04-02-2009, 09:14 AM
Se redressant légèrement sur son siège, Roxan remercie le Maire d'un petit hochement de tête poli avant de s'adresser à l'ensemble du Conseil Municipal d'une voix posée et agréable.
Merci monsieur le Maire.
Mesdames et Messieurs les Conseillers, vous avez tous lu dans les journaux ou vu à la télévision les événements tragiques qui se sont déroulés dernièrement dans le quartier des Bas-Fonds, une terrible vague de violence qui aura coûté la vie à de nombreux jeunes et moins jeunes immaciens. Et bien que les forces de l'ordre soient parvenus à rétablir le calme après la tempête, la mort continue de frapper quotidiennement notre jeunesse. Je pense aussi à ces adolescents qui ont connu une fin tragique, d'abord touchés par la drogue puis aspirés dans une spirale de violence infernale jusqu'à son terme fatal. Ce cercle vicieux doit être brisé absolument et le plus rapidement possible.
Je suis né dans le quartier des Bas-Fond il y a 28 ans. Et comme tout à chacun, j'ai vu mes proches sombrer dans la misère : chômage, traffic de stupéfiants, d'armes, violences, meurtres, incarcérations... Mais moi je suis parvenu à sortir de cette spirale infernale par le biais de l'art, préférant vendre ma musique rock plutôt que de dealer je ne sais quelle substance nocive.
Et c'est justement parce que j'ai réussi à passer au travers de cette spirale que je veux croire qu'il existe une autre alternative à nos jeunes que la violence et la drogue. C'est dans ce but qu'est née notre association cinéphile. Nous voulons donner la chance à des jeunes défavorisés de troquer leurs armes contre une caméra, la drogue contre un script. Leur donner une chance de pouvoir s'exprimer honnêtement, de se passionner pour le 7eme art et de trouver une voie professionnelle autrement que par la criminalité.
Notre association a commencé à se faire connaître dans le quartier et nous sommes déjà parvenu à monter une première équipe de tournage composée essentiellement de jeunes délinquants en voie de repentir et encadrés par des professionnels du spectacle issus de la musique ou du cinéma. Leur projet consiste à changer l'image que l'on a habituellement des Bas-Fonds et montrer aux immaciens que leur quartier ne se résume pas à la violence.
Leur premier tournage aura pour thème l'usine désaffectée à la fois en tant que patrimoine industriel de la ville mais aussi comme emblème d'une prospérité économique perdue depuis sa fermeture. C'est pourquoi je me trouve devant vous aujourd'hui. Nous ne voulons pas seulement obtenir une autorisation de tournage dans l'usine désaffectée, mais nous voulons aussi acquérir les locaux afin d'en faire l'élément moteur de la reconversion du quartier. Je m'explique.
A l'heure d'aujourd'hui l'usine désaffectée n'est rien d'autre qu'un squat délabré qui, tôt ou tard, finira par devenir un problème de sécurité civile pour la municipalité. Si nous obtenons un avis favorable d'acquisition, l'association s'engage, après le tournage du film, à remettre les locaux en état et à les entretenir. Cette acquisition aura pour effets positifs de mettre à disposition de l'ensemble de la municipalité un cinéma de quartier doté d'une salle de montage et d'un local associatif pour l'accompagnement de nos jeunes repentis.
Les Immaciens auront ainsi le plaisir de voir conservé et entretenu leur patrimoine industriel dans une volonté de développement durable par le loisir et la création dans le domaine du 7ème art. Nous espérons, en donnant l'opportunité à ces jeunes de se sentir exister autrement que dans la drogue ou la violence, faire baisser le taux de délinquance de notre quartier et, à termes, de parvenir à réconcilier la ville d'Immac avec ses Bas-Fonds. Transformer un squat en tremplin associatif, c'est transformer nos jeunes délinquants en jeunes actifs honnêtes et responsables.
En ce qui concerne notre fonctionnement, un contrat moral est signé entre notre association et chaque jeune volontaire, et j'insiste sur le fait qu'il s'agit de LEUR initiative. Ce contrat moral stipule qu'après parution du film, chaque jeune s'engage à son tour à encadrer ou parrainer un autre jeune délinquant afin de former une seconde équipe, puis une troisième... etc...
Mesdames, Messieurs les Conseillers, Monsieur le Maire, la jeunesse d'Immac-sur-Sable compte sur votre soutien et votre bonne volonté pour appuyer sa démarche artistique dans sa lutte contre la misère et la délinquance.
Roxan termine ainsi son exposé. Ses grands yeux bleus croisent le regard de l'institutrice et un sourire toujours aussi charmeur commence à faire son apparition. un sourire qui pourrait bien vouloir dire "hummm... t'es à croquer..."
