Thread Rating:
  • 0 Vote(s) - 0 Average
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
Une histoire de raté, de flingues, de taulards et de nounjas
Une longue Mercedes noire s'arrête silencieusement le long du trottoir, sous la voie ferrée traversant le fleuve. L'endroit est desert et sale: de nombreux papiers gras jonchent le sol ici et là, avec des objets divers tels de vieux fils de fer ou des pièces mécaniques détruites et grasses. Un instant passe, Mylène Myhacrilic regarde le reflêt de ses cheuveux blancs dans la vitre de la berline où ruisselle une fine pluie de ce début de printemps. La voiture à un léger mouvement: c'est le vent qui souffle du Nord.

Les grands yeux noirs de Mylène laissent paraître le flot des pensées torturées qui hante sont esprit mais personne n'est là pour les voir: le chauffeur se tient droit sur son siège et regarde devant lui et le garde du corps est sortit sous la pluie pour guéter. Elle remet doucement une mèche de cheveux dans l'épais chignon qu'elle porte attaché par deux baguettes d'ivoire aux reflets bleutés. Elle veut déplier le message imprimmé qu'elle à lut déjà plus de cent fois lorsque le pinceau de deux phares lui fait tourner la tête. Une voiture à la coupe agréssive et de couleur rouge s'arrête à quelques mètres et son garde du corps s'approche en ouvrant un grand parapluie.
- Il faut y aller, murmure elle en ouvrant la porte.

La portière de la voiture rouge s'est elle aussi ouverte et un personnage assez grand, roux et au teint blanchâtre se tient sous la pluie, enveloppé dans un large imperméable bordeaux sombre. Il s'approche d'elle et passe la tête sous le parapluie.
- Bonsoir Mylène, fait il de sa voix froide alors que ses yeux injectés de sang cherche son regard.
- Bonsoir Amédée, répond elle d'une voix neutre soutenant son regard.
Aprés un instant:
- Si nous marchions un peu ... nous avons des choses délicates à nous dire.

Elle fait un signe au garde qui reprend sa place au sec dans la Mercedes et désigne le chemin de berge à Amédée Codpiéocut. Venant du Nord, le son des cloches de la cathédrale St Jean égraine les douzes coups de minuit. La berge est moins sale que les quais et, plus loin, certains hublots des péniches ammarées sont encore éclairés.

- Sale histoire ... fait doucement Amédée aprés un long moment de silence.
- Ha? Quelle histoire? répond elle l'air étonné.
- Ne jouez pas à cela avec moi ... vous savez trés bien se que je veux dire.
- Vous parlez de ces armes que vos services ont égarés ?
- Oui! Je parle de ces armes qui ont échappé à la vigilence de VOS services pour atterrir dans la plus merdique des villes de ce pays ... excusez l'expression.

Mylène veut répondre mais un chien errant s'approche et, comme il semble vouloir s'attarder, Amédée émêt un son rude avec sa gorge qui a pour effet de faire fuir le corniaud et de la faire frissonner. Aprés un autre momment de silence pesant, continuant à marcher, ils arrivent au confluent: là où les eaux bleues des montagnes rencontrent les eaux turbineuses des campagnes. Ils s'arrêtent et se font face.
Non loin, l'autoroute du soleil produit le bruit nécéssaire pour couvrir toute tentative d'écoute de leur conversation.


- J'ai appris que votre patron est sur la scellette à cause de cette histoire, attaque Amédée, plutôt bavard.
- Des calomnies sans fondement orchestrées par Didier ! réplique Mylène, qui se rend compte qu'en cherchant à cacher sa surprise à dévoilé une partie de l'affaire.
- Hooo!? ... n'est ce pas un maître de Didier justement en poste à Trouducland ? en profite Amédée qui commence à sourire, fait assez rare pour être remarqué.
- Et n'es ce pas vous qui avez affecté ce démon de huitième catégorie au service des armes maudites pour avoir renversé de la sauce grand veneur sur votre bel uniforme !? réplique Mylène d'un ton trop agressif pour être détaché.

Ils se tiennent face à face, regard imposant contre regard inquisiteur et le temps semble s'être arrété.
- Nous allons devoir collaborer ... j'en ai peur ! fait Mylène brisant le silence.
- Oui ... vous avez raison d'avoir peur ... ajoute Amédée détournant le regard.
Reply


Messages In This Thread
Une histoire de raté, de flingues, de taulards et de nounjas - by zardoz - 05-10-2006, 01:45 PM

Forum Jump:


Users browsing this thread: 4 Guest(s)