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Camion ! Camion ! Rhaaaaa !
#1
Londres, Camden town, 1988. Une maison cachée par la verdure sur Eton Road, non loin de St Savior's church.

Une jeune fille blonde, d'environ 18 ans, portant l'uniforme de l'école d'Haverstock, son sac d'école sur le dos, se tient face à un bureau encombré de dossiers derrière lequel est assis un individu replet aux yeux bleus et au visage rond orné d'une moustache. La jeune fille ne peut s'empêcher de sourire. Son contact lui rappelait trop "Mère-Grand", le supérieur de Steed et Tara King dans "Chapeau melon et Bottes de cuir".

L'homme replet regarde la jeune fille d'un air sévère en faisant tourner un stylo entre ses mains.L'atmosphère est lourde, électrique...


Ange 40Some, je vous prierai d'effacer ce sourire de votre visage. Il n'y a pas de quoi être fier. C'est quoi ce massacre ?

la jeune fille ainsi interpellée, les mains dans le dos, les yeux baissés, répond à Mère-Grand

Ben, on m'avait chargé d'enquêter sur des disparitions, morts suspectes et internements psychiatriques touchant des jeunes filles dont le seul point commun était de fréquenter l'école d'Haverstock.

J'ai donc été infiltré dans l'école et j'ai découvert qu'un démon de Beleth s'amusait à torturer les enfants de familles chrétiennes, actives dans la communauté, afin de les plonger dans le désespoir et mettre fin à leurs activités utiles pour les Forces du Bien.

Après un mois d'enquête, j'ai identifié le démon Ereshkigal et j'ai mis fin à ses activités.


Le contact de Forty jette son stylo sur le bureau, d'un geste théatral.L'orage éclate...

Oui, mais de quelle façon ! Lorsque les deux policiers sont arrivés sur les lieux, ils ont trouvé la porte d'entrée fracassée, les meubles renversés, du sang partout dans le vestibule et dans les escaliers.

Forty se redresse et regarde son contact, d'un air de défi, du style : "mais tu n'as pas lu mon rapport ou quoi ?"

Ben, mon épée a ripé et j'l'ai un peu manqué du premier coup. J'ai dû le courser à l'étage avant de l'achever. Et puis de toutes façons, le sang a disparu au moment du "plop", non ? Ah il était peut-être fort sur la MRC, mais sur Terre, il valait pas tripette...

Le contact porte sur la jeune fille ce regard inquisiteur qui n'appartient qu'aux anges de Dominique.


Mais est-ce là une manière d'agir pour un ange de Blandine ? Des épées, du sang... Mais laissez cela aux anges de Laurent, voyons...

Nouvelle expression sur le visage de l'écolière : l'indignation.

Alors parce que je suis de Blandine, je dois me contenter de rêves gentillets avec des fleurs, des princesses et des chevaliers blancs ? Et combattre cette racaille écarlate à la loyale ? Vous savez bien que quand on arrive dans leur cauchemar, c'est toujours le même cirque : "t'es chez moi là", je suis le maître du cauchemar et gna gna gna..." En plus cette conne, elle m'a fait la totale, le trip "festival du film d'épouvante" : Massacre à la tronçonneuse, Amityville, Freddy, le retour des morts vivants... Vous savez bien que j'ai horreur de ça. Pas moyen de prendre le contrôle du rêve.

Mais seulement, elle avait beau travailler chez Beleth, côté imagination, c'était zéro. Elle mettait ses cauchemars en scène dans des lieux familiers pour elle. C'est comme ça que j'ai pu remonter jusqu'à elle et identifier une prof de l'école. Une Détection du Mal et hop, j'avais ma cible. J'ai préféré faire court, je l'élimine dans ce monde et hop, on en parle plus.

Le contact fusille Forty du regard :

On en parle plus, on en parle plus... Faut le dire vite. Les deux policiers qui sont entrés sur les lieux sont toujours entre les mains de vos collègues de Blandine. Grâce à vous, ils ont vécu Amityville en vrai, avec le sang qui coule dans les escaliers et tout... je vais...

"Mère-Grand" est interrompu par le téléphone. Il décroche, se tourne sur le côté en faisant un signe de la main à Forty pour lui imposer le silence.

Oui ? J'en ai un justement là... 40Some, un ange de Blandine... Oui, c'est celui là... Vous dites ? Dès ce soir ?

Il se retourne vers son bureau, prend des notes sur un bloc et fait signe à Forty' de s'asseoir. La conversation terminée, il raccroche le combiné et s'adresse de nouveau au Blandine.


Apparemment, quelqu'un veille sur vous. Vous ne serez pas puni cette fois ci, mais vous repartez immédiatement en mission.
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#2
Douvres, quelques heures plus tard

Une touriste blonde avec des couettes, portant un imperméable rose et un sac à dos en forme de koala se promenait sur le port, une paire de jumelles à la main. De temps en temps, une rafale de vent marin soulevait l'imper, révélant une jupette écossaise et des chaussettes blanches montant jusqu'à mi-cuisses, cherchant à rattraper le bas de la jupe (oui, on a du mal à s'imaginer 40' sous cette apparence, mais une incarnation est une incarnation).

De temps à autre, la touriste blonde scrutait Jubilee way, la voie rapide venant de Londres avec ses jumelles, contrairement aux autres touristes qui préféraient regarder la mer et les bateaux.

'Tin... Il arrive ou quoi ? Ça caille ici... Et ça va bientôt être l'heure de l'embarquement. Elle était pourrie l'info de Mère-Grand ?

Enfin, la cible se pointa sur Jubilee way, un grand camion tout rouge, du tracteur à la remorque, avec les grandes lettres blanches d'une marque de boissons gazeuses peintes sur les côtés. Il était temps de se diriger vers les lignes d'embarquement.

Retrouver le grand camion rouge au milieu du parking ne fut pas bien difficile... Comment ces démons peuvent ils monter une opération ultra secrète avec un camion aussi voyant ? Parfois 40' se demandait si le Grand Rougeaud n'avait pas été renversé par Bali-Balo, le prince démon de l'humour foireux. L'ange aux couettes blondes déboutonna son imper rose, révélant un chemisier blanc, trop petit d'au moins une taille, donnant l'impression que les boutons n'allaient pas tenir le choc sous la pression de la généreuse poitrine qu'il suggérait. s'approchant d'un pas décidé de la cabine du véhicule, l'ange frappa à la portière.

