J’aime pas trop beaucoup ça…
Jusqu’au coup même…
Le jeudi, après l’appel, voici nos recrues romandes confrontés à une tâche des plus dures. En effet, la future élite de la Nation, dernier rempart face à l’Ennemi, va prendre un matériel des plus conséquents pour une instruction des plus difficiles. En effet, outre le fameux uniforme, avec l’ordre en poche parfait, soit : couteau suisse, gants de protections, mètre de corde, tampons auriculaires, badge d’école, insigne de fonction, insigne de milice, nom, insigne d’unité, Pansement Personnel Individuel 90 (soit PPI 90), Livre d’instruction de base, Aide à soi-même et au camarade, le règlement de service, la trousse avec ciseaux, brucelles, crayon rouge et bleu il leur faut en plus prendre le fameux sac à pédé, nom poétique du petit sac à dos, dans lequel ils vont mettre, leur gourde avec gobelet, ainsi que leurs deux gros manuels sanitaires dont celui contenant les instructions pour les urgences gynécologiques, toujours utile en cas de grossesses non-désirées lors des longues occupations, mais on s’égare un peu là…
À la page 60, vous pouvoir voir dans une résolution hideuse, un sac PD (Porte Documents) fixé sur un rollie. On admirera au passage le look trop classe des modèles.
Donc ainsi équipés, ils s’entassent dans un camion et partent pour la caserne principale, celle d’Albinengo, à 5 minutes à peine de la gare. Donc à bien 15 de Bartola. Une fois sur place, on leur indique une salle et on leur rappelle que c’est une civile, Mme Lamo, Maria de son prénom qui va leur donner cette instruction théorique. Ce cours fera de nombreuses victimes, toutes terrassées par le sommeil, tandis qu’on leur passe Il était une fois la vie, vanté comme un documentaire des plus instructifs sur le corps humain. Heureusement, le gentil sergent-chef Jaunin passe de temps en temps sauvé les malheureux dormeurs et les fait lever pour qu’ils restent éveillés. Mais il ne s’agit là que des deux premières heures, les deux suivantes étant une théorie sur la réanimation cardio-pulmonaire (CPR) et sur le comportement à avoir en cas d’urgence.
À midi, les recrues découvrent la cafét’ d’Albinengo et ses hauts gradés, qu’il faut saluer tant bien que mal. L’après-midi est consacré lui à une autre tâche des plus captivantes : une théorie sur la garde, qui inclut notamment comme remplir le journal de garde, comment saluer, ce que l’on ose faire et pas faire et qui se conclue par un grand entraînement à s’annoncer, saluer etc., afin que les romands soient prêts pour l’inspection avec le commandant de compagnie la semaine d’après.
Le soir, nos recrues ont le droit de nettoyer leurs chaussures et de faire un peu de sport, en l’occurrence s’entraîner pour les 5 disciplines permettant de prétendre à la distinction sportive, qui sont : le saut en longueur sans élan, grimper à la perche, force du tronc, course de 12 minutes sur un circuit et course sur une 40 mètres avec un témoin à prendre au milieu. Ceci fait, ils ont 15 minutes pour se doucher et aller dans leur chambre pour l’appel en chambre, durant lequel tout le monde est debout au repos devant son lit tandis que les gradés patrouillent dans les couloirs, mettant au garde à vous, face au mur, les recrues chahuteuses. Enfin, les chefs de chambre, qui annonçaient l’effectif et recevait la tenue pour le lendemain revienne, l’extinction des feux a lieu et tout le monde s’endort.
Le lendemain, les romands ont l’immense chance de prendre à l’appel le paquetage de combat complet : sac de combat, harnais de combat, double poche, casque et bien sûr, le fusil d’assaut. Ainsi chargés, ils se rendent à l’appel. À peine la première section en place, on leur signifie de faire demi-tour. Et du coup, c’est sur le toit de la caserne que l’appel a lieu. Les recrues romandes, seules à être si lourdement chargées, galère pour atteindre l’objectif, mais y arrivent.
Au moment où l’appel commence, deux suisses-allemands sont en pleine discussion. Voyant cela, Gendotti, ôte sa casquette et la lance à l’un d’eux en criant :
- Pouisque que vous aimez parler, faites l’appel à ma place !
La recrue vient devant, bafouille 2-3 mots, puis est sèchement renvoyée dans le rang et l’appel se passe sans problème, dans un silence quasi religieux. Puis nos vaillants guerriers s’entassent tant bien que mal dans les camions, afin d’aller à Bedrina, pour une journée très prisée : soins, entraînement au combat, tir. Sur place, ils descendent du camion puis se numérotent par 3. Salomé est dans le groupe 2, celui qui commence par les soins et termine par le tir.
À la partie soins, après quelques pompes pour être arrivés à la bourre, on leur fait faire un joli dépôt du matériel, puis on leur montre comment monter les brancards ainsi que les moyens de porter les blessés, chaque fois en s’entraînant.
