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Henri Dorias
#1
Il s'appelle Henri Dorias.

Cet homme déteste son travail. Il le hait au plus haut point. Mais il sait que si il ne fait pas alors sa famille sera en danger. C'est le gardien du phare de la petite ile où une vingtaine d'habitants résident en toute quiétude lorsque l'hiver ne les relie pas au continent de sa couche de glace.

Ca fait des années qu'il travaille ainsi. Il ne se rappelle plus quand il a commencé, peut être quand il était petit, lorsque le grand père lui montrait la fierté locale. Peut être plus tard, lorsque son père lui annonça que le Maire le désignait d'office, sans qu'il ne sache trop pourquoi.

Un jour il croisa un citadin. Fiers de son phare, les gens lui montrèrent l'engin. Henri était moins enthousiaste mais fit quand même un effort. Le citadin surpris, lui demanda alors:

"mais pourquoi vous n'utilisez pas un phare électrique ? avec un groupe électrogène c'est tout à fait faisable et en plus vous gagneriez en efficacité !"

Le gardien parut offusqué de cette remarque, car malgré qu'il n'aimasse pas son travail, il sait que si ce dernier venait à lui manquer alors il devrait pointer au chômage. Il refusa donc sèchement l'idée. Le citadin lui ria alors au nez.

"on ne peut pas lutter contre le progrès vous savez. vous même un jour vous reconnaitrez que vous en avez besoin. et puis vous savez avec un peu de formation vous pourriez conserver cet emploi non ?"

Henri, un peu parano, est persuadé du contraire. Il finit par congédier le citadin. Par ailleurs il était hors de question qu'il quitte l'ile pour effectuer cette formation, le maire était clair: il était consigné dans le batiment, car des bateaux pouvaient surgir à tout heure et le brouillard tombe souvent dans le coin.

Un jour, par forte tempête, le vent est tellement fort que la vitre du haut de la tour se cassa, éteignant du coup la flamme. Son pote Gautier n'est plus là, il ne peut pas l'aider à réparer comme il l'a toujours fait dans le passé, il a été emporté il y a quelques semaines par une forte fièvre. Henri est désespéré. Il aurait du se méfier de la tempête, mais il était si préoccupé par le village, qui à ce moment même souffrait de problèmes d'approvisionnement, qu'il n'avait pas anticipé la météo.

Pourtant, le citadin lui avait dit avant de partir.

"faites attention, je crois qu'il va avoir une tempête par ici, si jamais la vitre se brise vous ne pourrez plus éclairer. Vous n'auriez pas ce problème si cela marchait à l'électricité."

Henri était tellement braqué à ce moment, craignant pour la perte de son phare, qu'il avait fait totalement la sourde oreille. A présent il réalise, un peu tard ...

Ce qui arrive arrive. Un bateau échoue sur les rochers. Un père de famille et son frère sont morts. La famille en deuil se retourne vers l'évident coupable. Le maire est furieux. Il décide de l'exiler du village.

Henri est le plus malheureux des hommes, car on l'a forcé à ne penser qu'au phare, rien d'autre. Et sa vie en dehors est totalement creuse, sans intérêt. Au moment où il doit partir, cependant il a les encouragement de Véronique, sa voisine, une des seules qui lui rendât visite même par temps excécrable. N'osant pas le suivre trop loin de peur de subir le même sort, elle se contenta de lui déposer un baiser sur la joue, avant de lui avouer que si elle avait su, elle se serait sacrifiée pour garder le phare à sa place. Même contre l'accord du maire. Elle aurait fait ça en secret, juste parce qu'elle l'aimait. Juste parce qu'il avait besoin d'aide. Mais elle n'a jamais franchi réellement le pas.

Pauvre, pauvre henri ... il meurt de froid sous un pont quelques semaines plus tard. Et ce dans l'indifférence complète. Pendant ce temps le maire s'est trouvé un nouveau gardien. Il s'appelle André, il est prometteur, il semble motivé. Mais le phare n'est toujours pas électrique ...
Archiviste et Chroniqueur fou.
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