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Comme quoi faut jamais répondre au téléphone
#1
Les Archanges dorment, parfois. Il leur arrive même de rêver. Pas souvent, mais ça leur arrive. Et aujourd'hui, Michel rêvait. Un petit songe sans conséquences, avec une ou deux vahinées et un short bleu clair, des vagues, une planche de surf, et... un requin ! Et... une hache ! Et... du sang, la castagne ! Ah..... qu'il était bon ce rêve...

DDRRRIINNNGGGGG ! ! !

- Ouais... allo ? Qu'est-ce qu'il y a ?

La voix hargneuse, grognante et pour une fois assez moqueuse de Baal, l'ennemi de toujours, résonna au bout du fil.

- Alors p'tit gars, t'as vu ça ? La tapette que t'as remplaçé s'est faite rétamer comme une merde par mon ancien boss en deux secondes... T'as pas trop la haine, mon p'tit Michou ?

L'Archange de la Guerre était totalement dégrisé maintenant. Il chercha une vacherie à balancer à son correspondant. On était ange mais on en était pas moins revanchard. Lui clore le bec une bonne fois... Soudain il trouva.

- Oui c'est vrai. Au fait, tant que tu m'y fais penser, tu devrais peut être envoyer des fleurs pour consoler ton ancien seigneur. Se faire étendre comme ça, par un groupe de grades 0... C'est quand même à la limite du honteux...

Apparemment, ça avait plutôt bien marché. Il pouvait entendre (avec une certaine jubilation pas très angélique) Baal qui s'étranglait à l'autre bout du fil.

- OUAIS BEN HEUREUSEMENT QU'IL Y AVAIT DES TAFIOLES DE CHEZ WALTHER POUR LEUR FILER UN COUP DE MAIN A TES P'TITS PEDES, PASKE SEULS, ILS VALENT PAS UN ROND ! !

Là, Michel aurait du rester calme et ignorer l'insulte. Cela aurait été plus chevaleresque et certainement le comportement qu'on était en droit d'attendre d'un archange mais quelque chose en lui l'en empêcha. De l'amour propre peut être. Ou simplement une envie irrépressible d'en découdre.


- Tu me fais rire... Tes minables petits démons sont incapables de tenir plus de trois secondes face à une section de mes serviteurs !

- C'est quand tu veux, l'emplumé ! On va grave vous mettre vot'race ! ! !

- Je te tiens au courant, misérable cloporte !

- OK ! ! !

Michel raccrocha violemment l'appareil. Techniquement, on aurait pu dire qu'il l'envoya se fracasser contre le mur du fond. Il reste longtemps assis dans son lit, à ruminer et réfléchir. Une idée germait dans son esprit... Il fallait lui laisser le temps de se développer à cette idée... Après tout, elles nétaient pas nombreuses à germer dans l'esprit du Seigneur de la Guerre alors il les choyait, toutes autant qu'elles étaient... Il empoigna le petit portable qu'il gardait toujours sur son chevet.

- C'est moi. Repos. Tu me rédiges un ordre de convocation général pour mes serviteurs situé dans ce trou, là... Oui, pas question qu'ils se défilent, ils sont bien assez nombreux. Tu prépares des sanctions bien méchantes pour les lâches qui essaieraient de se défiler. Oui tu sais, la petite bourgade dont j'ai discuté avec Dominique l'autre jour. Puisqu'on a des guerriers en grand nombre sur place, que l'autre aussi et que Dominique refuse de me dire pourquoi il en mobilise autant, on va s'en servir...
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#2
Bas fonds - 23h55

Le soir tombe lentement alors qu'il sort de la discothèque. Pas très grand mais très bien bâti, il marche a vive allure à travers le parking, méprisant royalement les videurs surpris de voir des cornes pousser sur son front. Ses mocassins se déchirent litteralement sous la pression des sabots qui surgissent là où étaient ses pieds tandis que son corps se couvre de plaques et que de longues griffes s'allongent sur ses mains. Ses yeux flamboient d'une lueur mauvaise. Dans cette petite cité, il est le plus puissant. Il le sent, il le sait et cela l'émoustille...

Soudain les phares de la voiture déchirent la nuit. Le choc est violent, très violent. Il a été percuté de plein fouet, il roule sur le bas coté. Claquement de portière. Bruit de pas. Raâclement métallique. Un homme est sorti de la voiture, il marche vers sa victime et il a dégainé une épée. Bandant ses muscles, Balrog opère un rétablissement acrobatique et enchaîne sur l'ange surpris un éventrement aux griffes et un empalement aux cornes avant de le repousser d'une violente ruade qui le fait s'écraser sur l'herbe mouillée quelque trois mètres plus loin. Un petit PLOP! sonore se fait entendre quand il disparait. L'autre ange,r esté dans la voiture, ne demande pas son reste et s'enfuit.

