Une incompréhension, c'est si vite arrivé...

[Capitaine Roumert]

Gendarmerie d'Immac sur Sable, 21h, Vendredi 7 janvier 2010.

Le Capitaine Roumert était comme toujours assis à son bureau, lisant les rapports de ces agents. Visiblement, encore une fois, mais la première cette année, la criminalité était en hausse dans les Bas-Fonds. Et dire qu'on avait supprimer l'antenne de gendarmerie située juste à côté, quel gâchis! Maudites restrictions budgétaires! Si ça n'avait tenu qu'à lui...

Le téléphone sonna, interrompant le fil de ses pensées. Machinalement, le Capitaine tendit la main pour le prendre. Qui pouvait bien l'appeler si tard? Si c'était un petit farceur, il allait lui-même se déplacer pour lui botter le cul avant de le jeter au trou. La voix au bout du fil était celle d'Arthur Hulstein, l'actuel maire d'Immac:

- Bonsoir Gontran, ici Arthur Hulstein à l'appareil? Je ne vous dérange pas j'espère?le ton était poli, presque froid et cela surprit un peu le Capitaine, qui répondit néanmoins:

- Oh bonsoir Monsieur le Maire! Non, pas du tout, je suis toujours disponible pour vous. Que se passe-t-il?

- Il se passe, très cher ami, que je n'apprécie pas DU TOUT votre humour de merde, car je ne crois pas que le mot soit trop fort pour le qualifier ainsi. Je vous attends demain à 10h dans mon bureau. J'espère que vous saurez vous expliquer, car croyez moi, vous avez beau être bien noté, personne n'est irremplaçable et j'ai un ami qui connaît bien Monsieur Hortefeux... Bonne soirée quand même!

Et le Maire raccrocha. Le ton avait été sec, exprimant l'ire de l'interlocuteur du gendarme. Roumert resta bouche bée, se demandant ce qui pouvait bien lui valoir un tel remontage de bretelles. Il se mit à réfléchir, sans pour autant trouver la réponse. Cela attendrait donc le lendemain, lors de l'entrevue avec le maire. En tous les cas, il allait tirer cette affaire au clair, car s'il y a bien une chose que le Capitaine détestait plus encore que les appels téléphoniques anonymes, le bordel en ville et le café froid qui ressemblait plus à de la pisse qu'à du café, c'était d'être accusé à tort.

[Le Maire]

Lendemain matin, Samedi 8 janvier 2010, au lieu et à l'heure dite, soit le bureau du maire.

Arthur Hulstein était assis à son bureau, regardant l'horloge sur son mur. Lorsqu'elle indiqua 9h55, la porte s'ouvrit, laissant entrer le Capitaine Roumert. Le gendarme, vêtu de son uniforme dit "de sortie" salua le maire en disant simplement, d'un ton qui n'était que poli et non pas amical:

- Bonjour Arthur! Alors, que me reprochez-vous?

Le politicien à la tête d'Immac, fit le poing dans sa poche, tout en serrant la main tendue de son collègue gendarme en lui répondant, sur le même ton:

- Assieds toi, Gontran. Et cesse de faire l'innocent.

Puis le maire se tourna et sortit 3 choses d'un sac, posée sur un petit secrétaire derrière lui. Tout d'abord, la carte de voeu du Capitaine, qui la reconnut sans peine, puis un sextoy et un oeuf au chocolat qui fouettait atrocement, pire qu'une bête morte.

- Tu appelles ça un cadeau? Je ne te savais pas si spirituel... Mathilde a adoré, comme tu peux l'imaginer.

Le Maire avait dit cela d'un ton aussi dégagé que possible, mais on avait pu sentir un peu de colère sous le vernis de son ironie désabusée.

Roumert sembla interloqué. Visiblement, il ne comprenait pas en quoi ces deux objets étaient liés aux cadeaux de la société de la mairie. Aussi, osa-t-il la question innocente:

-Euh... en quoi est-ce liés aux cadeaux que je t'ai offert par le biais de la société "Beaux Cadeaux"?

Là, c'en fut trop. Arthur Hulstein, l'homme le plus puissant d'Immac (en théorie), explosa de rage en criant au Capitaine:

- Tu te fous de ma gueule!? C'est ce que j'ai reçu avec ce putain de mot d'hypocrite!

Le gendarme se leva et cria au maire:

- Ah ouais? T'oses m'accuser comme ça, à tort?! Cela ne va pas se passer comme ça Arthur!

Et sur ces mots, il sortit en claquant la porte, visiblement très énervé. Dans l'Antre, il y en a un qui devait bien se marrer.