C'est ici que l'on transpire du front

[Kimmy Fender]

Voici un enregistrement des premiers échanges que j'ai eu avec Lucas.
Si il y a des conseils ou quoique ce soit à me dire quant à ma conduite, n'hésitez pas.


(Hrp : je sais que normalement, il ne vaut mieux pas mettre le texte descriptif, mais je pense que ça peut vous permettre de mieux comprendre les intonations des persos et puis ils sont marrants, alors pourquoi se priver ?)

Dring... dring...

Le téléphone de Huberte sonne...

Huberte (c'te nom de merde) décroche alors son Black Berry, parce que ça sonne. Non parce que si ça ne sonne pas, on décroche pas en général, sauf si on pense que ça a sonné, genre y'a un gars à côté de toi qu'à la même sonnerie. Surtout que "Driiing, dring" c'est assez commun comme sonnerie. Alors, attention, c'est pas parce que c'est commun, que c'est communiste hein, enfin bref, ça n'a rien à voir. Encore que, y'a une certaine étymologie commune entre commun et communiste. Enfin, bref, toujours est-il que là, ça sonne, et qu'il serait temps de décrocher avant que l'interlocuteur, enfin, le futur interlocuteur vu que Boïzerd n'a pas encore décroché, ne tombe sur le répondeur... Bref, comment on décroche déjà ? ah ouai, comme ça.

Hum, Allô ?

Bertillle (nom de merde bis) commençait à trouver le temps long... Elle était sur le point de raccrocher quand finalement, ce qu'elle craignait arriva : l'autre avait fini par décrocher. En même temps c'est normal quand on appelle quelqu'un, c'est quelque chose à prévoir.

Mais bon... Bertille (franchement je trouve ça pire que Huberte) prit son courage à deux mains et se décida à parler, même si la voix était un peu... stressée. Mais c'était tout de même une voix féminine. Celle d'une jeune femme.

Allo, Lucas ?
C'est... Kimmy.

Silence... Apparemment, Bertille (non mais franchement !) attend que son interlocuteur réagisse déjà à cette première phrase.

Donc commençons pas décrire ce qu'il se passe en prenant le pari de ne pas user plus que d'à propos du "bref" et de l'"enfin", ou même de l'"enfin bref", bien trop présents dans la description précédente.

Donc, Huberte, qui soit dit en passant est un prénom bien pire que Bertille, ce dernier sonnant tel un nom de baie rouge, augurant de délicieux desserts, l'autre n'étant que la féminisation d'Hubert, Hubert le chien des Razmokets, ou encore le prénom de l'entraineur d'une obscure équipe de football venant de remonter en ligue 1 après trente-trois ans d’absence (autant dire que l'un respire plus la féminité que l'autre, et d'ailleurs dans ces circonstances ce n'est pas plus mal), a décroché.

Allo, Lucas ?
C'est... Kimmy.

Le silence... Huberte met quelques secondes à réagir, peut-être que celle-ci prend le temps d'aller dans un endroit calme, encore...

Allô ? Il y'a eut de la friture sur la ligne, je n'ai pas bien entendu. Allo ?

De la friture... Mhhh... Pourquoi pas du poisson pané aussi. Devant la mauvaise foi profonde de son interlocuteur, Bertille ne peut qu'être dubitative.
Néanmoins, faut bien c'qui faut, elle répète, un peu plus fort.

Et là ça va mieux maintenant que je suis sortie du métro ?
C'est Kimmy à l'appareil !

Diantre, c'était donc bien ce qu'il avait entendu et l'excuse des petits poissons en chocolat n'avait pas prise.

Aaah, mademoiselle Fender ! Quelle félicité de vous entendre. Je suis désolé, il y'avait un peu de monde autour de moi pour le concert.

Toum-Doum-Doum le prochain train à destination d'Hammac-sur-Lit partira voie A

Silence gêné...

Hum... Je... Vous aviez besoin de quelque chose ?

Silence gêné de l'autre côté de la ligne également...

Hé bien... Tu m'avais donné ton numéro et... c'est pour ça que j'appelle...

Kimmy se gratte la gorge.

Tandis que Kimmy se gratte le sein, (droit ou gauche au choix, à moins qu'elle ne se gratte vraiment la gorge mais bon), Boïzerd lui n'en dit pas franchement plus. Kimmy peut d'ailleurs l'entendre un peu essoufflé et faisant quelques efforts. Il répond donc.

J'entends bien mademoiselle, toutefois, cela m'en dit guère plus sur l'objet de votre appel. Pas que je n'en sois pas ravi ma chère, mais il se trouve que je suis un peu, disons à l'affut en ce moment. Il semblerait que certains des vôtres en veuillent à mon enveloppe.

Et ça n'a rien à voir avec des timbres quoi.

Un petit rire peu se faire entendre, doux bruit cristallin brisant enfin les silence de gêne et autre bruit d'effort plutôt glauques.

Je suis au courant mon cher Lucas.
Disons que...

Petit silence.

... c'est assez amusant. A croire que le destin lui-même souhaite nous réunir : les trois contrats que tu as sur la tête... j'en suis la responsable...

De l'autre côté du téléphone, on ne rit pas du tout et à l'envol cristallin répond un silence de mort. Huberte s'est arrêtée, elle semble maintenant dans un endroit plus calme.

Amusant. répond-il avec la générosité d'un comptable de pompes funèbres.

Il ne me semblait pas que vous ayez besoin d’autant de comparses pour m’attirer à vous.

Temps de pause.

Le sir Riffel avait peut-être raison. Ainsi vous me détestez donc.

Bertille parait plutôt surprise :

Hein ? Mais non pas du tout !
C'est juste que... Notre Administration ne nous permet pas d'avoir plusieurs contrats ! J'ai annulé le contrat, la première fois... Puis j'en ai demandé un autre, et ça ne devait pas être le même fonctionnaire parce qu'on m'a redonné ton nom comme cible ! Alors que c'est censé être au hasard ! Et encore une fois de plus !

Visiblement, elle essaie de paraître sincère dans ce qu'elle dit... limite désemparée.

Mais je ne puis honorer aucun de ses contrats... J'ai même déjà payé leur annulation... et pour ne pas trop éveiller les soupçons, j'ai fini par valider le contrat suivant. Un type en voiture, en centre ville... Léonard Douffet. Trop facile celui-là.

Trois fois, le démon en était estomaqué. Comme un réflexe, il répond

Mais mademoiselle... Je veux dire, vous trahissez !

Et voilà, c'était sorti comme c'était venu. Le genre de phrases qui peut blesser un ange droit. Conscient de sa bévue, il ajoutait alors.

Pourquoi ?

Kimmy tente de se justifier, peut-être maladroitement...

Mais... ce n'est pas vraiment de la trahison en fait... j'expliquais que la cible n'était pas...
Enfin...

Elle se racle la gorge.

Je ne peux pas te prendre en chasse quand même, hein ? On est quand même fiancés.

Lorsque l'enregistrement se termine, Kimmy y va de son petit commentaire :

« Bon, je vous avoue que pour l'instant c'est pas gagné... Je doute que le côté "fleur bleue" le touche mais c'est le seul truc auquel j'ai pensé sur le moment.
D'un côté si il s'était montré trop avenant d'entrée de jeu je pense que ça aurait été louche. »

Elle regarde les deux autres anges l'air de leur demander leur avis sur la question.