12-15-2005, 03:31 PM
Quote:Des prostituées de Rio lancent une marque de vêtements
Une nouvelle marque de vêtements pour femmes portant le nom de Daspu, a été lancée au Brésil par un groupe de prostituées de Rio. Ce projet a pour but de leur assurer des revenus réguliers, mais aussi d'embellir leur image dans la société.
«C'est une initiative sérieuse. Nous voulons faire des bénéfices pour réinvestir dans nos actions de prévention contre les maladies sexuellement transmissibles, dans notre journal tiré à 7 000 exemplaires et dans nos trente associations dans le pays», affirme la créatrice de Daspu, Gabriela Leite, également responsable de l'ONG de prévention du sida et de défense des droits des prostituées Davida.
Cette femme de 53 ans, ex-prostituée elle-même, se bat chaque jour pour défendre cette profession qu'elle estime aussi honorable qu'une autre.
Le nom Daspu est à la fois un pied de nez à «Daslu», la boutique la plus luxueuse du Brésil, située à Sao Paulo et un jeu de mots avec «das putas» (littéralement «des putes»).
La nouvelle griffe a soulevé la colère des propriétaires de Daslu qui estiment que cette marque «dénigre» l'image de leur boutique de luxe.
La propriétaire du magasin étant accusée par le Parquet de Sao Paulo d'association de malfaiteurs, de falsification de documents, de contrebande et de fraudes fiscales. Gabriela a répondu qu'il valait «mieux être une putain qu'une malhonnête qui fait des magouilles ».
La première collection Daspu sera prête en mars 2006 et à l'image de toutes les femmes. Il est prévu une ligne pour les «rondelettes».
Les plus jeunes défileront pour présenter les modèles créés par les plus vieilles. Notons tout de même que l'aînée des mannequins a déjà 60 ans.
Pour l'instant, seul un tee shirt est en vente au prix de 25 reals (9 euros), mais les commandes ne cessent d'affluer par internet.
Jane Lucia da Silva Eloy, 31 ans, depuis treize ans dans la profession, mère de trois enfants et veuve depuis trois ans, est l'une des mannequins. Elle considère que l'initiative est «merveilleuse».
«On nous regarde déjà avec plus de respect dans la rue», affirme-t-elle à l'AFP.