C'est ici que l'on transpire du front

[Kimmy Fender]

« Bon... désolée d'être restée aussi longtemps sans donner de nouvelles. Mais... Je ne sais pas pourquoi ça prend du temps sur Terre.... les diners aux chandelles, tout ça... »

Soupir...

« Du coup, voici l'enregistrement de ce qu'il se passe en ce moment. Après j'aurais deux questions à vous poser... »

Clic...

Bertille entre dans le restaurant et se dirige prestement vers la table à laquelle est déjà assise Huberte.
La nouvelle arrivante est habillée de manière plutôt décontractée, même si elle garde bonnet et lunettes de soleil - bien qu'il fasse nuit. Un peu comme une star.


« Salut !
J'ai fait aussi vite que j'ai pu, désolée si je suis un peu en retard... »

Bertille n'a pas trop l'air de savoir si elle doit faire la bise à Huberte ou non.

Huberte se lève et va à la rencontre de Bertille. Elle est plutôt court vêtue et on peut imaginer sans mal à quel point sa tenue serait ridicule sur un corps d’homme. Ce léger désagrément ne l’empêche pas pour autant de sortir son plus beau sourire.

Oui mais voilà, que faire face à une alignée-de-chez-Smith-en-face, sans parler qu’ils sont tous deux incarnés dans des corps de femmes et qu’il ne faut pas attirer l’attention. Pour n’importe qui, la situation serait délicate, mais Boïzerd a une solution pour ça.

Naturel, il fait la bise à Bertille comme deux bonnes amies peuvent le faire. Les indélicats auront remarqué la main qu’il pose dans le dos de la donzelle, mais comme cela ne va pas plus loin.

Oh, ce n’est pas grave, je n’ai pas perdu mon temps. J’ai pu éplucher la carte des vins ; et puis cela me fait si plaisir de vous voir.

Comment être un gentleman en cette situation sans passer pour un couple de lesbienne et donc attirer l’attention, car hélas la population d’Immac n’est pas plus ouverte à cet état de fait que la majorité des français ?

Boïzerd a une solution pour ça aussi.

Plutôt que de tirer entièrement la chaise qu’il destine à sa fiancée, il se contente de la tirer de quelques centimètres, et sans faire grincer.

Votre jupe vous va à merveille, où l’avez-vous dénichée ?

En fait, Boïzerd a une solution pour à peu près tout.

Bise se sera donc...
Cela semble presque rassurer Kimmy qui n'avait pas l'air trop à l'aise. Elle s'assoit donc en face de Lucas et enlève ses lunettes, dévoilant ses yeux rouges.

Pas le temps de parler que la serveuse demande déjà si le couple de femme prendra un apéro...

Un bref regard pour Lucas... un peu comme pour lui demander la permission.

« Mhh... Je vais prendre une bière... Pression si vous avez.
Blonde, oui. »

Après tout on est dans une pizzeria...

Un kir royal pour moi. Hum, et nous prendrons une bouteille de lambrusco pour accompagner le diner.

C’est vrai quoi, un peu de vin italien ne peut pas faire de mal. Il choisit ensuite les carbonara vantées par Kimmy, et laisse celle-ci commander.

Vous connaissez le lambrusco ma chère ?

Kimmy choisit elle aussi les pâtes à la carbonara sur le menu, et acquiesce silencieusement à la proposition de prendre une bouteille de vin.

« Non, je ne connais pas ! Mais je te fais confiance à 100% ! »

Une fois la serveuse partie, Kimmy regarde brièvement autour d'elle pour voir si personne ne les regarde avec trop d'insistance et si personne ne les écoute.
Elle se penche légèrement en avant pour faire une petite confidence :

« Désolée mais je suis obligée de garder le bonnet.
Je suis sure que tu trouverais tout à fait charmant ce qui s'y trouve dessous, mais ça ferait un peu jaser ici, si tu vois ce que je veux dire... »

Elle ponctue la phrase d'un petit sourire gêné, avant de reprendre sa position initiale.

Boïzerd rit  un peu.

Je comprends tout à fait. Si vous saviez ce que l’administration m’a fait subir à une époque. Je ne sais pas si vous avez entendu parler du Sir Danator, un  vieil homme imbu de sa personne à un point… Bref ce vieil hibou de Kronos n’avait pas apprécié que je lui vole dans les plumes. Il avait réussi à convaincre l’administration à m’obliger à porter une tenue de bouffon. Et j’étais porte parole du sénat démoniaque…

La serveuse en profite pour amener les boissons commandées. Dans un sourire Huberte lève son verre pour trinquer.

