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Une histoire de katana
#1
NE PAS POSTER ici, merci.

Terry Poste, Maître des Messages Officiels, travaillait dans son bureau. Les yeux fatigués, il s’étira un long moment et sortit prendre un café et fumer une cigarette. Alors qu’il prenait son imperméable, son ordinateur émit un petit son familier suivi des mots lancés par une voix féminine et doucereuse : « vous avez… 1… nouveau message ».
Il prit la peine de regarder son écran. Un rapport de mission ? D’accord, mais une petite pause d’abord.
Il commanda son café et sortit, la tasse à la main. Après 5 minutes, il écrasa lentement sa cigarette, jeta le mégot dans une poubelle, se rassit à son bureau et consulta le rapport.


Tiens, cela concerne le katana de Moriarty ? Je croyais l’affaire classée, se dit intérieurement Terry.

Terry lut le rapport, puis encore une fois pour être sûr que la fatigue ne lui jouait pas des tours. Le katana était entre nos mains ? Incroyable !
Il demanda à l’ange de venir apporter le katana à son bureau.

Puis il revint s’installer à une table dans le Café, son rapport à la main, en attendant. L’attente ne fut pas très longue, il savait bien entendu, quand l’ange viendrait.
Celui-ci arriva dans un corps féminin de petite taille. La porte du Café s’ouvrit sous un ciel orageux, parsemé d’éclairs. Le tonnerre roulait. La petite femme dégaina son katana et le fit tournoyer afin de bien attirer l’attention sur elle visiblement. Frimeuse !

Elle vint vers la table où se situait Terry et lui présenta le katana.

« Maître Poste, je crois que ceci vous intéressera ».

Terry remercia l’ange et repartit avec le katana dans son bureau. La question qui se posait maintenant était : qu’allait-il en faire ?

Il était clair qu’avec le retour de Moriarty, le katana avait perdu toute sa valeur symbolique. Il n’était même pas magique. Bref, quel était l’intérêt de conserver cet objet ? Terry prit une chaise et se mit à réfléchir.
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#2
Paris, Juin 1989, une terrasse, un café.

L'homme était assis, feuilletant le journal. Il est vêtu tout de noir, tel un homme de la haute société. Classe, sobre, en aucun cas extravagant. Légèrement aussi, une chemise, un pantalon. Sa fierté du moment était ses chaussures. Un beau cuir. Noir. Des verres dits de soleil voilaient son regard. Un sourire terminait d'habiller son beau visage. Et il fumait, signe en ce temps là d’une classe à toute épreuve, oui madame. Ses doigts agiles tournaient les pages d’un journal, en quête d’un gros titre particulier.

La nuit avait été éprouvante, mais très jolie, terriblement. Après un passage dans des draps de satin avec une créature des plus exquises, il s'était offert le couronnement de sa carrière. Un cadeau à l'Administration et une peur bleue pour les riches... Oh oui, une peur bleue pour les riches...

Mais rien n’apparaissait dans les papiers. Il se permit de rire de ce que les autres ne savaient pas, fier de lui…

Un soupir...

Maintenant, Immac-Sur-Sable.

« C’est un peu comme Biscarosse plage mais en moins… maritime. Et puis y’a pas d’Mickey. Ouai c’était excellent, tu t’souviens ? Comment on s’était éclaté… C’était bien fun, jolie époque. On s’emmerdait moins quoi, c’était en plein dans ze grosse vague. Ouai… Terrible. Ouai, ok bye, j’te rappelle. »

James West, Maître, vient de raccrocher. Il est déjà au courant. Au courant que dans quelques instants une babiole sans trop véritablement de valeurs, à part décorative, va se poser sur le bureau de son collègue. Babiole recherchée expressément par l’Administration il y a quelques temps, juste pour emmerder ceux d’En Face. Mais ça, ce n’est pas un truc à dire aux troupes. Quoiqu’il devait bien y en avoir quelques-uns pour deviner. On grille la clope matinale, on s’étire un coup et on termine de bailler. Il jette un coup d’œil à sa montre… Bientôt 5 ans qu’il n’avait pas dormi.

La cafetière finit son boulot, la chaîne hi-fi s’éteint sur les derniers souffles d’un concert live. Il dépose ses doigts sur la paroi d’une baie vitrée, souffle dessus par jeu et prend un instant pour s’arrêter dans le cours de sa vie. Deux ou trois rapports « empruntés » à Terry traînent par terre. Jugés trop sensibles pour tomber dans les mains d’un Didier. Qu’ils viennent d’en bas, ou d’ailleurs.

« Dieu… J’espère que cette ville me motivera, à nouveau... »

Le portable jeté négligemment sur un canapé vibre, un message vient d’arriver. James ne prend même pas la peine d’aller voir, en quelque sorte, il sait déjà. Il réprime un sourire et laisse quelques mots planer dans l’air :

« T’es vraiment con Lulu des fois... Comment j’réussirais à le convaincre que ce n’est pas Lui Victor Newman… »

Un soupir…

« - Monsieur West ?
- Hum ?
- Je suis fière de vous annoncer que le restaurant "Au plaisir d’Orient" vous revient. Sourit-elle.
- …Comment avez-vous écarté l’Haagenti ?
- Condamnation pour vol Monsieur, et un petit dérapage administratif a suffit pour mettre ses biens aux enchères.
- Oh…
- Bien évidement, nous l’avons acquis sans verser un rond de notre poche.
- Bien évidement. Sourit West.
- Par contre, nous n’avons pas acquis de décoration susceptible… »

Et là, une idée passe par la tête de James…
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#3
Toute à sa méditation, Terry avait oublié une chose. En emportant le katana dans son bureau, il avait laissé le dossier violet, le rapport de mission sur la table du café.
Cela l'ennuyait d'avoir commis cette légère imprudence. Il se leva et ouvrit la porte de son bureau.
Le dossier était toujours là. Magnifique !
Il le prit, l'ouvrit, tout y était.
Il alla au bar et commanda un brownie, ça l'aidera à réfléchir.
Puis il s'en retourna à son bureau.
Il prit sa chaise, et eut un moment d'hésitation... il lui semblait qu'il manquait quelque chose dans cette pièce... mais quoi ?

