04-07-2005, 07:19 AM
Quote:Pour quoi avoir peur ?
La peur, ben c'est quand même un des fondements principaux de notre condition.
Je dis pas qu'il faille avoir peur, je dis juste qu'on a peur, et aussi, que c'est "grace" à la peur qu'on en est là . La peur nous pousse à continuer.
Alors il faut peut-être différencier les types de peur.
La peur du gendarme, par exemple, est purement "egoiste".
La peur de mourir est quant à elle plus "humaniste".
L'homme (et même les animaux) ont instinctivement peur, c'est ce qui les poussent à vivre.
Alors on peut être super Boudhiste (ou même super croyant) en disant moi je n'ai pas peur de mourrir, je me suis réconcilié avec ma peur...
La on parle plutôt de "conscience de sa peur". Je sais que j'ai peur, mais je domine ma peur pour ne pas qu'elle me surpasse dans le choix de mes actions.
Mais la peur elle, elle est toujours là.
Quote:Problème : il y a toujours des rapports de pouvoir (les marxistes parleraient de rapports de force). Connaitre quelquechose (que d'autres ne savent éventuellement pas) ou posséder un objet c'est déjà avoir du pouvoir !!! Même dans l'amitié il y a des rapports de force ...
Il y a effectivement tjs des rapports de force (ou de pouvoirs).
Mais il y a ceux qui sont implicites:
je suis physiquement plus fort qu'un autre.
Je connais une chose, et donc j'ai du pouvoir face à ceux qui ne connaissent pas cette chose.
Seulement, ceux là, sont détronables, et je dirais même que les possesseurs de ce genre de pouvoirs sont (ou devraiient être) près à les partager.
Et puis il y a les rapports explicites, ce qui sont crées par le puissant pour oppresser l'autre. Et ce sont ceux là qu'il faut essayer de supprimer.
Ceci dit les deux cas se mélangent svt, et il est parfois dur de les dissocier.
Par exemple, le pouvoir du prof sur ces élèves
Le professeur possède à la fois
Le pouvoir législatif puisqu'il connait les "lois" de son cours qu'il enseigne.
Le pouvoir executif : il fait appliquer aux élèves les "lois" de son cours
Le pouvoir judiciaire : il juge les élèves sur leur manière d'appliquer les "lois" de son cours.
Alors, quand on est face a des "grands", c'est plus facile car implicitement, les "grands" acceptent que le prof aient ces trois pouvoirs (dans la mesure où il n'en abuse pas). Et aussi face à des tout petits qui eux, conçoivent l'instit. plutôt comme un parent qu'il faut éouter sans discuter (quoique ca commence déjà à merder dès la primaire maintenant)
Par contre, allez faire comprendre à des gamins adolescents que le prof est un dictateur.
Alors qu'eux mêmes sont en rebelion face à l'autorité.
Ils ne remettent jamais en cause le pouvoir législatif.
Ils sont opprimés par le pouvoir judiciaire mais sont fatalement obligés (et des fois ca les rassurent) de le respecter (même si ils sont svt tentés de le discuter).
Par contre, la où il y a faille c'est le pouvoir executif.
"Et pourquoi on fait ça ?", "A quoi ça sert", "Je n'y comprend rien a votre truc", "Je refuse de faire votre machin parce que je sais que vous allez me juger et que, comme je n'ai pas compris la "loi" de votre truc, j'ai peur de la sanction judiciaire que vous allez me donner après coup".
Et là le prof il est bien démuni.
C'est là aussi qu'il faut se remettre un peu en cause et sans changer le legislatif (qui est aussi imposé au prof) et le judiciaire (sinon il se fait bouffer) il faut qu'il accepte de changer son pouvoir executif.
Y'a plein de méthode pour ça mais je ne vais pas débattre sur la pédagogie, ce serait trop long.
Par contre, la où on peut discuter, c'est en remettant ça sur la société.
Le pouvoir législatif doit être suffisamment explicite pour que les citoyens le comprennent et puissent par leur voix le changer.
Nous devons donc avoir accès à ce pouvoir et on nous le refuse maintenant.
On ne vote plus pour des lois, on vote pour des partis qui vont les fabriquer ces lois et elles ne sont même plus à notre portée (on ne les comprend pas dans leur globalité).
Le pouvoir judiciaire doit être suffisamment "libre" pour qu'il soit juste et équitable.
Le problème c'est qu'il n'est plus du tout juste et équitable.
Voir "instant d'audience" pour s'en rendre compte.....
Quand au pouvoir executif, pourquoi ne pas le laisser aux citoyens eux-mêmes.
Est ce qu'on engueulle lorsqu'il jète un papier dans la rue ?
Est ce qu'on agit lorsqu'une bande de gamins fout le bordel dans le bus ?
Est ce qu'on défend quelqu'un qui se fait aggresser ?
Non, on laisse faire.
Pourquoi ?
Parce qu'on a donné le pouvoir executif et qu'on n'a plus du tout le reflexe (et on a même peur) de l'utiliser (si ce n'est pour aller appeler l'agent de police).
Et les premiers à gueuller sur les flics, c'est aussi nous. Parce qu'on leur refuse ce pouvoir qu'on leur a nous même laissé.
Accepter la constitution telle qu'elle nous est proposée, c'est encore aggraver (d'après le prof de droit ci dessus) cet état de fait.
La refuser, c'est dire : bon ca suffit les conneries.
Mais bien sur, c'est tout le système qu'il faudrait remmettre en cause.