Balrog glousse et repart, bien décidé à atteindre le point de rendez-vous au plus vite.




Vieille Ville - 23h57

Tout était allé très vite. L'éveil d'abord, la prise de conscience du corps et puis la sortie de l'église en flânant tranquillement. La marche jusqu'au centre ville et cette bataille qui avait éclaté dans la rue. L'attaque subie et la risposte donnée, hâtive mais suffisamment puissante pour convaincre le démon invisible de s'en retourner plus près des siens et plus loin du maître de guerre.

Et cette longue, si longue marche, jusqu'à arriver au point de rendez-vous. Carmikael s'installa confortablement sur l'herbe mouilée, attendant les siens, les serviteurs de Michel que les messagers officiels avaient certainement déjà contactés. Il rêvassait en observant les étoiles quand la limousine s'immobilisa à côté de lui. Un soldat de dieu en tenue de combat en descendit, porteur d'une longue caisse qu'il ouvrit avec mille précautions. Carmikael s'avança et lui prit délicatement des mains cette bannière qui lui rappelait tant de souvenirs.

Stalingrad, le froid, la haine ambiante, la peur aussi, les combats aveugles, le chaos, le fracas des explosions, les morts hasardeuses et les coups de chance inouïs. Un rien de nostalgie ? Oui peut être. Il y avait conquis cette bannière rouge et noire, ornée de crânes et de pointes barbelées, cet emblème démoniaque. Aujourd'hui il allait montrer à nouveau aux démons de Baal qu'il était le plus fort...




Banlieue sud - 12h45

La situation commence à devenir tendue. Balrog jette un oeil à la caisse désormais vide et au petit groupe de démons qui se sont appropriés les armes qu'elle contenait. Il leur faudrait bien ça pour résister aux anges qui arrivaient droit sur eux, à environ 3 contre 1. Ils vont périr sans remords pour la gloire de Baal, il le sait. Mais il ne périront pas en vain. Et maintenant que cet imbécile l'a attaqué (un ange quelconque dont il avait oublié le nom) il est libre d'agir à sa guise. Un troisième ange tombe sous ses coups. Il est couvert de sang. Il exhulte.

La bannière est dans les mains d'un courageux jeune démon s'employant à la garder hors de portée des anges qui l'entourent de toutes part. Balrog charge, décidé à faire le vide autour du porte-étendart. Sa stratégie est fort simple : tuer tous ceux qui s'approchent et ensuite aller chercher la bannière adversaire en écoutant négligeamment le plop! de Carmikael quand ce derneir tentera de s'interposer.



Banlieue sud - au même moment

Carmikael s'avança vers le champs de bataille. Nombre d'anges étaient encore assemblés autourde lui, il voulait montrer l'exemple et les guider vers le champs de bataille sans les mener au combat. Il n'en avait pas le droit. il se demandait ce que dirait Balrog en découvrant que plusieurs anges étaient partis non du point de rendez-vous mais quasiment de la route, prenant une large avance qui leur permettait d'être déjà au contact du porteur de bannière démoniaque. L'un des gars présents dans son camp avait empoigné la bannière qu'ils devaient défendre. C'était plutôt malin, il lui faudrait le faire récompenser pour ça.

Carmikael espérait que tout se passerait bien...
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#3
Banlieue sud - 13h55

La situation devenait très embrouillée. Les troupes divine étaient divisée et lui-même se sentait de plus en plus mal. Un ange avait péri sous ses coups. Pourquoi ? La fierté de Michel valait-elle autant de douleur, de doutes ? Etait-ce une épreuve destinée à lui faire rpendre la mesure réelle de sa fidélité ?

Camikael regarda le champs de bataille. Ses frères d'armes progressaient rapidement. ils venaient de s'emparer de la bannière ennemie mais la leur avait disparue. Le théâtre des opérations devenait extrêmement confus. Ce n'était pas sa première guerre mais c'était la première fois qu'il devait choisir entre désobéir à son Archange et désobéir à l'Administration. Il ne savait plus qoi faire.

Ses doigt s'écartèrent lentement et son épée bénite glissa hors de son étreinte. Elle se ficha au sol et émit un murmure de désapprobation avant de disparaître dans un éclat de lumière, attendant dans une autre dimension que son maître la rappelle.

