10-17-2004, 06:05 PM
Elle s’attendait à ce que l’ange prenne pratiquement son envol pour porter secours à une damoiselle en détresse, quelle ne fut pas sa surprise de ne voir aucune réaction chez ce jeune homme et cela ne fit qu’empirer quand le bus se mit à nouveau en branle. Peut-être n’avait-il pas entendu, le moteur du bus ne s’était pas arrêté, il ne pouvait pas en être autrement, il devait forcément avoir vu l’aura du démon et son attaque sans aucune chance de succès. Ce projet ne pouvait mourir avant d’être né, il fallait refaire un essai.
S’approchant encore un peu plus du bus qui manœuvrait pour repartir là d'où il était venu, Carmen essaya d’attirer l’attention de son interlocuteur en criant :
« Tu ne me répond pas et tu t’en vas. Ca veut dire que tu ne veux pas m'aidée ? Alors je vais essayer de continuer, j'espère que je vais pas me faire attaquée.
J'aurai bien aimé aller avec vous, j'y arrive pas toute seule, mais vous partés je ne sais pas où. »
Toujours aucune réaction, il devait être sourd, aucun regard, même pas un mot d’encouragement… ou bien quelque chose avait révélé la supercherie. Abandonner là, laisser ce bus s’en aller pour le retrouver plus tard, de manière moins paisible ? Carmen observa le bus, ou plus exactement ses passagers, jusqu’à ce que deux paires d’yeux verts se croisent. Ceux que voyait Carmen appartenaient à un homme plus proche de son âge à elle, d’une taille assez semblable à celle du passager muet. Le véhicule allait partir, il fallait faire vite, il commençait à avancer. Carmen eut juste le temps de lancer un : « Excuse-moi… » que le destinataire sembla entendre avant que la conductrice n’accélère au grand dam de du démon qui regarda son projet s’effondrer à la vitesse d’un autobus s’éloignant à vive allure. Mais un morceau de papier s’envola d’une des fenêtres du véhicule pour venir planer un bref instant et servir de parachute à ce projet qui se serait autrement écrasé lamentablement au sol.
Y trouvant les coordonnées d’un téléphone portable, Carmen y laissa un message :
« Excuse moi, je ne me souviens plus très bien mais je crois que tu étais aussi dans le bus avec celui qui crache de l'eau bénit ou je me suis trompée de numéro. Tu sais si il a m’entendue ? J'ai essayée deux fois et je sais pas si il a entendu, j'ai pas eu de réponse en tout cas.
Si toi tu as bien mon message, je disais que j'étais seule contre un démon là et que j'arrivai pas à lui faire mal sans arme. Là ça va parce qu'il bouge pas mais il y en a peut-être d'autres pas loin, je crois que c'est leur coin. Donc je me demandais si ce serait pas mieux si j'étais pas toute seule. Tu es un ange, je me suis pas trompée? Peut être que je pourrais vous accompagner pour vous aidé, je vois un autre démon plus haut, il a des griffes et il bouge pas non plus. Et y en avait un troisième ce matin, il était plus bas que moi mais il est plus là, peut-être qu'il a été tué. Je sais pas si je dois rester là ou laisser tombé. »
La réponse fut une excellente surprise :
« Je suis un ange en effet.
Je vois que tu t'es placé dans une situation pénible sans les moyens de la résoudre...
Et bien, courre jusqu'à notre bus et monte dedans, tu nous accompagnera tant que tu le voudras, cela t'évitera de te trouver esseulé face à des démons trop puissants pour toi.
Au plaisir, le bus part a 21h40. »
Finalement tout allait se mettre en place, une invitation à monter dans le bus sans plus de questions, un bon début.
Carmen se précipita vers le lieu que l’ange lui indiqua, le bus était là comme s’il l’attendait. Marquant une halte afin de corriger rapidement son apparence quelque peu négligée après la marche forcée pour s’assurer d’arriver à temps. Par-dessus son débardeur aux teintes sombres, la jeune femme réajusta sa veste légère sur ses épaules, elle remit en place quelques mèches rebelles, puis elle s’avança d’un pas plus calme vers la porte du véhicule pour faire son entrée au milieu de ces messagers célestes Avec un discret salut à leur attention elle alla prendre place sur un des sièges libres, un peu à l’écart des anges.
Patience et discrétion, voilà les qualités qu’il fallait maintenant déployer sans oublier d’observer ces huit nouveaux compagnons de route pour ne pas manquer la moindre occasion qui se présenterait.
