08-12-2009, 08:16 PM
« Joyeux » n’était pas le mot exact, Velvet avait très mal encaissé le Jugement, elle était au bord de la crise de nerfs et son état mental décantait dangereusement.
Néanmoins elle resta calme, en tout cas au début, curieuse qu’elle était de savoir ce qui avait poussé le serviteur Dariel à daigner lui rendre visite. Il n’était pas coutumier qu’il fréquente d’autre endroit que les salles de travail, une visite privée était pour le moins…intrigante.
Dariel commença par balayer les lieux de son regard améthyste puis par dévisager velvet, ce qui la mit plutôt mal à l’aise. Elle commença à se gratter le dessus des mains à travers les gants, puis finit par sortir un paquet de biscuits pour calmer l’agitation que provoquait ce début de tête à tête.
Le gradé finit par prendre la parole et commença par exposer son dégout des agissements douteux de certains anges et surtout du choix de certains représentants de Dominique, les deux derniers en date étant particulièrement décevant. Entre la débauche de Saulstice et les complots de Nadir, l’Administration devait sérieusement se remettre en question. Il continua son discours en se penchant davantage sur le cas de Nadir :
« Il a réussi à faire dégrader Arkhom pour le simple plaisir de descendre un gradé afin de se faire mousser alors que ce dernier faisait du bon travail et savait motiver les Anges de Jean Luc sous ses ordres. Il me guette depuis son arrivée et ne parvient pas à me coincer ; et pour cela je pense qu'il me déteste. Rancoeur, jalousie, orgueil, envie. Et aujourd'hui le voilà Serviteur du Jugement Dernier, notre égal, plus encore s'il veut prétexter mener une enquête à notre encontre. »
Velvet l’écouta attentivement, non sans grimacer. Voilà qu’il lui donnait une version objective de la chose : elle n’était pas la seule gradée à qui le juge s’en prenait, et bien au-delà de ses délires malades Nadir avaient des motivations de plus grande envergure. Elle n’avait pas vraiment réalisé l’ampleur de tout cela, trop centrée jusqu’à présent sur ses propres maux. Mais que venait faire au juste le serviteur des porteurs d’épées, ici ? Cette question commençait à tourner dans sa tête quand Dariel aborda le sujet de « la confiance ».
Il finit par lui demander de lui confier toute l’histoire qui la mena à ce Jugement Public.
Etait-ce donc la raison de sa venue ? La curiosité ? Velvet se mit en colère à cette idée et lui révéla le tout crument, dans l’optique de le mettre mal à l’aise et de souligner l’affront.
Dariel ne se démonta pas pour autant et lui répondit d’abord par le même genre de provocations, d’un ton acéré. Puis son timbre redevint neutre et il lui expliqua calmement que ce n’était pas pour satisfaire une curiosité malsaine qu’il était venu la voir, mais pour réparer l’injustice qui lui fut faite en piégeant Nadir.
Son plan était clair et concis : amener le Juge dans un endroit discret, pourquoi pas le bâtiment de l’Association, il serait aisé à la gradée de le faire fermer exceptionnellement, demander la collaboration du Serviteur des Geôliers, faire venir quelques témoins et se munir d’un dictaphone... . Le reste n’était pas difficile à deviner, sous la torture Nadir aurait tout avoué, un rapport aurait été envoyé à l’Archange Laurent, pour qu’il se mêle de cette affaire et remette de l’ordre dans la hiérarchie pourrie d’Immac.
Oh comme cela aurait plut à Velvet ! Même si elle n’aurait pu participer physiquement à la scène, le savoir se trainant comme un chien, suppliant que la douleur cesse, avouant à bout de force, qu’il était un Criminel !
Hélas alors que son imagination se faisait féconde et qu’elle aurait donné son approbation à Dariel, l’un des serviteurs leur amena un message qui allait tout faire basculer : Nadir demandait sa mutation !
« Lâche ! » fut l’exclamation qu’ils dirent à l’unisson, complètement désappointés par la nouvelle. Dariel rebondit néanmoins assez vite face à la situation et proposa autre chose à Velvet, son témoignage sincère sans rien omettre, filmé et enregistré.
Mais il était déjà trop tard, ce qu’il restait de raisonnable en Velvet, ses derniers espoirs, tout bascula.
Elle considéra alors le serviteur des porteurs d’épées et son idéalisme répugnant, comment pouvait-il encore croire purifier cette communauté dont la racine même était gangréneuse ?