La vitre se baissa et une tête, ornée d'une casquette de base-ball apparut, ses yeux se dirigeant presque instinctivement vers le décolleté offert. Il correspondait bien à la description qui figurait dans le dossier que "Mère-Grand" avait remis à l'ange de Blandine : 50 ans, cheveux roux, teint rougeaud, assez petit et en net surpoids, fort penchant pour la bière et les filles, à tel point que si on ignorait son nom véritable et son supérieur (même si des indices certains laissaient supposer un suppôt de Nisroch) il était de notoriété quasiment publique que ses collègues de travail l'appelaient "Lubrix".


-Ouais ? Qu'est ce que tu veux mignonne ?

-Je suis étudiante et je cherche un chauffeur routier qui pourrait m'emmener en France, ça me ferait des économies sur le billet

-J'peux pas. Ma société m'interdit de prendre des auto-stoppeurs.

Le regard de Lubrix exprimait néanmoins un certain regret à laisser repartir ce joli petit lot et on sentait dans sa voix qu'il regrettait la phrase qu'il venait de prononcer. La jeune touriste usa de sa séduction pour s'engouffrer dans la brèche et après avoir sucé son pouce de façon distraite mais suggestive lui répondit.

-Des auto-stoppeurs, non... mais tu peux bien emmener ta p'tite copine en balade. Je peux être très gentille tu sais... Ou très vilaine si tu préfères.

-T'as tes papiers en règle au moins ? J'voudrais pas compromettre ma m... Euh, j'veux pas de problèmes avec l'immigration ou les douanes...

-T'inquiètes mon lapin, j'ai mon passeport et je suis majeure. T'auras pas de problèmes avec moi, rien que des bonnes choses...


Le chauffeur routier déglutit difficilement deux fois avant de répondre :

-Bon, Ok alors... Les formalités d'embarquement commencent dans trente minutes. Tu montes ?

-Super ! J'ai deux-trois trucs à faire avant l'embarquement. Sois sage en m'attendant.

-Euh attends... Tu t'appelles comment ?

-Victoria, mais tu peux m'appeler Vicky. Je te retrouve tout à l'heure mon gros loup. Tu ne le regretteras pas !


La petite blonde envoya un baiser à la Marilyn Monroe au chauffeur et s'éloigna rapidement avant que celui ci ne sorte de sa torpeur et ne se décide à demander une avance sur le paiement de la traversée dans la cabine de son camion. Non, ce n'était sûrement pas un Nisroch... Un Baal ou un Bifrons plutôt... Tout dans les bras et rien dans l'citron...

Une heure plus tard, alors que le soleil était couché et que le bateau commençait à quitter le port, le chauffeur retrouva Vicky sur le pont. Elle était accoudée au bastingage, le vent jouant avec son imperméable rose. Lubrix imaginait déjà sa grosse main remonter sous la jupette offerte à son regard. L'ange de Blandine sentit le démon s'approcher à 15 mètres. Probablement l'odeur de bière...


-Ah ah ! je te tiens petite coquine ! j'ai fait trois fois le tour du bateau pour te retrouver... Tu ne cherches pas à m'éviter quand même ?

-Ben t'étais où mon lapin ? je t'ai perdu de vue à l'embarquement quand tout le monde est remonté et depuis je te cherche...

-Alors, ma belle, j'aurais pas droit à une petite gâterie ?

-Mais bien sûr mon gros pigeon... Trouvons un coin tranquille...

-A cette heure ci et avec le temps qu'il fait, le pont est quasiment désert, c'est pas les coins tranquilles qui manquent, ma chérie...

La petite blonde prit le gros routier par la main et l'emmena vers la poupe, là, il s'appuya contre le bastingage et enlaça la jeune fille, ses mains commençant à partir à l'assaut de ses rondeurs postérieures. En contrebas, l'hélice du bateau brassait l'écume avec un bruit régulier.

Après quelques bisous dans le cou pour mettre le gros en confiance, la main de la jeune fille effleura l'entrejambe du routier et descendit la braguette après avoir desserré sa ceinture. Puis, elle s'agenouilla devant lui alors que son pantalon tombait sur les chevilles. Lubrix n'eut pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait. Alors qu'il fermait les yeux, tout son être tendu vers le plaisir qui l'attendait, la jeune fille accroupie à ses pieds lui enserra les chevilles et se releva brusquement, faisant basculer le démon par dessus bord.

.oO(un homme à la mer !)

40' regarda son adversaire disparaître dans l'écume et tendit l'oreille...


Et mince, manquerait plus qu'il ait anaérobiose, ce con...

Un *plop* se fit entendre par dessus le bruit des remous de l'hélice. La jeune touriste en imperméable rose cracha dans l'eau.

Ah quand même...

Puis, après s'être assuré que la petite vieille du quatrième ne se trouvait pas cachée dans les canots de sauvetage, 40' se dirigea vers la cafétéria du bateau en fredonnant

Je m'appelle Léon
Je suis un démon
Qu'a un beau camion
J'suis mort comme un con
Sans mon pantalon...
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#3
[Suite à de nombreuses lettres de fans (au moins deux  :mrgreen: ) et quelques pots de vin, voici la suite des aventures de 40']

Résumé des épisodes précédents : FortySome, ange au service de Blandine, connu pour son manque de finesse dans sa façon d'accomplir ses missions, est actuellement incarné dans le corps d'une jeune fille blonde nommée Vicky. Suite à une mission qui s'est terminée en bain de sang, son contact le charge, en guise de punition, de récupérer un camion contenant un chargement important pour les forces du mal...

Terminal Ferry de Calais, une heure trente plus tard

Cela faisait trois fois que le camion calait. Pourtant Forty savait conduire un poids-lourd, il avait déjà conduit le bus de l'école au cours de sa précédente mission. Derrière lui quelques coups de klaxon traduisaient l'impatience des autres passagers du ferry. La casquette de base-ball de Lubrix sur la tête, la jeune fille blonde, incarnation de l'ange de Blandine, passa la tête par la portière.

Hey, la'! Ye may's well push'er if ye wanna go faster, 'appen ! (Hé garçon ! si t'es pressé, t'as qu'à pousser !)

Le tout accompagné d'une combinaison de doigts qui illustrait à quel point la demoiselle-camionneur était peu concernée par l'ire des autres voyageurs. Lorsqu'elle rentra la tête dans la cabine,  elle eut la surprise de constater qu'un jeune homme était assis sur le siège passager. Il était habillé comme la plupart des jeunes de l'époque, jean's, baskets et blouson de cuir. Ses cheveux blonds étaient coiffés à la mode de l'époque. On aurait dit Jason Donovan, de la série "Neighbours". Vicky se préparait à lui mettre une manchette à la Chuck Norris dans la pomme d'Adam, quand le passager clandestin se mit à lui parler en angélique.

