Il y a des jours où l'on passe son temps à attendre. Heureusement elle a emmené un passe-temps: les magazines people. Que ferait on sans ces documents à la valeur si inestimable, ces concentrés de cul-ture et de vulgarisation à la portée du peuple ? L'idée ne m'effleure même pas, j'y tremble rien qu'à l'envisager. Cet interlude est toutefois de courte durée car elle est interrompue par une annonce dans les hauts parleurs du couloir. Elle prête quelques instants l'oreille, puis retourne à sa feuille de choux: aucun intérêt, à priori ils recherchent le personnel d'entretien pour un problème quelconque au rez de chaussée. Puis survient le moment fatidique où l'on vient la chercher.
Il ne s'agit pas de la femme de tout à l'heure, Beretta le repère immédiatement à son œil de Lynx (et surtout à son nez délicat), mais de 2 infirmiers. Super baraqués, tout sourire et armés d'une camisole, ils s'approchent de la demoiselle avec un air menaçant ... pour finalement ranger le tablier et accueillir d'une poignée de main musclée la victime de son imagination, quasi rassurée. Faut arrêter de psychoter ma vieille !
Bonjour, moi c'est Shag et lui c'est Shog, bienvenue.
- Gné ?
- Mademoiselle ? Mademoiselle !
Beretta est réveillée en sursaut, secouée comme un vulgaire sac de patates. L'haleine douceâtre de la secrétaire est revenue tandis que le timbre de sa voix s'ajuste pour permettre son identification. Elle rouvre les yeux: elle était avachie sur le banc. Combien de temps a t elle rêvé ? Cherchant du regard l'opportune qui l'a extirpée de son bad trip, elle se relève péniblement et bafouille des excuses inaudibles.
Vous me faites perdre du temps là. Levez vous, le responsable de la formation vous attend. Vous êtes la dernière.
- Euh, désolée.
La porte un peu plus loin est ouverte, telle une invitation à la suite. Que devait penser Neo lorsqu'il a tourné la poignée pour accéder à la source ? Que devait penser Alice lorsqu'elle s'est mise misérable à la Vodka au point d'altérer ses sens et de passer sous un porche pour nains ? Qu'a donc pensé l'agent J lorsqu'il est entré pour la première fois dans les locaux du MIB ? Et surtout, pourquoi, mais pourquoi les portes ont une poignée qui agrippe les vêtements lorsque l'on passe à côté ?
Plus que quelques mètres.
- Vous dites ça comme si c'était la ligne verte.
- Je suis un livre ouvert pour vous, n'est ce pas ?
Elle se tourne vers la secrétaire et la toise avec un air blasé. Cette dernière hausse les épaules.
Non, pas pour moi. Mais pour lui, sans doute. Allez y.
- J'y vais ... j'y vais ... je n'ai pas le choix de toutes façons.
- C'est pour votre bien.
- Ils disent toujours ça, vous savez pour qui je bosse n'est ce pas ?
- Nous avons les dossiers nécessaires, rien de plus, rien de moins. Allez, avancez, vous n'êtes plus une gamine !
- Tiens, ça a changé maintenant.
- Bien sûr, puisque j'ai lu votre dossier. Bon vous avancez ou je vais chercher des infirmiers pour vous y aider ?
- NAAAANN PAS LES INFIRMIERS ! Euh ... je veux dire, ça va aller merci.
Quand il faut y aller, il faut y aller ... et c'est ainsi qu'elle franchit l'entrée. Un dernier regard en arrière, mais la porte est déjà fermée. On l'attend. Elle déglutit un coup et avance jusqu'à la chaise qui lui a été désignée. Devant elle, un homme en blouse la regarde avec un air bienveillant.
Je suis sûre qu'il se fout déjà de ma gueule.
Il ne s'agit pas de la femme de tout à l'heure, Beretta le repère immédiatement à son œil de Lynx (et surtout à son nez délicat), mais de 2 infirmiers. Super baraqués, tout sourire et armés d'une camisole, ils s'approchent de la demoiselle avec un air menaçant ... pour finalement ranger le tablier et accueillir d'une poignée de main musclée la victime de son imagination, quasi rassurée. Faut arrêter de psychoter ma vieille !
Bonjour, moi c'est Shag et lui c'est Shog, bienvenue.
- Gné ?
- Mademoiselle ? Mademoiselle !
Beretta est réveillée en sursaut, secouée comme un vulgaire sac de patates. L'haleine douceâtre de la secrétaire est revenue tandis que le timbre de sa voix s'ajuste pour permettre son identification. Elle rouvre les yeux: elle était avachie sur le banc. Combien de temps a t elle rêvé ? Cherchant du regard l'opportune qui l'a extirpée de son bad trip, elle se relève péniblement et bafouille des excuses inaudibles.
Vous me faites perdre du temps là. Levez vous, le responsable de la formation vous attend. Vous êtes la dernière.
- Euh, désolée.
La porte un peu plus loin est ouverte, telle une invitation à la suite. Que devait penser Neo lorsqu'il a tourné la poignée pour accéder à la source ? Que devait penser Alice lorsqu'elle s'est mise misérable à la Vodka au point d'altérer ses sens et de passer sous un porche pour nains ? Qu'a donc pensé l'agent J lorsqu'il est entré pour la première fois dans les locaux du MIB ? Et surtout, pourquoi, mais pourquoi les portes ont une poignée qui agrippe les vêtements lorsque l'on passe à côté ?
Plus que quelques mètres.
- Vous dites ça comme si c'était la ligne verte.
- Je suis un livre ouvert pour vous, n'est ce pas ?
Elle se tourne vers la secrétaire et la toise avec un air blasé. Cette dernière hausse les épaules.
Non, pas pour moi. Mais pour lui, sans doute. Allez y.
- J'y vais ... j'y vais ... je n'ai pas le choix de toutes façons.
- C'est pour votre bien.
- Ils disent toujours ça, vous savez pour qui je bosse n'est ce pas ?
- Nous avons les dossiers nécessaires, rien de plus, rien de moins. Allez, avancez, vous n'êtes plus une gamine !
- Tiens, ça a changé maintenant.
- Bien sûr, puisque j'ai lu votre dossier. Bon vous avancez ou je vais chercher des infirmiers pour vous y aider ?
- NAAAANN PAS LES INFIRMIERS ! Euh ... je veux dire, ça va aller merci.
Quand il faut y aller, il faut y aller ... et c'est ainsi qu'elle franchit l'entrée. Un dernier regard en arrière, mais la porte est déjà fermée. On l'attend. Elle déglutit un coup et avance jusqu'à la chaise qui lui a été désignée. Devant elle, un homme en blouse la regarde avec un air bienveillant.
Je suis sûre qu'il se fout déjà de ma gueule.