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Le Beau Bar à Brian
Le grand type à la casquette rouge se passe pensivement la main dans son bouc mal taillé puis répond d'une voix que l'humour a déserté depuis longtemps.

"Une tranche de jambon gratuite."

Il fixe l'homme qui a posé la question avec acuité. Sa vue ne semble pas lui causer une joie irrépressible. Sans le lâcher des yeux il prend une gorgée de bière puis repose sa canette dans un silence de mort.

"Alors toi aussi t'en es."
"Non."

Il regarda son interlocuteur avec un dédain mal dissimulé. Quelle question stupide, vraiment. Mais c'était comme ça et il fallait s'y faire, pas le choix. Il alluma sa cigarette et commanda une bière au Barman. Quand celui ci fit son apparition, il ne put s'empêcher de soupirer.

"Le bar à Brian hein...Quelle vanne de merde putain."

Il regarda nonchallement l'entrée du bouge, l'air mort d'ennui.

"Les autres devraient arriver bientôt."
C'tait pas une question mon gars. Te sens pas obligé de faire la conversation.


Et de replonger dans un silence froid. Visiblement ces deux là n'ont pas l'air enchantés de se revoir. Cependant lui aussi ne peut s'empêcher de guetter la porte du bar comme s'il attendait du monde. D'un geste las il réajuste sa casquette rouge sur son crâne.
Boïng, Boïng, Boïng, Boïng, Boïng, Boïng...

"HH hhh HH hhh HH hhh HH hhh... Salut... Hh hhh HH hhh... la c...ompagnie !"

Le nouvel arrivant a l'air passablement essouflé. Faut dire que son costume de lapin doit peser une tonne et qu'il doit faire sacrément chaud la-dessous, surtout quand on se déplace uniquement par petits bonds.

Il sautille jusqu'au comptoir et demande d'une voix rendue étouffée et gutturale par le masque :


"Un jus de carotte S.V.P."

Il ne peut s'empecher de remuer du popotin en voyant Brian s'occuper de sa commande, et semble seulement remarquer les deux chomeurs attablés. Il se saisit de son verre et se dirige vers eux avec la démarche de Charlie Chaplin.

"Qu'est-ce qui est invisible et qui sent la carotte ?", demande-t-il toujours avec une voix de Darth Vader enrhumé.
"Un pet de lapin"

Toujours sans la moindre once d'humour. Néanmoins le grand type ne débardeur jette un coup d'oeil suffisant vers son premier comparse avec un petit sourire en coin qui pourrait dire de manière un peu puérile "mon pote est arrivé avant ton pote"

"Content de te voir Lapinou."
"Ouiiiiiiii !! Un pet de lapin."

Sa petite queue frétille de plaisir.

Il galere un peu avec ses grands pieds pour s'installer a la table mais finalement ca passe.
Grande gorgée de jus de carotte.


"Donc, vous aussi vous... Enfin je veux dire... Vous etes aussi... Enfin vous voyez, quoi ?"

On devine un sourire gêné derriere toute cette fourrure rose
El' sembla s'intéresser quelques secondes au nouveau venu. Un pet de lapin. Nul à chier. Les gens ne savaient vraiment plus y faire avec l'humour, le vrai. Enfin, celui la, il ne pouvait pas encore l'exécuter d'une balle dans la nuque avec les autres.
Cependant, l'énergumène à casquette avait raison, la plupart des autres étaient en retard.

Il leva son verre en direction du lapin crétin.


"Ouais."
A nouveau, la porte du bar s’ouvre. Un grand type fait son apparition ; visiblement suffisamment mécontent d’être dans le coin pour s’avancer rapidement vers le bar en tirant une gueule de trois pieds de long. Une paire de lunettes de soleil noires visées sur le nez, il commanda un verre d’eau de vie et observa rapidement les alentours. Une table attira retint alors son attention, occupée par deux autres type et un lapin.

Un lapin géant …


Il siffla entre ses dents un
« Bordel de merde » en se dirigeant vers eux et s’installa sans mot dire.
Trou à rats. C'est le mot qui lui est venu à l'esprit. Tellement fort qu'on se demande si il ne l'a pas prononcé à voix haute d'ailleurs, au moment où il franchit la porte de ce bar.


Regard à gauche. A droite. Rictus de dégout, puis écrasage de clope nonchalant sur le comptoir, avant de s'en allumer une autre. Il en profite pour caresser le bois, y laissant 3 profondes entailles.



Vous saviez que l'on trouve des traces d'excréments dans les bols à cacahuètes ? La question qui va vous turlupiner, c'est: est ce que ça vient des clients, ou du serveur ?

Sourire sadique. Puis il va rejoindre les autres gusses, sans un mot
"Le mot de passe messieurs ?"


Il a pas l'air commode, le gars. Et le regard qu'il jette aux deux nouveaux arrivés n'a rien de tendre. Les doigts de sa main gauche tambourinent sur le bois tandis qu'il attend la réponse à sa question.


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