale d'un trait le reste de son verre .
Astaluego la compagnie lâche-t-il en pinçant son nez avant de disparaitre en vitesse express .

[Raynart]

Sniff ?

Dans une autre salle de l'antre, Raynart lève le nez.
Un sourire effrayant vient déchirer son visage, les yeux pétillent de joie.

Il est revenu !
Il va payer pour tout les crimes qu'il a commis.

Il traverse l'antre, fait fondre le cadenas qui ferme un des placards insignifiant dans un couloir non loin du bar où est Planck.
Il en sort un réservoir qu'il passe dans son dos et saisi le bec. Un vrai petit lance flamme de la seconde guerre mondial.

Ça va saigner.

Il approche à grand pas du bar, il pouffe de rire et sifflote un petit air de Kassav. Kolé Séré pour les connaisseurs.

Il ouvre la porte d'un coup de pied et arrose immédiatement la salle, pas un démon n'y échappe.

Bienvenu à la maison mother fucker !

Aspergé, Planck et tout les démons présent, Raynart éclate d'un rire tonitruant, à la limite de la folie.
L'odeur de purin est vite remplacé par l'odeur du savon mélangé à l'eau de javel. Le sol devient glissant et il y a de la mousse dans tout les coin, le bec porté entre les jambes comme... bref.
Les dernières gouttes viennent lui moucher les pieds.

Dans le cul Kassad.

[Planck]

Après de longues minutes sans esquisser le moindre mouvement, le démon de Kronos semble reprendre progressivement ses esprits en secouant lentement la tête.
Une partie de la mousse collée sur son visage se détache par grappe pour tomber voluptueusement.
Il retire ses lunettes d'une main et de l'autre fouille sa poche pour en sortir son mouchoir et s'en sers pour s'essuyer le visage.
! Il flotte sur ses lèvres un petit sourire et dans son regard, une sorte de pitié bienveillante.

Haaa ... les démons d'Abalam ... pauvres êtres ! Je ne vous blâme point, la folie est un vaste sujet, intriguant et tellement complexe ... vous n'ne êtes que ses victimes après tout !

Il range son mouchoir et réajuste ses lunettes sur son nez. Enfin, il semble apercevoir par terre, baignant dans l'eau savonneuse, son petit carnet à spirale "CHAT" qu'il avait échappé sous le coup de la surprise.

Ses lèvres se mettent alors à trembler et sa mâchoire, apparemment devenue incontrôlable, commence à claquer dans le vide.
Tremblotant, le professeur se retourne vers le comptoir et, hélas, constate l'étendue des dégats : sa vieille valise, restée ouverte sur le comptoir, est maintenant remplie d'eau de javel et de mousse, tous les petits carnets à spirale flottent mollement dans la mousse. Certains ont déjà commencé à gonfler, d'autres laissent échapper de l'encre baveuse.

Vacillant, le démon tente de prendre appui sur le comptoir pour ne pas choir. Hélas, le savon sur le zinc du comptoir est impitoyable : le bras d'appui glisse sur le comptoir, le démon part en arrière et ses vieilles chaussures à semelle de crêpe le trahissent également.
Dans un horrible bruit de coccyx pulvérisé, il se retrouve le cul à terre, baignant dans la mousse.

La douleur de la chute lui arrache un premier cri, le second hurlement est volontaire et destiné au Chevalier Raynart.
Les yeux déjà rougi sous l'effet de la javel, sont désormais injectés de sang.

Par le gland du chêne pubère !!! c'est quoi ce fot-en-cul ?

Il tente de se relever une première fois, mais grimace sous l'effet de la douleur et semble perdre le peu de dignité qu'il conservait.

Espèce d'emmanché ! J'espère que tu chieras une merde plus grosse que ton cul et qu'elle restera coincée pour l'éternité ...

Il bascule de coté pour se mettre à 4 pattes et à l'aide d'un tabouret de bar, parviens finalement à se relever.
Après un dernier regard assassin en direction du démon d'Uphir, il tente de vider l'eau de javel de sa valise pour entreprend de la fermer.

C'est quoi ce patelin de dégénérés .... L'affaire n'est pas close mon gaillard ! ho, ça non ! vous entendrez parler de moi ...

En boitillant et en se dandinant piteusement, il se dirige vers la sortie du bar....