01-25-2012, 06:50 PM
… le dénouement survient…
un peu de son?
Le petit garçon était tranquillement en train de faire ses devoirs de mathématique, lorsque sa maman s’approcha de lui, souriante. Grande, un peu grasse, munie d’une voix aigüe et toujours tirée à quatre épingles, elle respire la bourgeoisie. De sa voix douce elle lui dit juste :
Tu as une amoureuse ? Si oui, elle a une jolie écriture…
Et de poser sur la table une enveloppe avec le prénom de son fils manuscrit délicatement en rose dessus. Oh et un petit chaton Hello Kitty. Perplexe, le garçon regarde l’enveloppe. Il n’a pas d’amoureuse… Se saisissant de sa règle, il ouvre l’enveloppe. Dedans, une lettre manuscrite, très courte, d’écriture féminine qui dit :
Cher Chevalier,
Je sais qui vous êtes et qui vous cherchez. Je peux vous aider. Rendez-vous ce soir devant les anciens abattoirs. Vous ne pourrez pas me manquer.
Amitiés
M.
L’enfant la relit, puis décide d’aller téléphoner à son supérieur, pour l’informer du rendez-vous, au cas où…
Au même moment, après avoir passé la nuit à remplir de la paperasse, Marthy se cale dans son fauteuil, s’allume une clope et commence à réfléchir. Si ce n’est pas le frère, ce serait donc Françoise, c’est évident. La question du moyen reste toutefois à éclaircir. Son téléphone portable sonne alors. D’un geste prompt, il décroche et répond :
Ouais, Marthy ?
Au bout du fil, c’est une voix d’homme, très calme, qui lui répond :
Bonjour Ange Felicia. J’espère que je ne vous réveille pas. C’est l’Ami Lex à l’appareil, je vous appelle au sujet de votre affaire…
Felicia déglutit et répond immédiatement :
Elle est en passe d’être résolue, Ami.
Son correspondant se contente de dire :
Fort bien. Je vous demande donc de m’envoyer tous vos documents, une autre équipe va se charger de terminer votre excellent travail.
Bref silence, pendant que Felicia encaisse la nouvelle avant de demander d’une petite voix :
Pourquoi ?
Immédiatement, son interlocuteur réplique, toujours aussi calme :
L’autre équipe, plus chevronnée, enquête sur une autre affaire et a réussi à trouver un lien. Vous connaissez la règle dans ce cas.
Docile, l’angèle répond :
Bien sûr, Ami. Quand suis-je réaffectée ?
D’un ton toujours aussi doux, Lex répond :
À la fin du mois, soit d’ici dix jours.
Très calme, Marthy dit simplement :
Bien, autre chose, Ami ?
Non, ce sera tout. Bonne journée.
Marthy s’enfonce un peu plus dans son fauteuil. Bien sûr, il connait les règles, mais tout cela le chiffonne. Son supérieur aurait pu au moins le laisser boucler cette histoire. Après tout, ce n’est rien de bien compliqué. Alors, tant qu’à faire, elle va mâcher le boulot à ses collègues en retrouvant Françoise et en accumulant les preuves. Simple et efficace.
Quelques instants plus tard, Felicia appelle Nançoz, afin d’en apprendre un maximum sur Françoise. Rapidement, le dossier lui est faxé et elle se plonge dans son étude, sombrant toutefois rapidement dans un sommeil agité et peu réparateur.
Début de soirée, abattoirs.
Le gamin attendait, tranquillement, caché derrière des caisses et des palettes en bois, guettant la mystérieuse femme, se demandant si c’est un piège. Alors qu’il réfléchit à sa situation, des bruits de pas se font entendre sur le bitume. Talons, c’est donc une femme. Il jette un œil. Pas spécialement grande, un peu ronde, rousse, clope au bec, lunettes de soleil noirs, vêtements noirs. Pas l’air d’une tueuse, mais c’est le cas de bien des gens, n’est-ce pas ?
Lentement, avec circonspection, le gosse sort de sa cachette et s’approche d’elle. La femme le regarde faire en souriant et quand l’enfant est à peu près à trois mètres d’elle, lui dit :
Ce n’est pas un lieu recommandable pour un enfant, qu’il serve Andromalius ou non. Enfin, mon supérieur sera satisfait je pense.
Elle finit de tirer sur sa clope et la jette au sol. La seconde suivante, l’enfant n’a plus de tête et disparaît dans un *PLOP* du plus bel effet.
Sur un toit, à quelques centaines de mètres de là, un homme range son fusil à lunette et prend son téléphone. Après quelques sonneries, il entend la voix qu’il attendait et dit :
- C’est fait Capitaine. C’est toujours un plaisir de rendre service, surtout quand il s’agit d’éliminer des anges.
- Parfait, Chevalier. Je saurai être reconnaissant pour cet acte, comptez sur moi.
