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Γνῶθι σεαυτόν (Nosce te ipsum)
#1
Depuis la mort, en janvier 1477,de Charles le Téméraire, notre roi Louis le Onzième s'est mis en tête de lancer ses troupes à l'assaut de la Picardie, du comté de Boulogne et surtout du duché de Bourgogne. Après plus d'un an et demi d'assauts, de sièges, d'occupation des territoires bourguignons par le roi de France,l'archiduc Maximilien d'Autriche, epoux de Marie de Bourgogne, fille et héritière de Charles le Téméraire, lance la contre-offensive.

Nous sommes le 7 août 1479. Venant de Thérouanne, Maximilien vient de passer la Lys avec une armée composée de 16000 piquiers, 3000 lansquenets allemands, munis de piques ou d'arquebuses, 500 archers anglais,et plus de 800 chevaliers venant des quatre coins des états bourguignons. Près d'Aire, au pied de la colline de Guinegatte, Philippe de Crèvecœur d'Esquerdes, aligne l'armée du roi de France : 8000 franc-archers et 1100 chevaliers. C'est peu, mais Louis XI compte sur sa redoutable artillerie volante qui lui a assuré la suprématie sur les champs de bataille.

Peu avant none, la bataille s'engage par un duel d'artillerie : la quarantaine de serpentines ou gros batons des français crache le feu, semant la confusion chez l'ennemi, remplissant l'air de volutes de fumées et d'un fracas infernal.

Jacques de Fontaines, fait partie des 600 chevaliers qui, sous les ordres du sire d'Esquerdes doivent contourner un bois pour prendre l'ennemi à revers. En attendant la fin de l'orage de feu, il regarde tout cela d'un air dubitatif. Il n'aime pas cette invention du diable. En tant qu'ange de Laurent, il préfère les combats loyaux à l'épée, d'homme à homme. Mais, hélas, depuis Crécy, l'art militaire était entré dans une ère de modernisme et la défaite d'Azincourt avait démontré les limites des tactiques de cavalerie...

Les canons se taisent. Philippe de Crèvecœur fait sortir les lances françaises de leur repaire pour fendre les rangs adverses, séparant la cavalerie de l'infanterie. Les cavaliers flamands commandés par Philippe de Ravenstein rompent alors les rangs pour fuir vers Saint-Omer, poursuivis par les chevaliers français. Lancé à bride abattue sur la chaussée Brunehaut, le destrier de Jacques de Fontaines trébuche et tombe, entraînant avec lui son malheureux cavalier dans les fossés.

Jacques revient à lui plusieurs heures plus tard. Point de cheval, point d'écuyer. La nuit tombe et l'on entend aux loin les plaintes des blessés et des mourants. Dans la fureur de la poursuite, personne ne s'est aperçu de sa disparition. Il enlève son heaume et regarde autour de lui. Pas âme qui vive sous le ciel étoilé du mois d'août. Il se relève et hèle son écuyer.

-"Holà ! Robin ! Robinet ! Par Saint Georges, où se cache ce pleutre ? Onques on ne vit ainsi escuyer abandonner son chevalier".

C'est sûr, il va être la cible des quolibets des autres, ce soir à la taverne des anges. Soudain, il entend le hennissement d'un cheval...

-Vaillant ? Mon brave boulonnais ! Où est tu ?

Jacques s'avance vers un bouquet d'arbres d'où semble provenir le son. Il entend le bruit de deux épées s'entrechoquant. Diantre ! Des chevaliers continuent encore le combat à cette heure ci ? Il tire sa reitschwert de son fourreau et approche silencieusement. Écartant les buissons, il parvient à une sorte de clairière où se dresse une chapelle en ruines,éclairée par des torches, près d'un cimetière entouré par un petit muret. Il reconnaît son cheval et celui de son écuyer, attachés à une croix.

-Peste ! Mon destrier céans ! Robinet ne peut être bien loin...
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Γνῶθι σεαυτόν (Nosce te ipsum) - by 40some - 10-10-2010, 03:27 PM

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