12-04-2010, 01:35 PM
I’m living bad dreaaaaams !
À nouveau, il la sentait, qui le tourmentait au plus profond de sa chair. Comme à chaque fois, cela commençait par l’esprit, si faible, à l’image de la chair. Puis venait le tour de cette fameuse chair, avec ses mains qui commençaient à trembler lorsqu’il y pensait. Et puis, la salive qui se faisait plus abondante et la crainte que soudainement il bave en public. À tout cela s’ajoutait une irritabilité accrue, signe extérieur le plus manifeste de la lutte qu’il livrait avec lui-même. Il ne savait pas pourquoi il ressentait cette pulsion, mais il était certain qu’elle allait lui coûter cher et bientôt. Tout en pensant à cela, il enfilait ses habits. Dans quelques heures, à nouveau, le sang coulerait. Cela n’apaiserait pas sa soif, mais le distrairait et lui donnerait peut-être une occasion de donner une réalité matérielle à ses noires pensées. Souriant et frissonant en imaginant cette possibilité, il partit rejoindre son groupe.
Le village était des plus calmes, malgré la pluie qui commençait à tomber, les paysans s’affairaient aux champs tandis que le bruit des bottes et d’un cheval se faisaient entendre dans la rue principale.
Ils étaient une centaine d’hommes, lourdement armés, vêtus d’armures rutilantes et ruisselantes, le regard fier, déterminés. À leur tête, le Capitaine Heinrich von Schwerstein, un jeune noble, ayant obtenu ce poste par la puissance de son oncle, le duc Ludwig von Helfenstein. Les soldats le respectaient, mais plus par crainte de son oncle, réputé pour sa violence, que pour les talents militaires du jeune homme. Oh, il savait se battre, cela ne faisait aucun doute, mais il lui manquait le charisme nécessaire à un vrai chef, ce petit quelque chose qui fait qu’au milieu des pires batailles, vous le suivrez, même si cela doit vous coûter la vie, convaincu que vous ne mourrez pas pour rien.
Rapidement, un petit groupe s’approche de la troupe. À sa tête, le bourgmestre, Franck Odler, un homme d’une quarantaine d’années, ventripotent, aux cheveux grisonnants et à l’air servile, du moins en présence du Capitaine. Celui-ci, à l’opposé, était un jeune homme, dans la force de l’âge, aux cheveux noirs coupés courts, dont le regard montre une grande assurance, voire un dédain certain. Cette impression est renforcée par le fait que ce dernier reste sur son cheval, accentuant encore sa hauteur par rapport à la bassesse du bourgmestre. Les deux hommes se saluent et le bourgmestre entame la discussion, sur un ton des plus affables, où l’on pourrait presque déceler de la peur :
- Que nous vaut le plaisir de la présence de son altesse en ce lieu ?
- Patrouille de routine. lui répond sèchement le Capitaine, comme si cela était une évidence et que son interlocuteur, tel un simple d’esprit posait une question idiote.
Mais malgré cette réponse très assurée, tous les deux savent que le Capitaine ment. En effet, un tel déploiement n’est pas une patrouille ordinaire, mais bien une force de pacification. Car le bruit cours dans le Land: les paysans se soulèvent contre leurs maîtres, refusant notamment des conditions de travail jugées trop rudes. De plus, ils sont soutenus par des religieux, issus de la Réforme, ceux-ci allant encore plus loin que Luther, en étant contre le baptême des enfants entre autres choses. On comprend donc la crainte du pouvoir, qui mobilise ses troupes, prêt à mater la révolte, à organiser des exécutions au moindre signe de ce mal dangereux, pour rappeler qui est seul détenteur du pouvoir.
Le Capitaine, sans descendre de son cheval, dit à ses hommes de commencer à fouiller les chaumières. Ceux-ci s’exécutent en souriant. Car un tel ordre veut non seulement dire qu’il va falloir chercher des armes, mais surtout, qu’ils ont en quelque sorte quartier libre. À eux les femmes et les quelques valeurs des habitations, puisque si un paysan s’y oppose, il tombera sous les coups du soudard, qui découvrira miraculeusement une arme, conduisant à encore plus de morts, de viols et de pillages. Le bourgmestre sait bien que lorsqu’un tel équipage passe, il ne reste que la désolation derrière eux et que leur passage n’est jamais hasardeux. Dans ce cas, ce sera une démonstration de force du seigneur local, pour que chacun se souvienne que c’est lui et lui seul qui détient le pouvoir, même celui de vie et de morts sur ses vassaux. Soupirant, le bourgmestre ôte son chapeau.
