06-29-2009, 03:32 PM
"J’ai ton mal en moi désormais"
"Il a mis sa détresse en moi!"
"J’ai pris sa détresse en moi!"
[Extraits en V.O de David Lynch: "Blue Velvet"]
Nadir l’avait convoquée… une fois de plus. Elle s’y était rendu la boule au ventre, en ayant bien l’intention cette fois de ne point succomber. Le prétexte du juge était le suivant : un rapport de TIG non rendu, sa demande : qu’ils s’occupent ensemble de boucler ce dossier, sous entendant qu’ils joignent le plaisir à la tâche évidemment.
Elle résista deux fois, prétendant avoir beaucoup de dossiers en cours, mais la troisième fut vaine, motivé par ses excuses minables, le Juge savait comment garder l’emprise.
Elle se perdit donc une fois de plus dans d’insalubres leçons d’anatomie…
Inutile de dire donc dans quel état de désespoir elle rejoignit ses appartements. Elle passa l’équivalent d’une journée en lamentations et en pleurs, recroquevillée de douleur et de honte.
Tard le lendemain, un bruit mécanique la sortit de sa léthargie, elle se leva avec peine et ouvrit la porte. R2D2 , le robot offert par Francky après son départ , lui tendit son bras de fer, une lettre au bout de la pince, ou plutôt un parchemin, qu’elle déroula avec appréhension.
Elle mit un temps avant de réagir, contempla le parchemin et explosa d’un rire dément, un rire hystérique et incontrôlable. Croyant à une démonstration de joie, le robot se mit en "mode fête" et commença à propulser des confettis dans toute la pièce, tournant sur lui-même et diffusant une java entrainante. Cela suffit à faire retrouver ses esprits à Velvet, qui contempla le robot avec un sourire triste. Elle frappa dans ses mains en lui ordonnant d’arrêter, comme le lui avait appris l’ange de la foudre, puis tapota la tête de la machine, qui émit un drôle de ronron.
Qu’ avait’ il donc encore en tête, ce salaud, ce pervers de Juge?! Se faire passer pour un esprit, quelle idée saugrenue, pensait-il vraiment la duper, elle, servante de Walther ?!
Mais il lui fallait s’y rendre, qu’il lui expose donc ses plans, ce fourbe crétin !
Elle se rendit donc chez Jules, au moment prévu. Elle avait prit soin d’amener Morrigan avec elle : son corbeau n’aimait pas beaucoup Nadir, et bien qu’il se présenterait certainement sous invisibilité, l’animal sentirait sa présence et réagirait en conséquence.
Le juge ne se fit pas trop attendre, et prit une voix caverneuse pour s’adresser à elle. Sans attendre elle s’inclina et resta à genoux, la tête basse, fixant le sol, mimant une parfaite posture de soumission et cachant par là même son visage.
Celui qui se disait Esprit de la foret parla et elle l’écouta, posant deci delà quelques questions.
Comme prévu le corbeau réagit à la présence, venant la mordre, elle le paralysa et excusa le comportement de cet oiseau de mauvais augure. La suite de la conversation dévoila ce qu’elle craignait, il prétendit au nom de la Grande Déesse païenne qu’elle portait en elle l’espoir d’une rébellion future, et qu’afin d’accroitre la puissance de ses enfants (car elle avait su qu’ils étaient deux lors d’une vision...), elle devait continuer à honorer le géniteur en s’abandonnant avec lui dans la luxure. C’était là l’unique condition selon l’Esprit, autrement la Nature déverserait son courroux.
Ainsi, ces intuitions étaient exactes et les plans du Juge machiavéliques, mais pourquoi elle ? Est-ce que cela avait une importance politique pour lui, ou était-il réellement malade au point de la sacrifier à petit feu ?
Réalisant l’impatience d’une réponse de la part de l’ « Esprit », elle mit un terme à ses réflexion, sourit pour elle-même et demanda un sursis qui lui fut accordé.
L’entretien terminé, elle retourna au manoir. Paolo et Paola étaient particulièrement agités, cuisinant toute sorte de pâtisserie pour leur maitresse, assise à la table, les regardant faire et dévorant ce qui lui passait sous la main. Saisissant un biscuit crucifix, elle le regarda longuement en pensant à l’inconnu du Beau Bar. Elle sauta alors de sa chaise, prit une boite en métal dans l’armoire de cuisine et y déversa un bon nombre de biscuits. Elle irait voir Klive.
