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Joined: Aug 2006
15 heures, jeudi après midi … Accoudé au comptoir de l’accueil de l’hôpital, Jean-Michel s’ennuyait ferme …
Coups d’œil sur l’horloge murale … 15 heures 05 … La barbe ….
Bilan de la journée : deux poignardés de cette nuit admis en urgence, une blessure par balle, une appendicite aigue et le casse-couilles de la chambre 28 qui a passé toute la matinée à se plaindre.
Il attrapa le magasine télé qui traînait sur le comptoir et se mit à le feuilleter. Tiens ? Une téléréalité ce soir. Trois stars has been échangeant leur vie avec des pêcheurs de morues boliviens. Génial ! Il y’en a même une avec un cul de brésilienne et un piercing au nombril, quel bonheur !
Il sortit de la rêverie dans laquelle le magasine l’avait plongé et vit du coin de l’œil deux personnes patientant devant son guichet. Il soupira, refermant son magasine avec une réticence toute théâtrale et leva la tête vers les visiteurs.
Un homme, chemise et cravate, camouflés par une ample blouse blanche. Petites lunettes, l’air sûr de lui et portant une mallette. Aie, un toubib. Mais c’est surtout sa voisine qui retint son attention. Jeune minette moulée dans une blouse blanche courte à souhait avec de grands yeux.
Passant machinalement une main dans ses cheveux, il lui décrocha son plus beau sourire.
Le toubib parut avoir un mince sourire avant de prendre la parole.
« -Bonjour à vous. Docteur Spiesky et mademoiselle Ruisseau. »
Il attendit quelques secondes, le temps que le brave Jean-Michel parvienne à détacher les yeux de la jeune infirmière et enfin le regarder.
« -Nous sommes les experts tabacologues envoyés par le centre de pneumologie national. Pourriez vous, je vous prie, nous amener au directeur de cet établissement ? Nous avons quelques points à aborder avec lui… »
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Vis ma vie de jeune infirmière de 24 ans, bien en chaire, aux formes plutôt bien proportionnées.
C'est d'une logique implicable. Un décolleté pigeonnant et une blouse de médecin,tu auras, et la soif des hommes, tu récolteras...
La jeune femme passa en revue la liste des infirmières en poste ce jour là.
Se faufiller dans les vestiaires des femmes est d'une simplicité à toutes épreuves.
Il est clair que les hopitaux n'ont pas le systeme de sécurité le plus évolué du monde mais tout de même. On entre et on sort comme dans un moulin ici, ma parole.
Inquiétant. Vraiment très inquiétant d'ailleurs.
C'est surement une chose à reparler sur le café des anges.
Il lui fallut près de 10 secondes pour s'équiper d'une blouse blanche neuve et d'un stétoscope.
Un sms, pour prévenir son collègue que l'opération pouvait démarrer.
"Ok, je suis en place, mon grand."
Quote:Mon grand? ... Puff je peux décidément pas m'en empécher, c'est plus fort que moi.
Mademoiselle!! Voix venant de derrière
Ouiiiiii??, dit-elle avec un grand sourire en se retournant à s'en décrocher la machoire.
Il prit son temps ...Heuu..., non rien je croyais que vous étiez... Enfin moins ... Avec plus de ...
L'infirmière faisait mine d'attendre la fin de sa phrase puis l'homme abdiqua et partit sans terminer...
Quote:D'accord... Ca commence bien, tiens...
La demoiselle se dirigea, donc, vers l'entrée attendant son aimé heuuuu son collègue... Décidément
De sa vue perçante elle vit une voiture approchée et déposée un homme habillé classieusement. Elle prit une blouse par l'encolure en attendant que le sieur prenne place dans ce nouvel accoutrement.
Mademoiselle Ruisseau, bonjour. Tout va pour le mieux je présume? Dit-il avec un sourire évocateur.
Une complicité sans faille naissait.
La demoiselle rougit légèrement. Tout à fait, monsieur.
Alors, allons-y. Nous avons très peu de temps... répondit-il séchement
Elle suivit l'homme en clopinant sur ses talons hauts noirs, trop petits pour elle. Il faut dire qu'emprunter une paire de chaussure n'est pas vraiment une idée lumineuse pour le coup
Tout deux souriaient en pensant à ce qui allait arriver
Certainement, monsieur. Dit-elle se forçant à incurver son visage en une petite moue afin de grossir encore un peu ses lèvres pulpeuses. Elle bonda la poitrine qui faillit sortir de ses logements et leva la main à hauteur d'épaule. Elle prit son élan et avança en se dandinant allégrement
Ils s'amusaient déjà... Quel couple de sacrés rolistes, ces deux là...
En arrivant au comptoir, elle reprit son sérieux et posa fièrement au coté de l'homme en costume
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Jacques Petibidon était atterré … Il sortait de la salle de réunion de l’hôpital comme un zombie, encore sous le choc de la conférence à laquelle il venait d’assister.
Il tenait encore entre ses mains le dossier médical que le docteur Spiesky leur avait remis à tous. Le docteur Spiesky en personne ! Il s’en voulait de ne jamais avoir lu d’article de lui … Un grand de la science ! Un éminent tabacologue qui a co-écrit des dizaines d’articles avec des sommités comme les professeurs Molimard ou Lagrue.
