[...suite à la disparition colérique de Finsternn]
Quand les voix s'imposent...
Finsternn continua sa course folle à travers les couloirs, se tenant la tête et frappant les murs en hurlant comme un damné. La traversée des lieux pour trouver refuge parut une éternité à l'Obscur qui luttaient contre les voix, le rire des trois Fatas, le murmure silencieux des Filanns, la rage des Nishvens.
Hanté, il l'était, par des personnages inconnus mais si familiers, par des souvenirs incompréhensibles et pourtant lourds de sens
Il finit par atteindre son but : sa chambre ténébreuse, gorgée de solitude.
Il chut sur le lit parfaitement dressé, le regard hagard, ne luttant plus, se laissant envahir pleinement par toutes ces visions intemporelles, la douleur se fit lointaine, il n'était plus qu'un observateur passif.
Où commence le rêve...
Un crépuscule du soir, une forêt parsemée de mauves campanules, de fleurs de pavot et d'uvulaires mordorées, le décor se plante. A la croisée des fleuves, Finsternn se voit encerclé par trois femmes, qui à elles seules représentent le cycle des ages : vieillesse, maturité, jeunesse. Il ne sait quels furent ses actes pour avoir provoqué le courroux des trois, mais bientôt leur Jugement tombe, incisive rancune, sous forme de prophécies. Aucune autre précision sur la scène, tout devient étrangement flou, seuls les mots, fils tranchants, tissent la trame de son destin et s'imprègnent, indélébiles.
D'abord les paroles de la vieille :
- Sept cents ans se sont écoulés depuis nos dernières prédictions, nul n'échappe à son destin, pas même toi, et le tiens est funeste. Nous avons prophétisé tes victoires et tes chutes, obscurci ta Cour pour ton peuple et fait de toi leur unique lumière. Nous avions promis de revenir.
Puis, la jeune fille d'été sortit une aiguille de son tablier et s'en piqua le doigt pour dire d'une voix douce saupoudrée de cruauté :
- Je suis la plus jeune, la naissance et le début, il convient que je commence cet oracle :
par trois fois ta cour te reniera : une fois pour décliner ton règne, une fois pour désarmer ton bras, une fois pour abattre tes murs. Voilà ce que je promets: ta ruine et rien de plus.
La femme de printemps poursuivi, détachant la pelote de sa ceinture et enroulant le fil autour de ses doigts
- Trois fois le reniement t'as promis ma sœur, moi qui me tiens au milieu je parle en second, et te promets l'amour. Tu rencontreras l'unique être, celle qui te sembleras en tout point ta semblable, celle qui , seule, pourra écorcher ton cœur, ce gouffre insondable, tout comme ta chair. Par trois fois tu la perdras et jamais ne la sauveras. Ainsi est ma promesse: l'amour et rien de plus.
Quant, à la vieille, elle posa son regard délavé et son sourire laissait paraître un amusement ironique, elle se saisit de la paire de ciseaux pendue à sa ceinture et dit en ces termes :
- Moi qui parle la dernière je vais clore cet oracle. Je ne peux rien changer à ce qu'ont prédit mes sœurs, aussi cruel cela soit. Néanmoins, je vais être plus clémente, bien que je ne te laisse pas le choix. Tu perdras ton empire, ton amour, et un peu de ton bon sens, mais pas seulement, Ombre du Sidhe, le déclin est proche! Enfant de la nuit, désormais tu gagneras la Lumière. Telle sera la condition de ton éternité, telle est ma promesse : allié du Ciel, ennemi des Enfers.
Les ciseaux claquèrent brutalement. Sursaut.
Où l'on s'interroge...
La vision s'estompa brusquement sur ces dernières paroles, nulle autre image, nulle autre explication. Finsternn se redressa sur le lit, interdit. Il essaya de rassembler ses idées, de trouver un sens à tout cela, mais rien ne venait, rien de plus que des impressions lointaines et un sentiment de rage difficile à contenir. Quels étaient tous ces visages, ces castes, ces noms étranges...et elle. Impossible de se rappeler son visage et pourtant elle l'accompagnait, toujours, aussi immatérielle qu'un soupir. Il parcourut la pièce des yeux, et ce manoir, qu'avait – il à lui conter pour qu'il perçoive d'étranges ondes à chaque nouvelles entrées? Pourquoi avait – il l'impression qu' « il » essayait de lui dire quelque chose ? Il se passa une main sur le visage, tout cela était ridicule, il était fou à lier et l' « autre » était la preuve irréfutable de son aliénation, le poids des siècles, l'altération de la mémoire à chaque « passage »....
Alors que Finsternn cherchait à justifier sa transe, il attrapa machinalement le petit carnet sur sa table de nuit, et ajouta des notes à la suite des précédentes...