Son regard devint trouble et il tomba à genou. Son armure corporelle disparut. Il pleurait.
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#4
Centre ville - 13h58

Gween abaissa ses jumelles. Sa machoire se crispa et ses yeux s'humidifèrent. Que d'énergies perdues, que de vies gâchées. Tout ça pour satisfaire les montées de testostérone de deux seigneurs un peu trop agressifs. Elle observa le champs de bataille: si les anges parvenaient à ramener la bannière, et ils étaient bien partis pour réussir, on s'acheminait vers un "drawn".

Enfin, elle aura fait son devoir. C'était tout ce qui importait, même s'il était vraiment étrange qu'aucun serviteur de Laurent n'ai pu s'incarner ici depuis si longtemps... Enfin, ce n'était plus vraiment son problème. Elle regarda le bilelt d'avion qu'elle venait de recevoir. En son for intérieur, elle se demande pourquoi on l'envoyait participer aux négociations de paix en Centrafrique. Un tel trou perdu... pire qu'ici... Serait-elle mise au placard ?
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#5
Banlieue sud - 14h06

Le corps sans vie de Carmikael retombe lourdement au sol. Le coeur humain est un muscle très résistant mais la lame d'acier l'a transperçé sans coup férir. Des pas se font entendre, l'assassin est déjà en train de repartir. Plus loin, la bataille fait rage. Des voitures brûlent, des humains sont immolés, des anges et des démons hurlent leur agonie comme si quelque dieu païen pouvait venir leur prendre en pitié. Sur ce petit bout de terre oublié des hommes, des créatures immortelles se livrent à un sanglant corps à corps qui dévaste leurs rangs. Quelque part, on entend comme un rire sardonique... Peut être le fruit de notre imagination.
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#6
Banlieue sud - 23h37

Balrog sourit férocement. il est allongé sur le dos, son corps d'incarnation n'étant plus qu'une plaie béante. L'ange qu'il a combattu a saigné lui aussi mais le seigneur démon avait eu le dessous : il avait déjà subi plusieurs blessures et les attaques mentales des emplumés l'avaient vidé de tout son pouvoir.

Balrog regarde son vainqueur s'approcher, il distingue encore la silhouette translucide de l'épée prête à s'abattre. Il est heureux néanmoins, car même si la bataille se termine sur une sorte de match nul, il a pris un léger avantage en faisant éliminer son adversaire.

Alors que le couperet d'acier tombe sur sa gorge offerte, il se demande si celà suffira à calmer Baal...
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#7
Bas fonds - 02h07

Un couple sort de la discothèque. Sans qu'ils se touchent, on comprend aisément qu'ils sont proches mais pas tant que ça. Ils discutent avec aisance et suffisance d'une mission récemment menée à bien, une de plus et les videurs leur cèdent le pas avec quelques mots de respect. Visiblement de hautes personnalités du lieu.

"C'est normal que mon recrutement ai mieux marché, Frizman, mon maître est beaucoup plus charismatique que le tien.

- Mouais... beaucoup plus pète-couilles, aussi."

Alors qu'ils marchaient tous deux, le dénommé Frizman sortit ses clefs de contact et ouvrit la portière de sa décapotable sport. ils s'installèrent confortablement et Frizman mit le contact.

Quelques secondes plus tard, encore secoué par l'explosion du cabriolet qui avait tué son vieil ennemi sur le coup, Moloch rampa hors des décombres. Pas que les flammes le gênent, non, grâce à son seigneur Bélial, il y était immunisé. Mais il avait mal, vraiment mal. La voiture avait décollé à presque trois mètres de hauteur sous l'impact de l'explosion. La chûte avait été douloureuse.

Moloch les aperçu presque tout de suite. Leurs silhouettes invisibles reflètaient imparfaitement les flammes de l'incendie. Ils étaient deux et parlaient à voix basse.


" Comment on l'a repéré celui-là ?

-T' occupe pas. nous on est là pour éxcuter les ordres de l'Archange du Jugement, rien de plus. Moins tu en sauras, mieux ça vaudra."

Moloch ne comprenait rien du tout. Enfin si, il comprenait qu'il allait perdre la vie. Mais pourquoi ? Il n'eut pas le temps d'approfondir la question. Les trois premières balles de gros calibres lui traversèrent la poitrine, tuant sur le coup son incarnation mortelle. La dernière fit voler en éclats son crâne déjà bien abîmé.
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#8
Banlieue sud - 02h21

Les deux hommes se faisaient face de chaque côté de la route depuis quelques secondes déjà. chacun était arrivé par un chemin différent mais ils savaient tous deux qu'ils rencontreraient l'autre à cet endroit précis, là où la bataille avait commencé. Le démon se râcla la gorge, l'ange fronça les sourcils.

