07-17-2009, 12:30 PM
Le Jugement
L’appel de la Maitresse des finances l’avait glacée jusqu’aux os, et par tous les Esprits, il venait de la salle principale ! Ainsi allait-elle se faire juger en publique !? Quelle humiliation ! Alors… ils sauraient, ils sauraient tous ! Velvet serra le crucifix autour de son cou, ne priant pas spécialement mais cherchant la force nécessaire en son for intérieur pour faire face.
Bientôt une ombre se dessina derrière elle, un murmure l’enlaça comme une caresse… il y avait si longtemps qu’il n’était venu la voir…
Murmure : Azeleen, où cesse la solitude commence la place publique ; et où commence la place publique commence aussi le vacarme des grands comédiens et le bourdonnement des mouches venimeuses…fuis, mon amie, fuis leur vengeance invisible ! Ils n’ont à ton égard qu’un sentiment : la rancune !
VV : Hélas, quand bien même je le souhaiterais, le destin me rappellerait à l’ordre, je dois affronter ma sentence, faire face
Murmure : Faire face aux intransigeants n’a jamais été que peine perdue, ton destin n’est point de devenir chasse mouches ! Leurs âmes chétives réfléchissent beaucoup à ton sujet, ils te trouvent inquiétante. Ce dont on s’inquiète tant finit toujours par devenir inquiétant...
VV : Ô comme j’aimerais de nouveau être semblable à cet arbre que j’aime, avec sa large ramure, silencieux, aux écoutes, suspendu au dessus de la mer ! Comme j’aimerais retrouver ma solitude, mais je me suis mêlée aux intrigues de mes frères, je suis montée sur scène, il est trop tard je dois respecter leur règles.
Murmure : Leurs règles ? Ils te puniront de toutes tes vertus et ne te pardonneront de tout cœur que tes bévues ! Ce qu’ils veulent c’est être le plus près possible de ta peau et de ton sang. Prends garde que tu ne te trouve condamnée à supporter leur venimeuse injustice. Ton amour du prochain causera ta perte Azeleen.
VV : Tes paroles sont cruelles et tu ne m’épargne point mon ami, mais il est un labyrinthe où je me suis perdue, laisse moi seule en trouver l’issue.
Elle fixa un instant le sol, l’ombre avait disparu, seule le croassement de son corbeau brisa le silence lorsqu’il franchit en un vol la fenêtre de son bureau.
Velvet, soupira, se saisit de son sac et partit en direction de la salle où on l’attendait.
Elle prit une profonde inspiration, cacha son visage d’un voile sombre et poussa la porte. Ses mains tremblaient violemment, elle serra très fort les poings afin de se maitriser, et jeta des œillades circulaires : elle vit d’abord Lahmi, lui adressant un sourire se voulant rassurant, puis Shagshog, le regard goguenard, et enfin le serviteur Dariel, impassible.
La présence du Serviteur des Porteurs d' Épée la troubla plus qu’elle ne l’aurait cru, elle l’admirait secrètement, tant par sa prestance que par sa droiture, et se sentit tout à coup misérable et monstrueuse sous son regard pur. Une irrépressible nausée l’envahit alors et elle dû s’arrêter un instant pour ne point choir. C’est la tête basse qu’elle reprit sa procession, elle salua courtoisement Lyna et lui demanda tout de même avec hésitation s’il n’était pas possible de régler cette affaire en séance privée.
Avant même que la gradée ne réponde, Lahmi s’interposa entre elles et formula le souhait de faire office d’avocat pour Velvet.
Malheur que disait-elle ?! Ne voyait-elle pas son supplice ? Fallait-il qu’elle l’humilie davantage ? Et alors qu’elle sentit le vertige la submergée pour la seconde fois, une voix familière s’interposa, celle de Dariel. Il remit Lahmi à sa place et Velvet laissa échapper sa colère en priant de même, l'angèle, de ne point intervenir dans son procès.
L’ange bleu ne sembla pas comprendre et le prit comme un affront, mais déjà le Jugement tombait occupant les esprits des anges présents et plus particulièrement celui de Velvet. Cette dernière se jeta sur l’affiche placardée énonçant les sanctions, effectuant une lecture avide et rapide.
Rien d’ explicite n’était écrit quant à l’origine de son crime, uniquement quelques références aux lois. Etait-ce réellement dans le but de l’épargner, ou plutôt d’éviter le courroux des anges en apprenant les actes perfides d’un Juge auquel ils devaient se plier ?