-Avec le chargement à l'arrière, faut démarrer en demi-vitesse. Tu permets ?

Charlène, euh pardon... Vicky laissa les commandes à Jason et pendant que le poids-lourd descendait la rampe, elle s'occupa à fouiller la boîte à gants à la recherche d'une carte, d'instructions, enfin bref, de l'endroit où Lubrix devait convoyer son chargement.

-Bon alors, tu sais où on va ?  Fit le blondinet

Aucune idée, répondit 40'... Tout ce que j'ai trouvé, c'est l'adresse d'un relais-routier.

Une demie-heure plus tard, le camion s'engageait sur le parking du relais. La nuit était tombée et le parking était quasiment désert. Kevin, puisque c'était le nom de l'ange qui s'était invité dans la mission de 40' annonça :

-Deux démons à trois heures... 50 mètres. Ça doit être les deux zigues, près de la Peugeot 504, là bas...

-Indeed...
Répondit Vicky en enfilant son imper rose... Visiblement, ils nous attendaient. D'ailleurs, ils viennent droit vers nous. Qu'est ce qu'on fait ?

Kevin haussa les sourcils, comme Tom Selleck dans le générique de Magnum P.I.

-On continue la mission ^^

Les deux anges descendirent du camion pour rencontrer leurs homologues démoniaques, un petit gros et un grand maigre. La petite blonde en imper rose commença à pouffer de rire...

-C'est trop drôle... Un petit gros et un grand maigre ! On dirait Laurel et Hardy. Hi hi hi...

Le grand maigre, avait la peau verte, portait des lunettes de soleil en pleine nuit et lorsqu'il ouvrit la bouche pour parler, une langue de serpent passa sur ses lèvres. Il éructa :

Ssss Shiss... Rarrgrl... Frish Bar Chaïtane...

La blonde (40' si vous suivez bien) réagit au quart de tour en giflant le serpent.

Mais ça va pas la tête ? On avait dit pas en démoniaque ! Tu veux une limitation de plus ? C'est quel mot que tu ne comprends pas dans "mission secrète" ?

Le petit gros siffla comme un asthmatique qui avale sa salive et sortit en même temps une jolie paire de cornes, se préparant à encorner 40' mais s'arrêta net lorsque Kevin lui mit sous le nez une paire de griffes de taille respectable...

Oh ! On se calme ! On va pas s'étriper entre collègues ? Fit-il au petit gros.

-Vous êtes qui vous d'abord ? fit le cornu

-Je suis "Bleu", elle c'est "Rose", toi c'est "rouge" et le grand maigre c'est "vert". Ce sont les noms de codes que l'on devra utiliser dorénavant.

-Mon contact m'avait pas parlé de ssssa, rétorqua le grand maigre.

-C'est normal répondit Kévin. On ne donne pas toutes les infos à tout le monde, comme ça si un groupe se fait prendre, il ne compromet pas les autres. Bon... T'as reconnu le camion ? Alors faites votre part du boulot.


"Rouge" rangea ses cornes et se frotta le front d'un air perplexe...

Ça m'a l'air censé ce que tu dis... Moi chuis un Bélial et Fr... "Vert" c'est un Crocell. Et vous ?

-Je suis au service de Valefor, et la petite blonde, c'est un Andréalphus.

-Andréalphusss mon cul ! siffla "Vert". sss'est une Andromaliussss. Je les ssssens à sss cent mètres...

Bon ! Puisque tout le monde est copain, Je vous laisse parler de la suite du plan, moi faut que j'aille au petit coin...
Conclut "Rose"...

Alors que 40' s'éloignait vers le restaurant pour routiers, Rouge remarqua...

-Joli petit cul, hein Lubrix ? Heu, J'voulais dire "Bleu"... Tu te l'es faite ?

-Vaut mieux pas si tu veux veux mon avis... Je crois que le dernier mec qui a voulu se la faire a très mal fini...


(...)

Tous les routiers déshabillèrent du regard la petite anglaise blonde en jupe courte quand elle entra dans le bar. Dans le silence qui s'était fait, on entendait la radio jouer "Highway to Hell"

-Vous avez une cabine téléphonique ? Fit elle au patron

-Oui, dans le couloir par là, ma jolie...


Forty introduit quelques pièces, décrocha le combiné et composa un numéro. Après les contrôles et mots de passe d'usage, il fut mis en relation avec son contact.

Allo, Mère-Grand ?

Le Blandine fit son rapport, sans omettre un détail. Lorsqu'il en vint à l'intervention de Kévin, le contact lui demanda plus d'explications...

-Hein ? Un ange de Matthias ? Vous êtes sûre  ange 40Some ?

40' répondit à Mère-Grand du tac au tac

-Quand on me parle en angélique et qu'ensuite on sort une paire de griffes de combat, oui, j'en suis sûre, il s'agit d'un serviteur de Matthias...

-Bougez pas, je me renseigne...

-Ouais ben fissa... J'ai envie de pisser, moi...


Deux minutes après, le contact était de retour

-Je n'ai pas eu de confirmation officielle, mais il est possible qu'une autre administration ait eu vent de l'affaire et dépêché un autre agent...

-Tu parles d'une opération secrète...
Rétorqua le Blandine

-Vous avez trouvé ce que contenait le camion, 40Some ?

-Des canettes de boisson gazeuse, boss... treize palettes... C'est ça leur arme secrète ?

-Peut-être sont-elles empoisonnées ? Pourriez-vous faire des analyses ?

-Je voudrais bien vous y voir... Je suis parti sur la route 66 avec deux démons et un collègue dont on ne sait rien...

-Je vous demande pardon ?


La petite blonde commençait à se tortiller devant la cabine téléphonique.

-Bon. Je vous rappelle plus tard... Je vais pisser dans ma culotte.

Après avoir raccroché le téléphone, 40' se précipita au toilettes, et libéra la vessie de son incarnation dans un vacarme digne des chutes du Niagara...

Alors que la petite blonde soufflait sur les toilettes, son attention fut attirée par un filet de sang provenant du box d'à coté.