Ensuite, vient le fameux entraînement au combat avec Bettex. On numérote par deux, les 1 vont se cacher dans la forêt, les 2 vont les chercher sans faire de bruit, en communiquant uniquement par des signes de combat. Mystérieusement, Salomé s’en sort bien mieux que pour les soins, ne se faisant pas voir par ses petits camarades, parce que parfois, on peut juste pas réprimer ses talents.
Enfin, après le repas de midi, mangé dans la gamelle non loin de là, vient le moment de tirer. Tsevaot a toujours trouvé cela lâche et idiot et ne brille donc guère, mais réussi tout de même ses tirs de réglage, ce qui est le but de cette première fois. L’un de ses camarades se fait d’ailleurs virer du stand pour avoir voulu tirer debout, la crosse sur l’épaule, comme pour un bazooka, alors que la position demandée était à plat ventre avec le bipied. Oui, il y a vraiment des boulets, surtout qu’on ne tire qu’à balles réelles.
Cette séance de tir passée, il faut nettoyer le fusil, tâche des plus ennuyeuses qu’il faut accomplir au plus vite. Ceci effectué, après un contrôle de propreté interminable, la section Jaunin rentre à Bartola pour le repas du soir. Enfin, pas tous. En effet, pendant la journée, le sergent-chef a donné les noms de ceux qui auront l’honneur d’être de garde ce week-end là. Et bien sûr, Salomé est dans le tas. Du coup, elle passe vite à Bartola, pose ses affaires, prend des rechanges et avec les autres membres de la compagnie affectés à cette tâche, va à Albinengo pour prendre la garde.
Tseavot est déçu, mais alors vraiment. Il misait beaucoup sur le retour en train. Et être de garde, donc ne rien faire pendant 2 jours avec des inconnus ne l’enchante guère. Mais il n’a pas le choix et il se résigne donc. Et puis, comme ça, il va découvrir d’autres recrues et surtout d’autres gradés, puisque pour cette première fois, c’est le sergent-chef Verde, de la section 2, qui gérera la garde de week-end, avec l’appointé-chef Baumgartner, de la section des chauffeurs. De plus, s’il chope un bon poste, il pourra discuter avec les soldats en service long, qui connaissent surement l’agent démoniaque disparu.
C’est donc avec une certaine curiosité que Tsevaot se rend à la garde, mais aussi avec appréhension, car l’ennemi rôde et il n’est pas loin…
Jusqu’au coup même…
Le jeudi, après l’appel, voici nos recrues romandes confrontés à une tâche des plus dures. En effet, la future élite de la Nation, dernier rempart face à l’Ennemi, va prendre un matériel des plus conséquents pour une instruction des plus difficiles. En effet, outre le fameux uniforme, avec l’ordre en poche parfait, soit : couteau suisse, gants de protections, mètre de corde, tampons auriculaires, badge d’école, insigne de fonction, insigne de milice, nom, insigne d’unité, Pansement Personnel Individuel 90 (soit PPI 90), Livre d’instruction de base, Aide à soi-même et au camarade, le règlement de service, la trousse avec ciseaux, brucelles, crayon rouge et bleu il leur faut en plus prendre le fameux sac à pédé, nom poétique du petit sac à dos, dans lequel ils vont mettre, leur gourde avec gobelet, ainsi que leurs deux gros manuels sanitaires dont celui contenant les instructions pour les urgences gynécologiques, toujours utile en cas de grossesses non-désirées lors des longues occupations, mais on s’égare un peu là…
À la page 60, vous pouvoir voir dans une résolution hideuse, un sac PD (Porte Documents) fixé sur un rollie. On admirera au passage le look trop classe des modèles.
Donc ainsi équipés, ils s’entassent dans un camion et partent pour la caserne principale, celle d’Albinengo, à 5 minutes à peine de la gare. Donc à bien 15 de Bartola. Une fois sur place, on leur indique une salle et on leur rappelle que c’est une civile, Mme Lamo, Maria de son prénom qui va leur donner cette instruction théorique. Ce cours fera de nombreuses victimes, toutes terrassées par le sommeil, tandis qu’on leur passe Il était une fois la vie, vanté comme un documentaire des plus instructifs sur le corps humain. Heureusement, le gentil sergent-chef Jaunin passe de temps en temps sauvé les malheureux dormeurs et les fait lever pour qu’ils restent éveillés. Mais il ne s’agit là que des deux premières heures, les deux suivantes étant une théorie sur la réanimation cardio-pulmonaire (CPR) et sur le comportement à avoir en cas d’urgence.
À midi, les recrues découvrent la cafét’ d’Albinengo et ses hauts gradés, qu’il faut saluer tant bien que mal. L’après-midi est consacré lui à une autre tâche des plus captivantes : une théorie sur la garde, qui inclut notamment comme remplir le journal de garde, comment saluer, ce que l’on ose faire et pas faire et qui se conclue par un grand entraînement à s’annoncer, saluer etc., afin que les romands soient prêts pour l’inspection avec le commandant de compagnie la semaine d’après.