A l’heure annoncée, le bus redémarra, mais pour un bref trajet qui s’arrêta devant une station de métro, lieu de nombreux passages, trop nombreux passages. Un des anges sortit du bus pour rencontrer une femme orientale d’aspect et lui remettre une arme, un pistolet. Carmen regarda la scène avec le plus grand intérêt, un léger sourire aux lèvres : voilà pour commencer, un ange à signaler. La description de cette nouvelle ennemie identifiée fut donc rapportée au Gang.
Mais dans cette affaire, il semble que les succès devaient nécessairement attirer les revers de fortune. C’est en effet ce moment que choisit un grain de sable pour se glisser dans la mécanique et tout dérégler. D’abord un infime grain de sable, peut-être un avertissement du destin sur ce qui allait advenir : le premier ange avec qui Carmen avait tenté de prendre contact, enfin il daignait faire un peu attention à elle et lui répondre, mais peu favorablement :
« Etant donné que tu es montée dans notre bus, il serait bien que tu nous révèle ta véritable identité, histoire de montrer que tu es bien un ange... »
Cette demande avait été prévue, mais escomptée plus tardive. En effet c’était le défaut majeur du plan, plus tardivement ce point aurait été soulevé, plus nombreuses auraient pu être les récompenses pour ce projet. Pour le moment, retarder la réponse était la seule solution envisagée, au besoin elle ferait passer ce silence comme un ressentiment pour le silence de l’ange.
Pourtant cela n’était rien en comparaison de ce qui se préparait, car quelques temps plus tard les choses empirèrent de façon très nette. Un bruit trop significatif et la dissipation d’un volatil nuage de fumée à l’endroit où quelques instants plus tôt était assise la conductrice, firent naître une électrique tension au sein du véhicule. Carmen n’eut aucun mal à remarquer les regards furtifs dans sa direction tandis qu’à voix basses les anges conversaient entre eux.
Elles commençaient tout juste à retenir leurs noms saisis parmi les quelques conversations qu’elle réussissait à entendre. D’ailleurs l’un d’eux s’approchait, son regard dirigé sur elle n’avait rien… d’angélique, mais semblait prêt à la foudroyer sur place. Ce qu’il voulait ? La même chose que l’ange économe en paroles mais avec des propos plus direct :
« Tu as quatre heures… pour te dévoiler à l'intégralité des passagers du bus.
Si tu ne le fais pas, je te tue. »
S’approchant encore un peu plus du bus qui manœuvrait pour repartir là d'où il était venu, Carmen essaya d’attirer l’attention de son interlocuteur en criant :
« Tu ne me répond pas et tu t’en vas. Ca veut dire que tu ne veux pas m'aidée ? Alors je vais essayer de continuer, j'espère que je vais pas me faire attaquée.
J'aurai bien aimé aller avec vous, j'y arrive pas toute seule, mais vous partés je ne sais pas où. »
Toujours aucune réaction, il devait être sourd, aucun regard, même pas un mot d’encouragement… ou bien quelque chose avait révélé la supercherie. Abandonner là, laisser ce bus s’en aller pour le retrouver plus tard, de manière moins paisible ? Carmen observa le bus, ou plus exactement ses passagers, jusqu’à ce que deux paires d’yeux verts se croisent. Ceux que voyait Carmen appartenaient à un homme plus proche de son âge à elle, d’une taille assez semblable à celle du passager muet. Le véhicule allait partir, il fallait faire vite, il commençait à avancer. Carmen eut juste le temps de lancer un : « Excuse-moi… » que le destinataire sembla entendre avant que la conductrice n’accélère au grand dam de du démon qui regarda son projet s’effondrer à la vitesse d’un autobus s’éloignant à vive allure. Mais un morceau de papier s’envola d’une des fenêtres du véhicule pour venir planer un bref instant et servir de parachute à ce projet qui se serait autrement écrasé lamentablement au sol.
Y trouvant les coordonnées d’un téléphone portable, Carmen y laissa un message :
« Excuse moi, je ne me souviens plus très bien mais je crois que tu étais aussi dans le bus avec celui qui crache de l'eau bénit ou je me suis trompée de numéro. Tu sais si il a m’entendue ? J'ai essayée deux fois et je sais pas si il a entendu, j'ai pas eu de réponse en tout cas.