Merci monsieur le Maire.
Mesdames et Messieurs les Conseillers, vous avez tous lu dans les journaux ou vu à la télévision les événements tragiques qui se sont déroulés dernièrement dans le quartier des Bas-Fonds, une terrible vague de violence qui aura coûté la vie à de nombreux jeunes et moins jeunes immaciens. Et bien que les forces de l'ordre soient parvenus à rétablir le calme après la tempête, la mort continue de frapper quotidiennement notre jeunesse. Je pense aussi à ces adolescents qui ont connu une fin tragique, d'abord touchés par la drogue puis aspirés dans une spirale de violence infernale jusqu'à son terme fatal. Ce cercle vicieux doit être brisé absolument et le plus rapidement possible.
Je suis né dans le quartier des Bas-Fond il y a 28 ans. Et comme tout à chacun, j'ai vu mes proches sombrer dans la misère : chômage, traffic de stupéfiants, d'armes, violences, meurtres, incarcérations... Mais moi je suis parvenu à sortir de cette spirale infernale par le biais de l'art, préférant vendre ma musique rock plutôt que de dealer je ne sais quelle substance nocive.
Et c'est justement parce que j'ai réussi à passer au travers de cette spirale que je veux croire qu'il existe une autre alternative à nos jeunes que la violence et la drogue. C'est dans ce but qu'est née notre association cinéphile. Nous voulons donner la chance à des jeunes défavorisés de troquer leurs armes contre une caméra, la drogue contre un script. Leur donner une chance de pouvoir s'exprimer honnêtement, de se passionner pour le 7eme art et de trouver une voie professionnelle autrement que par la criminalité.
Notre association a commencé à se faire connaître dans le quartier et nous sommes déjà parvenu à monter une première équipe de tournage composée essentiellement de jeunes délinquants en voie de repentir et encadrés par des professionnels du spectacle issus de la musique ou du cinéma. Leur projet consiste à changer l'image que l'on a habituellement des Bas-Fonds et montrer aux immaciens que leur quartier ne se résume pas à la violence.
Leur premier tournage aura pour thème l'usine désaffectée à la fois en tant que patrimoine industriel de la ville mais aussi comme emblème d'une prospérité économique perdue depuis sa fermeture. C'est pourquoi je me trouve devant vous aujourd'hui. Nous ne voulons pas seulement obtenir une autorisation de tournage dans l'usine désaffectée, mais nous voulons aussi acquérir les locaux afin d'en faire l'élément moteur de la reconversion du quartier. Je m'explique.
A l'heure d'aujourd'hui l'usine désaffectée n'est rien d'autre qu'un squat délabré qui, tôt ou tard, finira par devenir un problème de sécurité civile pour la municipalité. Si nous obtenons un avis favorable d'acquisition, l'association s'engage, après le tournage du film, à remettre les locaux en état et à les entretenir. Cette acquisition aura pour effets positifs de mettre à disposition de l'ensemble de la municipalité un cinéma de quartier doté d'une salle de montage et d'un local associatif pour l'accompagnement de nos jeunes repentis.
Les Immaciens auront ainsi le plaisir de voir conservé et entretenu leur patrimoine industriel dans une volonté de développement durable par le loisir et la création dans le domaine du 7ème art. Nous espérons, en donnant l'opportunité à ces jeunes de se sentir exister autrement que dans la drogue ou la violence, faire baisser le taux de délinquance de notre quartier et, à termes, de parvenir à réconcilier la ville d'Immac avec ses Bas-Fonds. Transformer un squat en tremplin associatif, c'est transformer nos jeunes délinquants en jeunes actifs honnêtes et responsables.
En ce qui concerne notre fonctionnement, un contrat moral est signé entre notre association et chaque jeune volontaire, et j'insiste sur le fait qu'il s'agit de LEUR initiative. Ce contrat moral stipule qu'après parution du film, chaque jeune s'engage à son tour à encadrer ou parrainer un autre jeune délinquant afin de former une seconde équipe, puis une troisième... etc...
Mesdames, Messieurs les Conseillers, Monsieur le Maire, la jeunesse d'Immac-sur-Sable compte sur votre soutien et votre bonne volonté pour appuyer sa démarche artistique dans sa lutte contre la misère et la délinquance.
Roxan termine ainsi son exposé. Ses grands yeux bleus croisent le regard de l'institutrice et un sourire toujours aussi charmeur commence à faire son apparition. un sourire qui pourrait bien vouloir dire "hummm... t'es à croquer..."