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[-16] Rouge comme la nuit.
#2
Dix minutes et trois feux rouges grillés : voilà ce qu’il m’a fallu pour arriver au point P. Une chance que les flics étaient pas de sortie ce soir, sinon j’aurais pu rentrer à pied. La rocade, y’a qu’ça d’vrai. Pendant le trajet j’ai eu le temps de m’imaginer tout un tas de trucs pires les uns que les autres et c’est la tête prête à exploser que j’débarque à l’adresse indiquée par téléphone, la bride de mon sac fermement empoignée.

Sur le pallier de la porte des cadavres de joins font la fête au milieu des canettes de bière vides. D’un coup d’œil rapide je peux voir à travers les volets fermés qu’il y a de la lumière à l’intérieur du bâtiment sombre et imposant. Je tends l’oreille et j’arrive à percevoir des petits « boum » réguliers qui font vibrer la porte. Le rythme des basses indique de la musique techno, ou electro peut être, voire même métal. Putain mais je suis autant une quiche que ça en musique ? Et puis je m’en fous en fait. J’ai du mal à réfléchir. Le doigt collé contre la sonnette, j’attends qu’on vienne m’ouvrir. Bien sûr avant j’ai sorti ma batte et je suis prêt à m’en servir. La réaction se fait longue mais un vieux black vient m’accueillir avec ses rastas qui puent. Surprise ! Ma batte vient se caler juste sous son oreille gauche. Sa tête va se cogner contre le mur et son corps suit le mouvement pour enfin s’écraser au sol. Il ne bouge plus. Je claque la porte derrière moi.

Un deuxième mec passe, un blanc, il a l’air à l’ouest. Il n’a pas le temps non plus de comprendre ce qui lui arrive. C’est avec les dents qu’il réceptionne mon joujou. Aouch, ça doit faire mal. Il pisse le sang et se met à crier comme un porc, à quatre pattes par terre. Un coup de pied dans le bide l’aide à se calmer. En fait c’est peu comme tirer un penalty, on prend un petit élan et « bim ». Simple mais efficace. Je déboule dans le salon, là où a l’air de se dérouler la petite fête. Fou de rage je demande où est ma copine. Pas de réponse. Je gueule tant que je peux mais toujours rien. Les trois mecs présents dans la salle sont dressés et semblent prêts à en découdre. Le gars du milieu, un peu plus baraque que les autre rit comme un connard. Quel manque de politesse vraiment. J’aperçois derrière le canapé une silhouette de femme. C’est pas la mienne, mais une autre qui semble se cacher. T’as raison biatch, planque-toi bien si tu veux pas salir ta robe, parce que tes copains ils vont gicler.

Round one, fight !

Je bouge lentement vers les mecs en armant mes bras, prêt à taper. Du Rammstein commence à s’échapper des enceintes pour venir se fracasser dans mes tympans. Les trois cassos’ commencent à essayer de m’encercler. S’ils y arrivent je vais avoir trop du mal. C’est décidé, je dois agir. Je me jette sur le plus chétif des trois, un pauvre punk avec son iroquoise et ses piercings à la con. D’après son expression de visage, il n’a pas eu l’air d’apprécier le coup. Par contre, il a eu plus de chance que les deux premiers mecs puisque lui a pu voir venir d’où venait la menace et s’est donc protégé en insérant son bras dans la trajectoire de la batte. Il se tient au niveau du coude. Les deux autres en ont profité pour se ruer sur moi à leur tour. Je fais volte face et avec un autre coup j’ai le temps d’éloigner le plus baraque, celui qui est tondu comme un mouton et qui a des tatouages partout sur les bras. Par contre, le troisième, typé asiat’, se la joue Bruce Lee et c’est son poing que je mange dans les côtes. Ca fait mal mais je tiens bon. Dommage pour moi, je me fais choper par le punk. Saleté de punk à la con. Je lui ai pourtant pété son bras, merde. J’ai du mal à bouger et v’là que Bruce Lee revient à la charge avec son genou en avant. Encore un qui a trop regardé la télé. Je l’accueille avec ma jambe tendue qui se fiche dans son ventre puis je donne un coup de tête en arrière. Bruce est à genoux et à présent je suis libéré de mon étreinte puisque le punk m’a lâché pour s’occuper de son nez qui pisse. Le nazi, lui, ne m’a pas oublié. Pendant que je m’amusais avec ses deux potes, il est allé chercher une chaise qu’il tient maintenant à bout de bras. Il vient sur moi, je me baisse à temps et la chaise vient se casser contre le mur. J’agrippe ma batte et lui en donne un coup dans l’articulation du genou, dans la pliure derrière. Il s’effondre mais ne semble pas encore prêt à abandonner. Son copain le chinois essaye de me mettre une patate, mais c’est son cou qui rencontre du bois lancé à pleine vitesse. Touché ! Il tombe par terre, je crois qu’il n’a plus envie de se battre. Attention, le pacificator est là !