Oh merde...
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#4
[Le 40' fan club ayant manifesté son approbation, je me hâte de vous narrer la suite des aventures de la petite anglaise en imper rose]

La discussion était animée entre "Rouge", "Bleu" et "Vert" lorsque Forty les retrouva sur le parking.

-Et moi je dis qu'il est hors de quesssstion que je partage mes ssss informations, siffla "Vert"

-Et où veux-tu que je te conduise si tu ne me donnes pas d'itinéraire, dickhead ?

-Moi je dis qu'on devrait appeler notre contact
, fit "Rouge"

-On n'a pas le temps ! On se casse ! Fit la petite blonde en s'invitant dans la conversation.

-De quoi elle sssse mêle ssss celle-là ? Ssss c'est toi qui commande maintenant ?

-On se tire d'ici en vitesse ! C'est lequel de vous deux qui a éventré une nana avant de lui enfoncer la tête dans la cuvette des chiottes ? Lança "Rose" d'un ton autoritaire en fusillant les deux démons du regard.

"Rouge" regarda le sol, subitement occupé à dessiner des pentacles dans la poussière, du bout de ses mocassins.


-C'est donc toi ! Goddammit ! On m'avait que je bosserai avec des pros ! Je vois qu'on a le haut du panier...

-Mais... J'ai cru que c'était un ange qui nous espionnait...

-Pas le temps de tergiversssser... J'ai pas confiancssssse en toi, la blondasssssse... T'es qu'une sssale Andromaliussss. Tu montes dans la remorque avec "Rouge"... Vous protègerez nos arrières, au cas où on nous sssssuivrait. Et en même temps, tu pourras sssssurveiller sss cet abruti. "Bleu" et moi, on monte dans la cabine. Il conduit et je donne l'itinéraire.

Les anges ne jugèrent pas pertinent de contredire "Vert". Dans leur position, il était bon de lâcher la bride pour ne pas griller leur couverture.

La remorque du camion était d'un modèle assez vieux dont l'arrière était fermé par une planche transversale et une bâche, ce qui allait permettre à "Rouge" et a "Rose" de protéger le chargement d'une éventuelle attaque par un véhicule suiveur.C'est avec un plaisir non dissimulé que Rouge fit la courte échelle à 40' pour l'aider à monter dans la remorque, se ménageant ainsi une vue imprenable sous la jupe de la jeune anglaise.


-Ben te gênes pas mon gros !

-Fais pas ta mijaurée... Y'a pas de mal à s'faire du bien... Enfin, j'veux dire... Y'a pas de Bien a faire du Mal... Bref, t'as compris quoi !

-Pas vraiment, non...

Le véhicule se mit en route et quitta le parking... Au bout de quelques kilomètres, la conversation de "Rouge" n'étant pas des plus stimulantes, Vicky s'allongea contre les palettes et s'endormit.

(...)

La jeune anglaise qui servait d'incarnation à 40' entra dans la boulangerie. Elle ne savait pas ce qu'elle faisait là, mais elle avait envie d'acheter un pain au chocolat. Les odeurs de viennoiserie avaient titillé la gourmandise de l'ange et elle faisait la queue en attendant son tour.

La boulangère était en train de servir une cliente et lui expliquait à quel point elle ne pouvait pas se passer de son mari. Mon mari est l'âme de la boutique, je ne sais pas ce que je ferais sans lui et bla bla bla et bla bla bla...

40' regardait les pain au chocolat, objet de sa convoitise, les pains odorants soigneusement alignés, lorsque son attention fut attirée par un minuscule truc jaunâtre qui se tortillait sur le carrelage. Mais c'est... Un asticot ?

L'ange essaya d'attirer l'attention de la boulangère, mais celle-ci continuait à discuter avec la cliente. Puis, son regard trouva un autre asticot, et un autre plus loin. Le coeur soulevé, il vit que les larves provenaient de derrière le comptoir. Sans que la boulangère fasse un geste pour l'arrêter il contourna la caisse et vit que les bestioles provenaient d'un placard situé sous l'étal où se trouvait un cadavre en état de décomposition avancée.


Mais... C'est quoi, ça ???

Ben, c'est mon mari, rétorqua la boulangère. Je n'ai pas pu me résoudre à l'enterrer. Je le garde avec moi.

Le flot de larves visqueuses se dirigeait vers Forty, qui sentit un hurlement monter dans sa gorge, elles commençaient à ramper sur ses chevilles, ses jambes, et à créer une sensation désagréable de démangeaison humide sur son entrecuisse.

(...)

Vicky s'éveilla en sursaut, pour voir "Rouge", assis en face d'elle, promener une langue serpentiforme de plus d'un mètre le long de ses jambes.

-Non mais, de mieux en mieux !

"Rouge" rentra sa langue d'un bon cinquante centimètres et, tout en faisant un clin d'oeil, prononça quelques mots en démoniaque. Forty n'eut aucun mal à comprendre que cela signifiait quelque chose du genre "T"en as déjà vu des comme ça ?". L'ange de Blandine vit rouge, c'est le cas de le dire et tança vertement le démon :

-Même pas en rêve ! Tu sais où tu peut te la foutre, ta langue ?

Comme mû par un ressort, "Rouge" bondit sur la petite anglaise et l'écrasa de tout son poids. Elle avait beau se débattre, elle était immobilisée. L'haleine fétide du bélial lui donnait des haut-le-corps et elle sentait une main plonger dans sa culotte pendant qu'une langue râpeuse glissait dans son soutien-gorge. Forty allait passer à la casserole.
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#5
[Message personnel : I don't know who you are. I don't know what you want. If you are looking for ransom, I can tell you I don't have money. But what I do have are a very particular set of skills; skills I have acquired over a very long career. Skills that make me a nightmare for people like you. If you let my daughter go now, that'll be the end of it. I will not look for you, I will not pursue you. But if you don't, I will look for you, I will find you, and I will kill you.]

Vicky tapait de toute la force de ses petits poings dans les côtes du gros Bélial... Enfin, c'est l'impression que cela pouvait donner. En fait, Forty frappait de toute sa force de bourrin, là où ça fait mal, et "Rouge" douillait à mort, même s'il encaissait bien. Coup de boule, genou dans les joyeuses... Toutes ces subtilités du noble art de la bagarre de rue ne fonctionnaient pas. Voyant que la Force n'était pas avec lui, l'ange changea de stratégie et endormit son adversaire, qui ne tarda pas à s'écrouler de toute sa masse en ronflant bruyamment. "Rose" Profita de la petite sieste de "Rouge" pour modifier ses souvenirs de l'évènement, et après avoir hésité à le faire passer pour un étalon ou un âne, se décida pour un scénario où le démon, certainement trop excité par la situation, n'avait pu se retenir et avait rendu les armes avant même de pouvoir connaître bibliquement sa coéquipière...