Et l’homme disparaît dans la nuit.
À peu près au même moment, banlieue lausannoise.
D’un pas lent et prudent, l’agent franchit la porte d’entrée de l’immeuble. Arrivé au premier, il observe la sonnette et tente d’ouvrir la porte. Cette dernière n’étant pas fermée et en bois plutôt ancien, s’ouvre en craquant doucement sur une sorte de couloir rouge au tapis noir, tandis qu’un chat tout blanc se met à miauler. À gauche, une cuisine antédiluvienne. À droite un salon, avec une télé, une cage contenant un hamster, une sorte de drapeau noir avec écrit en lettres d’or « Primordial » dessus. Un canapé imitant le style léopard vient compléter le tableau. Tout droit, une porte menant visiblement à une salle de bain, bâtie avant la cuisine semble-t-il. À droite, une porte fermée à clef et à gauche, une porte, également fermée à clef. L’agent hésite un moment. Tout cela est illégal. Il n’a aucune excuse. Mais comme tous les lecteurs de Spirou le savent, parfois, il y a des choses à faire qui sont au-delà de la Loi, pour le bien commun, voire suprême…
Un coup de pied plus tard, la porte de gauche s’ouvre sur une chambre assez petite, occupée en grande partie par un lit double en fer, avec des menottes de chaque côté du montant supérieur. Le policier commence tranquillement à fouiller : sous le lit, dans l’armoire à vêtements, sur les étagères… Finalement, il regarde sous le matelas : jackpot. Des dossiers. Au même moment apparaît… une chose. Peut-être est-ce un être humain, difficile à dire avec tous ces cheveux sales qui couvre son visage. Et cette odeur qui se dégage de lui, car il semble bien que ce soit un mâle Ses yeux expriment le vide et la surprise. Instinctivement, le fouineur dégaine et braquant l’autre individu dit d’un ton sec :
Bouge pas du con, ou je te fais un nouvel orifice.
L’autre le regarde incrédule, l’air encore plus perdu qu’avant. Il recule doucement, puis détale franchement. Le visiteur rengaine et commence à lire. Au fur et à mesure de sa lecture, son visage blêmit. C’est impossible. Une telle chose est impensable et pourtant… elle est arrivée. D’un geste rapide, Marthy saisit son téléphone. Ils ne le croiront sûrement pas, mais il n’a pas le choix. Il doit le faire. Pour la Vérité.
un peu de son?
Le petit garçon était tranquillement en train de faire ses devoirs de mathématique, lorsque sa maman s’approcha de lui, souriante. Grande, un peu grasse, munie d’une voix aigüe et toujours tirée à quatre épingles, elle respire la bourgeoisie. De sa voix douce elle lui dit juste :
Tu as une amoureuse ? Si oui, elle a une jolie écriture…
Et de poser sur la table une enveloppe avec le prénom de son fils manuscrit délicatement en rose dessus. Oh et un petit chaton Hello Kitty. Perplexe, le garçon regarde l’enveloppe. Il n’a pas d’amoureuse… Se saisissant de sa règle, il ouvre l’enveloppe. Dedans, une lettre manuscrite, très courte, d’écriture féminine qui dit :
Cher Chevalier,
Je sais qui vous êtes et qui vous cherchez. Je peux vous aider. Rendez-vous ce soir devant les anciens abattoirs. Vous ne pourrez pas me manquer.
Amitiés
M.
L’enfant la relit, puis décide d’aller téléphoner à son supérieur, pour l’informer du rendez-vous, au cas où…
Au même moment, après avoir passé la nuit à remplir de la paperasse, Marthy se cale dans son fauteuil, s’allume une clope et commence à réfléchir. Si ce n’est pas le frère, ce serait donc Françoise, c’est évident. La question du moyen reste toutefois à éclaircir. Son téléphone portable sonne alors. D’un geste prompt, il décroche et répond :
Ouais, Marthy ?
Au bout du fil, c’est une voix d’homme, très calme, qui lui répond :
Bonjour Ange Felicia. J’espère que je ne vous réveille pas. C’est l’Ami Lex à l’appareil, je vous appelle au sujet de votre affaire…
Felicia déglutit et répond immédiatement :
Elle est en passe d’être résolue, Ami.
Son correspondant se contente de dire :
Fort bien. Je vous demande donc de m’envoyer tous vos documents, une autre équipe va se charger de terminer votre excellent travail.
Bref silence, pendant que Felicia encaisse la nouvelle avant de demander d’une petite voix :
Pourquoi ?
Immédiatement, son interlocuteur réplique, toujours aussi calme :
L’autre équipe, plus chevronnée, enquête sur une autre affaire et a réussi à trouver un lien. Vous connaissez la règle dans ce cas.