Quant à l’article 2 bis, elle en frissonna de rage :
Des circonstances atténuantes ?! Cette petite enflure s’en tirait plutôt bien : une mise à l’épreuve durant un mois de ses aptitudes en tant qu’ange, interdiction de l’approcher à plus de 30 m et vice versa, une modification de ses limitations.
Quant à elle, même chose, à l’exception près qu’elle devrait méditer 15 jours à l’église plutôt qu’une mise à l’épreuve. En outre, afin d’avoir un œil sur leur position, l’Administration leur ferait porter un bracelet magique, avatar de Dominique, durant toute leur période de repentir.
Velvet venait de terminer sa lecture et déjà la rage l’envahissait, une pensée traversa son esprit : et les enfants ?! Rien n’était mentionné à ce sujet…
Elle n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche, que tout à coup ses mains se recouvrir d’un poil épais et dru ! Sous l’effet de surprise, la gradée se prit de panique et se mit à hurler à tout va, pensant bien finir transformée en bête sauvage !
Lorsqu’elle se calma enfin, elle remarqua que Lyna avait disparut, folle de colère elle se mit à hurler à l’injustice et à réclamer une audience, arrachant au passage l’affiche du Jugement. Et alors qu’elle sautait à pieds joints sur la grosse boule de papier, Sœur Pénitence, qu’elle n’avait pas vu venir, se jeta sur elle, la maintenant fermement par les bras pour la calme, lui embrassant le front en la bénissant. Déjà hors d’elle, cette intervention ne fit qu’entretenir sa hargne, les deux péronnelles se crêpèrent le chignon. Le combat impromptu se termina par un baiser volé de la part de la Sœur, ce qui laissa Velvet abasourdie et perplexe.
Elle finit par se lever pour rejoindre rapidement le bureau de la supérieur de Marc, totalement écœurée de cette ville peuplée de pervers et d’une nauséabonde corruption.
L’entretien se passa d’abord dans les cris de Velvet, bien sûr, qui hurla son indignation. Cependant rien de ce qu’elle dirait ne changerait la sentence du Juge, elle le comprit bien vite et baissa d’un ton lorsqu’il s’agit d’aborder le sujet du destin des enfants.
L’ange reçu le mot « avortement » en plein visage et faillit en tomber à la renverse. Comment ce pêché, cet horrible blasphème, cette atteinte à la création même pouvait naitre sur les lèvres de supérieurs angéliques ?! Velvet cru devenir folle, mais usa de toute son énergie pour garder pieds. Elle repensa à ses longues conversations sur le sujet avec le Chevalier. que lui conseillerait-il à ce moment même? Certainement de conserver son sang froid et d'user de ses talents d'oratrice, d'utiliser leurs propres armes pour se défendre. Se ressaisissant, elle finit par argumenter sa cause.
Lyna finit par changer d’avis, prétextant que cette affirmation était faite "pour la tester", mais il était trop tard la Walther avait vu le vrai visage « des Justes »…
La suite de leur conversation porta donc sur ce que deviendrait les enfants : la réponse de la Supérieur fut sans équivoques: ils seraient placés dans une famille humaine religieuse, il serait possible de les voir occasionnellement mais pas de les élever. Cette dernière affirmation ne libéra pourtant pas Velvet de ses angoisses, pourquoi ce mauvais pressentiment? Était-il sage de les laisser entre leurs mains? Mais que voulait-elle vraiment pour eux? Elle ne savait, qu’ils soient heureux s’en fut certain, mais le seraient-ils dans un monde comme celui des humains? Elle aurait tout le temps de la méditation en purgeant sa peine à l’église. Pour l’heure son esprit ne pouvait plus supporter la moindre réflexion.
C’est pour le moins abattue qu’elle rejoignit ses appartements, se laissant tomber dans l’un des fauteuils de son bureau. Le corbeau, son compagnon de mauvaise augure, vint se poser sur son bras, lançant un croassement qui, à ses oreilles sonna comme ironique. Le cœur plein d’une haine subite, elle attrapa l’oiseau d’une main et le serra de toute sa force, lui broyant les os et recouvrant ses mains hideuses de son sang. L’objet de son crime disparut étrangement comme un mirage, lorsque plus tard elle rouvrit les yeux.
Une alarme, oui c’était bel et bien l’alarme de son robot qui tintait dans le sas de son bureau et l’avait tirée de ses songes. Elle se leva et se couvrit les mains, dont le poil avait maintenant des reflets bordeaux, d’une paire de gants de velours. Qu’elle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle rejoint les lieux de tomber nez à nez avec le Serviteur des Porteurs d’épées, Sire Dariel, en personne.
[citations et références à Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra..]