Klive ne lui en voulait pas, voilà une chose qui la soulageait. Mais dès les premiers mots de leur conversation, il lui parla de Nadir. Son sang ne fit qu’un tour, le Juge était venu vérifier qu’aucun ange ne fréquentait les lieux. Le démon la rassura, il n’avait rien dit et ne comprenait pas son angoisse. Il la questionna donc, sur le pourquoi de cette peur.
Dans un engrenage totalement non maitrisé, elle lui confia ses malheurs, le reste il le devina presque. Maintenant il savait, mais rien n’avait plus d’importance, car les questions qu’il soulevait étaient capitales, pourquoi diable n’avait-elle pas raisonné dans ses actes au lieu de se lamenter sur elle-même ?! L’accusation de paganisme était-elle réellement justifiable, n’avait-elle pas un soupçon d’influence ? Pouvait-elle prétendre au pardon et sauver sa future progéniture tout à la fois ? Et si elle choisissait de cacher leur existence, tiendrait-elle le coup, en subissant à chaque instant les sévices du Juge, et le regard des autres ?
Toute cette sadique réflexion tournoyait dans sa tête, lui arrachant tantôt des larmes, tantôt des cris du plus profond désarroi. Tout s’embrumait, tout devenait flou, perdait-elle la raison cette fois ?
Le seul sursaut de son esprit la fit s’isoler pour une durée indéterminée dans le petit bois derrière le manoir. Etendue sur le dos, comme crucifiée à même l’herbe, elle écouta le vent, bercée par d’insondables tourments….
Comme morte, rien ne la ferait quitter ces lieux, elle ne désirait plus aucun contact et avait tout fait en sorte, elle devait être seule. Seule face à une grande décision...
"Il a mis sa détresse en moi!"
"J’ai pris sa détresse en moi!"
[Extraits en V.O de David Lynch: "Blue Velvet"]
Nadir l’avait convoquée… une fois de plus. Elle s’y était rendu la boule au ventre, en ayant bien l’intention cette fois de ne point succomber. Le prétexte du juge était le suivant : un rapport de TIG non rendu, sa demande : qu’ils s’occupent ensemble de boucler ce dossier, sous entendant qu’ils joignent le plaisir à la tâche évidemment.
Elle résista deux fois, prétendant avoir beaucoup de dossiers en cours, mais la troisième fut vaine, motivé par ses excuses minables, le Juge savait comment garder l’emprise.
Elle se perdit donc une fois de plus dans d’insalubres leçons d’anatomie…
Inutile de dire donc dans quel état de désespoir elle rejoignit ses appartements. Elle passa l’équivalent d’une journée en lamentations et en pleurs, recroquevillée de douleur et de honte.
Tard le lendemain, un bruit mécanique la sortit de sa léthargie, elle se leva avec peine et ouvrit la porte. R2D2 , le robot offert par Francky après son départ , lui tendit son bras de fer, une lettre au bout de la pince, ou plutôt un parchemin, qu’elle déroula avec appréhension.
Quote:Quote: Dame, venez donc me retrouver un soir vers minuit chez Jules lorsqu'il n'y aura personne. Vous ne me verrez pas, mais vous pourrez m'entendre et me sentir, j'ai à vous parler au sujet de votre progéniture.
Le message porte une signature étrange, difficilement déchiffrable, en caractères gothiques, mais on peut lire tout de même:
Quote:Un Esprit de la Nature.
Elle mit un temps avant de réagir, contempla le parchemin et explosa d’un rire dément, un rire hystérique et incontrôlable. Croyant à une démonstration de joie, le robot se mit en "mode fête" et commença à propulser des confettis dans toute la pièce, tournant sur lui-même et diffusant une java entrainante. Cela suffit à faire retrouver ses esprits à Velvet, qui contempla le robot avec un sourire triste. Elle frappa dans ses mains en lui ordonnant d’arrêter, comme le lui avait appris l’ange de la foudre, puis tapota la tête de la machine, qui émit un drôle de ronron.