Une bordée de flèches obscurcit alors encore un peu plus le ciel tandis que les projectiles se fichaient dans les corps des soldats restés à l’extérieur. Hébétés, ceux-ci ne comprirent pas immédiatement ce qui se passait. C’est en entendant un cri, qui ressemblait plus à un rugissement, que leur sang se glaça et qu’ils prirent la mesure de ce qui se passait. Car dans cette clameur ont pouvait entendre clairement les mots : « Mort au Duc et à ses sbires ! Mort au joug des puissants ! »Pendant ce temps plusieurs groupes, composés de paysans, munis d’armes rudimentaires, telles que fléaux, gourdins et fourches, fonçaient sur eux. Le Capitaine ne tarda pas à réagir, hurlant à ses hommes de resserrer les rangs et de couvrir tous les angles, tandis que d’un geste, il décapitait le bourgmestre félon. Le corps de celui-ci chut dans la boue qui commençait à rougir à mesure que des hommes tombaient, luttant pour la liberté ou pour la préservation de l’ordre.
Dans la mêlée, on pouvait distinguer un soldat, visiblement un gradé, vêtu d’une armure bien entretenue, qui pourfendait ses adversaires sans peine. Il fallait bien dire que les soldats, quoiqu’en sous-effectifs, bénéficiait d’un meilleur entraînement et d’un meilleur armement que leurs adversaires. Aussi, lorsqu’il vit un paysan des plus hideux s’approcher de lui, l’homme eut un sourire, sourire s’élargissant encore lorsqu’il vit que cet imbécile n’avait pas d’arme. De taille moyenne, roux, vêtu de loques, il faisait vraiment pitié à voir et était totalement repoussant, avec des furoncles sur une partie du visage, sa mort serait sans nul doute la meilleure chose qui puisse lui arriver. Le guerrier leva sa lame et frappa. Avec une rapidité stupéfiante, le paysan l’évita et le frappa à la gorge. Le soldat ne comprit pas ce qui lui arrivait, tandis que sa gorge lui faisait soudainement mal. Il y porta la main, cherchant désespérément à reprendre son souffle et sentit un liquide poisseux qui s’en écoulait. Hagard, il regarda sa main, couverte de sang. Le paysan avait déjà disparu tandis que la brute s’effondrait, morte.
De son côté, le Capitaine tailladait les marauds, mais force était de constater qu’en plus de leur nombre, ils étaient habités par une forme de rage qui les rendaient encore plus dangereux. Les hommes sous ses ordres commençaient à tomber de plus en plus rapidement, submergés par le nombre. Le combat semblait définitivement perdu pour le camp ducal . Avec son courage habituel, le neveu d’Helfenstein décida de fuir pour prévenir son oncle et lança son cheval au travers de la bataille. Les paysans ne purent l’arrêter et rapidement, il fut hors de portée. Il avait eu chaud, car ceux-ci étaient nombreux et avaient sans trop de problèmes vaincu une troupe considérée comme bien entraînée. C’est alors qu’au milieu du chemin, il vit un homme, seul, hideux de par ses furoncles, qui le regardait en souriant. Sans plus réfléchir, le capitaine fit accélérer sa monture et tira son épée. Sa lame rencontra le vide mais pas de paysan et le noble fut projeté à terre. Tentant de se relever péniblement, il vit que sa monture était à terre et que le paysan se rapprochait de lui en sifflotant. Le noble le supplia, demandant, la voix tremblante de peur :
- Pourquoi faites-vous cela ?
- Pour Lucifer ! Telle fut la réponse du paysan, alors que des griffes sortirent de ses mains et que celles-ci lacèrent le corps du malheureux.
Une fois sûr de la mort du capitaine, Tsevaot rejoignit le village. Profitant du fait que ses collègues dénombrait les victimes et pillaient les corps, il fit le tour des chaumières. Et dans l’une d’elle, il trouva son bonheur. Jeune, pas plus de 16 ans sans doute, les vêtements déchirés, le regard vide. Une proie si innocente et très probablement douce . Lorsqu’il eut fini, il se sentit apaisé. Comme d’habitude, elle n’avait pas crié, lui permettant d’accomplir sa besogne dans un silence quasi religieux.
Sortant, il se dirigea vers le chef de la bande de pillards, sans plus penser à la jeune femme qui lui avait permis de retrouver un semblant d’humanité, de calmer la pulsion qui le rongeait. Mais jusqu’à quand ?
