10-04-2011, 09:29 AM
(This post was last modified: 10-04-2011, 09:54 AM by Victorious.)
Quelques milliers d'années plus tard, bien des choses sont arrivées. La cité de Dis s'est élevée, mais de cela notre démon ne s'en souvient pas. Pas plus que de son nom originel, dont il a changé. Même lui ne se souvient pas qu'il s'est appelé Naqiyël.
Il ne se souvient pas non plus de ce qui l'a poussé à prendre ce nom pompeux de Victorious...
Qu'importe, nous sommes loin de Dis, et même loin de l'Antre, cette curieuse Marche propre à Immac-sur-Sable. Nous sommes dans cette ville justement, il est trois heures du matin et l'homme qu'il habite rentre chez lui.
Son incarnation n'as pas atteint la trentaine. Comme tous ses précédents corps d'accueil, il s'agit d'une personne élégante, mais aussi nantie. Le possédé rentre dans un appartement cossu, il retire son blouson de cuir qu'il jette en vrac sur un siège, ou du moins vise-t-il ce siège: il ne se soucie guère du devenir du dit blouson.
C'est un jeune homme épuisé qui rentre dans sa chambre, sans allumer. Il a passé sa soirée à draguer de l'humain, et à discuter boulot avec des démons. Il s'allonge lourdement sur le matelas, ses paupières lourdes se ferment toutes seules... en quelques minutes les premiers songes l'enveloppent, alors qu'il est à mi chemin vers le pays des rêves. Vous savez ? Lorsque vous sombrez dans l'inconscience, vous laissant caresser par les premières visions oniriques... Ça ne vous préserve pourtant pas d'une ultime pensée éveillée, violente et incisive. Le dormeur rouvre brusquement les yeux, il va encore rêver de "lui" !
Il se retourne, sa voisine est là. Comme un petit bourgeois, il a prit une humaine chez lui pour des besoins qui lui sont propres. Elle va lui être utile. La jeune femme ne dormait plus. En bon égoïste qu'il était, il l'avait réveillé en s'allongeant. Toutefois ensommeillée, elle met du temps à comprendre la nature de son désir. Elle ne le repousse pas. Si elle l'avait fait, le démon l'aurait laissé tranquille, non sans grincer des dents. Il as besoin d'elle et il ne faut pas l'abimer, bien qu'elle soit parfaitement remplaçable.
L'étreinte à quelque chose de mécanique par rapport à d'habitude... Le démon cherche simplement à repousser le sommeil et à changer ses idées. Ces rêves ne sont pas les bienvenus... Il y ressent des choses qu'il n'a vu qu'en lisant le cœur des humains jusqu'à maintenant... Heureusement, la Baronne des Cauchemars n'est plus là pour espionner son sommeil.
Les deux corps se mêlent avec force, les souffles se mélangent. Le manque de passion est facilement remplacé par la vigueur surnaturel du démon... Son esprit est toutefois complètement ailleurs... Si quelqu'un découvre ce qui se passe dans sa tête, même s'il n'a aucun contrôle dessus, ça va mal finir. Peut être par un retour en Enfer ?
Un violent coup de rein, le cri de l'humaine atteste qu'il n'est pas assez doux. Il doit se calmer... Oh qu'il aimerait se laisser aller pour oublier ce marasme impossible à saisir. Si seulement il se comprenait lui même. Depuis qu'il est à Immac, la mémoire lui revient lentement... Il se souvient avoir été sur la sellette, il y a longtemps... Trop violent, on voulait se débarrasser de lui. Lui faire quitter le service de Son Altesse Andréalphus... Ça c'était arrangé, il ne sait plus comment.
Mais là c'est pire... Il ne s'agit pas d'un excès de violence, mais d'un sentiment impardonnable, qui le met en danger non en tant que séide d'Andréalphus mais en tant que Démon.
La jouissance de sa partenaire le surprend. Quoi, déjà ? Ou elle fait semblant parce qu'elle en a assez ? L'un dans l'autre, c'est le signal de la fin... Faut être sage, ne pas l'épuiser. Le couple se sépare... Quelques mots vide de sens, les premiers de la soirée, sont échangés. Même pour ça il n'y pense pas, les humains sont parfois délicieusement surprenant, mais ce soir ce n'est pas le cas. Sans doute parce que personne ne se lâche... Et personne ne se lâche par peur de soi-même au final.
