Asmodee

[Vik]

Un ancien employé de l'administration zurichoise des impôts finit en prison. Il a fraudé pour financer ses pulsions.

Ce citoyen ordinaire, qui contrôlait les déclarations d'impôt à l'administration cantonale de Zurich, a pété un plomb avec les jeux de hasard. Une mauvaise passe, une relation amoureuse qui a mal tourné, ont suffi à le livrer aux démons de ses pulsions financières, comme le raconte le «Tages Anzeiger». En cinq jours, il a claqué 345'000 francs, puis 180'000 francs à la Loterie suisse à numéros. Cela ne lui a pas suffi: à la même époque, au début de 2008, il a encore joué 170'000 francs au casino de Baden.

Devant ses juges, il n'a pas prononcé une seule fois l'expression «dépendant au jeu». Et pourtant, cet homme de 26 ans a été emporté dans une spirale infernale. Pour régler ses dettes de jeux et éviter de perdre sa très chère carte de crédit, il n'a pas hésité à se livrer à des arnaques peu reluisantes.

Au travail, il repère une contribuable de 67 ans parmi les formulaires qui défilent sous ses yeux. Il lui envoie une lettre au nom du «Kir'c'is Gang» exigeant 750'000 francs. Deux semaines plus tard, il menace de tuer la femme et son fils. Il se livre à des manipulations comptables avec sa carte de crédit et réussit à faire croire qu'il a versé 66'665 francs.

Au casino, il fait la connaissance d'un entrepreneur actif dans les télécommunications. Il lui fait croire qu'il est conseiller financier à l'UBS. Le faux trader propose à son nouvel ami d'investir 500'000 francs dans des options à hauts risques qui rapporteraient soi-disant 125'000 francs en un mois. Le patron de 33 ans n'hésite pas à utiliser la moitié du capital de sa société, 500'000 francs en pure perte. Un autre demi-million sera englouti. Et encore 250'000 francs lorsque le soi-disant banquier prétend rencontrer des clients de haut vol à Londres.

L'idée de purger dix mois de prison sur trente prévus par le tribunal est une «catastrophe» pour le condamné. Il espère quitter un job de vendeur à temps partiel à la Migros et se reconvertir dans l'immobilier. Difficile tant que la procédure judiciaire n'est pas terminée. En attendant, il est volontairement interdit d'entrée dans les casinos suisses. Il joue encore à la loterie, mais de manière «limitée»