04-02-2009, 10:17 PM
Le sourire de Roxan avait peu à peu disparu de son visage au fur et à mesure que les avis tombaient. Deux voix favorables contre deux voix défavorables. Le jeune homme ne s'attendait visiblement pas à une opinion si mitigée sur un projet si social.
Lorsque le Maire demanda s'il y avait quelque chose à ajouter, Roxan se leva calmement de sa chaise et prit de nouveau la parole, d'une voix un peu plus grave.
Il s'agit en effet d'un projet basé sur l'émotion. Mais ne confondez pas le "jeu" avec les "faits" monsieur Granvelle. Quand je croise un jeune, le regard vitreux, zombifié par la drogue, ça ne me laisse pas indifférent. Quand je vois un jeune brandir une arme sur son voisin, ça ne me laisse pas indifférent.
Puis se tournant vers l'institutrice.
Quand je vois un jeune, déscolarisé, livré à la rue, ça ne me laisse pas indifférent.
Et enfin vers la directrice de l'hôpital.
Quand j'apprend la mort d'un jeune par overdose, ça ne me laisse pas indifférent.
Roxan balaie à présent le conseil de son regard océan.
Non. Quand je vois toute cette misère, chaque jour, à chaque instant, ça ne me laisse pas indifférent. Peut-être ne croyez-vous pas en ce projet. Peut-être semble-t-il dérisoire pour lutter contre la criminalité et la délinquance. Mais les jeunes que je représente y croient, eux. Ils veulent croire qu'ils ont une autre alternative que la misère. Et ils en ont le droit le plus strict. Et nous, en qualités d'adultes responsables nous avons le devoir de les aider à s'en sortir. Par tous les moyens.
Pensez également, si l'avenir de ces jeunes vous paraît si peu important, à tous les bienfaits que ce projet peut apporter à la municipalité. La reconversion d'un bâtiment en voie de délabrement en cinéma de quartier associatif dans le respect du développement durable. Pensez aux anciens employés qui apprécieront certainement de redécouvrir leur usine transformée plutôt qu'un chantier de démolition, ajoutant à la décrépitude des Bas-Fonds un nouveau terrain vague. Pensez à l'image d'Immac-sur-Sable mise en valeur dans des courts et longs métrages entièrement réalisés par de jeunes immaciens.
Nous, nous vous proposons d'alléger la municipalité d'une charge financière que représenterait l'entretien ou la démolition de l'usine en la prenant à notre propre charge et en transformant cette "verrue" en espace de loisir et de détente, mais également en tremplin pour des jeunes en difficultés.
Roxan se tourne à nouveau vers la directrice de l'hôpital.
A moins que vous ne préfériez ramasser les corps meurtris d'adolescents toxicomanes.
Le jeune homme plante un regard sévère dans celui de l'institutrice.
Ou bien vous appréciez le spectacle affligeant d'un agent des forces de l'ordre obligé d'abattre un adolescent sous héroïne.
Roxan conclue en regardant le Maire droit dans les yeux, mais sans aucune méchanceté dans le regard.
Ce sont nos enfants qui meurent chaque jour dans cet enfer. Combien de morts faudra-t-il encore avant que la municipalité ne se décide à tenter quelque chose pour enrailler ce fléau ?
Le jeune homme se tait un moment puis reprend à l'intention du businessman et du banquier.
Le script est en cours de finalisation, j'en ferai parvenir une copie au Conseil Municipal dès qu'on se sera arrêté sur une version définitive, ainsi vous aurez le script exact du film qui sera présenté aux immaciens.
Roxan se rassied ensuite sur son siège. Son sourire a définitivement disparu de son visage.
Lorsque le Maire demanda s'il y avait quelque chose à ajouter, Roxan se leva calmement de sa chaise et prit de nouveau la parole, d'une voix un peu plus grave.
Il s'agit en effet d'un projet basé sur l'émotion. Mais ne confondez pas le "jeu" avec les "faits" monsieur Granvelle. Quand je croise un jeune, le regard vitreux, zombifié par la drogue, ça ne me laisse pas indifférent. Quand je vois un jeune brandir une arme sur son voisin, ça ne me laisse pas indifférent.
Puis se tournant vers l'institutrice.
Quand je vois un jeune, déscolarisé, livré à la rue, ça ne me laisse pas indifférent.
Et enfin vers la directrice de l'hôpital.
Quand j'apprend la mort d'un jeune par overdose, ça ne me laisse pas indifférent.
Roxan balaie à présent le conseil de son regard océan.
Non. Quand je vois toute cette misère, chaque jour, à chaque instant, ça ne me laisse pas indifférent. Peut-être ne croyez-vous pas en ce projet. Peut-être semble-t-il dérisoire pour lutter contre la criminalité et la délinquance. Mais les jeunes que je représente y croient, eux. Ils veulent croire qu'ils ont une autre alternative que la misère. Et ils en ont le droit le plus strict. Et nous, en qualités d'adultes responsables nous avons le devoir de les aider à s'en sortir. Par tous les moyens.
Pensez également, si l'avenir de ces jeunes vous paraît si peu important, à tous les bienfaits que ce projet peut apporter à la municipalité. La reconversion d'un bâtiment en voie de délabrement en cinéma de quartier associatif dans le respect du développement durable. Pensez aux anciens employés qui apprécieront certainement de redécouvrir leur usine transformée plutôt qu'un chantier de démolition, ajoutant à la décrépitude des Bas-Fonds un nouveau terrain vague. Pensez à l'image d'Immac-sur-Sable mise en valeur dans des courts et longs métrages entièrement réalisés par de jeunes immaciens.
Nous, nous vous proposons d'alléger la municipalité d'une charge financière que représenterait l'entretien ou la démolition de l'usine en la prenant à notre propre charge et en transformant cette "verrue" en espace de loisir et de détente, mais également en tremplin pour des jeunes en difficultés.
Roxan se tourne à nouveau vers la directrice de l'hôpital.
A moins que vous ne préfériez ramasser les corps meurtris d'adolescents toxicomanes.
Le jeune homme plante un regard sévère dans celui de l'institutrice.
Ou bien vous appréciez le spectacle affligeant d'un agent des forces de l'ordre obligé d'abattre un adolescent sous héroïne.
Roxan conclue en regardant le Maire droit dans les yeux, mais sans aucune méchanceté dans le regard.
Ce sont nos enfants qui meurent chaque jour dans cet enfer. Combien de morts faudra-t-il encore avant que la municipalité ne se décide à tenter quelque chose pour enrailler ce fléau ?
Le jeune homme se tait un moment puis reprend à l'intention du businessman et du banquier.
Le script est en cours de finalisation, j'en ferai parvenir une copie au Conseil Municipal dès qu'on se sera arrêté sur une version définitive, ainsi vous aurez le script exact du film qui sera présenté aux immaciens.
Roxan se rassied ensuite sur son siège. Son sourire a définitivement disparu de son visage.