Le punk a les mains recouvertes de sang. Je brandis ma batte pour frapper mais c’est vers la porte de sortie qu’il se met à courir. Bravo petit, tu apprends vite. Le dernier mec se relève, un pied de chaise dans les mains. Lui il commence à devenir chiant. Il se met à donner des coups dans le vent pour m’impressionner… ou j’sais pas trop pourquoi en fait. Tout c’que j’sais c’est que j’ai encore la place de reculer, et que j’attendrai le bon moment pour frapper. A quelques pas du mur de derrière moi, je décide de tenter ma chance. Bingo ! Dans les doigs. Le mec lâche son jouet et crie. Diagnostique : les doigts de pétés, à tous les coups ! Une nouvelle fois je brandis ma batte. Le mec se met à m’implorer. Ahahah ! Quel sens de l’humour. Il m’aurait épargné lui ? Conneries ! Par de quartier, pas de pitié. Je le baratine quand même pour savoir où est ma copine. Il m’indique l’étage. Je le récompense à ma manière. Bonne nuit, connard.

Je me dirige à présent vers les escaliers qui mènent en haut. Mes côtes me font un peu mal. Il est sec mais il cogne dur ce chinois. Je passe à côté du canapé. La gonzesse cachée m’implore à son tour. « Pitié, j’ai rien fait moi ! », et v’là que j’me mets à chialer. Bien sûr qu’tu m’as rien fait ! Et puis même, tu m’as d’jà vu taper sur une meuf ? Pff ! Aucun sens de la logique ces nanas. Je lui dis d’se barrer, elle se fait pas prier.
Je monte lentement mais sûrement les escaliers. Rammstein se tait pour laisser Daft Punk prendre la relève. Harder, better, faster, stronger. Du pur son pour une victoire bien méritée. Tout semble calme ici, y a pas un chat dans le couloir. Je ne met pas longtemps avant de trouver la chambre où ma copine est prostrée dans un coin, le téléphone à côté d’elle, encore décroché. Elle relève la tête à mon arrivée et son visage semble presque s’éclaircir. Et oui Princesse, ton Prince vient d’arriver pour te sauver. Il n’est peut être pas charmant, mais ce qu’il ressens pour toi rien ne pourra lui enlever et c’est tout ce qui compte.

Je m’approche d’elle et la prends dans mes bras pour la réconforter. Elle me parle de la soirée, et me raconte comment ces monstres ont abusé d’elle. Si je pouvais, je reviendrais en arrière pour que rien de tout ça ne soit arrivé, mais c’est trop tard. Une colère profonde m’envahit mais en même temps c’est un flow d’amour qui me submerge. J’ai donné à ces gars ce qu’ils méritaient, c’est ce que j’essaye de me dire, mais une partie de moi voudrait les voir mourir. Je me force à faire l’impasse sur mes sentiments négatifs et je reconduis ma dulcinée à travers cette nuit rouge. Rouge comme le sang, rouge comme la colère, rouge comme la passion. Bientôt nous serons enfin de retour dans notre nid d’amour, encore plus soudés que jamais.

Home sweet home.
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[-16] Rouge comme la nuit. - by Vorak - 11-30-2008, 12:03 AM
[-16] Rouge comme la nuit. - by Vorak - 12-06-2008, 12:34 PM

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