Qu’ avait’ il donc encore en tête, ce salaud, ce pervers de Juge?! Se faire passer pour un esprit, quelle idée saugrenue, pensait-il vraiment la duper, elle, servante de Walther ?!
Mais il lui fallait s’y rendre, qu’il lui expose donc ses plans, ce fourbe crétin !
Elle se rendit donc chez Jules, au moment prévu. Elle avait prit soin d’amener Morrigan avec elle : son corbeau n’aimait pas beaucoup Nadir, et bien qu’il se présenterait certainement sous invisibilité, l’animal sentirait sa présence et réagirait en conséquence.
Le juge ne se fit pas trop attendre, et prit une voix caverneuse pour s’adresser à elle. Sans attendre elle s’inclina et resta à genoux, la tête basse, fixant le sol, mimant une parfaite posture de soumission et cachant par là même son visage.
Celui qui se disait Esprit de la foret parla et elle l’écouta, posant deci delà quelques questions.
Comme prévu le corbeau réagit à la présence, venant la mordre, elle le paralysa et excusa le comportement de cet oiseau de mauvais augure. La suite de la conversation dévoila ce qu’elle craignait, il prétendit au nom de la Grande Déesse païenne qu’elle portait en elle l’espoir d’une rébellion future, et qu’afin d’accroitre la puissance de ses enfants (car elle avait su qu’ils étaient deux lors d’une vision...), elle devait continuer à honorer le géniteur en s’abandonnant avec lui dans la luxure. C’était là l’unique condition selon l’Esprit, autrement la Nature déverserait son courroux.
Ainsi, ces intuitions étaient exactes et les plans du Juge machiavéliques, mais pourquoi elle ? Est-ce que cela avait une importance politique pour lui, ou était-il réellement malade au point de la sacrifier à petit feu ?
Réalisant l’impatience d’une réponse de la part de l’ « Esprit », elle mit un terme à ses réflexion, sourit pour elle-même et demanda un sursis qui lui fut accordé.
L’entretien terminé, elle retourna au manoir. Paolo et Paola étaient particulièrement agités, cuisinant toute sorte de pâtisserie pour leur maitresse, assise à la table, les regardant faire et dévorant ce qui lui passait sous la main. Saisissant un biscuit crucifix, elle le regarda longuement en pensant à l’inconnu du Beau Bar. Elle sauta alors de sa chaise, prit une boite en métal dans l’armoire de cuisine et y déversa un bon nombre de biscuits. Elle irait voir Klive.
Klive ne lui en voulait pas, voilà une chose qui la soulageait. Mais dès les premiers mots de leur conversation, il lui parla de Nadir. Son sang ne fit qu’un tour, le Juge était venu vérifier qu’aucun ange ne fréquentait les lieux. Le démon la rassura, il n’avait rien dit et ne comprenait pas son angoisse. Il la questionna donc, sur le pourquoi de cette peur.
Dans un engrenage totalement non maitrisé, elle lui confia ses malheurs, le reste il le devina presque. Maintenant il savait, mais rien n’avait plus d’importance, car les questions qu’il soulevait étaient capitales, pourquoi diable n’avait-elle pas raisonné dans ses actes au lieu de se lamenter sur elle-même ?! L’accusation de paganisme était-elle réellement justifiable, n’avait-elle pas un soupçon d’influence ? Pouvait-elle prétendre au pardon et sauver sa future progéniture tout à la fois ? Et si elle choisissait de cacher leur existence, tiendrait-elle le coup, en subissant à chaque instant les sévices du Juge, et le regard des autres ?
Toute cette sadique réflexion tournoyait dans sa tête, lui arrachant tantôt des larmes, tantôt des cris du plus profond désarroi. Tout s’embrumait, tout devenait flou, perdait-elle la raison cette fois ?
Le seul sursaut de son esprit la fit s’isoler pour une durée indéterminée dans le petit bois derrière le manoir. Etendue sur le dos, comme crucifiée à même l’herbe, elle écouta le vent, bercée par d’insondables tourments….
Comme morte, rien ne la ferait quitter ces lieux, elle ne désirait plus aucun contact et avait tout fait en sorte, elle devait être seule. Seule face à une grande décision...