« Ah oui, quand même... »

Lorsque Lucas lève son verre pour trinquer, Kimmy fait de même. Bon, trinquer avec une bière face à un kir, c'est moins classe, mais ça le fait quand même.
Une fois la serveuse repartie, la jeune femme choisit de continuer la discussion, visiblement toujours sur le même sujet :

« Du coup, en parlant de ça... Je suis vraiment désolée de ne pas avoir pu te contacter plus tôt... En fait, j'attendais que ma punition... tu sais, le mutisme ? Hé bien j'attendais qu'elle prenne fin...
En fait, je voulais... euh... te parler, avec ma voix, pas par texto...
Ouais, en fait tu dois me trouver un peu stupide... surtout que t'as dû attendre mon appel avec impatience... »

Kimmy baisse les yeux.

Boïzerd regarde Kimmy dans les yeux et lui sourit lorsqu'il trinque. Cependant, il n'en fait pas trop. Il ne sort pas la panoplie du grand dragueur.

Quelque part, c'est dommage. Enfin, pas que je n'aime pas votre voix.

Il rit bêtement et se gratte l’arrière du crane, du genre anti-héros timide. Pire que ça, il se met à rougir !

Enfin, disons, en de pareils cas, les mots sont comptés...

Il se racle la gorge et boit une gorgée de kyr.

Vous... Vous n'avez pas eut de problèmes ?

Visiblement un peu amusée par la réaction de Lucas, Kimmy lui sourit lorsqu'elle le regarde.
Mais un peu surprise par la dernière question, elle penche la tête sur le côté.

« Pas eu de mal pour ... ? Pour arriver jusqu'ici tu veux dire ? Non, absolument aucun !
Pourquoi en aurais-je eu ? »

Joueur, il penche ostensiblement la tête dans l'autre sens.

Je parlais de vos collègues. Nous n'avons pas été très discret l'autre soir. Je crois le sir Riffel d'une tendance jalouse.

Kimmy perd un peu son sourire.

« Oui, c'est vrai... Mais c'est un peu un grand gamin en vérité. Je pense qu'il m'a cru quand je lui ai dit que c'était simplement pour rigoler.
En tout cas, je n'ai pas eu plus de questions que ça... Donc je suppose que tout va bien !
Toi, tu n'as pas les mêmes problèmes au moins, il n'y avait pas démons ce soir là chez Brian... »

C'est vrai. Cependant je risque moins que vous. Je suis déjà damné pour l’éternel. Condamné à errer parmi ce qu'il y'a de plus vil.

L'apero se termine, et déjà la serveuse amène les plats bien chauds.

Vous avez essuyée beaucoup de questions de la part des anges présents ce jour là ? N'y-a-t-il pas un risque qu'un serviteur trop zélé de Dominique se penche sur... nous ?

Il marque l’arrêt avant de prononcer le dernier mot, et la regarde dans les yeux.

« De ce que je sais, chez Brian c'est un peu un coin à part où les Dominiques n'ont pas vraiment droit de regard n'est-ce pas ? »

Kimmy regarde ses pâtes carbo' avec envie.

« Sinon à part Riffel et Galila qui m'ont demandé si c'était sérieux ou non, j'ai pas eu d'autres questions.
Mais pourquoi tu t'inquiètes à ce point ? »

Elle saisit ses couverts et décide qu'il est temps de s'attaquer au repas.

« Itadakimasu ! »

Boïzerd sourit, attendri par l'attitude de Kimmy envers son plat de pâtes. à la très individualiste civilité japoniaise, Boïzerd répond d'un simple mais non moins civil "Bon appétit". Il commence lui même à déguster son assiette, façon standing. Rien que sa façon de tenir ses couverts transparait ses bonnes manières. Bien sûr je ne vous les décrirais pas, vu que le narrateur ; oui je parle de moi à la troisième personne ;  le narrateur donc, n'a aucune notion de bienséance à table.
Sur ces atermoiement qui n'ont d'autres buts que de rallonger artificiellement le message, revenons donc à nos moutons.

Après quelques fourchet-té, Huberte, la mine plus grave, répond au questionnement de Bertille.

"Eh bien, en fait, j'ai peur qu'il ne vous arrive malheur. J'ai déjà vu des anges moins zélés que vos compagnons, se dévoyer chez le sir Dominique avec délectation. Le people a semble-t-il autant d’intérêt chez les humains, que chez ceux comme nous."

Boïzerd sert le vin pétillant à la robe rubis.

"Par ailleurs, ma proposition était tout ce qu'il y'a de plus sérieuse. Je ne vous mentais pas, j'admire la passion que vous avez envers les humains et tous les petits plaisirs de la vie en général. Vous êtes à mes yeux extra-ordinaire."

Intéressant la façon dont il reprend de la stature devant un plat de pâtes.

Kimmy est probablement "plus naturelle" que Lucas à table, mais elle n'est pas non plus une bidochon. Disons qu'elle se comporte juste normalement. Ni plus ni moins.
Ceci dit, sa technique pour enrouler les pâtes est plutôt habile.

« Si ça peut te rassurer, Riffel et Galila sont de bons amis, donc je les vois mal me balancer auprès d'un juge... Surtout que le seul juge d'Immac, c'est aussi une très bonne amie, donc bon... »

Elle suit du regard le trajet du vin jusque dans les verres les temps que Lucas le serve...

