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Le Beau Bar à Brian
A quelques tables de là, un jeune démon sirote pensivement son diabolo fraise.
Il se contente d'esquisser un sourire dégoulinant de compassion à Victorious, puis lance de loin à Tsevaot avec un plaisir non-dissimulé:

Je vois que la discrétion, c'est toujours dans ta nature...
Tu me veux quoi, cher "frère de sang"?
Un son rauque... On ne dirait pas la voix de Victorious, mais un souffle improbable, comme si les cordes vocales du jeune Démon peinait à retrouver leurs formes originelles:

Kabo.

En un pas, l'andréalphus se trouve aux côté de son... collègue. Il pose une main amicale sur son épaule, la main droite, toujours blessée, toujours griffue. D'ailleurs lorsque la dextre se pose sur l'épaule de l'arlequin désormais sans costume, si j'ai bien suivi, les dites griffes se figent, sans mal pour quiconque, à leur tailles la plus importante. Une trace chaude et carmine, des plaies continuant à saigner, se répends sur l'épaule de Kabo attablé.

Quoique le touché puisse être désagréable, avec le sang et les griffe, aucune pression n'est à l'oeuvre, et Kabo peut se débarasser d'un geste de cette main intrusive...


Je veut te parler.

La voix est désormais normale. Un mélange d'exigeance et de douceur. Une tension contenue en arrière plan... Puis d'un coup, un geste presque inhumain, sans que les yeux du jeune démon ne cligne, peut être à la manière dont un oiseau se pencherais sur ce qui l'interresse, avec un étrange regard fixe et inexpressif, l'andréalphus murmure à l'oreille de son collègue:

Et c'est là que tu m'ignore, hein Mon Kabo? Ce serais drôle parce que nous savons tous les deux combien ca m'énerverais... Tu es encore drôle?

En parlant, Victorious à un sourire joyeux aux lèvre. Si ce n'était ce regard fixe, ses mains griffues et ses manières un peu trop intimiste on pourrais le trouver avenant et agréable.
Le Baalite a sorti ses griffes à la vue de Kabo, malgré le regard noir de Brian. Il s'est rapproché de Kabo, ne l'a pas touché, non. Il l'a juste toisé, avant de déchiqueter sous ses yeux un tract, à coup de griffes, puis de les ranger. Souriant, il lui dit:

Alors, comme ça, je suis un écervelé?

Il se pose à la table du Kobal et commande deux bières, avant de poursuivre:

C'est ptêt' vrai mon petit Kabo, mais avant la seule issue possible à notre différent, j'aimerais discuter avec toi. Raconte moi donc ton histoire sur ce Baron traître à la Cause. Si cela s'avère intéressant, peut-être que j'abrégerais tes souffrances, qui sait?
Ezialle s'écarte légèrement du groupe de griffus. La violence, c'est pas trop son truc, à Ezialle. La politique non plus d'ailleurs, surtout démoniaque.
Elle se rapproche donc de Shagshog, et tire sur sa manche pour obtenir un moment d'attention


Dites, Serviteur Shagshog, pourquoi dans ce bar il y a surtout des démons et pas beaucoup d'anges, si c'est censé être un lieu neutre et sans danger?
L'attitude de Victorious à son égard n'a pas l'air d'affecter Kabo outre mesure. Après avoir fixé son visage quelques secondes, il lui sussure:
J'en ai pour deux secondes


Puis, il lance à son autre voisin de tablée:

Ex-baron. L'écureuil a été déchu de ce titre.
Il est hors de question de t'expliquer ce qui fait de lui un traitre, son attitude à la mission hôpital parle d'elle-même.


L'ex-Kobal descend rapidement son diabolo, et dit d'un air narquois:

Tu crois réellement que je vais te faire confiance, alors que tu es assez stupide pour montrer un de tes pouvoirs au premier ange venu?
Je confirme, tu es un écervelé.


Il se retourne ensuite en direction de l'Andrealphus.

En ce qui nous concerne, tu peux parler librement ; si ce qui te fais peur, c'est les gentils anges qui nous entourent, il y a toujours le langage démoniaque...
Victorious renifle les cheveux du Kobal, doucement, tendrement, il carresse le cuir chevelu de l'unijambiste avec son nez, s'ennivrant visiblement de son odeur.

C'est vrais... tu n'es plus drôle

La voix est emprunte de regret... Puis le jeune démon se redresse joyeusement. Il se place à côté de l'arlequin, se mettant à sa hauteur, voir plus bas, car sans chaise il est obligé de s'accroupire.

Une des mains de l'andréalphus s'enfonce dans la poche de son jean, la déchiquettant se faisant, mais le démon n'en as cure. Au bout d'une griffe, un morceau de papier vierge qu'il pose devant Kabo.


Je veut juste ton numéro de téléphone sur terre. Clame avec gaîté l'andréalphus... On pourras se parler comme ca... Et peut être même... se voire... Ca me ferais plaisir. A toi aussi j'en suis sûr. De gré ou de force, à toi aussi.

Il n'y as pas de menace dans le ton, pas de tension non plus, pas d'avantage de tromperie, comme l'atteste la dernière tirade. Victorious exulte d'une sorte de naïveté dangereuse qui lui est propre
Perdu dans ses réflexions et dans le sourire de Victorious, Kabo est interrompu dans ses pensées par la main s'immisçant dans ses cheveux.

Il semble fondre sous le coup de cette attitude avenante qu'il désire depuis si longtemps, n'osant pas croire à un tel revirement de situation.
A ses yeux, la sincérité de l'Andréalphus ne fait aucun doute. Il en oublierait presque les griffes menaçantes, et le malheureux concours de circonstance.

Il prend le morceau de papier, regarde ces yeux qui ne sauraient mentir et dit d’un air tourmenté:

Je n’ai… pas de stylo.
Tsevaot suit la scène des yeux, souriant avant de dire à Kabo, en se levant et en se dirigeant vers le bar, sa mousse à la main:

Dommage, tu n'as pas choisi la bonne option. Oh et pour les griffes, ce n'est rien, question de prestige: j'aime quand les anges savent qui les a tué.

Une fois arrivée à la hauteur du comptoir, il s'assied sur un tabouret et sirote sa bière, sans dire un mot, l'air un peu pensif.
Le Vieux se lève de son siège et se rapproche de Kabo.
Il s'asseoit a coté du démon et commande un autre pastis.
Il s'installe et commence a siroter son verre.


Le visage de Victorious s'éclaire d'un grand sourire.

Je savais que tu comprendrais mon Kabo. Ça vaut mieux pour tout le monde.

Il se lève calmement, et vas vers le bar, vers la caisse pour être exacte, d'un geste il se saisit d'un stylo. Maladroitement, il est évident désormais qu'il ne parvient pas à rétracter ses griffes, et qu'elles s'obstinent à demeurer sortie. Après une sourire à Brïan, ce dernier lui ayant fait comprendre que le stylo s'appelle "revient", l'andréalphus retourne à la table, et pose l'objet devant l'arlequin.

Allez mon Kabo... S'il te plaît...


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