[Anime-école]Pétition

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  Les rayons du soleil sont déjà bien présents ce matin, quand 8h30 arrive. Des parents commencent à rentrer dans la cour de l'école Laglue pour laisser leurs enfants aux bons soins des professeurs, quelques rires et cris enfantins épars égaient ce début de journée. Devant l'établissement, Guy vérifie les feuilles fixées à sa planchette, accroche un sourire à ses lèvres et entreprend d'aborder les premiers parents qui sortent.

- Bonjour madame, monsieur. Une minute pour défendre la qualité de l'enseignement à l'école Laglue ?

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La nuée de parents qui déposent leurs enfants est bien importante, mais c'est au porte de la cour de récréation qu'ils laissent leurs enfants, certain restent dans leur voiture pendant que les bambins gagnent seul l'établissement à une rue de distance. Une jeune femme tout sourire tient par la main un petit garçon... tout bougon.

Me tient pas par la main, c'est la honte !

L'humeur de son fils n'altère pas celle de la mère qui emmène vaillamment le jeune homme a destination. Apparemment c'est un rituel que trouble Guy. Elle pose un regard surpris sur le solliciteur.

La qualité de l'enseignement ?

Se borne t'elle à demander. Un homme avec une petite fille, et une veille dame accompagnant un grand garçon et son cadet interrompent également leur marche.

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  Guy sourit aux gens qui s'approchent ou s'arrêtent.

- Tout à fait, madame. L'école Laglue a assuré jusqu'ici un enseignement de qualité à vos enfants. Aujourd'hui, son statut d'école privé est menacé, alors que les finances de la commune ne sont pas au beau fixe et que personne n'a véritablement le temps de s'occuper d'elle. Nous ne voulons pas d'un changement malvenu qui diminuerait l'enseignement de l'école. D'où...

  Le jeune homme montre la planchette avec les documents et distribue le trac édité par 40some à ceux qui le veulent.

- Cette pétition que nous faisons signer pour que la gestion de l'école Laglue retourne à l'Eglise.

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Oh... Je ne me suis pas trop poser la question...

Le cathé' c'est nul!

La jeune femme foudroie du regard le gamin qui vient de l’interrompre. Ceci dit la conversation ne se poursuit pas: quelques curieux s'emparent à leur tour des feuillet si on leur offre: un jeune père avec sa fille, une grand mère qui accompagne deux garçons, un autre papa qui parle au téléphone au sujet d'un rendez vous avec l'institutrice, un couple, qui remonte eux de l'école, une femme d'un certain âge très bien vêtu qui affiche un engageant sourire, une femme au cheveux raide qui prend un feuillet avec une certaine brusquerie, un petit garçon pâle à la main. D'autres parents, ou des enfants sans parent, ceux déposer au bord de la route, poursuive leur chemin sans s'arrêter. Mais ce petit monde s'avère plutôt intéressé en tout cas.

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  Sans se faire prier, Guy distribue les tracts. Il n'oublie pas la jeune femme et son fils et se met à hauteur du bambin dès qu'il a fini sa besogne, lui souriant d'un air un peu amusé :

- Eh ! Le cathé, c'est un peu comme de l'histoire, de l'éducation civique et morale. Ça enseigne des valeurs qui existent depuis la naissance des sociétés comme la nôtre. C'est un peu comme l'Histoire sans fin, si tu connais. Une histoire qui a commencé avec le monde et qui se poursuit avec lui. Tiens...

  Se redressant, l'asiatique sort de sa poche une sucette qu'il présente d'abord devant la mère :

- Est-ce que je peux ?

  Que la réponse soit positive ou non, il enchaîne :

- Le projet de laïcisation de l'école a été fait sans consulter les parents et l'association des parents d'élèves. L'évêché nous a dit qu'il avait déjà était présenté mais il n'y a eu aucune communication sur le sujet. Avez-vous écouté la soirée électorale consacrée à monsieur Hulstein ?

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La maman fait grise mine devant la sucette, conservant un sourire gêné.

J'aimerai autant réserver ce genre de sucrerie à après les cours, pas juste avant...

C'est le gamin qui foudroie sa mère ce coup là. Qu'est ce que ce sera à l’adolescence ?
A la mention d'Hulstein, l'homme au téléphone, qui en a visiblement finit, interpelle l'ange en ces termes:

Mais j'ai entendu Hulstein à la radio ! Il disait que l'école avait été rachetée, et donnée à la mairie. Du coup ça coute pas plus à la mairie que l'école soit publique, non, vu que les profs sont payés par l'état ?
Et puis faut penser aux gens qui sont pas riches, qui sont obligés de mettre leurs enfants dans une école plus loin.

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  Guy tend la sucette vers la jeune mère en lui faisant un clin d'oeil discret.

- J'avais peur qu'il n'en veuille pas et que vous vous retrouviez avec une sucrerie sur les bras. Alors, je vous la confie pour la journée ?

