01-09-2008, 04:43 AM
Lentement, elle mâchait son chewing-gum en regardant le mur qui lui faisait face.
Une jeune femme à l’âge indéfinissable : 15 ou 25 ans ? Difficile de le dire. Non. Impossible.
Elle appartenait à cette catégorie d’individu dont la juvénile beauté fanerait en un jour seulement. En attendant, elle en profiterait sans vraiment avoir à s’en préoccuper
Assise sur la cuvette sale de toilettes immondes, elle tapait du pied, s’impatientant. La porte était pourtant grande ouverte. Elle donnait sur la salle des WC.
Le mur en face était pour parti défoncé, sans doute à coup de semelles et d’armes métalliques, des tâches brunâtres émaillaient le tout, de larges traînées brunâtres pour être tout à fait précise. Et ça aurait été plus rassurant de se dire qu’elles trouvaient leurs origines au fond de la cuvette plutôt que dans les veines.
*clac*
Le bruit de la serrure qui cède aux assauts d’un poignet.
Suivi de près par celui du talon chaussé en Armani qui ne craint pas de se salir sur le carrelage dont la couleur justifiait l’odeur âcre et écoeurante qui régnait ici.
Elle était toujours assise, toujours calmement fixé sur son siège, toujours concentrée sur la manière de faire la bulle la plus imposante.
Dans l’horizon de son mur se découpa la silhouette massive d’un homme dans un complet noir. Le genre qu’on ne peut pas se payer à moins d’être rentier ou de méconnaître le service fiscal.
L’individu ramena deux doigts à sa bouche, et en tira la cigarette qui était la seule chose qui colorait son faciès plongé dans l’ombre.
Une fumée épaisse et écoeurante dégoulina littéralement d’entre ses lèvres. Loin de dégoûter la jeune fille qui semblait tout simplement insensible à ce manège qui se voulait intimidant.
- Isa.. ? Interrogea une voix appartenant à une gorge dont le larynx était à l’unisson de son style. Sombre et enfumé.
*Chlac*
La bulle venait d’exploser.
Elle redressa une paire d’yeux d’un vert émeraude sur son interlocuteur.
- Isa’, pourquoi tu n’es pas à la table ? Ca fait une demi heure que tu rates les tours, tu sais combien tu as fait perdre à monsieur Antonneli avec tes caprices ?
« Isa’ » entrepris de s’adosser complètement au tuyau derrière elle, et croisa les bras.
- 130…répondit-elle dans un murmure ironique.
Le 44 Armani s’installa contre la cuvette des toilettes, entre les jambes d’Isa’. C’était ouvertement menaçant.
- Mets tes lentilles, et va jouer. Annonça froidement l’homme de main.
- Et si je perds ? demanda t-elle avec un sourire.
- Alors tu auras triché…
Isa’ retira le chewing-gum de sa bouche, et d’une main aux ongles impeccablement manucurés, elle le colla sur la chaussure qui cherchait à lui faire peur.
Dans un geste acrobatique, elle évita la jambe de l’homme et quitta son trône, sans un regard.
En fait ses yeux étaient braquées vers le plafond alors qu’elle enfilait une paire de lentilles colorées sur le chemin de la sortie.
*clac*
Cette porte n’avait décidément aucune volonté.
- Sale petite traînée. Commenta l’homme désormais seul dans les WC.
D’un geste brusque, il entrepris de décoller le chewing-gum épais et rose de sa chaussure.
Il hurla en voyant son doigt quasiment sectionné à la hauteur de la deuxième phalange. Une lame de rasoir recouverte de chewing-gum profondément enfoncée dedans.
Une jeune femme à l’âge indéfinissable : 15 ou 25 ans ? Difficile de le dire. Non. Impossible.
Elle appartenait à cette catégorie d’individu dont la juvénile beauté fanerait en un jour seulement. En attendant, elle en profiterait sans vraiment avoir à s’en préoccuper
Assise sur la cuvette sale de toilettes immondes, elle tapait du pied, s’impatientant. La porte était pourtant grande ouverte. Elle donnait sur la salle des WC.
Le mur en face était pour parti défoncé, sans doute à coup de semelles et d’armes métalliques, des tâches brunâtres émaillaient le tout, de larges traînées brunâtres pour être tout à fait précise. Et ça aurait été plus rassurant de se dire qu’elles trouvaient leurs origines au fond de la cuvette plutôt que dans les veines.
*clac*
Le bruit de la serrure qui cède aux assauts d’un poignet.
Suivi de près par celui du talon chaussé en Armani qui ne craint pas de se salir sur le carrelage dont la couleur justifiait l’odeur âcre et écoeurante qui régnait ici.
Elle était toujours assise, toujours calmement fixé sur son siège, toujours concentrée sur la manière de faire la bulle la plus imposante.
Dans l’horizon de son mur se découpa la silhouette massive d’un homme dans un complet noir. Le genre qu’on ne peut pas se payer à moins d’être rentier ou de méconnaître le service fiscal.
L’individu ramena deux doigts à sa bouche, et en tira la cigarette qui était la seule chose qui colorait son faciès plongé dans l’ombre.
Une fumée épaisse et écoeurante dégoulina littéralement d’entre ses lèvres. Loin de dégoûter la jeune fille qui semblait tout simplement insensible à ce manège qui se voulait intimidant.
- Isa.. ? Interrogea une voix appartenant à une gorge dont le larynx était à l’unisson de son style. Sombre et enfumé.
*Chlac*
La bulle venait d’exploser.
Elle redressa une paire d’yeux d’un vert émeraude sur son interlocuteur.
- Isa’, pourquoi tu n’es pas à la table ? Ca fait une demi heure que tu rates les tours, tu sais combien tu as fait perdre à monsieur Antonneli avec tes caprices ?
« Isa’ » entrepris de s’adosser complètement au tuyau derrière elle, et croisa les bras.
- 130…répondit-elle dans un murmure ironique.
Le 44 Armani s’installa contre la cuvette des toilettes, entre les jambes d’Isa’. C’était ouvertement menaçant.
- Mets tes lentilles, et va jouer. Annonça froidement l’homme de main.
- Et si je perds ? demanda t-elle avec un sourire.
- Alors tu auras triché…
Isa’ retira le chewing-gum de sa bouche, et d’une main aux ongles impeccablement manucurés, elle le colla sur la chaussure qui cherchait à lui faire peur.
Dans un geste acrobatique, elle évita la jambe de l’homme et quitta son trône, sans un regard.
En fait ses yeux étaient braquées vers le plafond alors qu’elle enfilait une paire de lentilles colorées sur le chemin de la sortie.
*clac*
Cette porte n’avait décidément aucune volonté.
- Sale petite traînée. Commenta l’homme désormais seul dans les WC.
D’un geste brusque, il entrepris de décoller le chewing-gum épais et rose de sa chaussure.
Il hurla en voyant son doigt quasiment sectionné à la hauteur de la deuxième phalange. Une lame de rasoir recouverte de chewing-gum profondément enfoncée dedans.