Si toi tu as bien mon message, je disais que j'étais seule contre un démon là et que j'arrivai pas à lui faire mal sans arme. Là ça va parce qu'il bouge pas mais il y en a peut-être d'autres pas loin, je crois que c'est leur coin. Donc je me demandais si ce serait pas mieux si j'étais pas toute seule. Tu es un ange, je me suis pas trompée? Peut être que je pourrais vous accompagner pour vous aidé, je vois un autre démon plus haut, il a des griffes et il bouge pas non plus. Et y en avait un troisième ce matin, il était plus bas que moi mais il est plus là, peut-être qu'il a été tué. Je sais pas si je dois rester là ou laisser tombé. »
La réponse fut une excellente surprise :
« Je suis un ange en effet.
Je vois que tu t'es placé dans une situation pénible sans les moyens de la résoudre...
Et bien, courre jusqu'à notre bus et monte dedans, tu nous accompagnera tant que tu le voudras, cela t'évitera de te trouver esseulé face à des démons trop puissants pour toi.
Au plaisir, le bus part a 21h40. »
Finalement tout allait se mettre en place, une invitation à monter dans le bus sans plus de questions, un bon début.
Carmen se précipita vers le lieu que l’ange lui indiqua, le bus était là comme s’il l’attendait. Marquant une halte afin de corriger rapidement son apparence quelque peu négligée après la marche forcée pour s’assurer d’arriver à temps. Par-dessus son débardeur aux teintes sombres, la jeune femme réajusta sa veste légère sur ses épaules, elle remit en place quelques mèches rebelles, puis elle s’avança d’un pas plus calme vers la porte du véhicule pour faire son entrée au milieu de ces messagers célestes Avec un discret salut à leur attention elle alla prendre place sur un des sièges libres, un peu à l’écart des anges.
Patience et discrétion, voilà les qualités qu’il fallait maintenant déployer sans oublier d’observer ces huit nouveaux compagnons de route pour ne pas manquer la moindre occasion qui se présenterait.
A l’heure annoncée, le bus redémarra, mais pour un bref trajet qui s’arrêta devant une station de métro, lieu de nombreux passages, trop nombreux passages. Un des anges sortit du bus pour rencontrer une femme orientale d’aspect et lui remettre une arme, un pistolet. Carmen regarda la scène avec le plus grand intérêt, un léger sourire aux lèvres : voilà pour commencer, un ange à signaler. La description de cette nouvelle ennemie identifiée fut donc rapportée au Gang.
Mais dans cette affaire, il semble que les succès devaient nécessairement attirer les revers de fortune. C’est en effet ce moment que choisit un grain de sable pour se glisser dans la mécanique et tout dérégler. D’abord un infime grain de sable, peut-être un avertissement du destin sur ce qui allait advenir : le premier ange avec qui Carmen avait tenté de prendre contact, enfin il daignait faire un peu attention à elle et lui répondre, mais peu favorablement :
« Etant donné que tu es montée dans notre bus, il serait bien que tu nous révèle ta véritable identité, histoire de montrer que tu es bien un ange... »
Cette demande avait été prévue, mais escomptée plus tardive. En effet c’était le défaut majeur du plan, plus tardivement ce point aurait été soulevé, plus nombreuses auraient pu être les récompenses pour ce projet. Pour le moment, retarder la réponse était la seule solution envisagée, au besoin elle ferait passer ce silence comme un ressentiment pour le silence de l’ange.
Pourtant cela n’était rien en comparaison de ce qui se préparait, car quelques temps plus tard les choses empirèrent de façon très nette. Un bruit trop significatif et la dissipation d’un volatil nuage de fumée à l’endroit où quelques instants plus tôt était assise la conductrice, firent naître une électrique tension au sein du véhicule. Carmen n’eut aucun mal à remarquer les regards furtifs dans sa direction tandis qu’à voix basses les anges conversaient entre eux.
Elles commençaient tout juste à retenir leurs noms saisis parmi les quelques conversations qu’elle réussissait à entendre. D’ailleurs l’un d’eux s’approchait, son regard dirigé sur elle n’avait rien… d’angélique, mais semblait prêt à la foudroyer sur place. Ce qu’il voulait ? La même chose que l’ange économe en paroles mais avec des propos plus direct :
« Tu as quatre heures… pour te dévoiler à l'intégralité des passagers du bus.
Si tu ne le fais pas, je te tue. »