Le bon côté des petits bistrots.

[Richard Granvelle]

Granvelle était là. Pour une fois il avait pu se libérer en avance et avait choisi de patienter dans le bistrot en lisant le journal.
"Le Bon Côté" était encore relativement vide. Seul un couple, deux tables plus loin, était en train de manger. Mais ça n'allait pas tarder à se remplir.
Encore un quart d'heure avant le rendez-vous. La rolex de Granvelle lui indiquait 11h45. Monsieur Delarge n'allait probablement pas tarder...

Granvelle repensa à la conversation téléphonique qu'il avait eu avec cet individu. Il était sur ses gardes. On ne sait jamais avec certains hurluberlus. Mais bon... la curiosité l'avait poussé à venir voir de quoi il en retournait exactement.

Sait-on jamais...

[Ramasekva]

11h55.

Un homme plutôt grand, pas très épais, entre dans le petit restaurant.
Son teint est basané et ses cheveux brun sont soigné, coupé court et surement lissés pour paraitre plus occidental. Il est habillé classe. Veste de smoking, pantalon impeccable et chaussures de marque. Il tien une mallette Yves St Laurent très chic.

Son regard noir parcours la salle de restaurant et s'arrête sur Granvelle.
L'homme avance jusqu'à la table réservé et tend la main à Granvelle.

Bonjour, je suis Jessy Delarge.
C'est un honneur de vous rencontrer.

[Ramasekva]

Puis Delarge enlève sa veste de smoking, se qui révèle une chemise YsL, en accord avec sa mallette qu'il pause par terre, au pieds de sa chaise. Il s'assoie.

Un apéritif ? Sans alcool pour moi.

Il fait un signe au serveur qui vient prendre commande.
Delarge semble savoir ce qu'il veux.

Vous me servirez un cocktail sans alcool s'il vous plais.
Et pour vous ? Cher ami ?

[Richard Granvelle]

Granvelle serre la main de Delarge sans se lever de sa chaise et le salue à son tour.
A la question de l'apéritif, il demande simplement un vin blanc d'Alsace au serveur.

"Bien. Je suis content de voir que vous avez pu venir... Attendons-nous quelqu'un d'autre ou souhaitez-vous commencer à discuter tout de suite ?
J'avais réservé la table pour trois..."

[Ramasekva]

Ma secrétaire est débordé de travail. Elle ne pourra pas nous rejoindre est c'est dommage, c'est une charmante personne.
J'ai signalé un malfrat, que j'ai reconnu, à la police. Elle s'occupe de la paperasse.
En bon citoyen, je n'hésite pas à m'impliquer pour le bien être de nos electeurs.

Le serveur apporte les boissons et nous passe la carte.
Nous vous ferons signe pour commander.

Delarge attend qu'il s'éloigne. Il goute son cocktail et affiche une mine satisfaite.
Si nous sommes ici, c'est que nous poursuivons le même but et que ma proposition vous intéresse, où éveil votre curiosité. La situation d'Immac ne peut perdurer et doit évoluer vers une politique plus dur envers la criminalité. Une politique sans pardon, ferme et intransigeante. Sommes nous d'accord ?

[Richard Granvelle]

Granvelle ne peut laisser échapper un sourire aux paroles de son interlocuteur.
Il semble trouver amusant la spontanéité de Delarge.

"Nous sommes d'accord sur le fond je pense. Reste à voir ce que vous pensez des formes. Car c'est bien là que se situe toute la différence. Je n'ai toujours pas bien saisi la raison de votre engouement à mon égard et quelle est la nature de l'aide que vous souhaitez m'apporter."

Il boit une gorgée de vin.

"Je n'ai pas attendu votre arrivée pour revendiquer le poste de Maire voyez-vous. Mais, pour l'instant, les citoyens d'Immac semblent trop attachés à la « dynastie Hulstein », comme j'aime à le dire..."

Un sourire agréable.

[Ramasekva]

"La « dynastie Hulstein »", Hei hei hei ... c'est bien sorti ça ...

Delarge se redresse et pause les mains sur la table

Je compte vous apporter "l'outil" de votre élection; L'A.M.I.
Un parti clefs en mains, et une campagne de presse assassine envers le Maire actuel.
J'ai répertorier de nombreuse choses qui ne vont pas dans cette ville; Policier municipal exercent nu, autorisation de rassemblement pour le TMC, qui à chacune de ses sorties provoque un drame, j'en passe et des meilleurs ...