...Le katana, où était-il passé ?
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#4
Après avoir sonné les cloches de quelques anges, Terry regarda le désastre de son bureau. Le meuble en acajou à présent détruit faisait un peu désordre, lui qui avait toujours aimé l'ordre. Voila qui l'énervait au plus haut point. Et si ce n'était que ça. Les dossiers mélangés, les pochettes en vrac, les feuilles dispersées... Eh bien, il allait falloir remettre de l'ordre dans tout ça, comme remettre de l'ordre dans Immac. Avec Frère Barnabé, ils avaient resserré un peu la vis et il pense maintenant que ça commence à porter ses fruits.

Tiens, cette feuille, ça concerne quoi déjà ? Un post-it était encore collé dessus. Voir le dossier IM-458X256. Quel était ce dossier déjà ? Terry farfouilla dans ses archives. Mais où était ce foutu dossier ? Il se rappellait de quelque chose de très important, mais quoi ? Et puis là, c'est quoi cette case vide ? Et là encore ? James... Cela ne pouvait être que lui. Le courant d'air ambulant. L'incompétence dans toute sa splendeur. Pourquoi ces dossiers l'intéréresseraient-il ? Enfin peu importe, il n'était pas homme à s'inquiéter pour cela, les copies, ça existe, et en plusieurs exemplaires.

Terry retourna à Notre-Dame. Il y avait des affaires plus urgentes à régler, et les affaires courantes à Immac étaient plus ou moins réglées, mis à part quelques détails.

Son téléphone sonna.

- Terry, salut vieux, c'est Eric ?
- Eric ! Comment vas-tu vieille branche ?
- Ca baigne vieux. Dis voir, c'est bien toi qui fait partie de l'expérience Immac ?
- En effet oui, j'en fais partie.
- Ecoute vieux, je sors d'un resto oriental là. Il y avait différentes armes posées contre le mur. Tu connais ma curiosité pour les armes blanches, j'aime bien connaitre leurs origines. Alors une nuit, je me suis glissé dans le restaurant, et je me suis amusé avec ma Psychométrie.
- Et ?
- Eh bien, je te le donne en mille, il semblerait qu'il y ait un katana dans cet établissement qui vient d'Immac sur Sable. Enfin, d'après les éléments que j'ai pu recueillir, hein.
- Le katana de Moriarty, murmura Terry. Voila donc où il était passé.
- Je te demande pardon ?
- Rien, je réfléchissais tout haut.
- C'est une relique ça non ?
- Oui, enfin, une babiole sans réelle importance en fait. Il n'a aucune valeur marchande particulière. Je m'étonne juste qu'il soit allé jusque là. Qu'il ait été détruit, passe encore. Mais en fait, sa détentrice avait surtout une réputation à Immac, rien d'autre. Un peu surfaite par ailleurs, si j'en crois certains rapports.
- Ah et tu ne devineras jamais aussi ce que j'ai découvert donc. C'est Maitre West qui te l'a dérobé.
- Intéressant. J'ai suffisamment d'éléments pour le faire plonger. Il a saboté mon travail à Immac, ça ne va pas se passer comme ça. Ah et au fait, détruis-moi ce katana, je ne veux plus en entendre parler, ni ici, ni ailleurs ! AFFAIRE CLASSEE.
- OK. On se fait une bouffe un de ces quatre ? Je sais ton temps précieux et ton manque de disponibilité, je te laisse le choix de la date.
- Je te rappellerai.
- OK vieux !

Parcourant son bureau, Terry remarqua un vieux courrier qui trainait. Pourquoi n'était-il pas classé celui-là ? Il lut rapidement en diagonale les lignes standard "nous accusons réception de votre demande", patati, patata, pour en arriver à l'essentiel :

Quote:Frère Barnabé, Ange de Joseph de Grade 3, vous secondera à Immac*.

L'astérisque renvoyait à une ligne écrite en minuscule au bas du courrier :
Quote:*Note confidentielle : Frère Barnabé est un fanatique de la 3e force. Il en voit partout. Ne jamais engager la conversation avec lui sur ce sujet!

Ah c'était donc ça. Un vieux courrier. Il prit la feuille et la mit dans le petit incinérateur portable posé à côté de la poubelle, un cadeau d'un de ses amis qui travaille chez Jean. Le petit plus, c'est que ça faisait aussi le café, et accessoirement taille-crayons, ainsi, pas de perte d'énergie inutile. Au pire, le reste était stocké dans un accumulateur.
Maitre West était maintenant de l'histoire ancienne. Il fallait aller de l'avant. Et avec Frère Barnabé, la situation à Immac avait déjà changé.

Bien, il était temps de s'atteler aux affaires urgentes...

Terry prit sa tasse de café, la posa sur la table et s'empara d'une circulaire en 3 exemplaires de demande de fournitures et commanda un nouveau bureau.
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