« Ta... proposition ?
Donc ce... c'était bien une vraie demande en mariage ?! Oh... Je n'osais pas poser la question ! »

Visiblement, la phrase de Lucas a l'air de lui faire grandement plaisir.
Bien qu'ayant haussé un peu le ton, probablement sur le coup de l'émotion, Kimmy se fait rapidement plus discrète histoire de ne pas attirer plus les regards.

Amusé, le dandy répond.

"-Mademoiselle, je n'ai pas l'habitude de faire une demande de mariage à la légère."

Il mange une nouvelle bouchée et mastique avec délicatesse.

"-Hum, vous souhaitez toujours... Accepter ma requête ?" 

« Mais... ! »

Le mot était sans doute crié un peu trop fort... Kimmy fait silence et baisse légèrement la tête, comme un chien qui aurait aboyé et s'en serait rendu compte trop tard.
Elle regarde un coup à gauche, un coup à droite, et poursuit en se penchant un peu en avant et en faisant en sorte que sa voix ne soit pas trop :

« Mais bien sûr !
Si on n'était pas en public je t'aurais déjà sauté au cou ! »

Le visage de Boïzerd s'illumine, il se met même à rougir de nouveau.

"Vous... Vous me rendez heureux mademoiselle. Prenez garde à ne pas le crier sur les toits !"

Peut-être pour ne pas être submergé par l'émotion, peut-être parce qu'il ne veut pas dire d’âneries, à moins qu'il n'ait tout simplement faim,  Boïzerd se tait quelques instants et mange avec un regain d’appétit.

"Quel, de quel mariage rêveriez-vous ? J'aimerais que vous soyez la plus heureuse de toute."

Assez étrangement, le serviteur de la mort qu'est Kimmy semble se transformer en midinette. Faut croire que les anges ne sont pas très doués en "vraies" relations.
Elle baisse le regard et parle de manière presque... enfantine.

« Noooon... Je ne peux pas le dire, tu vas te moquer de moi ! »

Boïzerd lève un sourcil.

Je n'oserai pas mademoiselle ! Et puis il faudra bien s'organiser à un moment ou à un autre pour la cérémonie ! Cela ne peut pas être si terrible.

Il insiste le bougre. Tout ça fait très twilight quand même...

Twilight, le mot est faible. Car la réponse de Kimmy ne saurait être plus flanflanculcul tout ça...

« Hé bien... c'est que... En fait, j'ai toujours rêvé de faire ça à l'église, avec une belle robe blanche et tous mes amis... Et...
Oui, je sais, c'est terriblement banal... »

Elle se replonge dans la contemplation de ses lardons.

Il fallait s'y attendre... Boïzerd ne pouvait pas avoir écarter cette possibilité, oui, mais cela ne donnait pas la solution... Il se gratte le menton en se creusant les neurones puis sourit encore.

L'image serait sublime, mais je vous contredis, notre mariage ne saurait être banal.

Il ressert du vin.

Toutefois, je crains que l'église ne réagisse à ma présence, les cloches risquent fort de sonner durant toute la cérémonie. Sans compter que je serais à la merci de vos amis. Je ne pense pas que je tienne une grande place en leurs cœurs. Le plus épineux problème resterait encore l'administration...

Il soupire...

Peut-être avez-vous une solution appropriée pour nous accommoder de ces soucis ?

Intriguée, Kimmy se penche légèrement en avant en fronçant un peu les sourcils.
La moue qu'elle affiche reste néanmoins plutôt charmante...

« En même temps, c'est déjà ce que je t'avais dit... enfin, écrit au chez Brian, non ?
Mais... du coup, est-ce que tu pourrais être plus... explicite ? j'ai bien une idée derrière la tête, mais je ne voudrais pas t'offenser en la disant. »

Kimmy coupe l'enregistrement un peu vivement, une fois celui-ci terminé.

« Oui, bon, je sais ce que vous allez dire : c'est gnangnan ! Je me fais presque honte...
Pff... »

Elle replace une mèche un peu rebelle.

« Si vous avez des conseils... Je suis toute ouïe.
Sinon, les deux questions : il y a Jerubaal qui m'a indiqué qu'il souhaitait traquer et éliminer Lucas, suite à son dernier meurtre qui a causé l'échec de son assassinat. Je lui ai dit que j'en parlais d'abord avec vous. Qu'est-ce qu'on fait ? On l'autorise à le mettre à mort maintenant que la prise de contact est faite ? Une fois la pizzeria terminée bien sûr. Ou alors je dois appeler Lucas sur Terre et lui conseiller de changer d'incarnation ?
Ensuite, deuxième question : suis-je autorisée à dire à Lucas que notre Administration se charge de l'accueillir parmi nous ? Je pose la question pour la forme, vu qu'il s'agit un peu du but du projet... »