Le soir, nos recrues ont le droit de nettoyer leurs chaussures et de faire un peu de sport, en l’occurrence s’entraîner pour les 5 disciplines permettant de prétendre à la distinction sportive, qui sont : le saut en longueur sans élan, grimper à la perche, force du tronc, course de 12 minutes sur un circuit et course sur une 40 mètres avec un témoin à prendre au milieu. Ceci fait, ils ont 15 minutes pour se doucher et aller dans leur chambre pour l’appel en chambre, durant lequel tout le monde est debout au repos devant son lit tandis que les gradés patrouillent dans les couloirs, mettant au garde à vous, face au mur, les recrues chahuteuses. Enfin, les chefs de chambre, qui annonçaient l’effectif et recevait la tenue pour le lendemain revienne, l’extinction des feux a lieu et tout le monde s’endort.
Le lendemain, les romands ont l’immense chance de prendre à l’appel le paquetage de combat complet : sac de combat, harnais de combat, double poche, casque et bien sûr, le fusil d’assaut. Ainsi chargés, ils se rendent à l’appel. À peine la première section en place, on leur signifie de faire demi-tour. Et du coup, c’est sur le toit de la caserne que l’appel a lieu. Les recrues romandes, seules à être si lourdement chargées, galère pour atteindre l’objectif, mais y arrivent.
Au moment où l’appel commence, deux suisses-allemands sont en pleine discussion. Voyant cela, Gendotti, ôte sa casquette et la lance à l’un d’eux en criant :
- Pouisque que vous aimez parler, faites l’appel à ma place !
La recrue vient devant, bafouille 2-3 mots, puis est sèchement renvoyée dans le rang et l’appel se passe sans problème, dans un silence quasi religieux. Puis nos vaillants guerriers s’entassent tant bien que mal dans les camions, afin d’aller à Bedrina, pour une journée très prisée : soins, entraînement au combat, tir. Sur place, ils descendent du camion puis se numérotent par 3. Salomé est dans le groupe 2, celui qui commence par les soins et termine par le tir.
À la partie soins, après quelques pompes pour être arrivés à la bourre, on leur fait faire un joli dépôt du matériel, puis on leur montre comment monter les brancards ainsi que les moyens de porter les blessés, chaque fois en s’entraînant.
Ensuite, vient le fameux entraînement au combat avec Bettex. On numérote par deux, les 1 vont se cacher dans la forêt, les 2 vont les chercher sans faire de bruit, en communiquant uniquement par des signes de combat. Mystérieusement, Salomé s’en sort bien mieux que pour les soins, ne se faisant pas voir par ses petits camarades, parce que parfois, on peut juste pas réprimer ses talents.
Enfin, après le repas de midi, mangé dans la gamelle non loin de là, vient le moment de tirer. Tsevaot a toujours trouvé cela lâche et idiot et ne brille donc guère, mais réussi tout de même ses tirs de réglage, ce qui est le but de cette première fois. L’un de ses camarades se fait d’ailleurs virer du stand pour avoir voulu tirer debout, la crosse sur l’épaule, comme pour un bazooka, alors que la position demandée était à plat ventre avec le bipied. Oui, il y a vraiment des boulets, surtout qu’on ne tire qu’à balles réelles.
Cette séance de tir passée, il faut nettoyer le fusil, tâche des plus ennuyeuses qu’il faut accomplir au plus vite. Ceci effectué, après un contrôle de propreté interminable, la section Jaunin rentre à Bartola pour le repas du soir. Enfin, pas tous. En effet, pendant la journée, le sergent-chef a donné les noms de ceux qui auront l’honneur d’être de garde ce week-end là. Et bien sûr, Salomé est dans le tas. Du coup, elle passe vite à Bartola, pose ses affaires, prend des rechanges et avec les autres membres de la compagnie affectés à cette tâche, va à Albinengo pour prendre la garde.
Tseavot est déçu, mais alors vraiment. Il misait beaucoup sur le retour en train. Et être de garde, donc ne rien faire pendant 2 jours avec des inconnus ne l’enchante guère. Mais il n’a pas le choix et il se résigne donc. Et puis, comme ça, il va découvrir d’autres recrues et surtout d’autres gradés, puisque pour cette première fois, c’est le sergent-chef Verde, de la section 2, qui gérera la garde de week-end, avec l’appointé-chef Baumgartner, de la section des chauffeurs. De plus, s’il chope un bon poste, il pourra discuter avec les soldats en service long, qui connaissent surement l’agent démoniaque disparu.
C’est donc avec une certaine curiosité que Tsevaot se rend à la garde, mais aussi avec appréhension, car l’ennemi rôde et il n’est pas loin…