Lorsqu'il se réveilla, le démon regarda autour de lui, et voyant Vicky, le chemisier déchiré, afficha un large sourire. Il alluma une cigarette et, comme le font certainement les démons après l'acte, grogna quelque chose de tendre en démoniaque qui devait se traduire par "Alors ? Heureuse ?". La réponse de la petite blonde ne se fit pas attendre :


-Je ne sais pas... Je n'ai rien senti. A part ton haleine de phoque. Par contre, ça a eu l'air de te plaire... Heureusement, tu as été rapide. Tu te souviens ?

"Rouge" fouilla dans ses souvenirs et son sourire s'effondra.

-Euh... On va dire qu'y s'est rien passé, hein ?

-Un peu qu'y s'est rien passé ! Si tu t'avises de parler de cela à qui-que-ce-soit, je te coupe les bijoux de famille pour t'en faire des pendants d'oreilles.

Instinctivement, le bélial serra les cuisses comme pour protéger ses attributs masculins. C'est alors que le camion commença à ralentir, les freins de la remorque gémissaient désespérément.

-S'qui s'passe ?

Lorsque le poids-lourd s'immobilisa, Forty bondit sur les palettes et se dirigea vers l'avant de la remorque. Une ouverture dans le tablier lui permit de regarder vers l'avant.

-Un embouteillage... Des travaux devant. Bouge pas...

Les véhicules se remirent à avancer en accordéon, "Rouge" sortit de son sac un AK 47 dans lequel il introduisit un chargeur. Au bout de quelques minutes Vicky annonça :

-Apparemment on sort de l'autoroute par une voie de service... il y a des panneaux de déviation.

De bifurcation en itinéraire bis, le camion avait repris de la vitesse, mais s'enfonçait de plus en plus sur des routes étroites et boisées.

-Ca fait un moment qu'on aurait dû rattraper l'accès à l'autoroute...

-Et y'a plus de véhicules derrière nous. "Bleu" a dû se gourer de direction au dernier croisement... Ah si ! Attends, Je vois deux véhicules de travaux-publics.

Forty revint vers l'arrière et vit que le camion était suivi par une Peugeot 205 et une camionnette de chantier,toutes deux de couleur orange. Rien de suspect à priori.

Soudain, "Bleu" donna trois coup de Klaxon et accéléra. Au bout de quelques secondes on entendit un bruit violent de tôles froissées. De l'arrière de la remorque, "Rouge" et "Rose" virent que l'on venait de forcer un barrage. Deux véhicules oranges avaient été repoussés sur les bas-côtés par le poids-lourd. Des ouvriers en tenue orange gisaient sur la route tandis que d'autres épaulaient des fusils d'assaut et commençaient à tirer sur la remorque.

Les balles fusaient autour de Forty, trouant la bâche, éclatant les bouteilles de boissons gazeuses sur les palettes. Abrités derrière la planche, Forty attendait que ça se passe et "Rouge" arrosait par rafales, au jugé, les deux véhicules qui avaient passé le barrage de leurs camarades et s'élançaient à la poursuite du camion.


-Tu fais quoi ? Tu pries ?

Lança le Bélial en rechargeant sa kalachnikov.

-J'ai pas d'armes. Je viens d'Angleterre, je te rappelle. J'allais pas passer la frontière avec un flingue dans ma culotte. T'aurais dû t'en apercevoir quand tu m'as "fouillée" tout à l'heure.

"Rouge" prit un pistolet dans son sac et le tendit à "Rose" par le canon.

-C'est un CZ75. Attention ! Il est chambré en .40, t'as que 12 balles dans le chargeur

Un flash de lumière blanche les aveugla quelques secondes. L'avant de la 205 était à qulques mètres seulement du pare-chocs de la remorque. Forty avait compris qu'un ange devait leur avoir balancé un éclair tout en se demandait si l'utilisation de ce pouvoir ne devait pas être inutile sur un véhicule roulant. Le bélial crut bon de lui préciser.

-Des anges... C'est sûr maintenant... saletés d'emplumés !

-Tu t'attendais à quoi ? Une escorte de Baalites ?

-Parle moins et tire dans le tas. Vise les conducteurs.

-je te rappelle que t'es pas le roi des tireurs, mon chou.

Heureusement pour les anges qui poursuivaient le camion, "Rouge" était un piètre tireur et n'avait réussi qu'a amocher l'avant du premier véhicule. Toutefois, les jets de flammes qu'il balançait sur la route forçait les poursuivants à slalomer ce qui les gênait pour ajuster leur tir. Forty, lui, visait les pneus en priant le ciel de ne pas tuer quelqu'un de son camp.

Oh saloperie de volatile ! Fit le démon qui venait de se prendre une balle dans le buffet.

La porte latérale de la camionnette venait de s'ouvrir, et un individu commençait à arroser l'arrière du poids-lourd à la M60. Cela devenait personnel.

-J'ai plus de munitions ! Qu'est ce qu'on fait ?

-J'ai une idée ! Tu peux encore balancer un jet de flammes ?

-Ouais, mais ça sera le dernier.

-Prépare-toi à lancer la sauce, mais seulement quand je te le dirai.

-Okay !

"Rouge" s'accroupit derrière la planche arrière, comme un coureur dans les starting-blocks, prêt à se relever et à cracher des flammes. La petite blonde, placée derrière le bélial, surveillait la route, attendant le meilleur moment.

-Attends... Attends... Attends... Prépare-toi... Maintenant !

Le bélial se détendit et se releva d'un seul coup pour vomir sa flamme. Profitant de l'élan, "Rose" le saisit par les chevilles et le fit basculer par dessus la planche hors de la remorque. Il atterrit dans une gerbe de flammes sur le pare-brise de la voiture, pulvérisant celui-ci et y imprimant la forme de sa carcasse massive. La voiture freina et "rouge fut éjecté quelques mètres devant le pare chocs. Malheureusement pour lui, le conducteur de la camionnette n'eût pas le temps de freiner et percuta l'arrière de la 205 qui, propulsée par le choc, roula sur le démon agonisant qui disparût dans un *PLOP* sonore.