-Avec tout le respect que je vous dois vous me permettrais néanmoins de vous voir essuyer un refus. Le destin continue de filer sa toile, et j'ai beau m'y débattre je reste prisonnière. Je refuse de me battre pour d'illusoires valeurs, continuez donc de faire valoir vos idéaux mais je ne serais pas à vos côtés, vous vous battrez contre des moulins à vent sachez le, et toujours serez esclave!
Non, Je refuse d'être davantage un pion sur cet échiquier géant, cette grotesque farce! Si vous restez aveugle, plus moi hélas.
Elle marqua un silence, son regard se fit ambré, mêlé de malice et d'une pointe de démence:
-Ah notre Seigneur aime les jeux, les coups de hasard et les paris! Cruel! Pauvre de nous! Nous partageons les mêmes gouts! Je veux jouer moi aussi mais sur un autre ton!
Mes petits humains naitront bientôt, le temps passe, et bien vite sur nos marches. En vérité je vous le dis, je livrerais nos vies au hasard. Vos deux camps seront prévenus de leur arrivée et le vainqueur se chargera de mon trépas. Voici les règles, simples et radicales!
Vous souhaitez défendre la veuve et l'orphelin? Allez-y de tout cœur, de toute votre âme! Préparez vos armées! Amusez vous! Vous avez ma bénédiction, là sont mes dernières paroles!
Elle marqua un nouveau silence.
-Je vais vous faire une confidence, j'espère de tout mon être que votre lame me délivrera le moment venu! Car vous êtes le seul digne, celui que j'aurais souhaité être, mon idéal.
Je vous laisse prononcer vos derniers mots, car vous vous en doutez, c'est la dernière fois que vous me côtoyez en tant qu'ange et "amie".
Dariel crispa la mâchoire au fur et à mesure du discours de Velvet. A ces derniers mots, il se calma enfin, baissant les yeux sur le bureau. Finalement, il se lèva du fauteuil dans lequel il était installé.
Vous parlez de réelle Justice et souhaitez ensuite que je vous délivre. Je ne serai pas l'outil de cette mascarade. Un autre que moi se chargera de la basse besogne.
Vous... je...
Il soupira finalement et tourna le dos à sa collègue pour se diriger vers la porte.
Velvet fit une moue triste.
-Ainsi soit-il…
Néanmoins elle resta calme, en tout cas au début, curieuse qu’elle était de savoir ce qui avait poussé le serviteur Dariel à daigner lui rendre visite. Il n’était pas coutumier qu’il fréquente d’autre endroit que les salles de travail, une visite privée était pour le moins…intrigante.
Dariel commença par balayer les lieux de son regard améthyste puis par dévisager velvet, ce qui la mit plutôt mal à l’aise. Elle commença à se gratter le dessus des mains à travers les gants, puis finit par sortir un paquet de biscuits pour calmer l’agitation que provoquait ce début de tête à tête.
Le gradé finit par prendre la parole et commença par exposer son dégout des agissements douteux de certains anges et surtout du choix de certains représentants de Dominique, les deux derniers en date étant particulièrement décevant. Entre la débauche de Saulstice et les complots de Nadir, l’Administration devait sérieusement se remettre en question. Il continua son discours en se penchant davantage sur le cas de Nadir :
« Il a réussi à faire dégrader Arkhom pour le simple plaisir de descendre un gradé afin de se faire mousser alors que ce dernier faisait du bon travail et savait motiver les Anges de Jean Luc sous ses ordres. Il me guette depuis son arrivée et ne parvient pas à me coincer ; et pour cela je pense qu'il me déteste. Rancoeur, jalousie, orgueil, envie. Et aujourd'hui le voilà Serviteur du Jugement Dernier, notre égal, plus encore s'il veut prétexter mener une enquête à notre encontre. »
Velvet l’écouta attentivement, non sans grimacer. Voilà qu’il lui donnait une version objective de la chose : elle n’était pas la seule gradée à qui le juge s’en prenait, et bien au-delà de ses délires malades Nadir avaient des motivations de plus grande envergure. Elle n’avait pas vraiment réalisé l’ampleur de tout cela, trop centrée jusqu’à présent sur ses propres maux. Mais que venait faire au juste le serviteur des porteurs d’épées, ici ? Cette question commençait à tourner dans sa tête quand Dariel aborda le sujet de « la confiance ».
Il finit par lui demander de lui confier toute l’histoire qui la mena à ce Jugement Public.
