12-08-2012, 11:39 PM
Fort Stewart, Géorgie, Etats-Unis d’Amérique, quelques mois plus tard.
La tribune a été dressée tôt dans la journée. Toute la base est là. L’air grave, le général épingle la médaille sur la tenue du soldat. La décision d’attribuer cette médaille n’a pas été facile, comme l’a expliqué le haut gradé quelques minutes plus tôt dans son discours. Mais il est apparu évident que pour son dévouement au principe de solidarité militaire, le soldat Irving mérite sa Soldier’s Medal.
La cérémonie finie, le jeune soldat s’en va préparer ses affaires. La guerre est finie pour lui. C’est désormais clair. Depuis la veille il le sait, depuis que le Baron l’a rencontré pour le débriefing.
Rien qu’au regard que lui avait lancé le gradé démoniaque, Tsevaot sut qu’il allait en prendre plein la gueule. L’entretien se passa effectivement très mal. Le gradé lui accorda toutefois que les circonstances avaient joué contre lui. Mais ce fut tout. Le démon de Baal pouvait se brosser pour la promotion au rang de Chevalier. Il serait réaffecté prochainement à un poste du genre planqué, sans espoir de promotion. Avant cela, il avait droit à un mois de « vacances », le temps pour la hiérarchie d’organiser sa mutation.
Le cœur lourd, le démon quitta la base. Avec ses économies, il s’acheta une moto et se lança à l’assaut du bitume du pays de la liberté. Pays pour lequel un grand nombre de ses camarades venaient de mourir. D’après la version officielle du moins. La version officieuse était bien moins reluisante. Comme souvent.
Il erra ainsi de route en aire d’autoroute, de station-service en relais pour camions pendant environ deux semaines. Il finit par arriver aux abords de Chicago. On l’avait appelé. Il serait affecté à une unité militaire stationnée à proximité, pour des tâches administratives. Putain de voie de garage.
Il fait halte sur une aire de repos quelques kilomètres avant la ville. Le démon se rend aux toilettes. Il se rince le visage, se regarde avec dégoût. Avec son vieux blouson, sa barbe pas entretenue et sa gueule déjà pas engageante, il a vraiment de quoi faire peur. Pour « fêter » sa « promotion » il décide d’aller se mettre une mine au bar. Avant d’entrer, il avise toutefois quelques motos, plutôt pas mal il doit bien le reconnaître.
L’intérieur du rade est quasiment désert, si on excepte bien sûr le groupe de bikers. Ils sont nombreux, tous arborant le logo des « Disciple of Christ ». Sans leur jeter ne serait-ce qu’un regard, le démon se rend au bar et commande un premier whisky. Premier d’une longue liste qui va le mener droit en enfer. Alors qu’il entame son deuxième, une main se pose sur son épaule. Tsevaot fait volte-face. C’est un des motards chrétiens. Il lui sourit et engage la discussion. Le démon aimerait lui dire d’aller se faire mettre, quand il aperçoit une personne quitter le groupe des motards bénis.
Bafouillant un peu pour cacher sa surprise, il se décide à poursuivre la discussion avec le disciple. Ce dernier a beaucoup à lui apprendre.
Quelques heures plus tard, ils ne sont plus que les deux. Le reste du groupe est parti depuis une heure. Ils ont laissé leur collègue évangéliser cette brebis perdue.
Les deux hommes sortent du bar, en pleine discussion. Le disciple dit à son nouvel ami qu’il va vidanger une dernière fois avant de reprendre la route. Le démon lui emboîte le pas.
Sa tête heurte violemment le marbre du lavabo tandis que Tsevaot lui dit :
- Pour la dernière fois enculé, quand est le prochain rendez-vous ?
Le disciple aimerait se taire, mais il sent dans la façon dont le démon se comporte qu’il n’y aura pas de compromis. Pourtant, il s’obstine à se taire. « Mon honneur, c’est ma loyauté » lui a toujours enseigné le père Matthew, son supérieur.
Tsevaot se penche, ramasse le porte-monnaie du pauvre hère et en sort une photo en souriant d’un air terrifiant. Il la montre à l’homme et lui dit d’un ton glacial:
- Tu sais, j’ai tout mon temps. Personne ne viendra ici. Par contre, moi, je peux me rendre chez toi. Les trouver et leur faire mal.
Les deux dernières dernières phrases ont été accentuée d'un rictus maléfique. Le démon lit l’effroi, la colère et le dégoût dans les yeux de sa victime. Il sent qu’il a touché un point sensible. Il enfonce le clou en ajoutant :
- Ce serait dommage que ton jeune enfant meurt pour une cause qui n’est pas la sienne pas vrai ?
Lorsque la loque qui était encore un être humain il y a peu commence à pleurer, Tsevaot sourit. Il sait qu’il a gagné.
