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Ombre d'âme
#1
Errer, voilà ce à quoi je semble promis,
Que ne suis-je point plus maudit, voilà qui me suprend,
mais le sourire qui monte à mes lèvres est amer :
ma faiblesse proverbiale est le ver de mon coeur.


Si grands, autour ! Comment pourraient-ils m'entendre ? Leurs tympans ne vibrent certainement pas au rythme de mon souffle. Et même alors, je doute qu'ils me comprennent (ou cherchent à me comprendre). Comme je dois paraître insignifiant, perdu aux milieu des décombres silencieux des Cieux, les cils en feu d'avoir tant pleuré, et la honte de m'être abandonné aux larmes n'a pu que les faire jaillir avec plus de vigueur.

Chacun passe par là semble-t-il, alors serais-je le seul aussi dénué de force ?

Qu'y puis-je au final ? Ils me disent que ce n'est qu'une question de volonté, alors qu'y puis-je si j'ai été crée aussi insignifiant ? C'est leur mépris que je perçois, ou bien leur colère, comme des petits couteaux acérés qui transpercent mon dos. Le dos est toujours dans ces cas là la partie la plus vulnérable du corps car pour chaque coup effectivement porté on en souffre de mille, imaginaires peut être mais non moins douloureux.

Chaque strophe de leur philosophie embrume un peu plus mon âme. Sommes nous vraiment fait de la même glaise ? La mienne me semble tantôt friable et cassante, tantôt ammollie, informe.

Chaque matin une crainte particulière me saisit : j'ai peur d'avoir franchit la ligne, sans le savoir, dans mon sommeil. Il me semble inévitable que celà arrive un jour, et comment réagirai-je alors ? Je rirai, peut être, enfin conscient de ma propre absurdité, alors que les énergies déchireront mon être, éparpilleront les derniers atomes de ténebres.

C'est peut être à boire le calice jusqu'à la lie que je me trouverai plus de courage et de vertu que les plus grands de leurs champions.
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#2
Ses paupières se soulèvent avec pesanteur, ses yeux s'ouvrent sans voir le décor qui l'entoure.
Ses gestes sont ralentis. Il s'écoule un temps infini entre chaque seconde qu'égrène avec lassitude la vieille pendule au fond de la pièce. Hors du temps, son esprit se verrouille sur l'immédiat tant qu'il peut encore refouler la terreur aux confins de son esprit.
Bientôt elle déferlera sur lui. Implacable. Mécanique.
Alors le monde reprendra ses couleurs brillantes et crues, ces rouges sanglants, ces gris de roche, ces bleus céruléens; ses bruits vifs, tranchants, grinçants, pointus. Mais pour l'instant la brume ouattée anesthésie ses sens et son cerveau, cocon éphémère gui garde les pensées pâteuses et froides, incapables de s'envoler vers la lumière brûlante de la lucidité.

Puis il bascule dans l'horreur de son quotidien.
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