Le sommeil si craint viendra tôt ou tard.
Il ne se souvient pas non plus de ce qui l'a poussé à prendre ce nom pompeux de Victorious...
Qu'importe, nous sommes loin de Dis, et même loin de l'Antre, cette curieuse Marche propre à Immac-sur-Sable. Nous sommes dans cette ville justement, il est trois heures du matin et l'homme qu'il habite rentre chez lui.
Son incarnation n'as pas atteint la trentaine. Comme tous ses précédents corps d'accueil, il s'agit d'une personne élégante, mais aussi nantie. Le possédé rentre dans un appartement cossu, il retire son blouson de cuir qu'il jette en vrac sur un siège, ou du moins vise-t-il ce siège: il ne se soucie guère du devenir du dit blouson.
C'est un jeune homme épuisé qui rentre dans sa chambre, sans allumer. Il a passé sa soirée à draguer de l'humain, et à discuter boulot avec des démons. Il s'allonge lourdement sur le matelas, ses paupières lourdes se ferment toutes seules... en quelques minutes les premiers songes l'enveloppent, alors qu'il est à mi chemin vers le pays des rêves. Vous savez ? Lorsque vous sombrez dans l'inconscience, vous laissant caresser par les premières visions oniriques... Ça ne vous préserve pourtant pas d'une ultime pensée éveillée, violente et incisive. Le dormeur rouvre brusquement les yeux, il va encore rêver de "lui" !
Il se retourne, sa voisine est là. Comme un petit bourgeois, il a prit une humaine chez lui pour des besoins qui lui sont propres. Elle va lui être utile. La jeune femme ne dormait plus. En bon égoïste qu'il était, il l'avait réveillé en s'allongeant. Toutefois ensommeillée, elle met du temps à comprendre la nature de son désir. Elle ne le repousse pas. Si elle l'avait fait, le démon l'aurait laissé tranquille, non sans grincer des dents. Il as besoin d'elle et il ne faut pas l'abimer, bien qu'elle soit parfaitement remplaçable.
L'étreinte à quelque chose de mécanique par rapport à d'habitude... Le démon cherche simplement à repousser le sommeil et à changer ses idées. Ces rêves ne sont pas les bienvenus... Il y ressent des choses qu'il n'a vu qu'en lisant le cœur des humains jusqu'à maintenant... Heureusement, la Baronne des Cauchemars n'est plus là pour espionner son sommeil.
Les deux corps se mêlent avec force, les souffles se mélangent. Le manque de passion est facilement remplacé par la vigueur surnaturel du démon... Son esprit est toutefois complètement ailleurs... Si quelqu'un découvre ce qui se passe dans sa tête, même s'il n'a aucun contrôle dessus, ça va mal finir. Peut être par un retour en Enfer ?
Un violent coup de rein, le cri de l'humaine atteste qu'il n'est pas assez doux. Il doit se calmer... Oh qu'il aimerait se laisser aller pour oublier ce marasme impossible à saisir. Si seulement il se comprenait lui même. Depuis qu'il est à Immac, la mémoire lui revient lentement... Il se souvient avoir été sur la sellette, il y a longtemps... Trop violent, on voulait se débarrasser de lui. Lui faire quitter le service de Son Altesse Andréalphus... Ça c'était arrangé, il ne sait plus comment.
Mais là c'est pire... Il ne s'agit pas d'un excès de violence, mais d'un sentiment impardonnable, qui le met en danger non en tant que séide d'Andréalphus mais en tant que Démon.
La jouissance de sa partenaire le surprend. Quoi, déjà ? Ou elle fait semblant parce qu'elle en a assez ? L'un dans l'autre, c'est le signal de la fin... Faut être sage, ne pas l'épuiser. Le couple se sépare... Quelques mots vide de sens, les premiers de la soirée, sont échangés. Même pour ça il n'y pense pas, les humains sont parfois délicieusement surprenant, mais ce soir ce n'est pas le cas. Sans doute parce que personne ne se lâche... Et personne ne se lâche par peur de soi-même au final.
Le sommeil si craint viendra tôt ou tard.