En ressortant, il prend bien soin d’emmener le corps avec lui et de le découper en morceaux pour un transport plus facile. L’ennemi ne doit pas pouvoir comprendre. Le démon sort ensuite son téléphone portable et appelle son supérieur. Même s’il est 3h du mat’, il sait qu’il sera bien reçu. Parce qu’on a beau ne pas être encore en décembre, c’est déjà Noël…
La tribune a été dressée tôt dans la journée. Toute la base est là. L’air grave, le général épingle la médaille sur la tenue du soldat. La décision d’attribuer cette médaille n’a pas été facile, comme l’a expliqué le haut gradé quelques minutes plus tôt dans son discours. Mais il est apparu évident que pour son dévouement au principe de solidarité militaire, le soldat Irving mérite sa Soldier’s Medal.
La cérémonie finie, le jeune soldat s’en va préparer ses affaires. La guerre est finie pour lui. C’est désormais clair. Depuis la veille il le sait, depuis que le Baron l’a rencontré pour le débriefing.
Rien qu’au regard que lui avait lancé le gradé démoniaque, Tsevaot sut qu’il allait en prendre plein la gueule. L’entretien se passa effectivement très mal. Le gradé lui accorda toutefois que les circonstances avaient joué contre lui. Mais ce fut tout. Le démon de Baal pouvait se brosser pour la promotion au rang de Chevalier. Il serait réaffecté prochainement à un poste du genre planqué, sans espoir de promotion. Avant cela, il avait droit à un mois de « vacances », le temps pour la hiérarchie d’organiser sa mutation.
Le cœur lourd, le démon quitta la base. Avec ses économies, il s’acheta une moto et se lança à l’assaut du bitume du pays de la liberté. Pays pour lequel un grand nombre de ses camarades venaient de mourir. D’après la version officielle du moins. La version officieuse était bien moins reluisante. Comme souvent.
Il erra ainsi de route en aire d’autoroute, de station-service en relais pour camions pendant environ deux semaines. Il finit par arriver aux abords de Chicago. On l’avait appelé. Il serait affecté à une unité militaire stationnée à proximité, pour des tâches administratives. Putain de voie de garage.
Il fait halte sur une aire de repos quelques kilomètres avant la ville. Le démon se rend aux toilettes. Il se rince le visage, se regarde avec dégoût. Avec son vieux blouson, sa barbe pas entretenue et sa gueule déjà pas engageante, il a vraiment de quoi faire peur. Pour « fêter » sa « promotion » il décide d’aller se mettre une mine au bar. Avant d’entrer, il avise toutefois quelques motos, plutôt pas mal il doit bien le reconnaître.
L’intérieur du rade est quasiment désert, si on excepte bien sûr le groupe de bikers. Ils sont nombreux, tous arborant le logo des « Disciple of Christ ». Sans leur jeter ne serait-ce qu’un regard, le démon se rend au bar et commande un premier whisky. Premier d’une longue liste qui va le mener droit en enfer. Alors qu’il entame son deuxième, une main se pose sur son épaule. Tsevaot fait volte-face. C’est un des motards chrétiens. Il lui sourit et engage la discussion. Le démon aimerait lui dire d’aller se faire mettre, quand il aperçoit une personne quitter le groupe des motards bénis.
Bafouillant un peu pour cacher sa surprise, il se décide à poursuivre la discussion avec le disciple. Ce dernier a beaucoup à lui apprendre.
Quelques heures plus tard, ils ne sont plus que les deux. Le reste du groupe est parti depuis une heure. Ils ont laissé leur collègue évangéliser cette brebis perdue.
Les deux hommes sortent du bar, en pleine discussion. Le disciple dit à son nouvel ami qu’il va vidanger une dernière fois avant de reprendre la route. Le démon lui emboîte le pas.
Sa tête heurte violemment le marbre du lavabo tandis que Tsevaot lui dit :
- Pour la dernière fois enculé, quand est le prochain rendez-vous ?
Le disciple aimerait se taire, mais il sent dans la façon dont le démon se comporte qu’il n’y aura pas de compromis. Pourtant, il s’obstine à se taire. « Mon honneur, c’est ma loyauté » lui a toujours enseigné le père Matthew, son supérieur.
Tsevaot se penche, ramasse le porte-monnaie du pauvre hère et en sort une photo en souriant d’un air terrifiant. Il la montre à l’homme et lui dit d’un ton glacial:
- Tu sais, j’ai tout mon temps. Personne ne viendra ici. Par contre, moi, je peux me rendre chez toi. Les trouver et leur faire mal.
Les deux dernières dernières phrases ont été accentuée d'un rictus maléfique. Le démon lit l’effroi, la colère et le dégoût dans les yeux de sa victime. Il sent qu’il a touché un point sensible. Il enfonce le clou en ajoutant :
- Ce serait dommage que ton jeune enfant meurt pour une cause qui n’est pas la sienne pas vrai ?
Lorsque la loque qui était encore un être humain il y a peu commence à pleurer, Tsevaot sourit. Il sait qu’il a gagné.
En ressortant, il prend bien soin d’emmener le corps avec lui et de le découper en morceaux pour un transport plus facile. L’ennemi ne doit pas pouvoir comprendre. Le démon sort ensuite son téléphone portable et appelle son supérieur. Même s’il est 3h du mat’, il sait qu’il sera bien reçu. Parce qu’on a beau ne pas être encore en décembre, c’est déjà Noël…