Le camion s'éloignait, et Forty voyait les véhicules oranges immobilisés disparaître rapidement au loin dans la poussière de la route. L'arrière de la remorque résumait l'intensité du combat. Des douilles de 7.62 en pagaille, des bouteilles éventrées, le sol recouvert de soda sucré et de sang...


Du sang ?

Cela ne pouvait être celui de "rouge", il avait dû disparaître au moment du "plop"... Forty fit un rapide examen de son incarnation et constata qu'il avait été touché. Il étendit son imperméable rose sur le plancher de la remorque, se fit un pansement de fortune avec des lambeaux de chemisier, puis s'allongea et s'endormit alors que le poids lourd continuait sa route.
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#6
Lorsque "Vert" jugea enfin prudent de s'arrêter, l'aube commençait à poindre. On avait roulé toute la nuit et l'on était arrivé dans une petite station-service de campagne, au milieu de nulle-part.

Pendant que "Vert" faisait le plein, "Bleu" ouvrit l'arrière de la remorque, et ne trouvant que Vicky, allongée sur son imper rose, lui demanda en anglais:


-Où est "Rouge" ?

-L'a fait "plop"

-Et toi ? Ça va ?

-Comme-ci, comme ça ! fit la blonde en français avec un accent britannique exagéré. On peut faire une pause pipi ? J'ai besoin de me refaire une beauté.

Kevin regarda Vicky. Elle avait en effet besoin de se refaire une beauté. Son chemisier était en lambeaux et sa jupette tachée de sang. Sur son visage noirci par la poussière, on voyait les traces blanches qu'avaient laissé les larmes. En parfait gentleman, "Bleu" lui donna son blouson. Attrapant son sac koala, La blonde sauta du camion.

-Tu sais où on va ?

-Ouais... Il a craché le morceau mais il s'en est pas rendu compte... Le chargement est destiné aux entrepôts Sin Omed, 66, Rue Louis Braille à Perpignan.

-C'est encore loin ?

-Encore une journée de route. On arrivera pas avant demain matin. Je préfère éviter les autoroutes, et "Vert" fait des détours pour éviter de passer par des étapes "prévisibles"


Les commodités de la station service étaient propres et accueillantes. Vicky fit sa toilette et se changea. Elle opta pour un jean et une chemise de toile, se fit une queue de cheval, passa le blouson de cuir de Kevin et cacha le CZ75 dans son dos. En sortant, elle vit un point-phone dans le couloir et profita de l'occasion pour appeler son contact, lui indiquant la destination du chargement. Mère-Grand lui fit quelques réflexions sur l'affaire du barrage routier, Forty lui conseilla de diffuser l'info afin que l'on évite, à l'avenir, les dommages collatéraux. Quant à Kevin, il s'agissait bien d'un ange de Matthias undercover qui était sur la même mission, mais la piste qui les avait amenés à s'intéresser au camion provenait d'une source fort différente de celle de Mère-Grand. Il y avait décidément trop de personnes au courant de cette opération secrète. Ça sentait le poney...

Après avoir raccroché, l'ange de Blandine sabota le téléphone afin que "Vert" ne soit pas tenté de joindre son propre contact. Bien lui en pris car celui ci entra dans les toilettes au moment où Forty en sortait. C'était le moment d'en profiter. Fouillant la cabine du camion, il trouva dans la veste de "Vert" une enveloppe dans laquelle était écrit sur une carte : "en cas d'urgence, composer le 04 66 66 66 66"

"Bleu" monta dans la cabine par le côté conducteur et "Vert" par le côté passager, ce qui fait que "Rose" se retrouvait maintenant comme un ange entre deux démons.


-Quesssss que tu fous là ? gronda le Crocell. Ta plasssse est à l'arrière, avec "Rouge"

-Ah bon ? Parce que le sort de ton pote t'intéresse ? Vas-y, toi dans la remorque, te faire canarder par les emplumés.

"Vert" leva la main pour gifler Vicky, mais suspendit son geste en se retrouvant avec un CZ75 sous le nez, Kévin avait sorti ses griffes et se préparait à agir.

-You do that again, I shoot you myself ! T'as de la chance qu'on ait besoin de toi pour nous guider, sinon je t'aurais buté à l'étape.

-Traîtresssse ! Sssssi tu crois que je ne t'ai pas vue ssssaboter le téléphone !

-Traître toi même ! Il n'y en a qu'un qui connaissait l'itinéraire. C'est quand même étrange qu'on se fasse attaquer en route... Ils avaient sacrément l'air informés les emplumés.

-Je veux appeler mon contact !

-Gnin gnin gnin ! Je veux un avocat ! Fit Forty sur un ton moqueur. Ton rapport, tu le feras à l'arrivée, si tu es toujours vivant.

Une lueur de panique passa dans les yeux de "Vert"

-Hé, mais c'est pas moi ! "Rouge" aussi connaît l'itinéraire !

-Ravi que tu demandes de ses nouvelles... Pour ton info, "Rouge" s'est fait ploper par l'équipe orange.

-Bon débarras... C'était un boulet. Il faisait foirer toutes les missions.

-Ah ouais ? Rien n'est de ta faute ? Tu ne remets pas beaucoup en question on dirait. D'après ce que j'ai vu, tu as eu beaucoup plus de punitions que "Rouge". Tu serais pas un Malphas toi ? Ça expliquerait bien des choses. Puisque l'éloge funèbre de "Rouge" est fini, on reprend la route. En attendant, plus personne ne téléphone jusqu'à ce qu'on ait livré le chargement. Et tiens-toi tranquille, sinon C'est toi qui voyagera dans la remorque.

Forty rangea son pistolet, et se désintéressant du Crocell, fit signe à "Bleu" de démarrer.

-Hit it !

(...)

Vicky courait depuis un moment dans la forêt, le visage en sang, la respiration rauque. Ils étaient derrière elle. La simple idée qu'ils la rattrapent la remplissait de panique. Quelque chose bougea dans les feuillages et elle tira trois fois en hurlant. Au troisième tir, la culasse resta en arrière, signe que c'était la dernière balle du chargeur. Tout en scrutant les buissons, elle rechargea le pistolet et l'arma. Au loin un grognement inhumain répondit à un autre.

Ils avaient arrêté le camion sur une aire de repos, le long d'une route de campagne. C'était le milieu de l'après-midi mais le ciel était sombre et le tonnerre grondait au loin. "Bleu" était parti se dégourdir les jambes, "Vert" fumait une cigarette devant le camion et Vicky s'était éloignée pour satisfaire un besoin naturel.