Pour accompagner ses paroles, Delarge sort de sa mallette une liasse de feuille.

C'est une pétition contre ce club. je l'ai montré a Hulstein qui n'en n'a cure.
Je vous assure une propagande de masse a Immac et une monté en flèche dans les sondage.

Delarge range ses dossiers quand le serveur, qui s'impatiente, viens prendre commande.

... Pour moi, ce sera votre spécialité; Jambon sauce échalote et son riz parfumé ...

Il attend que Granvelle passe commande et que le serveur s'éloigne.

Monsieur Granvelle, j'ai bien étudié le conseil municipale. Vos talents et vos idées vont bien plus loin que ceux des autre conseillés.
Kernel ne s'intéresse qu'a la finance et non a la finesse, Delafaille est trop "humaine" pour êtres objective et je ne parle même pas de Crèvecoeur pour qui la politique équivaux à du Mercurochrome pour jambe de bois.

Je vous veux simplement car vous êtes le meilleur, et de loin.

[Richard Granvelle]

Granvelle ne semble pas réagir aux flatteries de son interlocuteur. Ou, au moins, il fait des efforts pour ne pas le montrer.

"Pouvez-vous me parler un peu plus de votre ... association ? Cela fait plusieurs fois que vous mentionnez son nom... L'A.M.I... mais je n'en ai jamais entendu parler. De quoi s'agit-il exactement ?"

Nonchalemment, il se saisit des feuilles qu'a sorti Delarge et les parcourt du regard, un sourcil relevé d'étonnement.

"Pour ce qui est du conseil municipal, je suis d'accord avec vous, à une nuance près. Les personnes dont vous parlez soutiennent quasiment toutes le Maire actuel. Et, qu'elles soient compétentes ou non, il n'en reste pas moins qu'elles ont beaucoup d'influence dans cette ville, malheureusement."

[Ramasekva]

L'A.M.I. ... ou Action Municipale Immacienne. Vous n'en avez logiquement pas entendu parler car ce parti n'existe pas encore.
C'est un concours de circonstances qui m'en a donné l'idée.

Delarge fini son verre ... slurp ... et le pose en bord de table pour faciliter le travail du serveur. Surtout pour qu'il ne stagne pas trop longtemps à proximité de la conversation.

Tout d'abord, l'inaction de Hulstein face à la violence de groupement comme le TMC. Alors qu'un simple arrêté municipal interdisant leur regroupement suffirait à calmer l'ardeur belliqueuse de ces fous du volant ... et du guidon. Le nouveau poste de police en banlieue sud est une bonne chose, mais se reposer uniquement sur la police ne suffi pas.

Puis, l'absence d'opposition sérieuse à la politique communal. Je veux dire par là, l'absence d'une organisation politique forçant Monsieur le Maire à se sortir les doigts du ... de là où il les laisse.

Et ma dernière raison, c'est vous. Vous méritez sa place. Vous êtes bien plus compétant que quiconque pour faire de cette ville un modèle et j'ai senti un attachement particulier pour Immac. Il n'est pas impossible que des conseillés nous suivent dans cette aventure.

Vous comprendrez donc que j'eus envie de vous rencontrer et de vous soumettre mon idée. Si vous acceptez, nous pourrons accomplir de grande choses par le biais de l'A.M.I..

Le serveur reviens finir de prendre la commande ... Et avec vos plats, vous boirez ? ... Delarge laisse le soin à son interlocuteur de choisir le vin.

Je ne bois pas d'alcool pour l'apéritif, mais deux verres de vin en mangeant, c'est la limite légale.

[Richard Granvelle]

"Oui... Tout reste à faire en somme. Dans ce cas, je me demande bien ce qui pourrait me pousser à quitter mon parti pour rejoindre le votre ? Les électeurs n'aiment pas les nouveaux partis. Ils se plaignent sans arrêt de ceux qui apparaissent à tout bout de champ parce qu'ils ne savent plus à qui faire confiance du coup..."

Granvelle semble réfléchir quelques secondes, avant d'ajouter :

"Pour ce qui est des actions du Maire actuel, face à la violence des gangs, vous savez, il ne s'en sort pas si mal. Le tout est de savoir gérer les priorités.
Par exemple, le groupe dont vous faites mention est une préoccupation assez mineure comparée à la délinquance qui sévit dans les Bas-Fonds, et dans une moindre mesure en Vieille Ville."