Quand les voix s'imposent...
Finsternn continua sa course folle à travers les couloirs, se tenant la tête et frappant les murs en hurlant comme un damné. La traversée des lieux pour trouver refuge parut une éternité à l'Obscur qui luttaient contre les voix, le rire des trois Fatas, le murmure silencieux des Filanns, la rage des Nishvens.
Hanté, il l'était, par des personnages inconnus mais si familiers, par des souvenirs incompréhensibles et pourtant lourds de sens
Il finit par atteindre son but : sa chambre ténébreuse, gorgée de solitude.
Il chut sur le lit parfaitement dressé, le regard hagard, ne luttant plus, se laissant envahir pleinement par toutes ces visions intemporelles, la douleur se fit lointaine, il n'était plus qu'un observateur passif.
Où commence le rêve...
Un crépuscule du soir, une forêt parsemée de mauves campanules, de fleurs de pavot et d'uvulaires mordorées, le décor se plante. A la croisée des fleuves, Finsternn se voit encerclé par trois femmes, qui à elles seules représentent le cycle des ages : vieillesse, maturité, jeunesse. Il ne sait quels furent ses actes pour avoir provoqué le courroux des trois, mais bientôt leur Jugement tombe, incisive rancune, sous forme de prophécies. Aucune autre précision sur la scène, tout devient étrangement flou, seuls les mots, fils tranchants, tissent la trame de son destin et s'imprègnent, indélébiles.
D'abord les paroles de la vieille :
- Sept cents ans se sont écoulés depuis nos dernières prédictions, nul n'échappe à son destin, pas même toi, et le tiens est funeste. Nous avons prophétisé tes victoires et tes chutes, obscurci ta Cour pour ton peuple et fait de toi leur unique lumière. Nous avions promis de revenir.
Puis, la jeune fille d'été sortit une aiguille de son tablier et s'en piqua le doigt pour dire d'une voix douce saupoudrée de cruauté :
- Je suis la plus jeune, la naissance et le début, il convient que je commence cet oracle :
par trois fois ta cour te reniera : une fois pour décliner ton règne, une fois pour désarmer ton bras, une fois pour abattre tes murs. Voilà ce que je promets: ta ruine et rien de plus.
La femme de printemps poursuivi, détachant la pelote de sa ceinture et enroulant le fil autour de ses doigts
- Trois fois le reniement t'as promis ma sœur, moi qui me tiens au milieu je parle en second, et te promets l'amour. Tu rencontreras l'unique être, celle qui te sembleras en tout point ta semblable, celle qui , seule, pourra écorcher ton cœur, ce gouffre insondable, tout comme ta chair. Par trois fois tu la perdras et jamais ne la sauveras. Ainsi est ma promesse: l'amour et rien de plus.
Quant, à la vieille, elle posa son regard délavé et son sourire laissait paraître un amusement ironique, elle se saisit de la paire de ciseaux pendue à sa ceinture et dit en ces termes :
- Moi qui parle la dernière je vais clore cet oracle. Je ne peux rien changer à ce qu'ont prédit mes sœurs, aussi cruel cela soit. Néanmoins, je vais être plus clémente, bien que je ne te laisse pas le choix. Tu perdras ton empire, ton amour, et un peu de ton bon sens, mais pas seulement, Ombre du Sidhe, le déclin est proche! Enfant de la nuit, désormais tu gagneras la Lumière. Telle sera la condition de ton éternité, telle est ma promesse : allié du Ciel, ennemi des Enfers.
Les ciseaux claquèrent brutalement. Sursaut.
Où l'on s'interroge...
La vision s'estompa brusquement sur ces dernières paroles, nulle autre image, nulle autre explication. Finsternn se redressa sur le lit, interdit. Il essaya de rassembler ses idées, de trouver un sens à tout cela, mais rien ne venait, rien de plus que des impressions lointaines et un sentiment de rage difficile à contenir. Quels étaient tous ces visages, ces castes, ces noms étranges...et elle. Impossible de se rappeler son visage et pourtant elle l'accompagnait, toujours, aussi immatérielle qu'un soupir. Il parcourut la pièce des yeux, et ce manoir, qu'avait – il à lui conter pour qu'il perçoive d'étranges ondes à chaque nouvelles entrées? Pourquoi avait – il l'impression qu' « il » essayait de lui dire quelque chose ? Il se passa une main sur le visage, tout cela était ridicule, il était fou à lier et l' « autre » était la preuve irréfutable de son aliénation, le poids des siècles, l'altération de la mémoire à chaque « passage »....
Alors que Finsternn cherchait à justifier sa transe, il attrapa machinalement le petit carnet sur sa table de nuit, et ajouta des notes à la suite des précédentes...