" Tu as triché, dit l'ange.

- Prouves-le, réplique le démon.

- Tu as engagé des assassins pour m'éliminer durant la bataille, et je suis certain que ce n'était pas des serviteurs de Baal.

- Tu te fais des idées frèrot, c'est un malheureux concours de circonstances...

- NE M'APPELLE PAS FRERE !"

Le démon se tut un instant, observant son vis à vis prêt à lui sauter à la gorge.

" Et puis parlons-en tiens, des choses étranges. Je crois bien que tes anges sont arrivés trop vite sur ma bannière, un peu comme s'ils étaient partis du bord de la route et non pas du piont de ralliement comme ça devait être le cas... Alors épargne-moi tes leçons de morale !

- Ce n'était pas de mon fait, ils sont arrivés en retard, ont entendu les règles mais sont repartis dans l'autre sens tout de suite.

- De toutes façons, on est pas là pour ça, pas vrai ?"

L'ange opina du chef et dégaina son épée blanchâtre. Le démon fit jaillir ses griffes, cornes et sabots, réduisant à des haillons sa tenue pourtant toute neuve. Chacun avança d'un pas prudent, jaugeant l'adversaire, cherchant la faille. Ils tournèrent ensemble, s'observant sans trouver l'occasion d'attaquer una dversaire qu'ils connaissaient aussi bien qu'eux-mêmes. L'ange prit le parti de dire encore :

" Néanmoins, ne trouves-tu pas ça étrange ?"

Le démon rompit sa garde pour se redresser. L'ange fit de même.

" Si. Je ne comprends pas comment cela se fait que nous nous soyons réincarnés si vite.

-Nous sommes de haut grade, d'accord, mais cette expérience me fait mieux comprendre certaines paroles prononcées par des anges rencontrés durant cette campagne. Il semblerait qu'ici..."

Carmikael fut interrompu par le crissement discret des pneus d'une longue limousine grise qui venait de s'arrêter devant eux. Ils plissèrent les yeux pour observer la frêle silhouette qui s'avançait vers eux, la puissance des phares directement braqués sur eux rendant leurs yeux douloureux. Le vieil homme s'avança de quelques pas et tendit la main vers eux. Instantanément, ils se tendirent en un mouvement de défense mais trop tard. Balrog vit avec une joie mêlée d'apréhension la faille spatio-temporelle s'ouvrir derrière Carmikael. Pendant un instant, ce dernier le regarda, cherchant désespéremment quelque chose à quoi s'accrocher. En vain. Il disparu en une fraction de seconde.

Balrog sourit, et posa un genou à terre. Il accueillit le prince-démon du temps avec une parfaite obséquiosité.

"Monseigneur... Quel honneur de vous voir descendre ici-bas. Puis-je savoir pour combien de temps il en a avant de pouvoir ressortir ?

- Pour l'éternité."

Le sourire de Balrog se figea instantanément.

"Mais ne t'inquiètes pas, il aura de la compagnie."

Avant que Balrog ai pu faire quoi que ce soit, le vieil homme avait de nouveau tendu la main et de nouveau la faille s'ouvrait, juste sous les pieds du puissant baron de Baal qui chûta en hurlant d'horreur.

"Désolé, vous en saviez trop, désormais."

Le silence retomba dans la banlieue sud, légèrement troublé par le ronronnement du moteur d'une limousine qui s'en allait.
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#9
Vous êtes cordialement invités à partager vos sentiments sur cette campgne en envoyant un mail à l'adresse suviante : administration@ins-mv.net. Nous sommes tout à fait prêt à tenir comptes de vos remarques pour faire mieux la prochaine fois. Prière d'être constructif et d'argumenter vos critique, merci.
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#10
Une pile de dossiers, étalés en masse sur un bureau. Il venait de finir de compiler la totalité des documents. Le statut d'un bon nombre avait été revu à la hausse. Etrange, étant donné la situation particulière de cette bourgade. Enfin, on ne discute pas les ordres du boss.

Un autre dossier attira son attention. Ah, il devait également signaler des montées en grade ? Bah, cela attendrait la soirée, il devait compulser encore quelque dossiers prioritaires. Et il lui fallait avouer qu'il savourait ce climat d'attente...

Il rit. De l'autre côté des marches, un echo semblable retentit.
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