L’appel de la Maitresse des finances l’avait glacée jusqu’aux os, et par tous les Esprits, il venait de la salle principale ! Ainsi allait-elle se faire juger en publique !? Quelle humiliation ! Alors… ils sauraient, ils sauraient tous ! Velvet serra le crucifix autour de son cou, ne priant pas spécialement mais cherchant la force nécessaire en son for intérieur pour faire face.
Bientôt une ombre se dessina derrière elle, un murmure l’enlaça comme une caresse… il y avait si longtemps qu’il n’était venu la voir…
Murmure : Azeleen, où cesse la solitude commence la place publique ; et où commence la place publique commence aussi le vacarme des grands comédiens et le bourdonnement des mouches venimeuses…fuis, mon amie, fuis leur vengeance invisible ! Ils n’ont à ton égard qu’un sentiment : la rancune !
VV : Hélas, quand bien même je le souhaiterais, le destin me rappellerait à l’ordre, je dois affronter ma sentence, faire face
Murmure : Faire face aux intransigeants n’a jamais été que peine perdue, ton destin n’est point de devenir chasse mouches ! Leurs âmes chétives réfléchissent beaucoup à ton sujet, ils te trouvent inquiétante. Ce dont on s’inquiète tant finit toujours par devenir inquiétant...
VV : Ô comme j’aimerais de nouveau être semblable à cet arbre que j’aime, avec sa large ramure, silencieux, aux écoutes, suspendu au dessus de la mer ! Comme j’aimerais retrouver ma solitude, mais je me suis mêlée aux intrigues de mes frères, je suis montée sur scène, il est trop tard je dois respecter leur règles.
Murmure : Leurs règles ? Ils te puniront de toutes tes vertus et ne te pardonneront de tout cœur que tes bévues ! Ce qu’ils veulent c’est être le plus près possible de ta peau et de ton sang. Prends garde que tu ne te trouve condamnée à supporter leur venimeuse injustice. Ton amour du prochain causera ta perte Azeleen.
VV : Tes paroles sont cruelles et tu ne m’épargne point mon ami, mais il est un labyrinthe où je me suis perdue, laisse moi seule en trouver l’issue.
Elle fixa un instant le sol, l’ombre avait disparu, seule le croassement de son corbeau brisa le silence lorsqu’il franchit en un vol la fenêtre de son bureau.
Velvet, soupira, se saisit de son sac et partit en direction de la salle où on l’attendait.
Elle prit une profonde inspiration, cacha son visage d’un voile sombre et poussa la porte. Ses mains tremblaient violemment, elle serra très fort les poings afin de se maitriser, et jeta des œillades circulaires : elle vit d’abord Lahmi, lui adressant un sourire se voulant rassurant, puis Shagshog, le regard goguenard, et enfin le serviteur Dariel, impassible.
La présence du Serviteur des Porteurs d' Épée la troubla plus qu’elle ne l’aurait cru, elle l’admirait secrètement, tant par sa prestance que par sa droiture, et se sentit tout à coup misérable et monstrueuse sous son regard pur. Une irrépressible nausée l’envahit alors et elle dû s’arrêter un instant pour ne point choir. C’est la tête basse qu’elle reprit sa procession, elle salua courtoisement Lyna et lui demanda tout de même avec hésitation s’il n’était pas possible de régler cette affaire en séance privée.
Avant même que la gradée ne réponde, Lahmi s’interposa entre elles et formula le souhait de faire office d’avocat pour Velvet.
Malheur que disait-elle ?! Ne voyait-elle pas son supplice ? Fallait-il qu’elle l’humilie davantage ? Et alors qu’elle sentit le vertige la submergée pour la seconde fois, une voix familière s’interposa, celle de Dariel. Il remit Lahmi à sa place et Velvet laissa échapper sa colère en priant de même, l'angèle, de ne point intervenir dans son procès.
L’ange bleu ne sembla pas comprendre et le prit comme un affront, mais déjà le Jugement tombait occupant les esprits des anges présents et plus particulièrement celui de Velvet. Cette dernière se jeta sur l’affiche placardée énonçant les sanctions, effectuant une lecture avide et rapide.
Rien d’ explicite n’était écrit quant à l’origine de son crime, uniquement quelques références aux lois. Etait-ce réellement dans le but de l’épargner, ou plutôt d’éviter le courroux des anges en apprenant les actes perfides d’un Juge auquel ils devaient se plier ?