Docile, l’angèle répond :
Bien sûr, Ami. Quand suis-je réaffectée ?
D’un ton toujours aussi doux, Lex répond :
À la fin du mois, soit d’ici dix jours.
Très calme, Marthy dit simplement :
Bien, autre chose, Ami ?
Non, ce sera tout. Bonne journée.
Marthy s’enfonce un peu plus dans son fauteuil. Bien sûr, il connait les règles, mais tout cela le chiffonne. Son supérieur aurait pu au moins le laisser boucler cette histoire. Après tout, ce n’est rien de bien compliqué. Alors, tant qu’à faire, elle va mâcher le boulot à ses collègues en retrouvant Françoise et en accumulant les preuves. Simple et efficace.
Quelques instants plus tard, Felicia appelle Nançoz, afin d’en apprendre un maximum sur Françoise. Rapidement, le dossier lui est faxé et elle se plonge dans son étude, sombrant toutefois rapidement dans un sommeil agité et peu réparateur.
Début de soirée, abattoirs.
Le gamin attendait, tranquillement, caché derrière des caisses et des palettes en bois, guettant la mystérieuse femme, se demandant si c’est un piège. Alors qu’il réfléchit à sa situation, des bruits de pas se font entendre sur le bitume. Talons, c’est donc une femme. Il jette un œil. Pas spécialement grande, un peu ronde, rousse, clope au bec, lunettes de soleil noirs, vêtements noirs. Pas l’air d’une tueuse, mais c’est le cas de bien des gens, n’est-ce pas ?
Lentement, avec circonspection, le gosse sort de sa cachette et s’approche d’elle. La femme le regarde faire en souriant et quand l’enfant est à peu près à trois mètres d’elle, lui dit :
Ce n’est pas un lieu recommandable pour un enfant, qu’il serve Andromalius ou non. Enfin, mon supérieur sera satisfait je pense.
Elle finit de tirer sur sa clope et la jette au sol. La seconde suivante, l’enfant n’a plus de tête et disparaît dans un *PLOP* du plus bel effet.
Sur un toit, à quelques centaines de mètres de là, un homme range son fusil à lunette et prend son téléphone. Après quelques sonneries, il entend la voix qu’il attendait et dit :
- C’est fait Capitaine. C’est toujours un plaisir de rendre service, surtout quand il s’agit d’éliminer des anges.
- Parfait, Chevalier. Je saurai être reconnaissant pour cet acte, comptez sur moi.
Et l’homme disparaît dans la nuit.
À peu près au même moment, banlieue lausannoise.
D’un pas lent et prudent, l’agent franchit la porte d’entrée de l’immeuble. Arrivé au premier, il observe la sonnette et tente d’ouvrir la porte. Cette dernière n’étant pas fermée et en bois plutôt ancien, s’ouvre en craquant doucement sur une sorte de couloir rouge au tapis noir, tandis qu’un chat tout blanc se met à miauler. À gauche, une cuisine antédiluvienne. À droite un salon, avec une télé, une cage contenant un hamster, une sorte de drapeau noir avec écrit en lettres d’or « Primordial » dessus. Un canapé imitant le style léopard vient compléter le tableau. Tout droit, une porte menant visiblement à une salle de bain, bâtie avant la cuisine semble-t-il. À droite, une porte fermée à clef et à gauche, une porte, également fermée à clef. L’agent hésite un moment. Tout cela est illégal. Il n’a aucune excuse. Mais comme tous les lecteurs de Spirou le savent, parfois, il y a des choses à faire qui sont au-delà de la Loi, pour le bien commun, voire suprême…
Un coup de pied plus tard, la porte de gauche s’ouvre sur une chambre assez petite, occupée en grande partie par un lit double en fer, avec des menottes de chaque côté du montant supérieur. Le policier commence tranquillement à fouiller : sous le lit, dans l’armoire à vêtements, sur les étagères… Finalement, il regarde sous le matelas : jackpot. Des dossiers. Au même moment apparaît… une chose. Peut-être est-ce un être humain, difficile à dire avec tous ces cheveux sales qui couvre son visage. Et cette odeur qui se dégage de lui, car il semble bien que ce soit un mâle Ses yeux expriment le vide et la surprise. Instinctivement, le fouineur dégaine et braquant l’autre individu dit d’un ton sec :
Bouge pas du con, ou je te fais un nouvel orifice.
L’autre le regarde incrédule, l’air encore plus perdu qu’avant. Il recule doucement, puis détale franchement. Le visiteur rengaine et commence à lire. Au fur et à mesure de sa lecture, son visage blêmit. C’est impossible. Une telle chose est impensable et pourtant… elle est arrivée. D’un geste rapide, Marthy saisit son téléphone. Ils ne le croiront sûrement pas, mais il n’a pas le choix. Il doit le faire. Pour la Vérité.