Alors qu'elle revenait vers le parking, elle avait entendu un *plop* et sorti son arme. Pensant que "Vert" avait dû éliminer "Bleu", ou le contraire, elle s'était approchée prudemment et était restée paralysée par la stupeur en découvrant que le poids-lourd avait été pris d'assaut par des zombies qui étaient en train de jeter le contenu des palettes hors de la remorque. Leurs grognements et l'odeur des chairs en décomposition avait provoqué de telles nausées qu'elle avait dû s'agenouiller pour vomir.

Elle s'était mise à couvert en attendant que les spasmes de son estomac se calment et que les morts-vivants s'en aillent. C'est à ce moment qu'un coup violent l'avait projetée en arrière sans qu'elle ait pu voir venir l'attaque. Portant la main au visage, elle avait senti que sa joue avait été profondément entamée, par des griffes probablement. Mais suite à l'attaque elle avait pu voir la silhouette de l'invisible et avait tiré au jugé. Touchée à deux reprises, la créature avait hurlé et les morts vivants avaient commencé à se rapprocher.

Ils étaient probablement loin, mais Vicky les entendait toujours, sentait leur puanteur sur ses vêtements et continuait à courir. Elle trébucha sur une racine, tomba de tout son long et hurla de terreur. Il lui semblait que le sol allait s'ouvrir et que des mains putrides allaient s'emparer de son incarnation pour l'entraîner sous terre.

Elle se releva, s'assit par terre et se mit à sangloter. Après quelques minutes, elle se mit à la recherche de l'arme qui s'était échappée de sa main lors de sa chute. Alors qu'elle fouillait l'herbe à genoux, elle se retrouva face à une paire de bottes, surmontées d'un jean. Relevant la tête, elle reconnut avec soulagement Kevin, qui tenait le CZ75.


-C'est ça que tu cherches ?

-Kévin ! J'ai cru...

Forty remarqua deux taches rouges sur la chemise blanche de l'ange de Matthias...

-Ces blessures...

Kevin jeta le pistolet au loin...

-Vilaine, vilaine. Tu m'as fait mal ...

Des bruits de pas, lents et lourds s'approchaient, accompagnés d'une odeur de cimetière. Forty baissa la tête sur sa poitrine comme le condamné offre son cou à la hache du bourreau. Kevin sortit ses griffes en chantonnant.

-Un, deux, voilà Freddy l'affreux...
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#7
[Nooon. Pas les sandwiches à la mort-aux-rats !!!]

Forty se redressa sur la couchette du camion, aspirant l'air en sifflant comme s'il venait de remonter à la surface après avoir failli se noyer.

-Tiens, la Belle au Bois Dormant sssse réveille, fit "Vert".

Plus d'herbe, plus de feuilles, plus de zombies. la cabine du camion. Vicky soupira et se prit la tête entre les mains...

-Oh, mon crâne ! Quel cauchemar !

-Sssssa va ? T'es blanche comme un cul d'ange !

Vicky sursauta. "Vert" était à côté d'elle. Elle porta une main à son visage. Bien que la blessure commençait déjà à guérir, elle sentait sous ses doigts les marques qu'avaient laissé sur sa joue les griffes de "Bleu". Non ce n'était pas un cauchemar. C'était vraiment arrivé. Elle se souvint comment, agenouillée dans l'herbe, elle attendait le coup de grâce qui la renverrait au Paradis. Kevin s'avançait en continuant sa petite chanson.

(...)

-Trois, quatre... Il va te battre.

La petite blonde avait alors relevé la tête, résolue à accueillir sa "mort" avec dignité. Elle écarquilla les yeux en voyant une forme s'approcher derrière "Bleu"

-Ssscinq, Ssssix, avec un crusssifix !

-"Vert" !

Kevin se retourna, surpris, et sa tête rencontra le patibulum d'un crucifix en bois massif que "Vert" maniait comme une hache de bataille, dans un mouvement qui rappelait un peu le swing d'un golfeur. Déjà affaibli par les balles de Forty, Kévin fut proprement plopé par l'arme maudite de "Vert". Après la disparition de "Bleu", ils avaient rejoint le camion en bavardant. Le démon de Crocell avait expliqué à Forty que c'est bien lui qui avait donné les renseignements aux Forces du Bien, mais qu'il avait l'impression que cette mission était un piège.

-Alors si je comprends bien... Toi, t'es le gentil démon qui se repent et veut rejoindre les forces du Bien et "Bleu" est un ange qui a fréquenté les démons depuis tant de temps et de si près qu'il a fini par épouser leur cause.

-Sssc'est à peu près sssça, oui.

-Et le "plop" près du camion ?

-Sssc'était un familier au ssservice de "Bleu", il nous pissstait depuis le début en sssuivant les ordres mentaux de ssson maître. Il est arrivé dans une camionette où il transportait ssses zombies .

Forty eut un frisson en repensant aux morts-vivant. Il changea de sujet.

-Drôle d'arme maudite pour un démon.

-Un sssouvenir de ma vie d'humain. J'ai été damné pour avoir tué un prêtre avec un crusscifix... Par la sssuite, j'ai gravi les échelons de la hiérachie infernale. Tu crois en la rédemption ?

-En tout cas, je pourrai témoigner en ta faveur si tu veux.

-Mersssci. Je vais ranger l'arrière du camion. Les zom... Créatures maudites. Ils ont fait un sssacré bordel.

-Ils vont pas revenir ?

-Non, T'inquiètes pas. Ils ont dû disssparaître en même temps que leur maître.

-Tu crois que les zombies d'un serviteur de Matthias suivent leur maître au paradis ?

"Vert" se gratta la nuque, un peu interloqué par cette question bizarre.

-Ssschais pas. Va te reposer dans la cabine. Je m'occupe de tout.

-T'es sssympa finalement, toi. Je crois que tu vas me manquer. I'll missssss you !

(...)

Forty donna un coup de klaxon en arrivant devant la grille. On était dans une sorte de zone industrielle. Il était encore très tôt et le soleil n'était pas levé. Le camion était garé derrière une barrière, à côté d'une guérite ou veillait un homme âgé, vêtu d'un uniforme de gardien. Il était courbé... Non, bossu. En regardant mieux, l'ange de Blandine remarqua le bout d'une paire d'ailes de chauve-souris qui dépassaient de la parka du vigile ! Une Détection du Mal lui apprit qu'il n'y avait pas moins de neuf entités démoniaques dans un rayon de vingt mètres. "Vert", bien sûr, le vigile, Le cariste, sur son chariot, l'employé du nettoyage qui nettoyait le poste de garde en sifflotant, et cinq autres certainement tapis dans l'ombre quelque part.