Une telle justesse scientifique et des propos si … si … Décidement, il en perdait ses mots !
Avancant au hasard des couloirs de l’hôpital, il tomba sur l’acceuil. Sans une hésitation, il pressa le pas jusqu’à la grande poubelle et vida ses poches avec acharnement. Briquet, ses deux paquets de Talboro ses allumettes même y passaient ! Puis, comme en transe, il sortit.
Il fut brusquement tiré de sa rêverie lorsqu’un adolescent boutonneux lui mit un prospectus sous le nez en beuglant et insistait pour lui mettre entre les mains un paquet de cigarette bon marché. S’en était trop !
Il attrapa l’adolescent par le col, comme furieux. Il l’apostropha vivement, postillonneur au visage du malheureux.
-"Petit inconscient ! Vous ne vous rendez pas compte de vos actes ! *il lui arracha le paquet de cigarette et le balança au loin dans les fourrés bordant l’hôpital. Si vous aviez écouté le discours de cet éminent tabacologue, vous auriez su !"
Yeux déments, front suant … Y’a pas à dire, suffisait de peu pour transformer un homme …
Un mince sourire aux lèvres, le « Docteur Spiesky » referma la fenêtre par laquelle il observait la scène et tira pudiquement le rideau.
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Geneviève Grison quant à elle travaillait à l’hôpital depuis 12 ans maintenant. Elle avait toujours tiré une grande fierté de son travail et sa conscience professionnelle lui attirait toutes les éloges. Elle sortait d’entretien avec cette jeune femme, mademoiselle Ruisseau.
Douce, attentionnée, gentille. Bien des patients devaient avoir de la chance lorsqu’elle s’occupait d’eux …
Elle lui a montré les affiches, les dossiers et ce qu’elle a vu l’avait proprement révolté !
Comment des cochons pouvaient ils gâcher leur vie et celle des autres pour quelques bouffées de nicotine et de goudron ?!
Retournée, elle pris sa vieille deux-chevaux et rentra chez elle, petite maison de lotissement de la banlieue sud-ouest, propre et tranquille, hormis quelques jeunes qui s’amusaient comme d’habitude… Elle entendait de loin leurs pétards … « Plop, Plop , PLOP !» ... Ils n’arrêtaient décidément jamais ces garnements …
Elle ouvrit la porte, déposa à la hâte son sac a main et vint de camper en plein milieu du salon, face à son mari affalé dans son fauteuil, la pipe au coin des lèvres.
Le pauvre bougre leva un regard surpris vers son épouse et murmura un faible, une immense surprise se lisant dans son regard.
-Bonjour mon lapin, mon coeur ... que ... heu … qu’est ce qu’il y a ? Tu fais une drôle de tête ...
Si le pauvre René Grison savait … Il venait d’être désigné volontaire pour suivre une thérapie « Stop au tabac : l’ensemble des 15 étapes indispensables pour préserver votre santé. ». On peut dire qu’il avait de la chance d’avoir une femme aussi dévouée …
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Gégard Blondain … Agent d’service à l’hosto d’puis des années maint’nant ! Ca fait quoi ? vingt ans ? Trente ? Bhoah peu importe ...
On peut dire qu’il en voyait tous les jours ! Entre ces salopards d’incontinents qui se font dessus et en foutent plein la chambre et ces blaireaux de chirurgiens pas foutus d’pas transformer un bloc stérile en une reconstitution de Verdun.
Et qui passe après pour nettoyer, hein ? C’est bibi !
Il marmonnait ainsi, passant le balai dans le hall de réception et mâchouillant son vieux cul de cigare brunâtre.
Un coups à droite … un coups à gauche … SCHLUURP ( sucottement et machouillement de cigare)…. Puff … Un coups à gauche … Je ramène la poussière au centre et … Un coups à … Tiens ?! Un soulier. Il leva un regard mauvais vers l’énergumène qui avait le toupet de venir le déranger et …
Tiens ?! Il a une bonne tête lui finalement. Il sembla se radoucir immédiatement à la vue du quadragénaire souriant qui lui faisait face.
-Comment ça va, camarade ? Pas trop dure la journée ?
En temps normal, le vieux Gérard aurait sauté à la gorge de l’impudent mais … Un quelque chose … Chai pas quoi le retint de faire ainsi …
Le bonhomme en blouse blanche lui posa une main sur l’épaule et lui tendit quelques prospectus, souriant.
-Je suis le docteur Spiesky cher monsieur, je n’ai pas encore eu le plaisir de vous connaître, si ? Venez, j’ai quelques petites choses à vous montrer et puis … Nous pourrions discuter aussi un peu de vous n’est ce pas ?
Il emmena le vieil ouvrier de service dans un coin à part, toujours souriant et papotant avec bonne humeur.
Deux infirmières de passage croisèrent le drôle de duo. Eh ben ! Depuis 20 ans que Gérard était ici … On l’avait jamais vu parler à personne comme ça …
[hj : Je suis à disposition pour justifier à qui me le demande ce que j'avance dans ma chronique. je pense que +3 en médecine doublé de +3 en baratin devraient pouvoir produire quelque chose dans le genre ... Hesitez pas à me PM en cas de question/remarque/interrogation ]
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