Walther

[Vik]

Les séances d'exorcisme marchent du tonnerre de Dieu

C'est ce que constate sur le terrain l'abbé Jacques Le Moual, du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg. Chaque semaine, l'exorciste rencontre dans le canton de Fribourg entre 8 et 10 fidèles qui se croient possédés ou soupçonnent une activité diabolique dans leur entourage.

Comment expliquer ce recours toujours plus fréquent aux hommes d'Eglise pour chasser le démon? Satan ferait-il du zèle?

A l'évêché, on relève que les cas de véritables exorcismes sont très rares et augmentent peu. Pour Nicolas Betticher, son porte-parole, l'engouement pour les exorcistes suit souvent la même courbe que l'intérêt pour l'ésotérisme. «La science exacte et la raison n'ont pas réponse à toutes les questions. L'Eglise peut répondre aux personnes qui cherchent une guérison intérieure.»

Le Pr Samuel Pfeifer, expert en psychologie des religions, observe une «spiritualisation des problèmes psychiques». «Les patients cherchent de plus en plus des explications ésotériques à leurs maladies psychiatriques.» Le boom de l'exorcisme n'étonne pas le spécialiste. «Ces dix dernières années, la demande a aussi doublé pour les psychothérapies. Dans leur recherche du bonheur, les gens ont moins de tabou à aller voir un psy... ou un exorciste, selon leurs affinités».

Surfant sur la tendance, le pape a récemment promis de former 3000 nouveaux exorcistes dans le monde entier. En Suisse, l'évêché de Coire espère pouvoir engager pareil spécialiste