-On est en plein dans la gueule du loup, souffla t-elle à "Vert".

-T'inquiètes, sssc'est cool. La cavalerie ne va pas tarder à arriver.

-Ouais, mais si dans le tas y'en a un qu'a détection du Bien, ben... J'suis mal !

"Vert" ouvrit sa portière et descendit de la cabine.

-Je vais au posssste de garde pour les formalités.

Un éclair jaune passa devant le camion en sifflant et explosa en détruisant la guérite dans un vacarme assourdissant.

*Ploploplop*

C'est ce qu'on entendit malgré le bruit de l'explosion. Trois "plops" rapprochés. Vicky se jeta sur le plancher du camion en se mettant les mains sur la tête. Toutes les vitres du camion avaient été pulvérisées par le souffle de l'explosion. Le silence qui suivit était intense, à peine troublé par les sifflements dans les oreilles. On entendit alors un crissement de pneus et le bruit d'une mitrailleuse... Du 12.7 à l'oreille... Certainement une Browning M2. Quelques rafales de fusils d'assaut répliquèrent. Les plops se succédaient à une vitesse rapide, plus ou moins proches. Forty en compta six... Il y avait d'autres démons ?

Halte au Feu !

Sur le plancher de la cabine, Forty était couvert d'éclats de verre. Il cria en Angélique

-Ne tirez pas !

Quelqu'un lui répondit dans la même langue :

-Vous pouvez sortir ! On les a eus !

La petite blonde descendit du camion, enfin... De ce qu'il en restait. soufflée par l'explosion, la cabine s'était presque détachée de la remorque et était criblée d'impacts de balles, les pneus étaient en lambeaux, la bache rouge était déchiquetée, les bouteilles percées déversaient leur contenu sur le sol et certaines palettes, déséquilibrées étaient tombées à côté de la remorque.

Forty vit un pick-up sur lequel était monté une BMG .50 et une dizaine de types en treillis noir armés de tout un arsenal impressionant. Certains continuaient à sécuriser la zone pendant que d'autres récupéraient des échantillons de boisson gazeuse, certainement à des fins d'analyse. Forty s'adressa à celui qui semblait être le leader de ces hommes de guerre, un grand black aux yeux sans iris.


-On dirait que vous n'aimez pas le coca. Vous êtes qui ?

-Top secret... Nous sommes une troupe d'élite composée des anges de combat les plus efficaces et...

Vicky lui coupa la parole, comme si ce que le grand black voulait lui dire ne l'intéressait pas.

-Dites... Vous auriez pu éviter la roquette dans la guérite. Y'avait un pote à moi là-dedans. Et j'ai failli y rester aussi.

-Ahem... Heu, nous sommes désolés. Dommages collatéraux. Avez vous pu avoir des informations sur le but de cette mission ?

-Non... J'espérais que vous me le diriez. Je sais juste que les démons devaient appeler un numéro en cas de problémes. Peut-être qu'il s'agit de renforts.

-Bien ! Dans ce cas, nous allons leur tendre un piège. On pourra certainement en capturer un ou deux pour les faire parler.

Le black cria un ordre à un grand blond aux cheveux longs qui portait une hache de bataille dans le dos, dans un étui de cuir noir.

Paulo ! Tu planques le pick-up là bas sous le hangar, position de tir sur l'entrée. Les autres vous vous planquez.

Puis se tournant vers la petite blonde.

-Allez au coin de la rue, il y a une cabine téléphonique. Appelez le numéro. Go go go !

-Et s'ils parlent en démoniaque ?

-Improvisez !

Forty courut jusqu'a la cabine téléphonique et composa le numéro de téléphone trouvé dans les affaires de "Vert". Il fut mis en contact avec un radio-téléphone (on est en 1988, c'est le moyen-âge, remember ?)

[tt]-Radiocom 2000. Votre Appel est enregistré et émis. Radiocom 2000. Votre...[/tt]

Forty put voir le ciel s'illuminer à l'endroit où se trouvaient le camion et la troupe d'anges d'élite. l'explosion souffla même les vitres de la cabine téléphonique ou Forty se trouvait, à deux cents mètres de là. La troupe d'anges d'élite fut anéantie et on ne retrouva rien du camion. L'appel téléphonique de Forty avait dû déclencher une bombe. Les informations parlèrent d'un chargement de nitroglycérine livré par erreur dans une usine, mais fort heureusement, d'après la version officielle, l'explosion n'avait fait aucun blessé.

(...)

Londres, Camden town, Bureau de Mère-Grand, quelques jours plus tard.

Ange 40Some, je vous prierai d'effacer ce sourire de votre visage. Il n'y a pas de quoi être fier. C'est quoi ce massacre ?
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#8
L'explication avec Mère-Grand fut houleuse, Vicky marchait de long en large devant le bureau, la voix pleine de colère. Elle posa son rapport sur le bureau en tapant du poing.

Elle sortit du bureau de son contact d'un pas décidé en poussant violemment les portes et monta dans sa voiture, une Lotus Seven jaune. Sur la route, Elle avait l'impression d'être suivie par une grosse berline noire.

Dans les hautes sphères, son dossier passa d'un bureau à un autre.

En rentrant chez elle, elle prépara sa valise et son passeport. Elle avait besoin de vacances. Son voyage vers les îles des mers du sud était réservé depuis longtemps

Soudain, la fumée envahit son studio. Et Forty partit pour le pays des rêves.

L'ange de Blandine se réveilla sur un banc, dans une église. Il fut accueilli par un homme vêtu d'un smoking blanc.


-Où suis-je ?

-A Immac...

-Qu'est ce que vous voulez ?

-Un reconditionnement.

-Dans quel camp êtes vous ?

-Vous le saurez en temps utile. Nous voulons un reconditionnement...


40' dans une sorte de coma, entendit la voix de son interlocuteur faire écho

*Un reconditionnement, un reconditionnement, un reconditionnement*

-Vous ne m'aurez pas !

-De gré ou de force, vous obéirez !

-Qui êtes vous ?

-Je suis le nouveau Numéro Deux

-Qui est le Numéro Un ?

-Vous êtes le Numéro Quarante !

-Je ne suis pas un numéro ! Je suis un ange Liiiiiiibre !


*Mouhahahahaha !*

Wink
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