À nouveau, il la sentait, qui le tourmentait au plus profond de sa chair. Comme à chaque fois, cela commençait par l’esprit, si faible, à l’image de la chair. Puis venait le tour de cette fameuse chair, avec ses mains qui commençaient à trembler lorsqu’il y pensait. Et puis, la salive qui se faisait plus abondante et la crainte que soudainement il bave en public. À tout cela s’ajoutait une irritabilité accrue, signe extérieur le plus manifeste de la lutte qu’il livrait avec lui-même. Il ne savait pas pourquoi il ressentait cette pulsion, mais il était certain qu’elle allait lui coûter cher et bientôt. Tout en pensant à cela, il enfilait ses habits. Dans quelques heures, à nouveau, le sang coulerait. Cela n’apaiserait pas sa soif, mais le distrairait et lui donnerait peut-être une occasion de donner une réalité matérielle à ses noires pensées. Souriant et frissonant en imaginant cette possibilité, il partit rejoindre son groupe.
Le village était des plus calmes, malgré la pluie qui commençait à tomber, les paysans s’affairaient aux champs tandis que le bruit des bottes et d’un cheval se faisaient entendre dans la rue principale.
Ils étaient une centaine d’hommes, lourdement armés, vêtus d’armures rutilantes et ruisselantes, le regard fier, déterminés. À leur tête, le Capitaine Heinrich von Schwerstein, un jeune noble, ayant obtenu ce poste par la puissance de son oncle, le duc Ludwig von Helfenstein. Les soldats le respectaient, mais plus par crainte de son oncle, réputé pour sa violence, que pour les talents militaires du jeune homme. Oh, il savait se battre, cela ne faisait aucun doute, mais il lui manquait le charisme nécessaire à un vrai chef, ce petit quelque chose qui fait qu’au milieu des pires batailles, vous le suivrez, même si cela doit vous coûter la vie, convaincu que vous ne mourrez pas pour rien.
Rapidement, un petit groupe s’approche de la troupe. À sa tête, le bourgmestre, Franck Odler, un homme d’une quarantaine d’années, ventripotent, aux cheveux grisonnants et à l’air servile, du moins en présence du Capitaine. Celui-ci, à l’opposé, était un jeune homme, dans la force de l’âge, aux cheveux noirs coupés courts, dont le regard montre une grande assurance, voire un dédain certain. Cette impression est renforcée par le fait que ce dernier reste sur son cheval, accentuant encore sa hauteur par rapport à la bassesse du bourgmestre. Les deux hommes se saluent et le bourgmestre entame la discussion, sur un ton des plus affables, où l’on pourrait presque déceler de la peur :
- Que nous vaut le plaisir de la présence de son altesse en ce lieu ?
- Patrouille de routine. lui répond sèchement le Capitaine, comme si cela était une évidence et que son interlocuteur, tel un simple d’esprit posait une question idiote.
Mais malgré cette réponse très assurée, tous les deux savent que le Capitaine ment. En effet, un tel déploiement n’est pas une patrouille ordinaire, mais bien une force de pacification. Car le bruit cours dans le Land: les paysans se soulèvent contre leurs maîtres, refusant notamment des conditions de travail jugées trop rudes. De plus, ils sont soutenus par des religieux, issus de la Réforme, ceux-ci allant encore plus loin que Luther, en étant contre le baptême des enfants entre autres choses. On comprend donc la crainte du pouvoir, qui mobilise ses troupes, prêt à mater la révolte, à organiser des exécutions au moindre signe de ce mal dangereux, pour rappeler qui est seul détenteur du pouvoir.
Le Capitaine, sans descendre de son cheval, dit à ses hommes de commencer à fouiller les chaumières. Ceux-ci s’exécutent en souriant. Car un tel ordre veut non seulement dire qu’il va falloir chercher des armes, mais surtout, qu’ils ont en quelque sorte quartier libre. À eux les femmes et les quelques valeurs des habitations, puisque si un paysan s’y oppose, il tombera sous les coups du soudard, qui découvrira miraculeusement une arme, conduisant à encore plus de morts, de viols et de pillages. Le bourgmestre sait bien que lorsqu’un tel équipage passe, il ne reste que la désolation derrière eux et que leur passage n’est jamais hasardeux. Dans ce cas, ce sera une démonstration de force du seigneur local, pour que chacun se souvienne que c’est lui et lui seul qui détient le pouvoir, même celui de vie et de morts sur ses vassaux. Soupirant, le bourgmestre ôte son chapeau.