  Se tournant vers l'homme au téléphone, le jeune homme répond à son interjection :

- Comme l'a dit monsieur Hulstein, c'est ce qui était apparemment prévu. Malheureusement nous n'avons pas eu de nouvelles de la transaction. Les choses devaient être débattues à la réunion du conseil municipal en août de l'année dernière, mais il n'y a pas eu d'affichage concernant cette réunion et tout le monde se retrouve dans le flou. Et n'oublions pas, une école ce n'est pas qu'un bâtiment avec des professeurs. Même si le bâtiment est gracieusement offert à la mairie et que les professeurs sont payés par l'état, il faudra entretenir, acheter du matériel, assurer les repas des enfants et du personnel le midi...

  Guy réfléchit un instant puis fait un léger tour pour regarder les personnes qui écoutent.

- Dites-moi, mesdames, messieurs, comment cela s'est-il passé cette année pour les frais d'inscription ?

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C'est la femme aux cheveux raide qui répond:Je trouve, moi, que c'est cher ! Si l'école devient publique, nous devrions payer bien moins, non ?

Allons Sophie, nous en avons déjà parlé. Vous vous saignez aux quatre veines, pour une école qui ne convient sans doute pas à votre enfant.

[i]La voix est distinguée, et provoque immédiatement une crispation sur le visage de la dénommée Sophie. C'est la femme d'un certain âge très bien vêtu qui s'exprime. Elle s'approche de Guy, un ravissant sourire sur le visage.

Je suis Agnès Pont-l’évêque, troisième de liste St André, et Présidente des parents d'élève. Je ne pensais vous voir que le soir, j'ai bien fait de m'attarder.

Dés lors, elle tend sa main dans le but de serrer celle de St Jean.

Vous m'avez fait parvenir votre pétition, je l'ai donc déjà lu. Permettez moi d'être la première à signer... Première d'une longue liste je l'espère.

Cependant, coupant court au mondanité, l'homme au télèphone (qu'il a rangé) montre la femme aux cheveux raides du doigt et reprend :

Ouais, elle a raison ! On fait quoi quand on n'a pas l'argent pour payer ? On doit payer en plus le bus pour emmener les gamins à l'école publique la plus proche. On s'en fout des valeurs chrétiennes, on veut pas payer une fortune pour l'école ou perdre du temps et de l'argent à amener les enfants tous les jours !

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- Les enfants méritent tous ce qu'il y a de mieux et une part d'attention individuelle, dit Guy en réfléchissant toujours, un doigt devant les lèvres.

  Il serre la main que lui tend Agnès Pont-L'Evêque.

- Si je comprends bien, malgré le projet de laïcisation qui devait se faire pour cette année, les parents ont du payer l'inscription quand même. C'est ennuyeux. Et c'est vrai que si les frais de scolarisation sont élevés, c'est encore plus gênant. Mais il serait certainement possible de demander la baisse de ces frais en présentant les soucis qu'ils occasionnent, n'est-ce pas madame Pont-l'Evêque ? demande le jeune asiatique en lui adressant un sourire tout ce qu'il y a de plus charmant et en commençant à lui tendre la planchette.

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Sur ces entre-faits, une jeune femme fait son apparition. Plutôt jolie, jeune, pas trop mal vêtue, dégageant un doux parfum. Elle s'approche, se fraye un chemin pour lire la pétition, semble hésiter, puis dit à Guy:

Monsieur, excusez-moi.

Sa voix n'est pas très forte, la jeune femme semble un peu gênée. Elle poursuit:

Je viens de lire votre feuille là et j'avoue ne pas tout comprendre. Je comprends que le privé, c'est la qualité dans l'enseignement et votre attachement à votre foi, je suis moi-même catholique. Mais cette même foi ne vous propose-t-elle pas d'accueillir tout le monde, notamment les étrangers? N'est-ce donc pas une chance d'avoir une école laïque à Immac que notre église pourrait soutenir? Cela donnerait un signal positif, non?

Sa voix est douce, mais plus si timide, un peu plus assurée, presqu'exaltée. Elle attend patiemment la réponse, souriant timidement à Guy.

Pendant ce temps l'homme répond à Pont-l'évèque:

Je suis Immacien et père de famille. Je venais voir si je pouvais inscrire mon fils ici, mais les frais sont trop élevés, je crois que je vais être obligé d'y renoncer, parce qu'avec 3 enfants, je peux pas les mettre tous dans cette école.

Cette dernière lui sourit.

Je voit. Hey bien cher monsieur, vous n'êtes pas encore parent d'élève. Je vous croiserais peut être à la rentrée. D'ici là, permettez moi de vous dire que la qualité de l'enseignement à un certain coût. Sans quoi vous ne seriez pas en train de tenter de faire rentrer vos enfants dans cette école.

Hormis la femme qui s'est présenter comme un cheveux sur la soupe, d'autres parents se pressent autours de Guy, mais pour signer ceux là. Quant à la femme aux cheveux raides, il semble qu'elle en ait assez entendu. Son fils à l'école, elle prend le chemin de ce qui semble être sa voiture.