Quant à l’article 2 bis, elle en frissonna de rage :
Quote:L'ange Nadir a des circonstances atténuantes au vu de sa participation active au sein du Conciliabule
Des circonstances atténuantes ?! Cette petite enflure s’en tirait plutôt bien : une mise à l’épreuve durant un mois de ses aptitudes en tant qu’ange, interdiction de l’approcher à plus de 30 m et vice versa, une modification de ses limitations.
Quant à elle, même chose, à l’exception près qu’elle devrait méditer 15 jours à l’église plutôt qu’une mise à l’épreuve. En outre, afin d’avoir un œil sur leur position, l’Administration leur ferait porter un bracelet magique, avatar de Dominique, durant toute leur période de repentir.
Velvet venait de terminer sa lecture et déjà la rage l’envahissait, une pensée traversa son esprit : et les enfants ?! Rien n’était mentionné à ce sujet…
Elle n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche, que tout à coup ses mains se recouvrir d’un poil épais et dru ! Sous l’effet de surprise, la gradée se prit de panique et se mit à hurler à tout va, pensant bien finir transformée en bête sauvage !
Lorsqu’elle se calma enfin, elle remarqua que Lyna avait disparut, folle de colère elle se mit à hurler à l’injustice et à réclamer une audience, arrachant au passage l’affiche du Jugement. Et alors qu’elle sautait à pieds joints sur la grosse boule de papier, Sœur Pénitence, qu’elle n’avait pas vu venir, se jeta sur elle, la maintenant fermement par les bras pour la calme, lui embrassant le front en la bénissant. Déjà hors d’elle, cette intervention ne fit qu’entretenir sa hargne, les deux péronnelles se crêpèrent le chignon. Le combat impromptu se termina par un baiser volé de la part de la Sœur, ce qui laissa Velvet abasourdie et perplexe.
Elle finit par se lever pour rejoindre rapidement le bureau de la supérieur de Marc, totalement écœurée de cette ville peuplée de pervers et d’une nauséabonde corruption.
L’entretien se passa d’abord dans les cris de Velvet, bien sûr, qui hurla son indignation. Cependant rien de ce qu’elle dirait ne changerait la sentence du Juge, elle le comprit bien vite et baissa d’un ton lorsqu’il s’agit d’aborder le sujet du destin des enfants.
L’ange reçu le mot « avortement » en plein visage et faillit en tomber à la renverse. Comment ce pêché, cet horrible blasphème, cette atteinte à la création même pouvait naitre sur les lèvres de supérieurs angéliques ?! Velvet cru devenir folle, mais usa de toute son énergie pour garder pieds. Elle repensa à ses longues conversations sur le sujet avec le Chevalier. que lui conseillerait-il à ce moment même? Certainement de conserver son sang froid et d'user de ses talents d'oratrice, d'utiliser leurs propres armes pour se défendre. Se ressaisissant, elle finit par argumenter sa cause.
Lyna finit par changer d’avis, prétextant que cette affirmation était faite "pour la tester", mais il était trop tard la Walther avait vu le vrai visage « des Justes »…
La suite de leur conversation porta donc sur ce que deviendrait les enfants : la réponse de la Supérieur fut sans équivoques: ils seraient placés dans une famille humaine religieuse, il serait possible de les voir occasionnellement mais pas de les élever. Cette dernière affirmation ne libéra pourtant pas Velvet de ses angoisses, pourquoi ce mauvais pressentiment? Était-il sage de les laisser entre leurs mains? Mais que voulait-elle vraiment pour eux? Elle ne savait, qu’ils soient heureux s’en fut certain, mais le seraient-ils dans un monde comme celui des humains? Elle aurait tout le temps de la méditation en purgeant sa peine à l’église. Pour l’heure son esprit ne pouvait plus supporter la moindre réflexion.
C’est pour le moins abattue qu’elle rejoignit ses appartements, se laissant tomber dans l’un des fauteuils de son bureau. Le corbeau, son compagnon de mauvaise augure, vint se poser sur son bras, lançant un croassement qui, à ses oreilles sonna comme ironique. Le cœur plein d’une haine subite, elle attrapa l’oiseau d’une main et le serra de toute sa force, lui broyant les os et recouvrant ses mains hideuses de son sang. L’objet de son crime disparut étrangement comme un mirage, lorsque plus tard elle rouvrit les yeux.
Une alarme, oui c’était bel et bien l’alarme de son robot qui tintait dans le sas de son bureau et l’avait tirée de ses songes. Elle se leva et se couvrit les mains, dont le poil avait maintenant des reflets bordeaux, d’une paire de gants de velours. Qu’elle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle rejoint les lieux de tomber nez à nez avec le Serviteur des Porteurs d’épées, Sire Dariel, en personne.
[citations et références à Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra..]