Une bordée de flèches obscurcit alors encore un peu plus le ciel tandis que les projectiles se fichaient dans les corps des soldats restés à l’extérieur. Hébétés, ceux-ci ne comprirent pas immédiatement ce qui se passait. C’est en entendant un cri, qui ressemblait plus à un rugissement, que leur sang se glaça et qu’ils prirent la mesure de ce qui se passait. Car dans cette clameur ont pouvait entendre clairement les mots : « Mort au Duc et à ses sbires ! Mort au joug des puissants ! »Pendant ce temps plusieurs groupes, composés de paysans, munis d’armes rudimentaires, telles que fléaux, gourdins et fourches, fonçaient sur eux. Le Capitaine ne tarda pas à réagir, hurlant à ses hommes de resserrer les rangs et de couvrir tous les angles, tandis que d’un geste, il décapitait le bourgmestre félon. Le corps de celui-ci chut dans la boue qui commençait à rougir à mesure que des hommes tombaient, luttant pour la liberté ou pour la préservation de l’ordre.
Dans la mêlée, on pouvait distinguer un soldat, visiblement un gradé, vêtu d’une armure bien entretenue, qui pourfendait ses adversaires sans peine. Il fallait bien dire que les soldats, quoiqu’en sous-effectifs, bénéficiait d’un meilleur entraînement et d’un meilleur armement que leurs adversaires. Aussi, lorsqu’il vit un paysan des plus hideux s’approcher de lui, l’homme eut un sourire, sourire s’élargissant encore lorsqu’il vit que cet imbécile n’avait pas d’arme. De taille moyenne, roux, vêtu de loques, il faisait vraiment pitié à voir et était totalement repoussant, avec des furoncles sur une partie du visage, sa mort serait sans nul doute la meilleure chose qui puisse lui arriver. Le guerrier leva sa lame et frappa. Avec une rapidité stupéfiante, le paysan l’évita et le frappa à la gorge. Le soldat ne comprit pas ce qui lui arrivait, tandis que sa gorge lui faisait soudainement mal. Il y porta la main, cherchant désespérément à reprendre son souffle et sentit un liquide poisseux qui s’en écoulait. Hagard, il regarda sa main, couverte de sang. Le paysan avait déjà disparu tandis que la brute s’effondrait, morte.
De son côté, le Capitaine tailladait les marauds, mais force était de constater qu’en plus de leur nombre, ils étaient habités par une forme de rage qui les rendaient encore plus dangereux. Les hommes sous ses ordres commençaient à tomber de plus en plus rapidement, submergés par le nombre. Le combat semblait définitivement perdu pour le camp ducal . Avec son courage habituel, le neveu d’Helfenstein décida de fuir pour prévenir son oncle et lança son cheval au travers de la bataille. Les paysans ne purent l’arrêter et rapidement, il fut hors de portée. Il avait eu chaud, car ceux-ci étaient nombreux et avaient sans trop de problèmes vaincu une troupe considérée comme bien entraînée. C’est alors qu’au milieu du chemin, il vit un homme, seul, hideux de par ses furoncles, qui le regardait en souriant. Sans plus réfléchir, le capitaine fit accélérer sa monture et tira son épée. Sa lame rencontra le vide mais pas de paysan et le noble fut projeté à terre. Tentant de se relever péniblement, il vit que sa monture était à terre et que le paysan se rapprochait de lui en sifflotant. Le noble le supplia, demandant, la voix tremblante de peur :
- Pourquoi faites-vous cela ?
- Pour Lucifer ! Telle fut la réponse du paysan, alors que des griffes sortirent de ses mains et que celles-ci lacèrent le corps du malheureux.
Une fois sûr de la mort du capitaine, Tsevaot rejoignit le village. Profitant du fait que ses collègues dénombrait les victimes et pillaient les corps, il fit le tour des chaumières. Et dans l’une d’elle, il trouva son bonheur. Jeune, pas plus de 16 ans sans doute, les vêtements déchirés, le regard vide. Une proie si innocente et très probablement douce . Lorsqu’il eut fini, il se sentit apaisé. Comme d’habitude, elle n’avait pas crié, lui permettant d’accomplir sa besogne dans un silence quasi religieux.
Sortant, il se dirigea vers le chef de la bande de pillards, sans plus penser à la jeune femme qui lui avait permis de retrouver un semblant d’humanité, de calmer la pulsion qui le rongeait. Mais jusqu’à quand ?