Etait-ce donc la raison de sa venue ? La curiosité ? Velvet se mit en colère à cette idée et lui révéla le tout crument, dans l’optique de le mettre mal à l’aise et de souligner l’affront.
Dariel ne se démonta pas pour autant et lui répondit d’abord par le même genre de provocations, d’un ton acéré. Puis son timbre redevint neutre et il lui expliqua calmement que ce n’était pas pour satisfaire une curiosité malsaine qu’il était venu la voir, mais pour réparer l’injustice qui lui fut faite en piégeant Nadir.
Son plan était clair et concis : amener le Juge dans un endroit discret, pourquoi pas le bâtiment de l’Association, il serait aisé à la gradée de le faire fermer exceptionnellement, demander la collaboration du Serviteur des Geôliers, faire venir quelques témoins et se munir d’un dictaphone... . Le reste n’était pas difficile à deviner, sous la torture Nadir aurait tout avoué, un rapport aurait été envoyé à l’Archange Laurent, pour qu’il se mêle de cette affaire et remette de l’ordre dans la hiérarchie pourrie d’Immac.
Oh comme cela aurait plut à Velvet ! Même si elle n’aurait pu participer physiquement à la scène, le savoir se trainant comme un chien, suppliant que la douleur cesse, avouant à bout de force, qu’il était un Criminel !
Hélas alors que son imagination se faisait féconde et qu’elle aurait donné son approbation à Dariel, l’un des serviteurs leur amena un message qui allait tout faire basculer : Nadir demandait sa mutation !
« Lâche ! » fut l’exclamation qu’ils dirent à l’unisson, complètement désappointés par la nouvelle. Dariel rebondit néanmoins assez vite face à la situation et proposa autre chose à Velvet, son témoignage sincère sans rien omettre, filmé et enregistré.
Mais il était déjà trop tard, ce qu’il restait de raisonnable en Velvet, ses derniers espoirs, tout bascula.
Elle considéra alors le serviteur des porteurs d’épées et son idéalisme répugnant, comment pouvait-il encore croire purifier cette communauté dont la racine même était gangréneuse ?
-Avec tout le respect que je vous dois vous me permettrais néanmoins de vous voir essuyer un refus. Le destin continue de filer sa toile, et j'ai beau m'y débattre je reste prisonnière. Je refuse de me battre pour d'illusoires valeurs, continuez donc de faire valoir vos idéaux mais je ne serais pas à vos côtés, vous vous battrez contre des moulins à vent sachez le, et toujours serez esclave!
Non, Je refuse d'être davantage un pion sur cet échiquier géant, cette grotesque farce! Si vous restez aveugle, plus moi hélas.
Elle marqua un silence, son regard se fit ambré, mêlé de malice et d'une pointe de démence:
-Ah notre Seigneur aime les jeux, les coups de hasard et les paris! Cruel! Pauvre de nous! Nous partageons les mêmes gouts! Je veux jouer moi aussi mais sur un autre ton!
Mes petits humains naitront bientôt, le temps passe, et bien vite sur nos marches. En vérité je vous le dis, je livrerais nos vies au hasard. Vos deux camps seront prévenus de leur arrivée et le vainqueur se chargera de mon trépas. Voici les règles, simples et radicales!
Vous souhaitez défendre la veuve et l'orphelin? Allez-y de tout cœur, de toute votre âme! Préparez vos armées! Amusez vous! Vous avez ma bénédiction, là sont mes dernières paroles!
Elle marqua un nouveau silence.
-Je vais vous faire une confidence, j'espère de tout mon être que votre lame me délivrera le moment venu! Car vous êtes le seul digne, celui que j'aurais souhaité être, mon idéal.
Je vous laisse prononcer vos derniers mots, car vous vous en doutez, c'est la dernière fois que vous me côtoyez en tant qu'ange et "amie".
Dariel crispa la mâchoire au fur et à mesure du discours de Velvet. A ces derniers mots, il se calma enfin, baissant les yeux sur le bureau. Finalement, il se lèva du fauteuil dans lequel il était installé.
Vous parlez de réelle Justice et souhaitez ensuite que je vous délivre. Je ne serai pas l'outil de cette mascarade. Un autre que moi se chargera de la basse besogne.
Vous... je...
Il soupira finalement et tourna le dos à sa collègue pour se diriger vers la porte.
Velvet fit une moue triste.
-Ainsi soit-il…